Infections À Pneumocoque
Infections À Pneumocoque
4-260-B-10
Infections à pneumocoque
P. Brisou
J.-M. Chamouilli
T. Gaillard
Résumé. – Les infections à pneumocoque représentent aujourd’hui un problème de santé publique. Le
Y. Muzellec
pneumocoque est une cause majeure des infections communautaires invasives et non invasives du nourrisson
et de l’enfant. Les infections invasives, notamment les méningites, restent graves, avec un taux de mortalité
supérieur à 8 % et un risque élevé de séquelles. Chez le petit enfant, leur expression clinique peut être
atypique. Le diagnostic biologique bénéficie d’avancées techniques comme la détection rapide d’un antigène
par immunochromatographie sur membrane, encore à évaluer chez l’enfant. L’augmentation de la fréquence
des souches de pneumocoque de sensibilité diminuée à la pénicilline impose d’adapter la thérapeutique à la
pathologie et à l’épidémiologie. La fréquence, la gravité et la résistance des infections à pneumocoque
justifient la vaccination par le vaccin conjugué Prevenart ou le vaccin Pneumo 23t selon l’âge de l’enfant.
Une surveillance locale, nationale et internationale permet en outre d’émettre des recommandations en
matière de traitement probabiliste et de vaccination.
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Historique d’identification et des vaccins. Tentée dès 1911 avec des germes
entiers tués, la vaccination n’a connu d’essor qu’avec les vaccins
Pasteur, Roux et Chamberland, en 1881, décrivent le « microbe polyosidiques capsulaires partiellement purifiés. Ils ont contenu
septique de la salive » trouvé dans le sang de lapins auxquels ils successivement six (1940), 14 (1977) puis 23 valences (1983). Les
avaient injecté de la salive d’un enfant mort de rage. [77] L’évolution vaccins conjugués sont venus plus récemment compléter l’arsenal
des connaissances concernant ses caractères bactériologiques et préventif.
taxinomiques a fait varier au fil du temps ses dénominations :
« Micrococcus pasteuri » (Sternberg, 1885), « Micrococcus pneumoniae »
(Klein 1884), puis « Diplococcus pneumoniae » et « Streptococcus Agent pathogène
pneumoniae » (Chester 1901). Sherman établit la première
classification complète des streptocoques en 1937.
Du groupe de la « phtisie » et des « maladies de poitrine », la TAXINOMIE
pneumonie est individualisée sur le plan anatomique par Laennec Streptococcus pneumoniae appartient à la famille des
en 1819 et sur le plan clinique par Grisolle en 1841. En 1883, Talamon Streptococcaceae, au genre Streptococcus. Ce genre comprend
établit le rapport entre le germe et la pneumonie. Lemierre, en 1935, actuellement 44 espèces et sous-espèces, regroupées en trois
puis Bariety précisent les modalités évolutives et la diversité des ensembles : pyogènes, oraux et du groupe D. S. pneumoniae est
infections à pneumocoque. inclus dans l’ensemble des streptocoques oraux, mais reste dans le
Après la Deuxième Guerre mondiale, l’utilisation de la pénicilline G Bergey’s manual, édition 1986, parmi les streptocoques pyogènes
bouleverse le pronostic des infections à pneumocoque. Cependant, pour son pouvoir pathogène. Sur des critères de pathogénicité et
la résistance à cet antibiotique est signalée dès 1943 au laboratoire et d’identification pratique, les streptocoques oraux sont regroupés en
en 1967 chez des patients en Australie. [48] En 1977, les premières cinq sous-ensembles (or1, or3 à or6). S. pneumoniae constitue à lui
souches multirésistantes apparaissent en Afrique du Sud. [56] Depuis, seul le sous-ensemble or3. [6, 89] Cependant, l’analyse génomique,
la diffusion de ces souches à un grand nombre de pays a transformé notamment celle des séquences des acides ribonucléiques (ARN)
le problème thérapeutique en problème de santé publique. ribosomiaux, montre une étroite similitude entre S. pneumoniae et
Les études sur la structure chimique et immunologique du les espèces S. mitis et S. oralis. Ces trois espèces sembleraient
pneumocoque ont permis de développer des techniques capables d’échanger entre elles des fragments d’acide
désoxyribonucléique (ADN) formant ainsi une mosaïque complexe,
plutôt que trois espèces séparées. [49, 88]
Les facteurs majeurs de virulence de S. pneumoniae sont la capsule Le pneumocoque est une espèce naturellement sensible à la plupart
bactérienne et la pneumolysine. [86] des antibiotiques actifs sur les bactéries à Gram positif :
b-lactamines, macrolides, tétracyclines, chloramphénicol,
¶ Capsule rifampicine, cotrimoxazole, glycopeptides. Les antibiotiques de
référence restent les b-lactamines. L’acquisition de résistances vis-à-
Le rôle de la capsule est fondamental. Seules les souches capsulées vis de ces familles d’antibiotiques représente aujourd’hui un
possèdent un pouvoir pathogène expérimental. Ce complexe problème de santé publique. [39] Dans ce contexte, de nouvelles
polysaccharidique forme un gel hydrophile à la surface de la molécules actives sur le pneumocoque ont été développées : une
bactérie. La capsule permet à la bactérie d’échapper au système synergistine (quinupristine/dalfopristine), un kétolide
immunitaire de l’hôte en résistant à la phagocytose en l’absence (télithromycine), une fluoroquinolone (lévofloxacine) et une
d’anticorps spécifiques, en diminuant l’opsonisation et l’activation oxazolidinone (linézolide).
