Corps Astral
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est de partager ses admirations avec les lecteurs, son admiration pour les
grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contem-
porains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain
qu’aujourd’hui.
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cun sont aujourd’hui indisponibles dans un marché du livre transformé
en industrie lourde. Et quand par chance ils sont disponibles, c’est finan-
cièrement que trop souvent ils deviennent inaccessibles.
La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité
et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix
résolument bas pour la qualité offerte.
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Arthur E. Powell
Le corps astral
et autres
phénomènes astraux
Réédition arbredor.com, 2005.
Le corps astral
Chapitre premier
Description générale
Avant de procéder à une étude détaillée du corps astral et des phénomènes qui
s’y rapportent, il est utile de présenter à l’étudiant un court résumé des matières
que l’on se propose de traiter, pour lui donner une vue d’ensemble du sujet et
des relations qui existent entre ses différentes parties.
En quelques mots, le corps astral de l’homme est un véhicule qui, pour le
clairvoyant, est semblable au corps physique, entouré d’une aura de couleurs
éclatantes, composé d’une matière dont le degré de finesse est beaucoup plus
élevé que celui de la matière physique, dans lequel s’expriment les sensations,
passions, désirs et émotions, et qui sert de pont ou moyen de transmission entre
le cerveau physique et l’esprit, celui-ci fonctionnant dans un véhicule supérieur :
le corps mental.
Bien que tout homme possède et utilise un corps astral, bien peu d’entre eux
sont conscients de son existence et peuvent le gouverner et y vivre en pleine
conscience. Dans le cas d’un grand nombre de personnes, il n’est guère mieux
qu’une masse brute de matière astrale dont les mouvements et les activités échap-
pent presque complètement au contrôle de l’homme lui-même — l’Ego. Chez
certains autres, au contraire, le corps astral est un véhicule bien développé et
parfaitement organisé, possédant une vie propre qui confère à son propriétaire
de nombreux pouvoirs utiles.
Pendant le sommeil du corps physique, un homme non-développé a une exis-
tence vague dans son corps astral relativement primitif, et il s’en souvient peu ou
point lorsqu’il se réveille dans son corps physique.
Dans le cas d’un homme évolué, au contraire, la vie dans le corps astral tandis
que le corps physique sommeille, est active, intéressante et utile, et le souvenir
de cette vie peut, dans certaines conditions, être amené au cerveau physique. La
vie d’un tel homme cesse d’être une série de jours conscients et de nuits d’oubli,
et devient, au contraire, une vie consciente sans aucune interruption, alternant
entre les plans physique et astral de notre monde.
Une des premières choses que l’homme apprend à faire dans son corps astral
est de se déplacer, et celui-ci peut se mouvoir avec une très grande rapidité et
s’éloigner à de grandes distances du corps physique endormi. La compréhension
Le corps astral
Chapitre II
Composition et structure
La matière astrale existe sous sept états différents qui correspondent aux sept
états de la matière physique, à savoir : solide, liquide, gazeux, éthérique, super-
éthérique, sous-atomique et atomique. Mais comme il n’a pas été formé de noms
pour ces états astraux, il est d’usage de les désigner soit par un numéro de sous-
plan, la matière la plus fine étant numéro un, et la plus grossière, numéro sept,
soit par l’état physique correspondant. Par exemple, nous parlons de matière
astrale solide pour désigner le septième état ou le plus grossier ; de matière astrale
éthérique pour désigner le quatrième état en parlant du plus subtil, etc.
La matière astrale étant beaucoup plus fine que la matière physique, interpé-
nètre cette dernière. Chaque atome physique, par suite, flotte dans un océan de
matière astrale qui l’entoure et remplit tous les interstices de la matière physique.
Il est bien connu que même dans la substance la plus dure, il n’y a pas deux
atomes qui se touchent, l’espace entre deux atomes adjacents étant énormément
supérieur aux dimensions des atomes eux-mêmes. La science physique ortho-
doxe a depuis longtemps émis l’hypothèse d’un éther qui interpénètre toutes les
substances connues, les solides les plus denses aussi bien que les gaz les plus raré-
fiés et de même que cet éther se meut en toute liberté entre les particules de ma-
tière plus dense, est-il à son tour interpénétré par la matière astrale qui se meut
en toute liberté parmi ses particules. Ainsi un être vivant dans le monde astral
pourrait occuper le même espace qu’un être vivant dans le monde physique, et
cependant chacun d’eux serait parfaitement inconscient de l’autre et ne gênerait
en aucune façon ses mouvements. L’étudiant devrait se familiariser parfaitement
avec cette conception fondamentale, car faute de la saisir clairement il n’est pas
possible de comprendre un grand nombre de phénomènes astraux.
Le principe de l’interpénétration explique le fait que les différents règnes de
la nature ne sont pas séparés dans l’espace, mais existent autour de nous, ici et
actuellement, de sorte que pour les percevoir et les étudier il n’est pas nécessaire
de se mouvoir dans l’espace, et il suffit d’éveiller en nous, les sens au moyen des-
quels ils peuvent être perçus.
Le monde astral ou plan astral est donc un état de la nature et non un lieu
séparé.
Le corps astral
Il faut noter qu’un atome physique ne peut pas directement être décomposé
en atomes astraux. Si la force qui fait tourbillonner les quatorze millions (ap-
proximativement) de « bulles de koïlon » formant un atome physique ultime est
retirée par un effort de la volonté sur le seuil du plan astral, l’atome disparaît
en libérant les « bulles ». La même force, travaillant alors à un niveau plus élevé,
s’exprime, non pas à travers un atome astral, mais à travers un groupe de qua-
rante-neuf atomes astraux.
Une relation analogue représentée par le nombre quarante-neuf existe entre
les atomes de deux plans contigus quelconques de la nature ; ainsi, un atome
astral contient 495 ou 282.475.249 « bulles », un atome mental 494 bulles, et
ainsi de suite.
Il y a tout lieu de croire que les électrons sont des atomes astraux. Les phy-
siciens pensent qu’un atome chimique d’hydrogène contient probablement de
700 à 1 000 électrons. Les recherches occultes ont montré qu’un atome d’hydro-
gène contient 882 atomes astraux. Ceci pourrait être une coïncidence, mais elle
semble très peu probable.
Il faut noter que les atomes physiques ultimes sont de deux sortes, mâle et
femelle ; dans l’espèce mâle, la force vient du monde astral, pénètre dans l’atome,
le traverse et sort dans le monde physique ; dans l’espèce femelle, la force vient
du monde physique, traverse l’atome et sort dans le monde astral, disparaissant
ainsi du monde physique.
La matière astrale correspond avec une curieuse exactitude à la matière physi-
que qu’elle interpénètre, chaque variété de matière physique attirant de la matière
astrale d’une densité correspondante. Ainsi, la matière physique solide est inter-
pénétrée par ce que nous appelons la matière astrale solide ; la matière physique
liquide par la matière astrale liquide, c’est-à-dire par celle du sixième sous-plan et
de même pour les gaz et les quatre variétés de matière éthérique, chacune d’entre
elles étant interpénétrée par la variété correspondante de matière astrale.
Justement parce qu’il est indispensable que le corps physique contienne de la
matière physique sous tous ses états, solide, liquide, gazeux et éthérique, il est
également indispensable que le corps astral renferme des particules de chacun
des sept sous-plans, bien que les proportions puissent varier énormément dans
les différents cas.
Le corps astral de l’homme étant ainsi formé de matière des sept sous-plans,
il lui est possible d’expérimenter toutes les variétés de désirs, les plus nobles aussi
bien que les plus bas.
C’est la nature particulière des réactions de la matière astrale qui lui permet de
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Le corps astral
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Le corps astral
Cette portion du corps astral qui s’étend au-delà des limites du corps physi-
que est habituellement appelée « l’aura » astrale.
A une sensibilité intense correspond une grande aura. On peut mentionner
ici que l’augmentation de grandeur de l’aura est une condition nécessaire à rem-
plir en vue de l’initiation, et que les « Qualifications » doivent y être visibles. La
grandeur de l’aura augmente évidemment à chaque initiation. On dit que l’aura
du Bouddha avait cinq kilomètres de rayon.
La matière du corps physique ayant une très forte attraction pour celle du
corps astral, il en résulte que la plus grande partie (environ 99 %) des particules
astrales sont comprimées dans les limites du corps physique, et que seulement le
dernier centième remplit le reste de l’ovoïde qui forme l’aura.
La portion centrale du corps astral prend ainsi exactement la forme du corps
physique et elle est parfaitement nette et définie, facile à distinguer de l’aura qui
l’entoure. On l’appelle généralement la contrepartie astrale du corps physique.
Toutefois, la correspondance exacte du corps astral avec le corps physique est
uniquement une question de forme extérieure et n’implique aucune analogie
dans le fonctionnement des divers organes, comme nous le verrons plus en détail
dans le chapitre des Chakras.
Non seulement, le corps physique de l’homme, mais toute chose physique
possède une contrepartie en matière astrale ; et celle-ci ne peut en être séparée
qu’au moyen d’une dépense considérable de force occulte, la séparation cessant
dès que la force cesse de s’exercer. En d’autres mots, tout objet physique a une
contrepartie astrale. Mais comme les particules astrales sont constamment en
mouvement, de même que celles d’un liquide physique, il n’y a aucune asso-
ciation permanente entre une particule physique quelconque et la quantité de
matière astrale qui est sa contrepartie astrale à un instant donné.
En général, la partie astrale d’un objet s’étend un peu au-delà de la partie phy-
sique, de sorte que les métaux, les pierres, etc., sont entourés d’une aura astrale.
Si quelque partie du corps physique de l’homme est supprimée, par exemple
par amputation, la cohésion de la matière astrale vivante est plus forte que l’at-
traction de la matière physique enlevée. Par suite, la contrepartie astrale d’un
membre ne s’en va pas avec le membre amputé. Comme la matière astrale a pris
l’habitude de garder une forme déterminée, elle reste sous cette forme, mais elle
ne tarde pas à rentrer dans les limites du corps. Le même phénomène a lieu dans
le cas d’un arbre auquel on a coupé une branche.
Dans le cas d’un objet inanimé, comme une chaise ou un vase, il n’existe pas
le même genre de vie individuelle pour maintenir la cohésion. Par suite, lorsque
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Le corps astral
l’objet physique est brisé, sa contre-partie astrale est divisée de la même façon
que lui.
En outre de la classification de la matière astrale en sept degrés, suivant sa
finesse, il en existe une autre, suivant son type. Dans la littérature théosophi-
que, le degré de finesse est habituellement désigné sous le nom de classification
horizontale, et le type sous le nom de classification verticale. Les types, qui sont
au nombre de sept, sont aussi intimement mélangés que les constituants de l’at-
mosphère, et dans chaque corps astral, il y a de la matière des sept types, la
proportion de chacun d’eux étant en rapport avec le caractère de l’homme, qu’il
soit dévotionnel ou philosophique, artistique ou scientifique, homme d’action
ou mystique.
L’ensemble des portions astrales de notre terre et des autres planètes physi-
ques, ainsi que les planètes purement astrales, forment le corps astral du Logos
solaire, ce qui montre bien l’exactitude de la vieille conception panthéistique.
De même, chacun des sept types de matière astrale peut, jusqu’à un certain
point, être regardé comme formant un tout, un véhicule séparé, et on peut le
considérer comme étant le corps astral d’une Déité ou d’un Ministre auxiliaire
et qui serait à la fois un aspect de cette Déité et une sorte de centre de force
situé en Elle. Par suite, la plus petite pensée, le plus petit mouvement, la plus
insignifiante modification de quelque nature qu’elle soit, dans la Déité auxiliaire,
est instantanément reflétée, d’une manière ou d’une autre, dans la matière du
type correspondant. De tels changements psychiques ont lieu périodiquement :
ils ont sans doute quelque analogie avec l’inspiration et l’expiration ou bien les
battements du cœur dans notre vie physique. On a observé que les mouvements
des planètes physiques fournissaient la clef des influences qui proviennent de ces
changements, d’où la valeur de la science astrologique. De plus, chacun de ces
changements doit jusqu’à un certain point affecter l’homme, proportionnelle-
ment à la quantité du type de matière en question qui se trouve dans son corps
astral. Par suite, certains changements doivent affecter l’émotivité ou le mental
ou les deux ; d’autres intensifieraient l’excitation nerveuse et l’irritabilité, etc.
C’est cette proportion qui détermine dans chaque homme, animal, plante ou
minéral certaines caractéristiques fondamentales qui ne changent jamais — et
que l’on appelle quelquefois sa note fondamentale, sa couleur ou son rayon.
Le développement de ce point particulier nous entraînerait au-delà des limi-
tes prévues pour ce livre, c’est pourquoi nous renvoyons l’étudiant au livre Le
côté caché des choses.
Chaque type se subdivise à son tour en sept sous-types, de sorte qu’il y a, en
tout, quarante-neuf sous-types.
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Le corps astral
Le type ou rayon est permanent sur une même planète, de sorte qu’une essen-
ce élémentale du type A animera successivement des minéraux, des plantes et des
animaux du type A, et qu’il en sortira enfin des êtres humains du même type.
Le corps astral s’use lentement, mais d’une manière continue, tout comme
le corps physique, mais au lieu de se réparer par le phénomène de la nourriture
et de la digestion, il y a simple remplacement des particules qui s’en vont par
d’autres provenant de l’atmosphère ambiante. Le sentiment d’individualité est
communiqué aux nouvelles particules dès qu’elles pénètrent, et d’une manière
analogue, l’essence élémentale qui fait partie de chaque corps astral humain a la
sensation d’être elle-même une sorte d’entité, et elle agit suivant ce qu’elle croit
être son propre intérêt.