de la voie alterne du complément. Le degré de virulence dépend de
la quantité de capsule produite et de sa composition. ¶ Mécanismes de résistance du pneumocoque
aux b-lactamines
¶ Pneumolysine Les cibles des b-lactamines sont les protéines de liaison à la
La pneumolysine appartient à la famille des toxines thiol activables. pénicilline (PLP). Chez S. pneumoniae, six PLP sont identifiées dont
Intracytoplasmique, elle ne devient active qu’après libération dans cinq de haut poids moléculaire, les PLP 1a, 1b, 2x, 2a et 2b, et une
le milieu extérieur par l’action d’une autolysine. Elle possède une de bas poids moléculaire, la PLP 3.
activité cytotoxique directe vis-à-vis des cellules respiratoires et La résistance aux b-lactamines résulte de modifications qualitatives
endothéliales. Sa capacité de liaison au fragment Fc des et quantitatives des PLP. Les modifications touchent essentiellement
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les PLP 1a, 2x et 2a. Une résistance significative à la pénicilline G gatifloxacine. Pour ces molécules, le niveau de résistance observé
implique souvent au moins trois PLP altérées. Pour les est encore faible en France (< 2 %). Cette résistance implique deux
céphalosporines, une seule PLP altérée peut suffire. mécanismes majeurs : la modification de leurs cibles naturelles,
Ces modifications sont d’origine chromosomique. Les souches de l’ADN gyrase et/ou la topo-isomérase IV, et l’augmentation de
pneumocoque de sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP) l’expression du mécanisme d’efflux actif qui empêche l’accumulation
possèdent des gènes « mosaïques ». Ces gènes mosaïques sont intrabactérienne des fluoroquinolones en les éjectant dès leur
obtenus par recombinaison de séquences « résistantes » qui pénétration dans la bactérie. [94]
proviennent de gènes homologues d’espèces voisines (S. mitis, S. Les premières souches tolérantes à la vancomycine ont été isolées
sanguis, S. oralis), ou de transferts entre pneumocoques sensibles et d’infections communautaires et commencent à être signalées dans
résistants, mais aussi par mutations sous la pression de sélection. plusieurs pays. [75] Cette tolérance serait due à un défaut de
Les substitutions d’acides aminés se déroulent en étapes successives. déclenchement du système autolytique de S. pneumoniae
Les PLP ainsi modifiées sont caractérisées par une grande diversité
de profils de mobilité électrophorétique et d’affinité. ¶ Aspects épidémiologiques des résistances
La résistance à la pénicilline est croisée avec toutes les b-lactamines, L’augmentation de l’incidence des souches de sensibilité diminuée à
mais l’expression de cette résistance varie selon les molécules. En la pénicilline est régulière, passant de 1 % en 1986, à 12 % en 1990,
effet, si l’augmentation de la concentration minimale inhibitrice 20,1 % en 1992, 32,1 % en 1994, 44 % en 1999 et 55,4 % en 2001. [99]
(CMI) concerne toutes les b-lactamines, l’ampleur de cette Cette même année, le pourcentage de souches de haut niveau de
augmentation reste variable et imprévisible pour chaque molécule. résistance est de 14 % vis-à-vis de la pénicilline G, 1,9 % vis-à-vis de
Chaque b-lactamine semble agir par l’intermédiaire de plusieurs l’amoxicilline et 0,2 % vis-à-vis du céfotaxime. [47] La résistance aux
PLP préférentielles. La première conséquence est que la CMI de b-lactamines est associée dans plus de 50 % des cas à la résistance à
chaque molécule ne peut être déduite de celle de la pénicilline G. La une ou plusieurs familles d’antibiotiques : cyclines, macrolides,
seconde conséquence est qu’il est recommandé de tester la CMI des chloramphénicol ou triméthoprime-sulfaméthoxazole. Un
molécules utilisées en thérapeutique. Les b-lactamines les plus actives pneumocoque est dit « multirésistant » lorsqu’il résiste à au moins
sur le pneumocoque en dehors de la pénicilline G sont l’ampicilline, trois antibiotiques de familles différentes. La proportion de souches
l’amoxicilline, le céfotaxime, la ceftriaxone, le céfépime, le cefpirome, résistantes aux autres familles d’antibiotiques est toujours influencée
le céfuroxime et l’imipénème. En revanche, les céphalosporines de par le niveau de sensibilité à la pénicilline G, parfois de manière
première et deuxième générations, ainsi que les céphalosporines très marquée. Ainsi, la résistance à l’érythromycine est-elle observée
orales, à l’exception du cefpodoxime, sont moins actives que la en 2001 pour 87,9 % des PSDP et seulement pour 23,7 % des
pénicilline G. [42] pneumocoques sensibles. En France, en 2001, les taux de résistance
Une souche de pneumocoque est dite tolérante (Tol+) lorsqu’elle sont les suivants : glycopeptides 0 %, rifampicine 0,6 %,
échappe plus ou moins à l’effet lytique et/ou bactéricide d’un chloramphénicol 20 %, tétracyclines 34 %, cotrimoxazole 42 %, et
antibiotique. L’effet bactériostatique est conservé. La plupart des érythromycine 58 %. [99] Les études multicentriques portant sur la
souches tolérantes se rencontrent parmi les souches résistantes aux télithromycine et la lévofloxacine montrent des niveaux de résistance
pénicillines. Cela est dû à des modifications du contrôle de l’activité très bas en France. [29, 94]
autolytique. Ce phénomène pourrait être responsable de certains La résistance aux antibiotiques est liée à certains sérogroupes, pour
échecs thérapeutiques et pourrait jouer un rôle in vivo dans la des raisons encore mal connues. Parmi les 90 sérotypes de
sélection de mutants pénicilline résistants. pneumocoque, six rassemblent plus de 90 % des isolats cliniques
résistants aux b-lactamines. Ce sont, par ordre décroissant, les
¶ Mécanismes de résistance aux autres familles sérotypes 23, 14, 9, 6, 19, 15. Le sérotype 23F représente à lui seul
d’antibiotiques plus du tiers des PSDP de haut niveau et des PSDP multirésistants.
La résistance du pneumocoque aux macrolides est due à la En France, les résistances du pneumocoque varient selon l’âge du
méthylation de l’ARN 23S qui diminue l’affinité des macrolides pour patient, le type de prélèvement et les régions. Ces variations peuvent
leur cible. Cette résistance est croisée à tous les macrolides, être spécifiques à chaque antibiotique. Ainsi, quel que soit le type
lincosamides et streptogramines B. Elle est dite de type MLSB. Cette de prélèvement, les résistances sont plus fréquentes chez l’enfant
résistance est de type inductible ou constitutif. Ces souches que chez l’adulte. Chez l’enfant bien davantage que chez l’adulte,
possèdent le gène erm, responsable de la résistance par modification les niveaux de résistance varient avec le site de prélèvement, restant
ribosomale. D’autres souches possèdent le gène mefE codant pour nettement plus élevés dans les prélèvements non invasifs,
une résistance par un mécanisme d’efflux. Elles sont résistantes à notamment dans les pus d’oreille, que dans les prélèvements
l’érythromycine, mais restent sensibles à la clindamycine et à la invasifs (Tableau 2). [99] Enfin, les résistances peuvent, pour un même
quinupristine (« bas niveau de résistance »). Les gènes erm et mefE type de prélèvement, sur un même terrain, varier du simple au
ne sont jamais associés. Un troisième phénotype de résistance a été double selon les régions.
décrit chez une dizaine de souches qui étaient ery-R constitutif et La première conséquence de cette évolution des résistances est une
clinda-R mais sans posséder les gènes erm ou mefE, ni d’autres modification des traitements de première intention. Ces traitements
déterminants génétiques de résistance. probabilistes doivent être adaptés à l’évolution des résistances
La résistance du pneumocoque aux autres antibiotiques est toujours observées dans une région ou un pays. La seconde conséquence est
d’origine chromosomique, exception faite du cotrimoxazole et de la l’intérêt de protéger l’enfant par la vaccination contre ces souches
résistance de bas niveau aux fluoroquinolones. Les mécanismes résistantes.
biochimiques sont les mêmes que pour les autres streptocoques. La
résistance au chloramphénicol se fait par action d’une Épidémiologie
acétyltransférase inductible. La résistance aux tétracyclines est codée
par le gène tetM entraînant une diminution de la concentration
intracellulaire de la tétracycline. Cette résistance est croisée à toutes RÉSERVOIR
les tétracyclines. La résistance à la rifampicine est due à une S. pneumoniae est une bactérie commensale des voies aériennes
mutation de la chaîne b de l’ARN-polymérase ADN-indépendante supérieures de l’homme. Le réservoir est représenté essentiellement
qui empêche la fixation de l’antibiotique sur sa cible. par le rhinopharynx des porteurs asymptomatiques. Ceux-ci
Le pneumocoque présente une résistance naturelle aux quinolones contribuent davantage à la transmission du pneumocoque que les
de première génération, et une faible sensibilité à la péfloxacine, malades.
l’ofloxacine et la ciprofloxacine. Les fluoroquinolones les plus actives La colonisation du rhinopharynx apparaît précocement au cours de
sur le pneumocoque sont la levofloxacine, la moxifloxacine et la la vie. Tous les enfants ont été en contact avant l’âge de 2 ans [45] et
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Tableau 2. – Pourcentage de pneumocoque intermédiaire (I) et/ou résistant (R) selon la nature des prélèvements chez les enfants selon les données
des Observatoires régionaux français, 2001
50 % des enfants de cet âge sont porteurs. [67] Cette colonisation est
maximale en âge préscolaire, puis décline progressivement, pour Tableau 3. – Terrains à risque d’infection pneumococcique chez
atteindre chez les adultes sans contact avec de jeunes enfants un l’enfant
taux de portage de 2 à 9 %. Catégories Terrains à risque Risque relatif (RR) par
La fréquence du portage est augmentée par d’autres facteurs, rapport à la population
comme la vie en collectivité de jeunes enfants notamment en crèche, générale
l’importance de la fratrie, les conditions de logement notamment la Âges < 2 ans < 2 ans : RR de 5 à 10
promiscuité, la saison froide sous nos climats ou encore l’existence Terrains particuliers syndrome néphrotique
d’une infection virale concomitante. [51] de l’enfant
cardiopathie congénitale
La fréquence du portage est diminuée par certains traitements cyanogène
antibiotiques et certains vaccins. Les antibiotiques actifs sur le insuffisance cardiaque
pneumocoque diminuent le portage en fin de traitement, mais cet pneumopathie chronique
effet disparaît en moins de 1 mois. Le vaccin conjugué réduit brèche cérébroméningée
diabète
significativement le portage des sérotypes inclus dans le vaccin chez
Splénectomies post-traumatique bactériémie : RR 12
l’enfant vacciné et leur fratrie plus jeune. anatomiques hémopathie
Le portage de souches de PSDP est largement favorisé, à titre Splénectomies drépanocytose homozygote
individuel, par la pression de sélection exercée par le nombre de fonctionnelles thalassémie majeure
traitements antibiotiques et, à titre collectif, par la dissémination de Déficits immunitaires infection par le VIH pneumonie : RR 17
bactériémie: RR 100
ces souches permise par l’ensemble des facteurs favorisant un taux
de portage élevé. VIH : virus de l’immunodéficience humaine.