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Chapitre III
Couleurs
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Le corps astral
La joie se manifeste par un éclat général des corps astral et mental, et dans un
frémissement particulier de la surface du corps. La tendance à la gaîté se mani-
feste sous une forme peu différente de la précédente, et aussi par une clarté très
stable.
La surprise se manifeste par une constriction brusque du corps mental, qui se
communique habituellement aux corps astral et physique, et est accompagnée
d’une augmentation de l’éclat de la bande de l’affection si la surprise est agréable,
et d’une augmentation du brun et du gris si la surprise est désagréable. Cette
constriction produit souvent des sensations désagréables ; elle affecte quelquefois
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Le corps astral
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Le corps astral
est ainsi affecté seulement par les pensées altruistes. Les pensées moins élevées
affectent, non l’Ego, mais les atomes permanents (voir chapitre xxiii).
Par suite, ce sont des trous et non des mauvaises couleurs qui dans le corps
causal correspondent aux pensées et aux sentiments inférieurs. L’égoïsme, par
exemple, se manifeste par l’absence d’affection ou de sympathie ; aussitôt que
l’égoïsme est remplacé par son contraire, le trou dans le corps causal est bou-
ché.
Une intensification des couleurs grossières du corps astral qui représentent les
émotions inférieures, bien que ne trouvant pas d’expression directe dans le corps
causal, tend pourtant à assombrir quelque peu la luminosité des couleurs qui y
représentent les vertus opposées.
Pour bien se représenter l’apparence du corps astral, il faut se rappeler que les
particules dont il est formé sont toujours en mouvement rapide : dans la majo-
rité des cas, les nuages de couleur se fondent les uns dans les autres, et roulent
constamment les uns sur les autres, apparaissant et disparaissant successivement,
la surface du brouillard lumineux ressemblant quelque peu à la surface de l’eau
en état d’ébullition violente. Les différentes couleurs ne gardent par suite jamais
les mêmes positions, quoiqu’il y en ait une vers laquelle elles tendent naturelle-
ment à retourner.
Pour l’illustration des apparences actuelles des corps astraux humains, nous
reproduisons ici des planches de l’ouvrage L’homme visible et invisible, de
C. W. Leadbeater :
Planche vii : Corps astral d’un sauvage.
Planche x : Corps astral d’un homme moyen.
Planche xxiii : Corps astral d’un homme développé.
Les principales caractéristiques des trois types ci-dessus peuvent être résumées
brièvement comme il suit :
Réédition arbredor.com, 2005.
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Homme moyen. — La sensualité domine encore, mais moins que dans le cas précédent ;
l’égoïsme domine aussi et il y a quelque possibilité de malice dans des buts person-
nels, bien que le vert commence à se diviser en deux qualités distinctes, montrant ainsi
la transformation graduelle de l’astuce en adaptabilité. La colère est encore marquée.
L’affection, l’intellect et la dévotion sont plus visibles et d’une meilleure qualité. Les cou-
leurs dans leur ensemble sont plus nettement définies et plus brillantes, bien qu’aucune
d’elles ne soit parfaitement claire. Le contour du corps est mieux défini et plus régulier.
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Le corps astral
Bien qu’il ne soit pas question dans ce livre du corps mental, nous devons
mentionner ici qu’au cours du développement de l’homme, son corps astral
ressemble de plus en plus au corps mental, jusqu’à ce qu’il devienne presque
uniquement un reflet de celui-ci dans la matière plus grossière du plan astral.
Ceci veut dire que l’homme a ses désirs entièrement sous son contrôle et qu’il
ne risque plus d’être dominé par une vague d’émotion. Un tel homme est évi-
demment encore occasionnellement sujet à l’irritabilité, et à diverses aspirations
indésirables, mais il en sait assez pour réprimer ces manifestations inférieures et
pour ne pas leur céder.
A un état supérieur, le corps mental lui-même devient un reflet du corps cau-
sal, de sorte que l’homme apprend maintenant à suivre uniquement les exigen-
ces du Soi supérieur, et qu’il guide sa raison d’après elles, exclusivement.
Ainsi, le corps astral et le corps mental d’un Arhat ont très peu de couleurs
propres caractéristiques, et ils sont des reproductions du corps causal, autant que
leur niveau inférieur le permet. Ils ont un aspect irisé, une sorte d’opalescence
nacrée qui est très au-delà de toute description ou représentation physique.
Un homme développé a cinq sortes de vibrations dans son corps astral ; un
homme ordinaire en a au moins neuf avec un mélange de différentes nuances.
Beaucoup de gens en ont cinquante ou cent, toute la surface étant divisée en une
multiplicité de petits tourbillons et de courants contraires qui se heurtent dans
la plus grande confusion. Ceci est le résultat des émotions et des troubles inutiles
dont l’Occidental ordinaire est rempli et par où s’écoule une grande partie de sa
force.
Un corps astral qui vibre de cinquante manières à la fois n’est pas seulement
laid, il est aussi une cause sérieuse de troubles pour les autres. Il peut être compa-
ré à un corps physique qui souffrirait d’une forme grave de paralysie avec tous ses
muscles se contractant simultanément. De tels effets sont contagieux sur le plan
astral et affectent toutes les personnes voisines, donnant une impression pénible
d’inquiétude et d’agitation. C’est justement parce que des millions de gens sont
agités de cette manière par toutes sortes de sentiments et de désirs déraisonnables
qu’il est si difficile pour une personne sensitive de vivre dans une grande ville ou
de traverser une foule. Ces désordres astraux continuels peuvent même réagir à
travers le double éthérique et produire des maladies nerveuses.
Les centres d’inflammation sont au corps astral ce que les tumeurs sont au
corps physique — non seulement désagréables par eux-mêmes, mais de plus
constituant des points faibles par où la vitalité s’écoule. Ils n’offrent pratique-
ment aucune résistance aux influences malignes et empêchent les bonnes in-
fluences d’agir. Ces conditions sont malheureusement très répandues ; le remède
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Dans le cas d’une vague soudaine de pure affection, quand par exemple une
maman prend son enfant dans ses bras et le couvre de baisers, la totalité du corps
astral est aussitôt violemment agitée et les couleurs originales sont pour un ins-
tant obscurcies.
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la totalité du corps astral, tandis que les flèches ardentes de la colère déchaînée
le sillonnent comme des éclairs. Ces terribles éclairs peuvent pénétrer les autres
corps astraux comme des épées et blesser ainsi les gens.
Dans ce cas comme dans les autres, chaque accès de rage prédispose la matière
du corps astral à répondre un peu mieux qu’avant à ces indésirables vibrations.
Un brusque accès de terreur sature en un instant la totalité du corps astral
avec un curieux brouillard gris livide, tandis qu’apparaissent des lignes horizon-
tales de la même couleur vibrant avec une telle violence qu’on peut à peine les
distinguer les unes des autres. Le résultat est absolument hideux : toute lumière
se retire momentanément du corps et la masse grise tremble comme une gelée.
Un flux d’émotion n’affecte pas beaucoup le corps mental, bien que pour un
instant il puisse rendre impossible toute transmission du corps mental au cerveau
physique, car le corps astral, qui sert de pont entre le corps mental et le cerveau,
vibre alors entièrement d’une seule manière et est incapable de transmettre tout
autre genre de vibration.
Les exemples qui précèdent sont relatifs à des accès soudains et temporaires
d’émotion. Des effets similaires, mais d’une nature plus stable sont visibles chez
certains types de caractère.
Ainsi, quand un homme ordinaire devient amoureux, son corps astral est
si complètement transformé qu’il devient à peine reconnaissable. L’égoïsme, la
malice et l’avarice disparaissent, et la partie inférieure de l’ovale est remplie par
l’augmentation importante des passions animales. Le vert de l’adaptabilité est
remplacé par la couleur vert-brun spéciale de la jalousie, et la grande activité de
ce sentiment se manifeste par les éclairs écarlates, brillants de colère qui le tra-
versent. Mais les changements indésirables sont plus que contrebalancés par la
magnifique bande cramoisie qui remplit une si grande partie de l’ovale. Celle-ci
est pour le moment la caractéristique principale et tout le corps astral resplendit
de sa lumière. Sous cette influence, l’aspect terne habituel du corps astral a dis-
paru et les couleurs sont brillantes et nettement marquées, les bonnes comme les
mauvaises. C’est une intensification de la vie sous toutes ses formes. Le bleu de
la dévotion est aussi nettement marqué et une note violet pâle apparaît au som-
met de l’ovoïde, indiquant la possibilité de répondre à un idéal réellement élevé
et altruiste. Cependant, le jaune de l’intellect a momentanément disparu — fait
que les misanthropes pourraient regarder comme la caractéristique principale de
l’état en question.
Le corps astral d’un homme irritable a généralement comme signe distinctif
une large bande écarlate et, en outre, le corps astral tout entier est couvert de
petites taches écarlates, flottantes, qui ressemblent à des points d’interrogation.
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Dans le cas d’un avare, l’avarice, l’égoïsme, la malice et l’adaptabilité sont na-
turellement intensifiés, mais la sensualité est diminuée. Toutefois, le changement
le plus remarquable est la curieuse série de lignes parallèles horizontales autour
de l’ovale, qui donnent l’impression d’une cage. Ces lignes sont d’une couleur
brun-foncé, presque terre de Sienne brûlée.
Le vice de l’avarice semble avoir comme effet d’arrêter complètement le dé-
veloppement de l’individu, et il est très difficile de s’en débarrasser quand il est
solidement installé.
Une profonde dépression produit, en gris au lieu de brun, un effet très sem-
blable à celui de l’avarice. L’apparence est incroyablement triste et déprimante
pour l’observateur. Aucun état émotionnel n’est plus contagieux que celui de la
dépression.
Dans le cas d’un homme non intellectuel qui est nettement religieux, le corps
astral offre un aspect caractéristique. Une note de violet suggère la possibilité de
réponse à un noble idéal. Le bleu de la dévotion est exceptionnellement bien dé-
veloppé, mais le jaune de l’intellect est très raréfié. Il y a une notable proportion
d’affection et d’adaptabilité, mais plus que la moyenne de sensualité et la malice
et l’égoïsme sont très visibles. Les couleurs sont irrégulièrement réparties, se mé-
langeant partiellement et le contour est vague, indiquant le manque de précision
des conceptions dévotionnelles de l’individu.
Une grande sensualité est souvent alliée au tempérament dévotionnel : cela
provient probablement du fait que ces gens vivent beaucoup par les sentiments
et les sensations et qu’ils sont gouvernés par eux au lieu d’essayer de les gouverner
par l’usage de la raison.
Le scientifique fait un violent contraste avec le type précédent. La dévotion est
totalement absente, la sensualité est très au-dessous de la moyenne, mais l’intel-
lect est développé d’une manière anormale. L’affection et l’adaptabilité existent
en petite quantité et sont d’une qualité médiocre. Il y a une assez grande quan-
tité d’égoïsme et d’avarice, ainsi qu’un peu de jalousie. Un énorme cône orange
brillant dans le milieu du jaune doré de l’intellect indique l’orgueil et l’ambition
qui sont attachés à la connaissance acquise. Les habitudes scientifiques et métho-
diques de l’esprit ont pour conséquence l’arrangement des couleurs en bandes
régulières, les lignes de démarcation étant bien définies et nettement marquées.
L’étudiant est instamment prié d’étudier lui-même le livre admirable d’où
proviennent les renseignements ci-dessus, car ce livre est l’un des plus remarqua-
bles des nombreux ouvrages écrits par ce grand auteur : C. W. Leadbeater.
Comme nous avons traité ici des couleurs du corps astral, il nous faut men-
tionner que les moyens de communication avec les élémentals qui sont si étroite-
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Le corps astral
ment associés au corps astral de l’homme, sont les sons et les couleurs. L’étudiant
se souviendra peut-être d’obscures allusions à un langage des couleurs et du fait
que dans l’ancienne Egypte les manuscrits sacrés étaient écrits en couleurs, les
fautes de copie étant punies de mort. Pour les élémentals, les couleurs sont aussi
intelligibles que les mots le sont pour l’homme.
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Le corps astral
Chapitre IV
Fonctions
1. Le corps physique.
2. Le corps éthérique.
3. Prana ou la vitalité.
4. Kama ou le désir.
Le quatrième principe, Kama, est la vie qui se manifeste dans le corps astral
et qui est conditionnée par lui ; sa caractéristique est la faculté de sentir qui, sous
sa forme la plus rudimentaire, est la sensation et, sous sa forme la plus complexe,
l’émotion, avec de nombreuses nuances entre les deux. Ceci est quelquefois ré-
sumé par le mot désir, c’est-à-dire ce qui est attiré ou repoussé par les objets,
suivant qu’ils causent du plaisir ou de la peine.
Kama englobe ainsi toutes les manières de sentir et pourrait être décrit comme
la nature passionnelle et émotionnelle. Il comprend tous les appétits animaux
comme la faim, la soif, le désir sexuel ; toutes les passions comme les formes
inférieures de l’amour, la haine, l’envie, la jalousie ; c’est le désir pour la vie des
sens, pour les joies matérielles : « les jouissances de la chair, les plaisirs des yeux,
l’orgueil de la vie ».
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Le corps astral
Kama est la brute en nous, « le singe et le tigre » de Tennyson, la force qui est
la plus capable de nous lier à la terre et d’étouffer en nous les aspirations plus éle-
vées grâce aux illusions des sens. C’est ce qu’il y a de plus matériel dans la nature
humaine et ce qui l’attache le plus solidement à la vie terrestre. « Ce n’est pas la
matière moléculaire, le principe inférieur du corps humain, Sthula Sharira, qui
est le plus grossier de tous nos principes, mais véritablement le principe médian,
le vrai centre de la vie animale ; tandis que notre corps n’est qu’une enveloppe,
l’agent irresponsable au moyen duquel la bête qui est en nous peut vivre. » (La
Doctrine Secrète)
Kama ou désir est aussi décrit comme un reflet ou un aspect inférieur d’Atma
ou la volonté, avec la distinction suivante : la volonté est déterminée par elle-
même tandis que le désir est mis en activité par les attractions ou les répulsions
qui proviennent des objets environnants. Le désir est ainsi la volonté découron-
née, le captif, l’esclave de la matière.
Une autre manière de considérer Kama a été très bien exprimée par M. Er-
nest Wood dans son livre remarquable, Les Sept Rayons : « Kama signifie tous
les désirs. Et le désir est l’aspect de l’amour quand il est tourné vers l’extérieur,
l’amour des choses des trois mondes, tandis que le véritable amour est l’amour
de la vie et l’amour du divin, et appartient au soi supérieur ou au soi tourné vers
l’intérieur. »
Dans ce livre, les mots désir et émotion sont fréquemment employés comme
synonymes ; toutefois, pour plus de précision, il faut considérer l’émotion com-
me le produit du désir et de l’intellect.
Le corps astral est souvent désigné par les termes Kama Rupa et, quelquefois,
dans la nomenclature ancienne, par l’expression âme animale.
Les impressions venant de l’extérieur, qui frappent le corps physique, sont
transmises sous forme de vibrations au moyen de Prana ou vitalité, mais elles
resteraient vibrations, c’est-à-dire de simples mouvements sur le plan physique,
si Kama, le principe de la sensation ne transformait pas cette vibration en sen-
sation. Ainsi, le plaisir et la douleur ne naissent que si le centre astral est atteint.
C’est pourquoi Kama joint à Prana est désigné par l’expression « souffle de vie »,
le principe vital de la sensation attaché à chaque particule du corps.
Il semble que certains organes du corps physique soient spécialement associés
au fonctionnement de Kama ; parmi eux se trouvent le foie et la rate.
Il faut noter ici que Kama ou désir commence tout juste à être en activité dans
le règne minéral où il s’exprime sous forme d’affinité chimique.
Dans le règne végétal, il est évidemment beaucoup plus développé, mani-
festant ainsi une bien plus grande faculté d’utiliser la matière astrale inférieure.
33
Le corps astral
34
Le corps astral
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Le corps astral
36
Le corps astral
2
{ Atma
Bouddhi
Manas Supérieur
Kama-Manas
} Immortel.
Conditionnellement immortel.
{ }
Prana
3 Double éthérique Mortel.
Corps physique dense
Ce sont :
1. Durant la conscience de veille ordinaire, c’est-à-dire lorsque le cerveau
37
Le corps astral
physique et les gens sont pleinement éveillés, les pouvoirs des sens astraux
peuvent être mis en action. Certains de ces pouvoirs correspondent aux
sens et pouvoirs d’action possédés par le corps physique. Ils seront décrits
dans le prochain chapitre sur les chakras.
2. Pendant le sommeil ou l’état de transe, il est possible au corps astral de se
séparer du corps physique et de se mouvoir et de fonctionner librement
sur son propre plan. Ce point sera traité dans le chapitre sur la vie pen-
dant le sommeil.
3. Il est possible de développer les pouvoirs du corps astral de telle manière
que l’homme puisse consciemment et délibérément, à tout instant choisi
par lui, quitter le corps physique et passer sans interruption de conscience
dans le corps astral. Ceci sera traité dans le chapitre sur la Continuité de
la conscience.
4. Après la mort physique, la conscience se retire dans le corps astral, et y
mène une vie dont l’intensité et la durée dépendent d’un grand nombre
de facteurs et sont très variables suivant les individus. Ceci sera traité dans
les chapitres sur la vie post-mortem.
38
Le corps astral
Chapitre V
Chakras
Ce sont :
1. Chakra de la colonne vertébrale.
2. Chakra de l’ombilic.
3. Chakra de la rate.
4. Chakra du cœur.
5. Chakra de la gorge.
6. Chakra entre les sourcils.
7. Chakra du sommet de la tête.
Il y a aussi trois chakras inférieurs, mais comme ils ne sont employés que dans
certaines écoles de « magie noire », nous ne nous en occuperons pas ici.
Les chakras astraux qui sont fréquemment à l’intérieur du double éthérique,
sont des tourbillons à quatre dimensions (voir chap. xviii) ; ils s’étendent par
suite dans une dimension inconnue au double éthérique et bien qu’ils corres-
pondent aux chakras éthériques, ils n’ont en aucune façon les mêmes limites et
ont seulement quelques points communs.
39
Le corps astral
Les chakras astraux ont les mêmes noms que les chakras éthériques et leurs
fonctions sont les suivantes :
1. Chakra de la colonne vertébrale
Ceci est le siège du Feu Serpent, Koundalini, une force qui existe sur tous
les plans, et au moyen de laquelle les autres chakras sont éveillés. A l’ori-
gine, le corps astral était une masse presque inerte, ne possédant qu’une
conscience des plus vagues, sans aucun pouvoir défini et sans aucune
connaissance précise du monde qui l’entourait. Le premier événement
qui se produisit fut l’éveil de Koundalini au niveau astral.
2. Chakra de l’ombilic
Koundalini ayant été éveillé dans le premier chakra, il se déplaça jusqu’au
chakra de l’ombilic, qu’il vivifia, éveillant ainsi dans le corps astral le pou-
voir de sentir — une sensibilité à toutes sortes d’influences, mais sans rien
d’analogue à la compréhension qui vient de la vue et de l’ouïe.
3. Chakra de la rate
Koundalini atteignit ensuite le chakra de la rate et au moyen de celui-ci,
il vitalisa la totalité du corps astral, ce chakra ayant parmi ses fonctions
celle d’absorber Prana, la force vitale, qui existe sur tous les plans. La vivi-
fication du chakra de la rate permet à l’homme de voyager consciemment
dans son corps astral, mais seulement avec une conception vague de ce
qu’il rencontre sur son chemin.
4. Chakra du cœur
Ce chakra permet à l’homme de comprendre et de sympathiser avec les
vibrations des autres entités astrales, de sorte qu’il peut instinctivement
connaître leurs sentiments.
5. Chakra de la gorge
Ce chakra confère dans le monde astral le pouvoir qui correspond à l’ouïe
dans le monde physique.
6. Chakra entre les sourcils
Ce chakra confère le pouvoir de percevoir d’une manière précise la forme
et la nature des objets astraux, au lieu de sentir vaguement leur présence.
De ce chakra dépend aussi le pouvoir de grossir à volonté les plus petites
particules physiques ou astrales, comme avec un microscope. Ce pouvoir
permet à l’investigateur occulte de percevoir et d’étudier les molécules,
atomes, etc. Toutefois, la maîtrise parfaite de cette faculté appartient plutôt
au corps causal.
40
Le corps astral
Ce pouvoir de grossissement est l’un des « siddhis » qui est décrit dans les
livres orientaux comme le pouvoir « de se faire à volonté aussi grand ou
aussi petit qu’on le veut ». Cette description peut convenir, car la méthode
employée correspond à l’emploi d’un mécanisme visuel temporaire d’une
inconcevable délicatesse. Inversement, la vision peut être modifiée par la
construction d’un mécanisme visuel temporaire de dimensions énormes.
Le pouvoir de grossissement est entièrement distinct de celui de fonction-
ner sur un plan supérieur, de même que la faculté d’observer les planètes
et les étoiles ne permet pas à l’astronome de se mouvoir parmi celles-ci.
Dans les sutras hindous, il est dit que la méditation dans une certaine
partie de la langue confère la vision astrale. Cette affirmation est destinée
à tromper le profane, car il s’agit du corps pituitaire, situé juste au-dessus
de cette partie de la langue.
7. Chakra du sommet de la tête
Ce chakra achève de compléter la vie astrale, en conférant à l’homme la
plénitude de ses facultés.
Il semble qu’il y ait deux manières de fonctionner pour ce chakra.
Chez un certain type d’homme, le sixième et le septième chakra conver-
gent tous les deux vers le corps pituitaire, celui-ci étant pour ce type le
seul lien direct entre le corps physique et les plans supérieurs.
Chez un autre type, au contraire, tandis que le sixième chakra est tou-
jours en relation avec le corps pituitaire, le septième est incliné jusqu’à ce
que son tourbillon coïncide avec la glande pinéale. Chez les individus de
ce type, la glande pinéale est ainsi vivifiée et devient un moyen de com-
munication directe avec le mental inférieur, sans qu’il y ait apparemment
passage par le corps astral intermédiaire à la manière ordinaire.
41
Le corps astral
les particules qui le traversent, l’un éveille la faculté de voir, l’autre la faculté
d’entendre, etc.
Par suite, aucun des sens astraux n’est localisé dans une certaine partie du
corps astral. Au contraire, c’est l’ensemble des particules du corps astral qui pos-
sède le pouvoir de réaction. Et l’individu qui a développé en lui-même la vue
astrale utilise n’importe quelle partie de son corps astral pour voir ; il voit donc
également bien les objets qui sont devant, derrière lui, au-dessus, au-dessous
ou sur le côté. Il en est de même pour les autres sens. En d’autres mots, les sens
astraux sont également actifs dans toutes les parties du corps.
Il n’est pas facile de décrire le substitut du langage qui sert à communiquer
les idées dans le monde astral. Le son, au sens ordinaire du mot n’est pas pos-
sible dans le monde astral — en réalité, il est même impossible dans la partie
supérieure du monde physique. Il serait inexact de dire que le langage du monde
astral est la transmission de la pensée s’effectuant d’une manière spéciale.
Dans le monde mental, une pensée est immédiatement transmise à l’esprit
sans l’intermédiaire des mots ; par suite, dans ce monde, il n’est pas question de
langage. Mais les communications astrales sont, pour ainsi dire, à mi-chemin
entre les transmissions de pensée du monde mental et les discours concrets du
monde physique, et il est encore nécessaire de formuler la pensée en mots. Il est,
par suite, nécessaire que les deux interlocuteurs connaissent un langage com-
mun.
Les chakras astraux et éthériques sont en relation très étroite ; mais il existe
entre les uns et les autres, les interpénétrant d’une manière difficile à décrire,
une membrane ou tissu d’une texture très serrée, composée d’une simple couche
d’atomes physique très comprimés et imprégnés d’une forme spéciale de Prana.
La vie divine qui normalement descend du corps astral au corps physique est de
telle nature qu’elle passe très facilement à travers ce bouclier, mais celui-ci consti-
tue une barrière infranchissable pour toutes les forces qui ne peuvent pas utiliser
la matière atomique des deux plans. Ce tissu constitue une protection naturelle
destinée à empêcher la mise en communication prématurée des deux plans tant
que celle-ci ne pourrait avoir que des conséquences néfastes.
C’est aussi ce qui empêche normalement de se souvenir de la vie pendant le
sommeil, et ce qui produit l’inconscience momentanée que l’on subit après la
mort. Sans cette précaution, l’homme ordinaire pourrait à chaque instant être
mis par n’importe quelle entité astrale sous l’influence de forces auxquelles il ne
serait pas en état de résister. Il serait ainsi susceptible d’être obsédé par des entités
astrales désireuses de s’emparer de ses véhicules.
42
Le corps astral
43
Le corps astral
plans, de sorte que les seules communications possibles entre les corps
astral et éthérique ont lieu sur les sous-plans inférieurs où n’agissent que
des influences désagréables et mauvaises.
De plus, la conscience de l’homme ordinaire ne peut actuellement utiliser
la matière atomique, tant du plan physique que du plan astral, et par sui-
te, il n’a normalement aucune possibilité de communication consciente
volontaire entre les deux plans. Le moyen le plus propre pour obtenir
ceci est de purifier les véhicules jusqu’à ce que la matière atomique soit
pleinement vivifiée dans chacun d’eux, et que toute communication en-
tre les deux puisse passer par cette voie. Dans ce cas, le tissu conserve en-
tièrement sa position et son activité, et tandis qu’il continue à empêcher
tout contact intime avec les sous-plans inférieurs indésirables, il cesse de
s’opposer à la communication parfaite entre les deux plans.
3. La troisième manière suivant laquelle le tissu peut être abîmé est celle qui
est désignée dans le langage spirite sous le nom d’arrêt dans le développe-
ment.
Il est parfaitement possible, et en fait très fréquent, qu’un homme ait ses
chakras astraux bien développés, de sorte qu’il soit capable de fonctionner
librement sur le plan astral, mais sans qu’il se souvienne de sa vie astrale
quand il reprend sa conscience de veille.
Nous traiterons ce point plus en détail dans le chapitre sur les rêves.
44
Chapitre VI
Koundalini
Chacune de ces trois forces existe sur tous les plans que nous connaissons.