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¶ Pneumopathies
Le pneumocoque est responsable de 30 à 50 % des pneumopathies
aiguës communautaires chez l’adulte et d’environ 25 % chez
l’enfant. [68] Ces pneumopathies sont parmi les plus graves et celles
les plus fréquemment hospitalisées. [ 7 0 ] Chez l’enfant, les
pneumopathies à pneumocoque concernent un faible nombre de
terrains à risque. En revanche, une infection virale et surtout
grippale dans le mois précédant, même cliniquement guérie,
favorise la survenue d’une pneumopathie grave. [37]
Pneumonie franche lobaire aiguë Figure 3 Pneumopathie lobaire bilatérale sur scanner thoracique.
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Tableau 6. – Signes évocateurs d’une pneumonie à pneumocoque Tableau 7. – Circonstances justifiant une confirmation radiologique
Association discriminante de signes Signes en faveur d’une origine Circonstances Confirmation radiologique
en faveur d’une infection pneumococcique
respiratoire basse Signes cliniques évocateurs de pneumonie Toujours
Signes cliniques insuffisants pour éliminer
Température > 38°5 Fièvre élevée avec frissons une pneumonie
Fréquence respiratoire > 60/min Toux sèche et signes en foyer Toux fébrile persistante avec ou sans signes Surtout si facteurs de risque associés
Geignement expiratoire Altération de l’état général de gravité
Refus ou difficultés à boire, surtout chez Douleurs abdominales Fièvre isolée persistante
le nourrisson de moins de 1 an Méningisme Enfant de moins de 2 mois et souvent même Toujours
Otite de moins de 2 ans
Mauvaise tolérance du syndrome Suspicion de corps étranger inhalé Toujours
infectieux Pneumonies récidivantes Toujours
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et chez l’adulte à partir de 25 ans. [5] C’est aussi la première cause de BACTÉRIÉMIES
méningite bactérienne récurrente, secondaire à un traumatisme Le pneumocoque est responsable de 5 à 12 % des bactériémies
crânien ou à une brèche dure-mérienne. communautaires. Il est rarement en cause dans les bactériémies
Le diagnostic de méningite est d’autant plus délicat que l’enfant est nosocomiales. Cette affection reste sévère malgré les traitements
jeune. Chez l’enfant, le début est souvent brutal, survenant parfois adaptés, avec un taux de mortalité variant de 20 à 30 %. [2] Souvent
au décours d’un épisode infectieux des voies aériennes supérieures. secondaire à un foyer pulmonaire, elle est volontiers compliquée de
Le syndrome méningé est souvent marqué par des céphalées localisations métastatiques multiples, notamment aux séreuses.
violentes, rapidement associées à des nausées et des vomissements. L’évolution vers un choc s’observe dans près de 20 % des cas. Un
La fièvre s’élève brusquement, dépassant souvent 38,5 °C, purpura fulminans est possible, surtout chez les splénectomisés et
accompagnée d’une sensation de malaise et de frissons. Chez le les immunodéprimés.
nourrisson, les manifestations révélatrices sont caractérisées par un
grand polymorphisme. L’atypie se retrouve dans le syndrome INFECTIONS OTO-RHINO-LARYNGOLOGIQUES
infectieux ou le syndrome méningé. Le diagnostic est souvent
évoqué devant des signes indirects, un petit enfant somnolent, ou ¶ Otites
agité, refusant le biberon. L’examen montre souvent une hypotonie
de la nuque remplaçant la raideur méningée, une hyperesthésie Les otites moyennes aiguës (OMA) d’origine bactérienne sont des
cutanée qui engendre des cris à la mobilisation. Mais la méningite à OMA purulentes à distinguer sur des critères cliniques et
pneumocoque se singularise surtout par une sévérité clinique initiale otoscopiques des otites congestives et séromuqueuses. Parmi les
avec une relative fréquence des signes neurologiques en foyer, des bactéries responsables de ces OMA purulentes, deux sont
convulsions et des troubles de la conscience. [76] particulièrement fréquentes : le pneumocoque (de 25 à 40 %) et
Haemophilus (20 à 25 %), seuls ou plus rarement en association. Les
L’évolution de la méningite à pneumocoque, malgré les progrès de
OMA purulentes à pneumocoque surviennent surtout entre 6 et
la prise en charge thérapeutique, reste grevée d’une mortalité élevée
12 mois ; elles sont rares avant et moins fréquentes après l’âge de
(de 8 à 10 % chez l’enfant, 30 % chez l’adulte), de séquelles lourdes
2 ans. Les éléments cliniques d’orientation en faveur du
et fréquentes (de 20 à 30 %) et de risque de récidive, notamment en pneumocoque sont une otalgie importante, une fièvre supérieure à
cas d’otite ou de brèche ostéoméningée. [76, 92] L’évolution est en 38,5 °C et un âge inférieur à 2 ans ; mais ces signes n’écartent pas la
général favorable lorsque se conjuguent traitement adapté et prise possibilité d’Haemophilus. L’OMA guérit spontanément dans près de
en charge de moins de 24 heures. Les facteurs pronostiques péjoratifs 20 % des cas si le pneumocoque est en cause, et ce d’autant plus que
sont très classiques : un retard au diagnostic et à la mise en route l’enfant est âgé. Cependant, une OMA à pneumocoque négligée ou
d’un traitement efficace ; le très jeune âge de l’enfant ; un terrain traitée de manière inadaptée peut se compliquer, notamment d’une
débilité ; une altération de l’état neurologique quelle qu’en soit mastoïdite souvent subaiguë, d’une bactériémie ou d’une
l’expression clinique ou radiologique ; un état de choc. Les séquelles méningite. [59] En outre, le pneumocoque est en cause dans plus d’un
le plus fréquemment rencontrées sont auditives et neurologiques. [76] tiers des otites d’évolution prolongée ou récidivantes. Les souches
La gravité de la méningite à pneumocoque demeure dominée par sont alors généralement des PSDP ou multirésistantes. [35] En
l’évolution vers le cloisonnement méningé avec hydro- ou pratique, les prélèvements à visée microbiologique sont effectués soit
pyocéphalie aiguë. Celle-ci est soupçonnée devant la persistance du devant une otorrhée, soit lors d’une paracentèse généralement
syndrome infectieux au-delà du troisième jour de l’antibiothérapie systématique avant l’âge de 3 mois ou effectuée après échec d’un
ou devant l’élévation de la protéinorachie. Elle est confirmée par traitement conventionnel probabiliste préalable de 72 heures.