Autant que nous le sachions, aucune d’elles n’est convertible en l’une des deux
autres, elles restent toutes les trois séparées et distinctes. Koundalini est appelé
dans La Voix du Silence : « La Puissance Ardente », et « La Mère du Monde ». La
première appellation est due à ce qu’il a l’apparence d’un courant de feu liquide
lorsqu’il traverse le corps et son trajet normal est en hélice comme un serpent,
qui s’enroule autour d’un bâton. Il est aussi appelé la Mère du Monde parce que
grâce à lui peuvent être vivifiés nos différents véhicules, de sorte que les mondes
supérieurs peuvent s’ouvrir à nous successivement.
Son siège dans le corps humain est le chakra situé à la base de la colonne
vertébrale et chez l’homme ordinaire, il repose là sans être éveillé ni même soup-
çonné pendant toute la vie. Il est bien préférable qu’il reste ainsi en sommeil
jusqu’à ce que l’homme ait atteint un certain développement moral, jusqu’à ce
que sa volonté soit devenue suffisamment forte pour le maîtriser et ses pensées
suffisamment pures pour lui permettre de faire face à son éveil sans aucun dan-
ger. Nul ne doit s’en servir sans instructions précises d’un maître compétent,
car les dangers que comporte sa mise en activité sont très grands. Quelques-uns
d’entre eux sont purement physiques. Son activité non maîtrisée produit sou-
vent des douleurs physiques intenses, et il peut aisément déchirer les tissus et
45
Le corps astral
même détruire la vie physique. Il peut aussi causer des dommages permanents à
des véhicules supérieurs au corps physique.
Un des effets les plus fréquents de son éveil prématuré, est qu’il se précipite à
travers le corps vers le bas au lieu d’aller vers le haut, et stimule ainsi les passions
les plus indésirables, les excite et intensifie leurs effets à tel point qu’il devient
tout à fait impossible à l’homme de leur résister, car il est totalement impuissant
en présence de la force qui vient d’être mise en activité. De tels hommes de-
viennent des satyres, des monstres de dépravation, cette force étant au-delà des
limites normales de la résistance humaine. Ils peuvent probablement acquérir
certains pouvoirs supranormaux, mais ceux-ci sont tels qu’ils les amènent en
contact avec un ordre d’évolution inférieur et qui n’est pas destiné à avoir des
relations avec l’humanité ; et faire cesser cet esclavage peut demander plus d’une
incarnation.
Il existe une école de magie noire qui utilise volontairement ce pouvoir de
cette manière, pour vivifier les chakras inférieurs qui ne sont jamais employés par
les disciples de la Bonne Loi.
L’éveil prématuré de Koundalini peut avoir d’autres conséquences désagréa-
bles. Il intensifie toutes les caractéristiques de la nature humaine et il atteint les
qualités les plus basses plus facilement que les qualités supérieures. Dans le corps
mental, l’ambition est très facilement éveillée et bientôt s’enfle démesurément.
Enfin, cet éveil prématuré produirait sans doute une grande intensification de
l’intellect accompagnée d’un orgueil anormal et satanique absolument inconce-
vable chez un homme ordinaire.
Un homme non averti chez lequel Koundalini aurait été éveillé accidentelle-
ment devrait immédiatement consulter quelque personne parfaitement au cou-
rant de ces choses.
L’éveil de Koundalini — dont la méthode n’est pas publiquement connue —
et son passage à travers les chakras — dont l’ordre normal est également tenu se-
cret — ne doivent jamais être tentés sauf sur les indications précises d’un Maître
qui veillera sur son élève pendant les différentes phases de ses expériences.
Les avertissements les plus solennels sont donnés par les occultistes expéri-
mentés pour mettre en garde contre la tentative d’éveiller Koundalini sauf sous
la conduite d’un guide qualifié, à cause des grands dangers que comporte cette
tentative. Comme il est dit dans Hathayogapradipika : « Il confère la libération
aux Yogis et l’esclavage aux insensés ».
Dans certains cas, Koundalini s’éveille spontanément, de sorte que le sujet
ressent une faible chaleur, il peut même commencer à se mouvoir de lui-même,
bien que ceci soit très rare. Dans ce dernier cas, il causerait probablement de
46
Le corps astral
grandes douleurs, car son passage n’étant pas préparé, il serait obligé de se frayer
un chemin en brûlant une grande quantité d’impuretés éthériques, ce qui est
nécessairement douloureux. Quand il s’éveille ainsi de lui-même ou est acciden-
tellement éveillé, il essaie habituellement de monter à l’intérieur de la colonne
vertébrale au lieu de suivre le trajet en hélice suivant lequel l’occultiste est en-
traîné à le guider. Si cela est possible, il faut alors faire agir sa volonté pour arrêter
sa course vers le haut, mais si cela n’est pas possible, hypothèse très probable, il
n’y a pas lieu de s’alarmer. Il traversera probablement la tête et s’échappera dans
l’atmosphère sans qu’il en résulte autre chose qu’un léger affaiblissement. Il n’y a
pas lieu de craindre plus qu’une perte de conscience momentanée. Les pires dan-
gers résultent non de sa course vers le haut, mais vers le bas ou vers l’intérieur.
Sa principale fonction en ce qui concerne le développement occulte est, par
son passage à travers les chakras du corps éthérique, de les vivifier et d’en faire
des portes de communication entre les corps astral et physique. Il est dit, dans
La Voix du Silence, que l’arrivée de Koundalini au centre entre les sourcils et la
vivification qui en résulte confèrent le pouvoir d’entendre la voix du Maître, ce
qui signifie, dans ce cas, la voix de l’Ego ou Soi supérieur. Ceci provient de ce
que la mise en activité du corps pituitaire en fait un moyen de liaison parfait avec
le corps astral, de sorte qu’il sert à recevoir toutes les communications venant de
l’homme intérieur.
De plus, tous les chakras supérieurs doivent être éveillés en temps utile, et
chacun d’eux doit devenir capable de répondre à toutes sortes d’influences astra-
les provenant des divers sous-plans. La plupart des gens ne peuvent atteindre cet
état durant la présente incarnation, si celle-ci est la première pendant laquelle ils
ont commencé à s’occuper sérieusement de ces choses. Quelques Indiens pour-
raient y arriver, car leurs corps sont par hérédité plus facilement adaptables, mais
ceci est pour la majorité des hommes le travail d’une Ronde ultérieure.
La conquête de Koundalini doit être répétée à chaque incarnation, car les vé-
hicules sont chaque fois renouvelés, mais après que cette opération a été faite une
fois, il est facile de la recommencer. Ses conséquences varient suivant les diffé-
rents types d’individus. Quelques-uns voient le Soi supérieur au lieu d’entendre
sa voix. De plus, ce rattachement aux principes supérieurs se fait en plusieurs
étapes : pour la personnalité, il signifie l’influence de l’Ego, mais pour l’Ego lui-
même il signifie influence de la monade ; et enfin, pour la monade, il signifie
devenir une expression consciente du Logos.
Il ne semble pas qu’il y ait de limite d’âge pour l’éveil de Koundalini, mais la
santé physique est absolument nécessaire étant donné l’effort impliqué.
Le symbole ancien était le thyrse, c’est-à-dire un bâton terminé par une pom-
47
Le corps astral
me de pin. Dans l’Inde, le symbole est une tige de bambou à sept nœuds. Dans
quelques variantes des mystères, on employait au lieu du thyrse une tige de fer
creuse qui était censée contenir du feu. Le bâton ou la tige à sept nœuds repré-
sente la colonne vertébrale avec ses sept chakras.
Le feu caché est évidemment Koundalini. Le thyrse n’était pas seulement un
symbole, mais aussi un objet d’usage pratique. Il constituait un instrument ma-
gnétique très puissant employé par les initiés pour libérer le corps astral du corps
physique lorsqu’ils voulaient atteindre en pleine conscience la vie supérieure. Le
prêtre qui l’avait magnétisé le plaçait au contact de la colonne vertébrale du can-
didat pour lui transmettre de cette manière une partie de son propre magnétisme
et l’aider à surmonter les difficultés de la vie qui s’ouvrait devant lui.
48
Chapitre VII
Formes-pensées
49
Le corps astral
50
Le corps astral
temps des sortes de créatures vivantes, des entités d’une activité intense, animées
par les idées qui les produisirent. Ils sont d’ailleurs souvent confondus par les
clairvoyants inexpérimentés avec les véritables entités vivantes.
Ainsi, quand un homme pense à un objet concret — un livre, une maison, un
paysage, etc. — il construit une image minuscule de cet objet avec la matière de
son corps mental. Cette image flotte à la partie supérieure de ce corps, habituel-
lement devant le visage de l’homme et à la hauteur des yeux. Elle y reste aussi
longtemps que l’homme considère l’objet et généralement quelque temps après,
la durée de sa vie dépendant de l’intensité et de la précision de la pensée.
La forme-pensée a été souvent comparée à une bouteille de Leyde (un réci-
pient chargé d’électricité statique), la bouteille elle-même correspondant à l’es-
sence élémentale et la charge électrique à la pensée-émotion. Et de même qu’une
bouteille de Leyde venant au contact d’un autre objet y décharge son électricité,
l’élémental artificiel, quand il rencontre un corps mental ou astral, y décharge
l’énergie mentale ou émotionnelle qu’il avait accumulée.
Les principes qui sont à la base de la production de toutes les formes pensée-
émotion sont :
1. La couleur est déterminée par la qualité de la pensée ou de l’émotion.
2. La forme est déterminée par la nature de la pensée ou émotion.
3. La précision du contour est déterminée par la précision de la pensée ou
émotion.
Sa vie peut être continuellement renforcée par cette répétition, et une pensée
nourrie régulièrement de cette manière acquiert une grande stabilité de forme.
Dans le même ordre d’idées, les formes-pensées d’un caractère analogue sont
attirées les unes par les autres et se fortifient mutuellement en constituant une
forme d’une grande intensité.
De plus, une telle forme-pensée semble posséder le désir instinctif de prolon-
ger sa vie, et elle réagit sur son créateur, tendant à évoquer chez lui la répétition
du sentiment qui la créa. Elle agit de la même manière, bien que moins facile-
ment, sur toute personne avec qui elle peut venir en contact.
51
Le corps astral
Pour notre étude, nous pouvons classer les formes-pensées en trois catégo-
ries :
1. Celles qui ne sont en relation qu’avec leur créateur ;
2. Celles qui sont en relation avec d’autres personnes ;
3. Celles qui ne sont pas précisément personnelles.
52
Le corps astral
point sa vie mentale et émotionnelle que l’homme obéit à leurs impulsions plu-
tôt que de juger à nouveau : ainsi sont créées les habitudes, expression extérieure
de la force qu’il a emmagasinée, et ainsi est construit son caractère.
Bien plus, comme chaque homme laisse derrière lui une traînée de formes-
pensées, il en résulte que quand nous marchons dans la rue, nous sommes plon-
gés dans un océan de pensées provenant des autres. Si l’homme a son esprit
vacant pendant un moment, les pensées d’autrui le traversent aussitôt, et s’il
arrive que l’une d’elles attire son attention, son esprit s’en empare, la fait sienne,
la renforce par l’énergie qu’il y ajoute, et ensuite la projette, de sorte qu’elle
pourra affecter encore quelqu’un d’autre. Ainsi, l’homme n’est pas responsable
d’une pensée qui flotte autour de son esprit, mais il le devient s’il s’en empare, y
applique son attention et ensuite la renvoie renforcée.
Un exemple de forme-pensée est celui des nuages sans forme, de couleur bleu
sombre que l’on peut voir souvent se dérouler comme des guirlandes de fumée
dense au-dessus des têtes des gens assemblés dans une église. Dans les églises où le
niveau de spiritualité est bas, il se peut que les esprits des gens créent des rangées
de chiffres qui représentent les calculs qu’ils font au sujet de leurs affaires, tandis
que les esprits des femmes créent des images de dentelles et de bijoux, etc.
L’hypnotisme fournit un autre exemple de forme-pensée. L’opérateur peut
créer une forme-pensée et la projeter sur une feuille blanche où elle devient vi-
sible pour le sujet hypnotisé ; ou bien il peut rendre la forme si objective que le
sujet la voie et la sente comme si elle était un véritable objet physique. La litté-
rature sur l’hypnotisme est pleine de tels exemples.
Si une forme-pensée est dirigée vers une autre personne, elle se meut vers cette
personne. Alors, il peut se produire l’un des deux effets suivants :
53
Le corps astral
tabilité, bien qu’en réalité il ne s’agisse que d’une force qui travaille sui-
vant la ligne de moindre résistance — faisant sans cesse pression dans une
même direction et profitant du premier canal qu’elle peut trouver. De tels
élémentals peuvent évidemment être renforcés et avoir leur durée de vie
prolongée par la répétition de la même pensée.
2. Si, au contraire, il n’y a dans l’aura de la personne aucune matière suscep-
tible de répondre, la forme-pensée ne peut absolument pas affecter cette
personne. Elle rebondit alors avec une force proportionnelle à celle de
l’arrivée, et retourne frapper son créateur. Ainsi, par exemple, la pensée
du désir de boire ne pourrait pas entrer dans le corps d’un homme parfai-
tement tempérant. Elle frapperait son corps astral sans pouvoir pénétrer,
et retournerait vers son auteur.
54
Le corps astral
Une variante du premier groupe de pensées est constituée par les cas où un
homme pense fortement à lui-même comme se trouvant dans un autre lieu. La
forme ainsi créée contient une grande proportion de matière mentale, se modèle
suivant l’image du penseur et est tout d’abord petite et comprimée. Elle attire à
elle une grande quantité de matière astrale et habituellement acquiert la gran-
deur naturelle avant d’arriver à destination.