l’épreuve de Queckenstedt-Stookey ou des ponctions lombaires
étagées. ¶ Sinusites
Les éléments de diagnostic reposent essentiellement sur la ponction
La sinusite aiguë à pneumocoque chez l’enfant, à partir de 4 à 5 ans,
lombaire avant toute antibiothérapie. Elle permet de retirer un
est plus fréquemment évoquée que réellement existante. Les
liquide eau de riz, voire franchement purulent. Une ou plusieurs
ethmoïdites de l’enfant sont rarement pneumococciques.
hémocultures sont faites simultanément. L’étiologie bactérienne est
suspectée devant une hypercellularité avec prédominance nette de
polynucléaires neutrophiles, une protéinorachie élevée (supérieure AUTRES MANIFESTATIONS
à 1 g/l), une hypoglycorachie franche (rapport glycorachie/glycémie
Les autres manifestations cliniques dues au pneumocoque sont très
inférieur à 20 %). Un taux élevé de procalcitonine semble être le
diverses mais rares. Les infections des séreuses, péritonite,
meilleur marqueur en faveur d’une étiologie bactérienne.
péricardite, arthrite, sont généralement des localisations secondaires
L’orientation étiologique peut s’appuyer sur des éléments à une bactériémie prolongée isolée ou associée à une pneumopathie.
anamnestiques et cliniques. Les éléments anamnestiques et Le pneumocoque peut être responsable d’autres localisations :
épidémiologiques en faveur d’une étiologie pneumococcique sont : endocardite, hépatite, abcès cérébral, iridocyclite, cellulites, abcès
un âge supérieur à 2 mois et inférieur à 2 ans, la notion d’une sous-cutanés, endométrites.
infection récente ou en cours des voies aériennes (otite), un
traumatisme crânien ou des antécédents de chirurgie endonasale ou
d’oto-neuro-chirurgie, un antécédent de méningite bactérienne et les Diagnostic biologique
terrains à risque de pneumococcies. [36] Les éléments cliniques
d’orientation sont un début brutal d’emblée grave, marqué par des Le rôle du laboratoire est triple : identifier l’agent pathogène,
convulsions, voire des troubles de la conscience, une rhinorrhée, un confirmer son implication dans l’étiologie d’une pneumopathie
coma, des atteintes des nerfs crâniens, ou encore l’apparition de notamment et préciser la sensibilité de la souche aux antibiotiques.
troubles neurovégétatifs ou de signes neurologiques focaux
sus-tentoriels.
La recherche d’une porte d’entrée s’impose dès la suspicion de IDENTIFICATION DE L’AGENT PATHOGÈNE
méningite pneumococcique. Une otite aiguë, une sinusite aiguë ou Les résultats dépendent de la nature et de la qualité des
une brèche ostéoméningée d’origine traumatique ou malformative prélèvements, mais aussi de l’acheminement des échantillons. En
sont retrouvées dans plus des 50 % des cas. En cas de doute sur le effet, il est important de rappeler que S. pneumoniae, bactérie fragile,
siège de la brèche, il peut être utile de recourir au scanner haute nécessite un transport rapide à température adaptée. L’emploi d’un
résolution avec injection de produit de contraste dans les espaces milieu spécifique permet de différer l’acheminement sans altérer le
sous-arachnoïdiens. résultat. [31] À partir d’un échantillon, un diagnostic rapide de
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Pédiatrie Infections à pneumocoque 4-260-B-10
Tableau 9. – Recommandations du Comité de l’antibiogramme de la Société française de microbiologie (CASFM) b-lactamines : interprétation
des concentrations minimales inhibitrices (CMI) (mg/l)
Pénicilline G ≤ 0,06 mg/l 0,12 mg/l ≤ CMI ≤ 1 mg/l CMI > 1 mg/l
Autres molécules ≤ 0,5 mg/l 1 mg/l ≤ CMI ≤ 2 mg/l CMI > 2 mg/l
présomption ou de certitude est essentiel pour la mise en route d’un ¶ Techniques de biologie moléculaire
traitement. En routine, deux examens classiques participent à cette
Les techniques de biologie moléculaire comme la polymerase chain
orientation : l’examen après coloration de Gram et la recherche
reaction (PCR) permettent une détection rapide et simultanée des
d’antigènes polysaccharidiques de capsule. Une nouvelle technique
pneumocoques et de leurs résistances, mais ces techniques ne sont
immunologique est susceptible de modifier ces pratiques.
pas encore utilisées en routine diagnostique.
¶ Coloration de Gram
CULTURE DES ÉCHANTILLONS
L’examen direct par coloration de Gram permet de préciser l’aspect
caractéristique du pneumocoque. Cependant, ses performances sont La culture des échantillons va permettre l’isolement, l’identification
variables en fonction de la nature du prélèvement, de la durée et l’étude de la sensibilité, essentielle pour le pneumocoque.
d’évolution de l’infection et de la prise préalable d’antibiotique. Au Les milieux de culture classiques ont peu évolué. En revanche, les
cours des pneumopathies, une expectoration n’est retenue que si elle flacons d’hémoculture développés pour les automates de détection
répond à des critères de qualité (cellules épithéliales inférieures ou continue permettent de diminuer les délais de détection pour le
égales à 10 et leucocytes polynucléaires supérieurs ou égaux à 25 par pneumocoque à moins de 24 heures. Ils sont utilisables pour le sang
champ microscopique à l’objectif 10). À la coloration de Gram, la et les liquides de ponction. [11]
présence de diplocoques à Gram positif a une spécificité de 90 %, Le recours à des méthodes de culture quantitative s’impose pour
mais une sensibilité de 60 %. [7] Dans les prélèvements pulmonaires l’ensemble des prélèvements respiratoires. Les seuils varient en
profonds, la présence de cocci à Gram positif intracellulaires (≥ 5 % fonction de la nature du prélèvement et du terrain
de polynucléaires) est en faveur d’une infection à pneumocoque. Au (expectoration : > 106 unités formant colonie (UFC)/ml,
cours des méningites, en utilisant la cytocentrifugation du LCR, la brosse : > 103 UFC/ml). La reproductibilité des résultats de la
sensibilité varie, selon les auteurs, entre 75 et 90 % en l’absence de culture des aspirations endotrachéales est très supérieure à celle des
traitement antibiotique préalable et entre 40 et 60 % en cas de expectorations. [73]
traitement. [23] L’identification de S. pneumoniae est orientée par l’aspect des
colonies, l’hémolyse et la morphologie à la coloration de Gram. Le
¶ Recherche des antigènes polysaccharidiques test de sensibilité à l’optochine (zone d’inhibition > 14 mm), test de
de la capsule confirmation habituellement utilisé, est pris en défaut dans 1 % des
cas. [62, 82] Lorsque le diamètre est compris entre 7 et 13 mm, il est
La recherche directe des antigènes polysaccharidiques de la capsule recommandé de recourir à des tests complémentaires, le test de
par les méthodes immunologiques, habituellement par agglutination solubilité dans la bile, [ 5 8 ] ou un des tests de diagnostic
de particules de latex sensibilisées, est possible sur le LCR, le sérum, immunologique, comme l’agglutination de particules sensibilisées à
les urines et les liquides d’épanchement. [22] Ces techniques un anticorps antipneumolysine, commun à tous les sérotypes. Ce
présentent une sensibilité voisine de 80 % pour le pneumocoque, test présente une spécificité de 100 % et une sensibilité de 95 %. [16]
mais ne détectent pas les souches non capsulées et mal certains Certains isolats atypiques, généralement issus de prélèvements
sérotypes. De plus, les tests commerciaux peuvent présenter des oculaires ou auriculaires, nécessitent des tests complémentaires
résultats très variables et des réactions croisées avec d’autres germes, biochimiques, moléculaires ou sérologiques. [58] L’identification
comme certains streptocoques alpha hémolytiques. [43] En pratique, complète d’un pneumocoque impose de recourir au sérotypage.
comparé à la coloration de Gram, le bénéfice de cette technique reste D’intérêt essentiellement épidémiologique, le sérotypage, nécessitant
modeste en dehors des méningites décapitées, en raison de la un grand nombre d’anticorps, est rarement pratiqué dans les
persistance des antigènes solubles après disparition des bactéries laboratoires de diagnostic et impose d’adresser la souche au Centre
visibles ou viables. [40, 80] national de référence du pneumocoque. [53]
9
4-260-B-10 Infections à pneumocoque Pédiatrie
Les autres antibiotiques testés comprennent les molécules utilisées La suspicion d’un PSDP ne justifie pas de proposer des posologies
en première intention dans les pathologies à pneumocoque supérieures. Les alternatives à ce traitement sont limitées. Les
(tétracycline, érythromycine, lincomycine ou clindamycine, et antibiotiques disponibles ont soit une faible activité sur les PSDP,
pristinamycine) et les molécules employées en deuxième intention soit un index thérapeutique modeste, soit un risque important
(aminosides, chloramphénicol, cotrimoxazole, glycopeptides et d’effets secondaires. En cas d’allergie aux b-lactamines, devant un
fluoroquinolones potentiellement actives sur S. pneumoniae). Enfin, tableau de pneumonie à pneumocoque probable, le recours à un avis
le E-test semble être la seule technique de routine susceptible de spécialisé ou hospitalier s’impose, car la pristinamycine n’est pas
détecter les souches vancomycine tolérantes. Les techniques rapides recommandée dans cette indication en pédiatrie.
de détection des résistances, PCR et hybridation, sont en La réévaluation clinique doit être systématique après 3 jours de
développement. Le dosage de l’antibiotique est surtout préconisé au traitement, avant si une aggravation survient. Les premiers signes
cours des méningites. Il permet de vérifier les taux efficaces dans le d’amélioration dans le cas du pneumocoque sont par ordre :
LCR et d’interpréter les éventuels échecs. l’apyrexie (2 jours), la disparition des râles et de la toux (7 jours),
puis celle des anomalies radiologiques (4 semaines). L’absence
d’amélioration ou une aggravation nécessite une évaluation
SÉROLOGIE
radiologique, surtout si elle n’a pas été pratiquée d’emblée, et peut
Le diagnostic sérologique ne permet pas d’établir un diagnostic aboutir soit à une hospitalisation du fait de l’apparition de signes de
précoce. Les techniques de détection des anticorps dirigés contre les gravité, soit à une modification de l’antibiothérapie.
antigènes polysaccharidiques de capsule et des antigènes À l’hôpital, la stratégie de l’antibiothérapie probabiliste doit tenir
pneumolysines sont en cours d’évaluation. La détection des compte du terrain, du risque de PSDP et des signes de gravité. Le
antipneumolysines semble la plus prometteuse, mais son intérêt est recours aux céphalosporines de troisième génération se justifie
limité aux études épidémiologiques, bases de la thérapeutique principalement par la possibilité d’utiliser une dose injectable
probabiliste. unique par 24 heures pour la ceftriaxone à raison de 50 mg/kg/j
par voie intraveineuse ou intramusculaire. Dans l’impossibilité
d’utiliser des b-lactamines, le recours à d’autres antibiotiques est
Traitement justifié.