De telles formes sont souvent vues par les clairvoyants et sont fréquemment
confondues avec le corps astral de l’homme ou avec l’homme lui-même.
Quand ceci a lieu, la pensée ou le désir doit être suffisamment forts pour faire
l’une des trois choses suivantes :
1. Faire apparaître, par influence mesmérique, l’image du penseur dans l’es-
prit de la personne à qui il désire apparaître ;
2. Stimuler par le même pouvoir les facultés psychiques de cette personne
de sorte qu’elle devienne capable de voir le visiteur astral ;
3. Produire une matérialisation temporaire qui soit visible physiquement.
Les apparitions au moment de la mort, qui ne sont pas rares, sont très souvent
la véritable forme astrale de l’homme mourant, mais elles peuvent être aussi des
formes-pensées créées par le désir puissant de voir quelque ami avant de mourir.
Dans certains cas, le visiteur est perçu juste après la mort au lieu de juste avant ;
mais pour diverses raisons, ce genre d’apparitions est beaucoup moins fréquent
que l’autre.
A ce sujet, nous pouvons ajouter qu’en tout endroit où une passion intense
a été ressentie, terreur, douleur, colère, haine, etc., il en résulte une action si
puissante sur la lumière astrale que les personnes n’ayant qu’une faible lueur de
facultés psychiques peuvent être impressionnées plus tard en cet endroit. Un
faible accroissement temporaire de sensibilité permettrait à l’homme de voir la
scène entière : d’où les nombreuses histoires de maisons hantées, et les influences
55
Le corps astral
désagréables des endroits tels que Tyburn Tree, la chambre des supplices chez
Mme Tussaud, etc.
Les apparitions à l’endroit où un crime a été commis sont généralement des
formes-pensées projetées par le criminel qui, vivant ou mort, mais surtout quand
il est mort, est continuellement occupé à penser aux circonstances de son acte.
Comme ces pensées sont naturellement plus intenses dans son esprit le jour
anniversaire du crime, il peut arriver que la forme-pensée soit assez forte pour
se matérialiser et devenir perceptible à la vue physique, ceci étant la raison des
nombreux cas où la manifestation est périodique.
De même, un bijou qui a été la cause de bien des crimes peut conserver
une trace des passions qui ont déterminé les crimes, sans aucun affaiblissement,
même pendant des milliers d’années, et continuer à émettre les radiations carac-
téristiques de ces passions.
Une pensée d’une puissance et d’une concentration exceptionnelle, qu’elle
soit une bénédiction ou une malédiction, fait naître un élémental qui est prati-
quement une vivante batterie d’accumulateurs munie d’une sorte de mécanisme
d’horlogerie. Elle peut être prévue pour se décharger régulièrement à une cer-
taine heure chaque jour ou bien à un certain anniversaire ou encore sa décharge
peut être subordonnée à la réalisation de certaines circonstances. On connaît
beaucoup d’exemples de ce genre d’élémentals, particulièrement dans les monta-
gnes d’Écosse, où les avertissements physiques sont souvent reçus avant la mort
d’un membre de la famille. Dans ce cas, c’est généralement la puissante forme-
pensée d’un ancêtre qui donne l’avertissement, conformément aux intentions de
son auteur.
Un désir suffisamment puissant — un effort concentré d’amour intense ou
de haine envenimée — crée une fois pour toutes une entité qui se détache en-
suite complètement de son auteur, et qui accomplit le travail en vue duquel elle
a été produite, quels que soient postérieurement les intentions et les désirs du
créateur. Le simple repentir ne peut la rappeler ni empêcher son action, pas plus
que le repentir n’est capable d’arrêter la balle d’un fusil après que le coup est tiré.
Mais sa puissance peut être en grande partie neutralisée par l’émission de pensées
à tendance contraire.
Exceptionnellement, un élémental de ce genre, étant incapable de dépenser
son énergie tant sur son objet que sur son créateur, peut devenir une sorte de
démon errant et être attiré par toute personne qui entretient des sentiments ana-
logues. S’il est suffisamment puissant, il peut même s’emparer d’une coque flot-
tante (voir chapitre xix) dans laquelle il peut se manifester plus aisément. Dans
cette forme, il peut se manifester à travers un médium et, en contrefaisant un
56
Le corps astral
ami bien connu, il peut acquérir de l’influence sur des gens qu’il n’aurait jamais
pu autrement soumettre à son autorité.
De tels élémentals, qu’ils soient formés consciemment ou inconsciemment, et
qui sont devenus des démons errants, cherchent toujours à prolonger leur exis-
tence, soit en se nourrissant comme des vampires de la vitalité des êtres humains,
soit en les influençant pour se faire donner des offrandes. Chez les tribus à demi
sauvages, ils réussissent souvent à se faire reconnaître comme les Dieux du village
ou de la famille.
Les espèces les moins nuisibles peuvent se contenter d’offrandes de riz et d’ali-
ments cuits ; les espèces les plus inférieures et les plus détestables réclament des
sacrifices sanglants. Les deux espèces existent actuellement dans l’Inde, et en plus
grand nombre en Afrique.
En puisant la vitalité de leurs dévots, et aussi au moyen de la nourriture qu’ils
peuvent tirer des offrandes, ils peuvent prolonger leur existence pendant des
années ou même des siècles. Ils peuvent même produire quelquefois des phéno-
mènes psychiques d’ordre moyen pour stimuler la foi et le zèle de leurs croyants,
et se rendent toujours désagréables de quelque manière si l’on néglige leurs sa-
crifices.
Les magiciens noirs d’Atlantis — les « seigneurs de la face noire » — semblent
s’être spécialisés dans ce genre d’élémentals artificiels, dont quelques-uns, dit-on,
peuvent avoir prolongé leur existence même jusqu’à nos jours. La terrible déesse
indienne Kali pourrait bien être un des derniers élémentals de ce genre.
La grande majorité des formes-pensées sont de simples copies ou images de
personnes ou d’objets matériels. Elles sont d’abord formées dans le corps men-
tal, puis elles en sortent et restent suspendues devant l’homme. Ceci s’applique
à toutes choses auxquelles on peut penser comme les personnes, maisons, pay-
sages ou tous autres objets. Un peintre, par exemple, construit avec la matière
de son corps mental une conception de son futur tableau, la projette dans l’es-
pace devant lui, la maintient dans le champ de son esprit, puis la copie. Cette
forme-pensée et émotion persiste et peut être considérée comme la contre-partie
invisible du tableau, émettant ses propres vibrations, et affectant tous ceux qui
viennent dans sa zone d’influence. De même, un écrivain construit dans la ma-
tière mentale des images de ses caractères, et, ensuite, au moyen de sa volonté,
fait mouvoir ces poupées suivant un certain plan, de sorte que l’action de l’œuvre
future se joue littéralement devant lui.
Dans un tel cas, il peut se produire un effet curieux. Un esprit de la nature
mystificateur (voir chapitre xx) peut animer les images et leur faire faire des cho-
ses différentes de celles que l’auteur avait projetées. Plus fréquemment, un écri-
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Le corps astral
vain décédé peut percevoir ces images et, étant encore intéressé par l’art d’écrire,
il peut mouler les caractères et influencer leurs actes suivant ses propres idées.
L’écrivain actuel voit ainsi souvent l’action se dérouler suivant un plan tout à fait
différent de sa conception première.
En lisant un livre, il est possible à un élève avancé qui concentre pleinement
son attention, de venir en contact avec la forme-pensée originale qui représente
la conception de l’auteur lorsqu’il écrivit. A travers la forme-pensée, l’auteur lui-
même peut être atteint, et de cette manière l’élève peut obtenir des renseigne-
ments supplémentaires ou des éclaircissements sur des points difficiles.
Il y a dans les mondes mental et astral bien des versions d’histoires très connues,
chaque nation ayant généralement sa présentation particulière avec les caractères
adaptés à la mode nationale. Il existe ainsi d’excellentes formes-pensées quasi
vivantes de personnes telles que Sherlock Holmes, Capitaine Kettle, Robinson
Crusoé, les héros de Shakespeare, etc.
En réalité, il y a sur le plan astral un grand nombre de formes-pensées d’un ca-
ractère presque permanent, et qui sont en général le résultat du travail accumulé
par plusieurs générations. Beaucoup d’entre elles se réfèrent à de soi-disant his-
toires religieuses, et leur effet sur les gens sensitifs est la cause de beaucoup d’al-
légations presque véridiques provenant de clairvoyants novices. Tous les grands
événements historiques auxquels tant de gens ont pensé et en ont formé des
images vivaces, existent en tant que formes-pensées sur le plan mental, et si une
émotion puissante s’y rapporte, elle est également matérialisée sur le plan astral
et, par conséquent, peut être vue par un clairvoyant.
Ceci s’applique aussi, évidemment, aux scènes et aux situations dramatiques
de la littérature et du théâtre. Si on les considère dans leur ensemble, il est facile
de s’imaginer l’importance des effets produits par ces formes-pensées ou élémen-
tals artificiels dans la genèse des sentiments nationaux ou de race, par déforma-
tion de l’esprit, car les formes-pensées d’un caractère analogue ont tendance à se
rassembler pour former une sorte d’entité collective. Nous voyons toutes choses
à travers cette atmosphère, toute pensée est plus ou moins déformée par elles,
et nos propres corps astraux vibrent en accord avec elles. Comme la plupart des
gens sont à tendance réceptive et non active, ils se comportent presque comme
des reproducteurs automatiques des pensées qui les atteignent, et ainsi l’atmos-
phère nationale est constamment intensifiée. Ce fait explique clairement bien
des phénomènes de la conscience des foules (voir chapitre xxv).
L’influence de ces agrégats de formes-pensées s’étend encore plus loin. Les
formes-pensées de caractère destructif agissent comme des agents disruptifs et
souvent précipitent les catastrophes sur le plan physique, produisant les « acci-
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Réédition arbredor.com, 2005.
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tal en bonne santé. L’effet des bruits incessants d’une grande ville est particuliè-
rement désastreux sur les corps mental et astral très plastiques d’un enfant.
Tous les sons de la nature se composent suivant un accord appelé par les
Chinois le « Grand Accord » ou Kung. Celui-là aussi a une forme qui est la syn-
thèse de toutes les autres, grandiose et changeante comme la mer, et qui repré-
sente l’accord de notre terre dans la musique des sphères. Certains auteurs ont
écrit que cela correspondait à la note fa de notre gamme.
Il est évidemment possible de détruire une forme-pensée, et cela se fait quel-
quefois, par exemple lorsqu’une personne est poursuivie après sa mort par une
forme-pensée maligne créée sans doute par la haine de ceux que la personne
en question avait blessés tandis qu’elle vivait sur le plan physique. Bien qu’une
telle forme-pensée puisse avoir l’apparence d’une créature vivante, — on cite un
cas où elle ressemblait à un monstrueux gorille — elle est tout simplement une
création temporaire due à une passion mauvaise, et en aucune façon une entité
en évolution, de sorte que la détruire est l’équivalent de décharger une bouteille
de Leyde et ne peut constituer une action criminelle.
Beaucoup de gens reconnaissent que les actes qui nuisent aux autres sont
très certainement mauvais, mais bien peu reconnaissent qu’il est aussi mauvais
d’éprouver de la jalousie, de la haine, de l’ambition, etc., même si de tels senti-
ments ne sont pas exprimés en paroles ou en acte. L’examen des conditions de la
vie après la mort (chapitres xiii à xv) nous montrera comment de tels sentiments
nuisent à l’homme qui les nourrit et lui causent de véritables souffrances après
la mort.
L’étude des formes-pensées montre ainsi à l’étudiant sérieux les énormes pos-
sibilités de telles créations, et la responsabilité attachée à leur emploi. Les pensées
ne sont pas seulement des réalités, mais des réalités extrêmement puissantes.
Chacun de nous en produit sans cesse jour et nuit. Souvent il n’est pas possible
de rendre service physiquement à ceux qui en ont besoin, mais il n’existe aucun
cas où l’aide ne puisse être donnée par la pensée, ni où celle-ci ne puisse produire
de résultat. Nul ne doit hésiter à employer ce pouvoir dans toute son extension,
pourvu que son but ne soit pas égoïste, et vise à l’accomplissement du plan divin
de l’évolution.
65
Chapitre VIII
La vie physique
Dans le chapitre ii, nous avons esquissé une étude d’ensemble de la compo-
sition et de la structure du corps astral. Nous allons maintenant l’étudier plus
en détail, tel qu’il fonctionne pendant la conscience de veille ordinaire du corps
physique.
Les facteurs qui déterminent la qualité du corps astral pendant la vie physique
peuvent être classés brièvement comme il suit :
1. La vie physique.
2. La vie émotionnelle.
3. La vie mentale.
I. La vie physique
Nous avons vu, au chapitre ii, que chaque particule du corps physique pos-
sède une contrepartie astrale. Par suite, comme les solides, liquides, gaz et éthers
dont se compose le corps physique peuvent être grossiers ou délicats, il en est de
même pour le corps astral. A un corps physique nourri d’aliments impurs corres-
pondra un véhicule impur, tandis que les aliments et les boissons purs aideront
à purifier le véhicule astral.
Le corps astral étant le véhicule des émotions, passions et sensations, il en
résulte qu’un corps astral de type grossier sera facilement influençable par les
plus grossières variétés de passions et émotions, tandis qu’un corps astral plus
raffiné vibrera plus facilement sous l’action des émotions et des aspirations les
plus délicates.
Il est impossible d’avoir en même temps un corps physique grossier et des
corps mental et astral organisés pour des fins élevées, pas plus qu’il n’est possible
d’avoir un corps physique pur avec des corps mental impurs. Ces trois corps
dépendent étroitement les uns des autres.
Non seulement le corps physique, mais aussi les véhicules supérieurs sont af-
fectés par la nourriture que l’on mange. Le régime carné est fatal à tout essai de
développement occulte, et ceux qui l’adoptent encombrent leur chemin de diffi-
66
Le corps astral
culté très sérieuse et inutile, car la viande intensifie tous les éléments indésirables
et les passions des plans inférieurs.
Dans les anciens mystères se trouvaient des hommes de la plus grande pureté,
et ils étaient sans exception végétariens. Les Raja Yogis prennent grand soin de
purifier le corps physique par un système très étudié de nourriture, boisson,
sommeil, etc., et ils insistent sur la valeur des aliments « satviques ». Ce système
d’alimentation a été élaboré pour aider à la préparation du corps en vue de son
emploi par la conscience supérieure. Les aliments carnés sont « rajasiques », c’est-
à-dire qu’ils ont la qualité d’activité, sont des stimulants aptes à exprimer les
désirs d’animaux. Ils sont essentiellement inaptes à la réalisation d’une organisa-
tion nerveuse délicate. Par suite, les yogis ne sauraient s’en servir s’ils ont en vue
l’emploi des méthodes supérieures de pensée.
Les aliments en voie de décomposition comme le gibier, ainsi que l’alcool,
sont « tamasiques », c’est-à-dire lourds, et doivent aussi être évités.
Les aliments en voie de développement, comme les grains et les fruits, sont
« satviques » ou rythmiques ; ils sont les plus vitalisés et les plus capables de
construire un corps à la fois sensitif et résistant.
Certaines autres substances affectent aussi les corps physique et astral à leur
détriment. Ainsi, le tabac sature le corps physique de particules impures produi-
sant des émanations si matérielles qu’elles sont souvent perceptibles par l’odo-
rat. Sur le plan astral, non seulement le tabac introduit des impuretés, mais il
a tendance à tuer la sensibilité du corps, en « calmant les nerfs » comme on dit
quelquefois. Ceci peut être, dans les conditions de la vie moderne, quelquefois
moins pénible que de vivre avec les nerfs « non calmés », mais cet état n’est cer-
tainement pas souhaitable pour un occultiste qui a besoin de la faculté de réagir
instantanément à toutes les catégories de vibrations, tout en conservant le parfait
contrôle de lui-même.
D’une manière analogue, l’usage du tabac est sans aucun doute un grand mal
au point de vue des corps astral et mental.
Les corps nourris de viande et d’alcool sont susceptibles de perdre la santé
lors de l’éveil de la conscience supérieure ; d’ailleurs, les maladies nerveuses sont
partiellement dues au fait que la conscience humaine essaie de s’exprimer au
travers de corps encombrés de déchets de viande et empoisonnés d’alcool. En
particulier, le corps pituitaire est très facilement empoisonné, même par une très
faible quantité d’alcool, et son évolution est, de cette manière, complètement
arrêtée. C’est cet empoisonnement du corps pituitaire par l’alcool qui est la cause
originelle de la vue anormale qui se manifeste dans le delirium tremens.
Non seulement la viande, le tabac et l’alcool rendent grossiers les corps phy-
67
Le corps astral
sique et astral, mais ces denrées attirent des entités astrales indésirables qui pren-
nent plaisir dans l’odeur du sang et des spiritueux ; ils surgissent autour de l’indi-
vidu, et s’efforcent de lui imposer leurs pensées et d’imposer leurs impressions à
son corps astral, de sorte que l’homme peut avoir une sorte d’enveloppe d’entités
nuisibles collées à son aura. C’est principalement pour cette raison que, dans la
Yoga du Sentier de la Main droite, la viande et le vin sont absolument défen-
dus.
Ces entités sont des élémentals artificiels, engendrés par les pensées et les dé-
sirs des hommes ; il y a aussi parmi elles des hommes dépravés emprisonnés dans
leurs corps astraux, et connus sous le nom d’élémentaires (voir chapitre xv). Ces
élémentals sont attirés par les gens dont les corps astraux contiennent de la ma-
tière analogue à la leur, et les élémentaires cherchent naturellement à exprimer
encore les vices dans lesquels ils se complaisaient tandis qu’ils possédaient un
corps physique. Un clairvoyant astral peut voir des hordes de détestables élémen-
tals qui se pressent autour des boucheries, tandis que dans les établissements où
l’on boit se rassemblent les élémentaires qui se réjouissent des émanations des li-
queurs, et quelquefois même se désaltèrent dans les corps physiques des buveurs.
Presque toutes les drogues — telles que l’opium, la cocaïne, la caféine du café et
du thé, etc. — ont un effet destructif sur les véhicules supérieurs.
Dans certaines circonstances, il est presque indispensable de s’en servir (dans
certaines maladies), mais un occultiste doit les employer aussi parcimonieuse-
ment que possible.
Lorsque l’on a employé de l’opium, par exemple pour calmer une grande
douleur, après que cette drogue a produit son effet sur le plan physique, les mau-
vais effets sur les plans astral et mental peuvent être supprimés par quelqu’un qui
sait le faire.
La saleté, quelle que soit sa cause, a aussi des conséquences encore plus désas-
treuses sur les plans supérieurs que sur le plan physique et elle attire les catégories
inférieures d’esprits de la nature (voir chapitre xx).
L’occultiste doit donc être intransigeant en tout ce qui concerne les questions
de propreté. Il doit accorder tout spécialement son attention aux mains et aux
pieds parce que les émanations s’écoulent très facilement par ces extrémités.
Les bruits physiques tels que ceux qui dominent dans les grandes villes se-
couent les nerfs et sont une cause de fatigue et d’irritation ; leurs effets sont
accentués par la pression de tant de corps astraux vibrant de manières différentes
et tous excités et désorganisés par des riens. Une telle irritation est superficielle
Elementaries en anglais (ndt).
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Le corps astral
69
Le corps astral
tions émanant du talisman s’opposent aux sentiments de crainte dès que ceux-ci
sont nés, et les empêchent ainsi de s’accumuler et de se renforcer mutuellement
comme cela se produit souvent jusqu’à ce qu’ils deviennent irrésistibles. L’effet
produit a été comparé à celui d’un gyroscope qui, une fois mis en mouvement
dans une certaine direction, résiste fortement si on veut l’orienter dans une autre
direction.
Ensuite, le talisman influe indirectement sur l’esprit du porteur : aussitôt qu’il
perçoit le commencement de la peur, il se souvient, en général, du talisman et
fait appel à sa propre réserve de force de volonté pour résister à ce sentiment
indésirable.
Une troisième possibilité appartient au talisman, celle d’être relié à la person-
ne qui l’a fait. Dans le cas où le porteur se trouverait désespéré, il pourrait faire
appel à cette personne et obtenir d’elle une réponse. Celui qui a fait le talisman
ne sera pas forcément conscient de cet appel, mais, dans tous les cas, son ego en
sera conscient et répondra en renforçant les vibrations du talisman.
Quelques substances constituent, dans une certaine mesure, des talismans na-
turels. Toutes les pierres précieuses sont telles, chacune possédant une influence
particulière qui peut être utilisée de deux manières :
1. elle attire à elle l’essence élémentale d’une certaine espèce et les pensées et
désirs qui s’expriment naturellement à travers cette essence ;
2. cette propriété naturelle en fait un véhicule convenable pour le magné-
tisme que l’on veut faire agir dans le même sens que ces pensées et émo-
tions. Ainsi, par exemple, pour une amulette de pureté, il faut choisir
une pierre dont les vibrations naturelles s’opposent à celles qui servent à
exprimer les pensées impures.
70
Le corps astral
2. les grains de tulsi, dont l’influence est quelque peu différente. Les matiè-
res qui émettent des odeurs fortes sont des talismans naturels. Ainsi, les
gommes qui sont choisies pour la préparation de l’encens émettent des
radiations qui sont favorables aux pensées spirituelles et dévotionnelles
et s’opposent à toute espèce de trouble ou de souci. Les sorcières médié-
vales combinaient quelquefois les ingrédients de l’encens dans le but de
produire des effets contraires, et cela se fait encore de nos jours dans les
cérémonies lucifériennes. D’une manière générale, il est bon d’éviter les
parfums grossiers et lourds, tels que celui du musc, car la plupart d’entre
eux sont favorables au développement de la sensualité.
Un objet qui n’a pas été intentionnellement chargé peut avoir quelquefois la
force d’un talisman ; par exemple un cadeau tel qu’un anneau ou une chaîne qui
auraient été portés par l’ami qui les donne, ou même une lettre.
Un objet tel qu’une montre, qui a été porté pendant longtemps dans la poche,
est chargée de magnétisme, et est capable, si on le donne, de produire des effets
notables sur le nouveau porteur. La monnaie et les billets sont habituellement
chargés de magnétisme, de pensées et de sentiments mélangés, et ils rayonnent,
par suite, d’une influence troublante et irritante.
Ainsi, les pensées et les sentiments d’un homme ne se bornent pas à l’affecter
et à affecter les autres, mais encore imprègnent les objets inanimés qui l’entou-
rent, même les murs et les meubles. Il magnétise inconsciemment les objets phy-
siques, de sorte qu’ils ont le pouvoir de provoquer des pensées et des sentiments
analogues chez les personnes qui peuvent être influencées par eux.
71
Le corps astral
lequel toute pensée qui contient quelque chose de personnel doit s’exprimer.
La matière du corps astral sert à donner une forme corporelle aux sombres « élé-
mentals » (voir chapitre vii) que l’homme crée et met en œuvre par les mauvais
souhaits et les sentiments malicieux ; elle sert aussi à former les élémentals utiles
appelés à la vie par les bons souhaits, la gratitude et l’amour.
Le corps astral croît par l’usage, de même que tout autre corps, et il a lui aussi
ses propres habitudes construites et fixées par la répétition constante d’actes ana-
logues. Le corps astral, pendant la vie physique, étant à la fois sous l’influence
du corps physique et du mental inférieur, il tend à répéter automatiquement les
vibrations auxquelles il est habitué ; de même que la main répète le geste familier,
le corps astral répète un sentiment familier ou une pensée familière. Toutes les
activités que nous appelons mauvaises, que ce soient des pensées égoïstes (men-
tales) ou des émotions égoïstes (astrales) se manifestent invariablement par des
vibrations de la matière la plus grossière de ces plans, tandis que les pensées et
émotions bonnes et désintéressées mettent en vibration les types supérieurs de
matière. Comme la matière la plus fine est plus facilement mise en mouvement
que la plus grossière, il en résulte qu’une certaine quantité de force dépensée dans
une bonne pensée ou émotion produit un résultat peut-être cent fois plus grand
que la même quantité de force dépensée dans la matière grossière. S’il n’en était
pas ainsi, il est évident que l’homme ordinaire ne pourrait faire aucun progrès.
L’effet de dix pour cent de force dirigée vers de bonnes fins dépasse large-
ment celui de quatre-vingt-dix pour cent dirigé vers des buts égoïstes ; de cette
manière, l’homme peut faire des progrès notables de vie en vie. Un homme qui
n’a qu’un pour cent de bon fait quand même de légers progrès. Un homme qui
n’avance ni ne rétrograde doit avoir une vie particulièrement mauvaise ; et, pour
rétrograder, il faut que l’homme soit exceptionnellement mauvais.
Ainsi, même les gens qui ne font rien consciemment pour leur propre évo-
lution, et qui laissent toutes choses aller comme elles veulent, sont pourtant en
train d’évoluer graduellement, à cause de la force irrésistible du Logos qui les
pousse constamment. Mais ils avancent si lentement qu’il leur faudra des milliers
d’années d’incarnations, de souffrance et d’inutilité pour faire un seul pas.
La manière dont le progrès est rendu certain est simple et ingénieuse. Com-
me nous l’avons vu, les mauvaises qualités sont des vibrations de la matière la
plus grossière de chaque plan, tandis que les qualités supérieures s’expriment au
moyen de la matière la plus fine. Il en résulte deux conséquences remarquables.
Il faut se souvenir que chaque sous-plan du corps astral est en relation parti-
culière avec le sous-plan correspondant du corps mental ; ainsi, les quatre sous-
plans astraux inférieurs correspondent aux quatre sortes de matière du corps
72
Le corps astral
mental, tandis que les trois sous-plans astraux supérieurs correspondent aux trois
sortes de matière du corps causal.
Par suite, les vibrations astrales inférieures ne peuvent trouver dans le corps
causal aucune matière capable de leur répondre, et, de cette manière, seules les
qualités supérieures peuvent être incorporées au corps causal. Il suit de là que
tout ce que l’homme développe de bon en lui est enregistré d’une manière per-
manente par un changement du corps causal, tandis que le mal qu’il fait, sent
ou pense ne peut jamais atteindre l’ego véritable, et ne peut troubler que le
corps mental qui est renouvelé à chaque incarnation. Les résultats du mal sont
contenus dans les atomes permanents astral et mental ; par suite, l’homme se
retrouve toujours placé en face d’eux jusqu’à ce qu’il ait vaincu le mal et extirpé
de ses véhicules toute tendance à y répondre. Ceci est évidemment très différent
d’incorporer le mal à l’ego et d’en faire une partie de lui-même.