Tableau 10. – Recommandations concernant le traitement de première intention des méningites purulentes communautaires de l’enfant âgé de
plus de 3 mois
i.v. : intraveineuse.
10
Pédiatrie Infections à pneumocoque 4-260-B-10
Tableau 12. – Recommandations en cas d’échecs thérapeutiques, selon la sensibilité du pneumocoque isolé du prélèvement à visée bactériologique
11
4-260-B-10 Infections à pneumocoque Pédiatrie
– entre 1 et 2 ans, une injection suivie d’un rappel vers 18 mois. forme d’une seringue préremplie de 0,5 ml. Il se conserve entre +
L’intervalle entre deux injections ne doit pas être inférieur à 2 et + 8 °C et sa congélation est formellement contre-indiquée.
4 semaines. La primovaccination comporte une injection intramusculaire ou
Le Conseil supérieur d’hygiène publique de France recommande sous-cutanée. Les rappels ou revaccinations sont recommandés tous
fortement la primo-vaccination pour : les 5 ans pour éviter le risque théorique de phénomène d’Arthus. Le
programme de vaccination tient compte du terrain. Pour la
– les enfants présentant une pathologie les exposant à un risque primovaccination, lors de splénectomies programmées, le vaccin est
élevé d’infection invasive à pneumocoque : [13] asplénie fonctionnelle administré au moins 2 semaines avant l’intervention et en dehors de
ou splénectomie ; drépanocytose homozygote ; infections par le toute chimiothérapie, et la prophylaxie par pénicilline associée
virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ; dépression demeure nécessaire. Chez les patients infectés par le VIH, la
immunitaire congénitale ou secondaire à une insuffisance rénale vaccination doit être la plus précoce possible au cours de
chronique ou un syndrome néphrotique, un traitement l’infection. [65] Pour les rappels, chez les immunodéprimés,
immunosuppresseur ou une radiothérapie pour néoplasie, aspléniques et drépanocytaires, l’intervalle entre deux doses peut
lymphome ou maladie de Hodgkin, leucémie, transplantation être réduit à 3 ans.
d’organe ; cardiopathie congénitale et cyanogène ; insuffisance
En France, la vaccination n’est pas obligatoire, mais conseillée ou
cardiaque ; pneumopathie chronique (à l’exception de l’asthme, sauf
recommandée. L’objectif est de protéger les sujets à risque contre les
les asthmes sous corticothérapie prolongée) ; brèche
infections invasives et les pneumonies. L’objectif de protection est
cérébroméningée ; diabète ; [60]
individuel et non collectif. Le vaccin est pris en charge par la
– les enfants exposés à un ou des facteurs de risque liés au mode de Sécurité sociale au taux de 65 % chez tout patient âgé de plus de
vie : enfants gardés plus de 4 heures par semaine en compagnie de 2 ans présentant un des facteurs de risque suivants : splénectomie,
plus de deux enfants en dehors de la fratrie ; enfants ayant reçu drépanocytose homozygote, syndrome néphrotique, les insuffisants
moins de 2 mois d’allaitement maternel ; enfants appartenant à une respiratoires, les patients alcooliques avec hépatopathie chronique,
fratrie d’au moins trois enfants d’âge scolaire ; les insuffisants cardiaques et les sujets ayant des antécédents
– les candidats à l’implantation cochléaire et les porteurs d’implants d’infection pulmonaire ou invasive à pneumocoque. [13]
cochléaires âgés de moins de 2 ans. En France, il n’existe pas de recommandations concernant la
Seul l’ensemble de ces indications thérapeutiques donne droit à vaccination des immunodéprimés et le choix se fait au cas par cas.
remboursement depuis le 26 décembre 2002. Aux États-Unis, la vaccination est recommandée chez les patients
infectés par le VIH lorsque le taux de CD4 est supérieur ou égal à
Ce vaccin semble être bien toléré. Les réactions locales (érythème,
200/ml et facultative en dessous.
œdème) et générales (fièvre supérieure à 38 °C) sont peu fréquentes
et les effets indésirables graves (œdème diffus, convulsions, Ce vaccin est bien toléré. De rares cas de phénomènes d’Arthus ont
bronchospasmes) rares (6/100 000 doses). [8, 30] Tout effet indésirable été rapportés chez des sujets à titre initialement élevé d’anticorps
doit être déclaré au Centre régional de pharmacovigilance. antipneumococciques. Les réactions générales sont rares et les
réactions adverses exceptionnelles.
L’efficacité de ce vaccin dans la prévention des infections invasives
dues aux sérotypes vaccinaux a été évaluée à 94 % dans une étude L’efficacité clinique a été établie chez l’adulte pour les pneumonies
clinique à grande échelle réalisée aux Etats-Unis. [8] Dans un pays, avec ou sans bactériémie. Les études randomisées, de cohorte et cas-
l’impact varie selon l’incidence des infections invasives à témoins montrent une efficacité de l’ordre de 60 % contre les
pneumocoque et selon les sérotypes en cause. [50] Pour la France, infections invasives. Ce vaccin n’est pas efficace dans la prévention
d’après les données du Centre national de référence, ce vaccin des infections non systémiques et ne diminue pas le portage
couvre théoriquement 77 % à 84 % des sérotypes pathogènes et 91 % rhinopharyngé. La protection attendue est donc essentiellement
à 100 % des sérotypes pathogènes et résistants à la pénicilline. [85] individuelle. [54] Le vaccin induit une réponse thymo-indépendante.