La matière astrale réagit plus facilement que la matière physique aux impul-
sions du monde de l’esprit ; par suite, le corps astral de l’homme partage cette
facilité à réagir aux pensées, et il frémit en réponse à toute pensée qui le frappe,
que celle-ci vienne de l’extérieur, c’est-à-dire de l’esprit d’un autre homme ou de
l’intérieur, c’est-à-dire de l’esprit de son propriétaire.
Par suite, un corps astral qui a été habitué par son propriétaire à réagir aux
pensées mauvaises se comporte comme un aimant pour les formes-pensées et
émotions de cette nature qui se trouvent dans le voisinage, tandis qu’un corps
astral pur agit sur de telles pensées avec énergie pour les repousser, et il attire à lui
les formes pensées et émotions dont la matière est en rapport avec la sienne.
En outre, il y a des esprits de la nature (voir chapitre xx) d’ordre inférieur qui
se réjouissent des vibrations grossières de la colère et de la haine, et se jettent
dans tout courant de cette nature, en intensifiant ses vibrations et y ajoutant une
vie nouvelle. Les gens qui se complaisent dans les sentiments grossiers peuvent
être constamment entourés de ces corbeaux du monde astral qui se pressent dans
l’attente anxieuse d’un éclat de passion.
La plupart des variations d’humeur auxquelles bien des gens sont sujets sont
dues à des influences astrales extérieures. La dépression, par exemple, peut être
due à des causes purement physiques, telles que la mauvaise digestion, le froid,
la fatigue, etc., mais elle est due encore plus souvent à la présence d’une entité
astrale qui est elle-même déprimée et qui est en quête de sympathie ou bien,
espère tirer du sujet la vitalité dont elle manque.
De plus, un homme qui est en colère perd temporairement le contrôle de son
corps astral, et l’élémental du désir (voir chapitre ii) devient le maître. Dans de
73
Le corps astral
telles circonstances, l’homme peut être obsédé par un défunt de nature analogue
ou par quelque élémental artificiel mauvais.
L’étudiant doit prendre un soin tout particulier d’éviter la dépression, qui
constitue un obstacle sérieux au progrès, et il doit au moins s’efforcer de ne
laisser voir à personne qu’il est déprimé. Cela indique qu’il pense davantage à
lui-même qu’au Maître, et l’influence du Maître agit beaucoup moins facilement
sur lui. La dépression cause beaucoup de souffrances aux gens sensitifs, et elle
est la cause en grande partie de la terreur des enfants la nuit. La vie intérieure de
l’aspirant ne doit pas être une continuelle oscillation émotionnelle.
Par-dessus tout, l’aspirant doit apprendre à ne pas avoir de souci. Le conten-
tement n’est pas incompatible avec l’aspiration. L’optimisme est justifié par la
certitude du triomphe ultime du bien, malgré le fait que si l’on se bornait à
prendre en considération le plan physique, il ne serait pas facile de maintenir ce
jugement.
Sous la tension d’une émotion très puissante, dans le cas où l’homme se laisse
entraîner trop loin, il peut mourir, devenir fou ou obsédé. Une telle obsession
n’est pas nécessairement ce que nous appelons mauvaise, bien qu’à la vérité toute
obsession soit pénible.
Un exemple de ce phénomène nous est donné par les « conversions » qui ac-
compagnent un réveil religieux.
Dans de telles circonstances, certains hommes sont soumis à une excitation
émotionnelle si terrible qu’ils sont ébranlés, bien au-delà des limites de leur sécu-
rité personnelle. Ils peuvent être alors obsédés par un prêtre défunt de la même
confession, de sorte que temporairement deux âmes habitent le même corps.
L’énergie terrible qui est déchaînée par ces excès hystériques est contagieuse et
peut s’étendre rapidement dans une foule.
Un désordre astral offre l’aspect d’un gigantesque tourbillon. Vers celui-ci
se pressent des entités astrales dont le seul désir est la sensation ; ce sont toutes
sortes d’esprits de la nature (voir chapitre xx) qui se délectent dans les vibrations
d’excitation sauvage, quel qu’en soit le caractère, qu’il soit religieux ou sexuel, de
même que les enfants aiment à jouer dans les vagues. Ils renforcent l’énergie si
inconsidérément dépensée. L’idée dominante étant généralement l’idée égoïste
de sauver son âme, la matière astrale est de l’espèce la plus grossière et les esprits
de la nature sont d’un type primitif.
L’effet émotionnel d’un réveil religieux est ainsi très puissant. Dans certains
cas, un homme peut être véritablement et d’une manière permanente amélioré
par sa « conversion », mais l’étudiant sérieux en occultisme doit éviter de tels
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Le corps astral
75
Le corps astral
Il est possible de créer, par un effort de volonté, une coque de matière astrale
à la périphérie de l’aura astrale. Ceci peut être fait dans trois buts différents :
1. pour se préserver des vibrations émotionnelles telles que la colère, l’envie
ou la haine, intentionnellement dirigées vers soi par un autre ;
2. pour se préserver des vibrations de degré inférieur qui flottent dans le
monde astral et qui peuvent éventuellement atteindre l’aura ;
3. pour protéger le corps astral pendant la méditation.
76
Le corps astral
dont elle fait partie, car elle ne sait rien de lui. Ce n’est donc en aucune façon
un démon que l’on regarderait avec horreur, mais c’est autant que l’homme lui-
même un fragment de vie divine, qui se trouve, toutefois, à un stade différent de
son développement.
Ce serait une erreur de croire qu’en refusant à l’élémental du désir les vi-
brations grossières, l’homme met obstacle à son évolution. Il n’en est rien. En
maîtrisant ses passions et en développant ses qualités supérieures, l’homme ex-
pulse les types inférieurs d’essence et aide l’évolution des types supérieurs. Les
vibrations inférieures peuvent être fournies par un animal aussi bien et même
mieux que par un homme, tandis que seul l’homme peut faire évoluer les types
supérieurs d’essence élémentale.
Durant toute sa vie, l’homme doit lutter consciemment contre l’élémental
du désir et sa tendance à rechercher les vibrations physiques les plus basses et les
plus grossières. Il doit comprendre clairement que la conscience de l’élémental,
ses préférences et ses répugnances ne sont que les siennes propres. Il l’a créé lui-
même et ne doit pas devenir son esclave, mais apprendre à le maîtriser et com-
prendre que lui, l’homme, est autre chose que cet élémental.
Cette question sera traitée plus en détail au chapitre xii.
77
Le corps astral
il en résulte que l’effet des vibrations mentales est plus grand sur lui que sur le
corps physique.
Par suite, un esprit bien entraîné, développé et maîtrisé, a tendance à maî-
triser le corps astral et à le développer. Si au contraire, l’esprit ne possède pas
le contrôle actif du corps astral, celui-ci étant particulièrement sensible à l’in-
fluence des courants de pensée ambiants, il reçoit continuellement des stimulus
de l’extérieur, et y réagit intensément.
Nous venons de considérer d’une manière générale les effets produits sur le
corps astral, pendant la vie ordinaire, par les différents éléments de la vie physi-
que, émotionnelle et mentale.
Nous allons maintenant traiter brièvement de l’emploi des facultés particu-
lières au corps astral pendant la conscience de veille. La nature de ces facultés et
leurs rapports avec les divers chakras du corps astral ont été décrits au chapitre
v. Grâce aux pouvoirs de la matière astrale elle-même, pouvoirs développés par
le moyen des chakras, l’homme est apte, non seulement à recevoir les vibrations
de la matière éthérique, transmises par le corps astral à l’esprit, mais aussi à
recevoir directement des impressions de la matière ambiante du monde astral,
celles-ci étant d’une manière analogue transmises par le corps mental à l’homme
intérieur véritable.
Mais pour recevoir des impressions du monde astral de cette manière, l’hom-
me doit apprendre à diriger sa conscience vers le corps astral au lieu du cerveau
physique comme c’est le cas habituellement.
Chez les hommes inférieurs, bien que le développement mental ait déjà com-
mencé, Kama ou le désir est encore l’élément dominant. La conscience de ces
hommes est centrée dans la partie inférieure du corps astral, et leur vie est gou-
vernée par les sensations qui ont leur origine sur le plan physique. C’est pour-
quoi le corps astral est prépondérant dans l’aura des hommes non développés.
Un homme ordinaire de notre race vit aussi presque entièrement dans ses
sensations, bien que l’astral supérieur commence à entrer en jeu ; car, pour lui, le
facteur dominant qui guide sa conduite n’est pas le jugement, mais le désir. Les
plus cultivés et développés commencent à dominer le désir, par la raison, c’est-
à-dire que le centre de conscience se déplace graduellement de l’astral supérieur
vers le mental inférieur. Lentement, à mesure que l’homme progresse, le centre
de conscience s’élève encore, et l’homme commence à être dominé par les prin-
cipes plutôt que par l’intérêt et le désir.
L’étudiant doit se souvenir que l’humanité est encore dans la Quatrième
Ronde qui est destinée au développement du désir et de l’émotion ; cependant,
nous sommes déjà engagés dans le développement de l’intellect qui doit être la
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Le corps astral
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Chapitre IX
La vie pendant le sommeil
La cause réelle du sommeil semble être le fait que les différents corps se fati-
guent l’un de l’autre. Dans le cas du corps physique, non seulement tout effort
musculaire, mais encore tout sentiment et toute pensée produisent de légères
modifications chimiques. Un corps en bonne santé est toujours en train de s’ef-
forcer de contrebalancer ces modifications, mais il ne peut jamais y réussir com-
plètement pendant que le corps est éveillé. Par suite, chaque pensée, sentiment
ou action est accompagné d’une perte légère, presque imperceptible, et l’accu-
mulation de tels effets peut fatiguer le corps physique à un tel point qu’il soit
incapable de continuer à penser ou à agir. Dans certains cas, quelques instants de
sommeil suffisent pour récupérer, ceci étant effectué par l’élémental physique.
En ce qui concerne le corps astral, il est très vite fatigué par le dur travail de
faire mouvoir les particules du cerveau physique, et il a besoin d’une séparation
assez longue pour reprendre des forces et pouvoir recommencer son pénible la-
beur.
Sur son propre plan, le corps astral est pratiquement incapable de fatigue, et
l’on connaît un cas où il a travaillé sans arrêt pendant vingt-cinq ans sans mani-
fester le moindre signe de lassitude.
Une émotion excessive et de longue durée fatigue l’homme énormément dans
la vie ordinaire, mais ce n’est pas le corps astral, c’est l’organisme physique à tra-
vers lequel s’exprime l’émotion qui devient fatigué.
Il en est de même pour le corps mental. Quand nous parlons de fatigue men-
tale, nous employons une expression incorrecte ; car c’est le cerveau et non l’es-
prit qui est fatigué. Il n’existe rien qui ressemble à de la fatigue pour l’esprit.
Quand un homme quitte son corps pendant le sommeil (ou à sa mort), la pres-
sion de la matière ambiante — qui est en réalité la force de gravité sur le plan
astral — fait entrer immédiatement d’autre matière astrale dans l’espace vide.
Une telle contrepartie astrale est une copie exacte du corps physique en ce qui
concerne sa forme, mais elle n’a aucune liaison avec lui et ne pourrait pas être
employée comme véhicule. C’est tout simplement un rassemblement fortuit de
particules empruntées à la matière astrale du genre convenable qui se trouve
81
Le corps astral
dans l’ambiance. Quand le véritable corps astral revient, il expulse cette matière
sans éprouver la moindre résistance.
Ceci est une raison pour laquelle le plus grand soin doit être apporté dans le
choix d’un endroit pour dormir, car si l’ambiance est mauvaise, le corps physi-
que sera rempli de matière astrale indésirable pendant l’absence du corps astral,
et ce fait ne peut avoir que des conséquences désagréables pour l’homme vérita-
ble à son retour.
Quand un homme « s’endort », ses principes supérieurs se retirent du corps
physique avec le véhicule astral ; le corps dense et le corps éthérique restent sur
le lit, et le corps astral flotte dans l’air au-dessus d’eux.
Pendant le sommeil, l’homme emploie son corps astral au lieu du corps physi-
que ; c’est seulement le corps physique qui est endormi, mais pas nécessairement
l’homme lui-même.
Habituellement, le corps astral séparé du corps physique conserve la forme de
celui-ci, de sorte que la personne est facilement reconnaissable par tout autre qui
la connaît physiquement. Ceci est dû au fait que l’attraction entre les particules
physiques et astrales, qui dure pendant toute la vie physique, met en jeu dans la
matière astrale des forces qui continuent à agir quand celle-ci est momentané-
ment séparée du corps physique endormi.
Pour cette raison, le corps astral d’un homme endormi se compose d’une par-
tie centrale relativement dense qui correspond au corps physique, et d’une aura
plus ténue entourant la partie centrale.
Dans le cas d’un homme très peu développé, comme un sauvage, il peut être
presque aussi endormi dans son corps astral que dans le corps physique, car il
n’est capable, dans ce véhicule, que d’un minimum de conscience. Il est incapa-
ble de s’éloigner du corps physique endormi, et si quelqu’un d’autre essayait de
l’éloigner dans son corps astral, il se réveillerait probablement aussitôt dans son
corps physique, en proie à une grande terreur.