Chez les enfants à risque accru d’infections à pneumocoque, les L’effet immunogène est donc nul avant l’âge de 2 ans, partiel et
évaluations, encore peu nombreuses, sont en faveur sur ces terrains hétérogène avant l’âge de 5 ans. L’efficacité, chez les patients
d’une efficacité comparable à celle observé chez les autres enfants. immunodéprimés, a été essentiellement évaluée sur la mesure de la
Chez les prématurés (gestation inférieure à 38 semaines et/ou poids réponse sérologique après vaccination. [66] Pour la primovaccination
de naissance inférieur à 2 500 g), l’efficacité vaccinale permet par le vaccin polysaccharidique, la réponse est élevée chez les
d’utiliser les mêmes protocoles que chez les enfants de poids normal patients drépanocytaires, infectés par le VIH avec un taux de CD4
à la naissance et nés à terme. [87] supérieur à 500/ml (75 %) et hémodialysés (83 %), moyenne chez
les splénectomisés (52 %) et au cours des myélomes (39 %), médiocre
Ce vaccin, indiqué seulement dans la prévention des infections
chez les infectés par le VIH avec un taux de CD4 inférieur à 500/ml.
invasives à pneumocoque, apporte une certaine protection contre
Cette réponse est parfois de longue durée chez les drépanocytaires
les pneumonies [9] et les OMA. [30] Parmi les effets indirects potentiels
(5 ans), mais le plus souvent de courte durée pour les infectés par le
de ce vaccin, certaines études ont montré une diminution du portage
VIH (de 12 à 36 mois), pour les hémodialysés (de 6 à 78 mois). Les
rhinopharyngé des sérotypes vaccinaux et une diminution de
rappels sont efficaces chez les drépanocytaires (70 %), mais le plus
l’utilisation des antibiotiques. [20, 87] Cependant, plusieurs de ces
souvent peu rentables.
études ont montré une augmentation modérée de l’incidence du
portage rhinopharyngé et des infections dus aux sérotypes non
vaccinaux. AUTRES MOYENS THÉRAPEUTIQUES
La généralisation de ce vaccin n’est effective qu’aux États-Unis et au La surveillance épidémiologique permet de connaître :
Canada. En Europe, le coût de la dose de vaccin, la complexité du
schéma vaccinal et le manque de données sur les possibles – la fréquence des infections à PSDP selon l’âge, la pathologie, le
modifications des sérotypes circulants induites par la vaccination sérotype ; ces données sont nécessaires pour l’adaptation des
sont les principales raisons qui limitent sa généralisation. traitements probabilistes dans les infections communautaires ;
– la gravité des infections à pneumocoque selon le sérotype et les
¶ Vaccin antipneumococcique polysaccharidique terrains ; ces données sont nécessaires pour éventuellement modifier
Le vaccin Pneumo 23t contient 23 sérotypes. Chaque antigène est la composition du vaccin ou ses indications.
présent à 25 µg. Il couvre la plupart des sérotypes responsables Dans le monde, plusieurs réseaux sont organisés pour surveiller
d’infections invasives et des souches pénicillinorésistantes isolées en notamment les résistances du pneumocoque aux antibiotiques. En
France : 1, 2, 3, 4, 5, 6B, 7F, 8, 9N, 9V, 10A, 11A, 12F, 14, 15B, 17F, France, la surveillance épidémiologique des pneumococcies ne
18C, 19A, 19F, 20, 22F, 23F, 33F. Le Pneumo 23t se présente sous la repose sur aucun texte spécifique et leur déclaration n’est pas
12
Pédiatrie Infections à pneumocoque 4-260-B-10
obligatoire. En revanche, un certain nombre d’organismes de traitement d’infection respiratoire haute d’origine virale étaient
participent à cette surveillance : fréquentes et, d’autre part, qu’il existe une corrélation directe entre
le taux d’utilisation d’antibiotique et le taux de pneumocoques
– le Centre national de référence du pneumocoque (Pr Guttman,
résistants. [63] L’expérience islandaise a montré qu’une campagne de
hôpital Georges Pompidou) ;
lutte contre l’usage abusif des antibiotiques, associée à d’autres
– les Observatoires régionaux du pneumocoque, au nombre de 21, mesures, pouvait avoir un impact positif et rapide sur le niveau de
organisés autour de Centres coordonnateurs régionaux ; résistance aux antibiotiques des pneumocoques.
– l’Observatoire national de l’épidémiologie de la résistance Enfin, la prévention pourrait s’enrichir de certaines molécules,
bactérienne aux antibiotiques (ONERBA), qui participe à la comme le xylitol. Ce sucre de substitution du sucrose est utilisé dans
surveillance, notamment de la résistance, pour certaines infections la prévention des caries dentaires. Il peut inhiber la croissance de S.
communautaires graves conduisant à l’hospitalisation. [79] pneumoniae. Une expérimentation finlandaise a observé, dans un
L’adaptation des traitements probabilistes repose également sur la groupe d’enfant recevant de fortes doses de xylitol (cinq fois par
promotion du bon usage des antibiotiques. [90] Il a été ainsi démontré jour sous forme de chewing-gum, sirop ou tablette), une baisse de
d’une part que les prescriptions inappropriées d’antibiotiques lors l’apparition d’OMA et de l’utilisation d’antibiotiques.
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