Son corps astral est une masse presque informe, un nuage vaguement ovoïde,
de contour irrégulier et mal défini. Les caractéristiques et la forme de la partie
intérieure (la contrepartie dense du corps physique) sont aussi vagues et indis-
tinctes ; l’ensemble est obscur, mais toujours reconnaissable.
Un homme de ce type primitif emploie son corps astral, pendant la conscien-
ce de veille, pour transmettre des courants de pensée au cerveau physique. Mais
quand, durant le sommeil, le cerveau physique est inactif, le corps astral, non
développé, est incapable de recevoir des impressions pour son propre compte,
et ainsi, l’homme est pratiquement inconscient, étant incapable de s’exprimer
lui-même clairement à travers ce corps astral pauvrement organisé. Les centres
82
Le corps astral
de sensation qu’il contient peuvent être affectés par des formes-pensée, et il peut
réagir à des stimuli qui atteignent la nature inférieure. Mais l’impression produi-
te sur l’observateur est celle du sommeil, le corps astral n’ayant aucune activité
définie, et flottant paresseusement au-dessus de la forme physique endormie.
Chez une personne non évoluée, les principes supérieurs, c’est-à-dire l’hom-
me lui-même, sont donc presque aussi endormis que le corps physique.
Dans certains cas, le corps astral est moins léthargique, et il flotte rêveusement
au gré des divers courants astraux, reconnaissant éventuellement d’autres per-
sonnes dans une situation analogue, et, faisant des expériences de toutes sortes,
plaisantes ou désagréables, dont le souvenir confus, et souvent transformé en une
grotesque caricature des événements véritables (voir chapitre x sur les rêves), fera
penser à l’individu le lendemain matin qu’il vient d’avoir un rêve remarquable.
Dans le cas d’un homme plus développé, il y a une très grande différence.
La forme intérieure est beaucoup plus distincte et définie — c’est une repro-
duction plus exacte de l’apparence physique de l’homme. Au lieu du brouillard
précédent, il y a un corps ovoïde bien défini qui conserve sa forme au milieu des
courants parmi lesquels elle se meut dans le monde astral.
Un homme de ce type n’est nullement inconscient dans son corps astral,
mais, au contraire, il pense très activement. Pourtant, il se peut qu’il ne fasse
guère plus attention à ce qui l’entoure que le sauvage. Et cela non pas parce qu’il
est incapable de voir, mais parce qu’il est si absorbé dans ses propres pensées qu’il
ne voit rien. Quelles que puissent être ses pensées du jour passé, il les continue
quand il s’endort, et il est entouré d’un mur si dense de sa construction, qu’il
n’observe pratiquement rien de ce qui se passe à l’extérieur. Occasionnellement
un impact violent provenant de l’extérieur ou quelque désir puissant provenant
de lui-même déchire le rideau de brouillard et lui permet de recevoir une impres-
sion définie. Mais même dans ce cas, le rideau se referme aussitôt et il continue
à rêver sans rien voir comme auparavant.
Dans le cas d’un homme encore plus développé, lorsque le corps physique
s’endort, le corps astral s’en échappe et l’homme a toute sa conscience. Le corps
astral possède un contour bien défini et il est très organisé ; il a l’apparence de
l’homme physique, et l’homme peut s’en servir comme d’un véhicule, un véhi-
cule beaucoup plus commode que le corps physique.
La réceptivité du corps astral a augmenté et il réagit instantanément à toutes
les vibrations de son plan, les plus subtiles et les plus grossières ; mais dans le
corps astral d’un homme très avancé, il n’y aurait évidemment aucun type de
matière capable de réagir aux vibrations grossières.
Un tel homme est totalement éveillé, et il travaille plus activement, mieux et
83
Le corps astral
avec une compréhension plus grande que lorsqu’il était confiné dans son corps
physique. De plus, il peut se déplacer librement et avec une énorme rapidité à
toutes les distances, sans causer le moindre trouble au corps physique endormi.
Il peut rencontrer des amis, incarnés ou désincarnés, échanger des idées avec
eux, s’ils sont aussi éveillés sur le plan astral. Il peut rencontrer des gens plus évo-
lués que lui-même, et recevoir d’eux des avertissements ou des enseignements ; il
peut aussi être amené à aider ceux qui en savent moins long que lui. Il peut venir
en contact avec des entités non humaines de diverses sortes (voir chapitres xx et
xxi sur les entités astrales) ; enfin, il est sujet à toutes sortes d’influences astrales,
bonnes ou mauvaises, réconfortantes ou déprimantes.
Il peut se lier d’amitié avec des gens qui habitent d’autres parties du monde ;
il peut assister à des conférences ou en faire ; s’il est un étudiant, il peut en ren-
contrer d’autres, et, avec les facultés supplémentaires qui sont à sa disposition
dans le monde astral, il peut résoudre des problèmes qui présentent de grosses
difficultés dans le monde physique.
Un médecin par exemple peut, durant le sommeil du corps, visiter des cas
qui l’intéressent particulièrement. Il peut ainsi acquérir des renseignements nou-
veaux qui atteindront sa conscience de veille comme une sorte d’intuition.
Chez un homme hautement évolué, le corps astral, étant parfaitement orga-
nisé et vitalisé, devient le véhicule de la conscience sur le plan astral, au même
titre que le corps physique sur le plan physique.
Le monde astral étant la patrie de la passion et de l’émotion, les personnes qui
s’abandonnent à une émotion peuvent l’expérimenter avec une puissance et une
acuité qui sont heureusement inconnues sur le plan physique. Tandis que dans
le corps physique, la plus grande partie de l’énergie est dépensée par la trans-
mission au plan physique, dans le monde astral, tout est disponible. Par suite,
il est possible dans le monde astral, d’éprouver une affection ou une dévotion
beaucoup plus intense que dans le monde physique ; de même, l’intensité des
souffrances possibles dans le monde astral est inimaginable dans la vie physique
ordinaire.
L’avantage de cet état de choses est que dans le monde astral toute souffrance
est volontaire et absolument sous le contrôle de l’individu ; par suite, la vie y
est beaucoup plus facile pour l’homme qui comprend. Maîtriser une douleur
physique par l’esprit est possible, mais extrêmement difficile, tandis que dans le
monde astral, tout le monde peut en un instant supprimer la souffrance causée
par une forte émotion. L’homme n’a qu’à vouloir, et la passion disparaît immé-
diatement. Cette assertion peut sembler étrange, elle est cependant vraie, tel est
le pouvoir de la volonté et de l’esprit sur la matière.
84
Le corps astral
Atteindre la pleine conscience dans le corps astral signifie avoir fait de très
gros progrès ; quand un homme a, de plus, réussi à jeter un pont sur le gouffre
qui sépare la conscience astrale et la conscience physique, jours et nuits n’exis-
tent plus pour lui, car il mène une vie dont la continuité n’est pas interrompue.
Pour un tel homme, même la mort, au sens ordinaire du mot, a cessé d’exister,
car il conserve cette conscience ininterrompue non seulement à travers jours et
nuits, mais aussi à travers les portes de la mort, et cela jusqu’à la fin de sa vie sur
le plan astral, comme nous le verrons plus tard quand nous traiterons de la vie
post-mortem.
Les déplacements dans le corps astral ne sont pas instantanés ; mais ils sont si
rapides que l’on peut dire que l’espace et le temps sont pratiquement conquis ;
le passage d’un point à un autre se fait si vite que le pouvoir de séparation de
l’espace a presque cessé d’exister. En deux ou trois minutes, un homme pourrait
faire le tour de la terre.
Tout homme très cultivé et très évolué, appartenant à l’une des races supé-
rieures de l’humanité, a sa conscience pleinement développée dans le corps astral
et il est parfaitement capable d’employer celui-ci comme un véhicule, quoiqu’il
ne le fasse pas toujours, parce qu’il n’a pas encore fait l’effort nécessaire.
La difficulté que les personnes ordinaires ont à vaincre n’est pas l’impuis-
sance du corps astral à fonctionner correctement, mais l’habitude prise depuis
des milliers d’années de n’être mis en mouvement que par des impressions reçues
à travers le véhicule physique, de sorte que ces gens ne comprennent pas que le
corps astral peut travailler sur son propre plan et pour son propre compte, et que
la volonté peut agir sur lui directement.
Les gens « ne s’éveillent pas » astralement parce qu’ils ont l’habitude d’atten-
dre les vibrations physiques familières pour mettre en jeu l’activité astrale. Par
suite, on peut dire qu’ils sont éveillés dans leur corps astral, mais non sur le plan
astral, et ils ne sont conscients de leur ambiance que très vaguement si même ils
le sont.
Quand un homme devient l’élève d’un Maître, il est généralement tout
d’abord secoué de sa torpeur sur le plan astral, pleinement éveillé aux réalités qui
l’entourent sur ce plan, puis il se met à étudier et à travailler dans ce nouveau mi-
lieu, de sorte que ses heures de sommeil ne sont plus un vide, mais sont remplies
par des occupations actives et utiles, sans qu’il en résulte la moindre gêne pour le
repos du corps physique fatigué.
Dans le chapitre xxviii sur les Aides invisibles, nous traiterons plus en détail
du travail qui est soigneusement préparé et organisé pour le corps astral. Nous
pouvons cependant mentionner ici que même avant d’avoir atteint ce stade,
85
Le corps astral
beaucoup de travail utile peut être et est réellement fait. Un homme qui s’endort
avec l’intention bien définie de faire un certain travail, s’efforcera très certaine-
ment de le faire dès qu’il sera libéré de son corps physique endormi. Mais quand
le travail est terminé, il est probable que le brouillard de ses propres pensées
centrées sur lui-même se refermera sur lui une fois de plus, à moins qu’il se soit
habitué à entreprendre de nouvelles activités lorsqu’il fonctionne en dehors du
cerveau physique. Dans certains cas, le travail choisi occupe la totalité du temps
consacré au sommeil, de sorte que l’homme s’exerce le plus possible, autant que
son développement astral le permet.
Chacun de nous devrait prendre chaque soir la résolution de faire quelque
chose d’utile sur le plan astral : réconforter quelqu’un qui est dans la peine, utili-
ser sa volonté pour infuser de la force à un ami qui est affaibli ou malade, calmer
une personne excitée ou hystérique ou rendre quelque service analogue.
Il est absolument certain qu’un résultat est obtenu, et si l’observe attentive-
ment, il aura souvent sur le plan physique des indications sur l’efficacité de son
travail.
Il existe quatre manières suivant lesquelles un homme peut être « éveillé » à
l’activité consciente dans son corps astral :
1. Par la progression ordinaire de l’évolution qui, bien que lente, est sûre ;
2. Par l’homme lui-même qui, ayant appris ces choses, fait les efforts néces-
saires et persiste dans sa résolution de dissiper le brouillard intérieur et
surmonter graduellement l’inertie à laquelle il est habitué. Pour réaliser
cela, l’homme doit prendre la résolution, avant de s’endormir, d’essayer
de s’éveiller au moment où il quitte le corps, et de voir quelque chose ou
de faire quelque travail utile. Ceci, évidemment n’est que hâter le cours
naturel de l’évolution. Il est nécessaire que l’homme ait d’abord déve-
loppé en lui le sens commun et les qualités morales, et ceci pour deux
raisons, premièrement, il risquera moins de mésuser des pouvoirs qu’il
pourra acquérir, deuxièmement, il risquera moins d’être dominé par la
peur en présence de forces qu’il ne peut ni comprendre ni maîtriser ;
3. Par quelque accident ou par l’usage de cérémonies magiques interdites,
il peut déchirer le voile de telle manière qu’il ne puisse plus se refermer
complètement. Des exemples de ce fait sont donnés dans A bewitched life,
par H. P. Blavatsky, et dans Zanoni, par Lord Lytton ;
4. Un ami peut agir de l’extérieur sur l’enveloppe fermée qui entoure l’hom-
me, et graduellement éveiller en lui des possibilités supérieures. Toute-
fois, cela ne doit être fait que si l’ami est bien sûr que l’homme qu’il va
86
Le corps astral
Mais le besoin d’aides sur le plan astral est si grand que tout aspirant peut être
bien certain qu’il n’y aura pas un jour de retard à son éveil dès qu’il sera reconnu
apte.
Nous pouvons ajouter que quand un enfant est éveillé sur le plan astral, le
développement du corps astral se fait si vite qu’il devient très rapidement sur ce
plan presque l’égal de l’adulte éveillé, et qu’il est très en avance en ce qui concer-
ne l’utilité, sur l’homme plus sage mais encore endormi.
Mais, à moins que l’ego qui s’exprime dans ce corps d’enfant possède les
qualifications nécessaires et qu’il les ait clairement manifestées dans sa vie pré-
cédente, aucun occultiste ne prendra la très sérieuse responsabilité de l’éveiller
sur le plan astral. Quand il est possible d’éveiller les enfants de cette manière, ils
deviennent souvent les meilleurs travailleurs, sur le plan astral, et ils se lancent
dans le travail avec une dévotion absolue qui est très belle à voir.
Tandis qu’il est relativement facile d’éveiller un homme sur le plan astral, il
est pratiquement impossible, sauf par l’emploi indésirable de l’influence mesmé-
rique, de l’endormir de nouveau.
La vie pendant la veille et la vie pendant le sommeil sont donc une ; pendant
le sommeil, nous avons conscience de ce fait et nous possédons la mémoire
continue des deux, c’est-à-dire que la mémoire astrale contient la mémoire phy-
sique. Mais cette dernière ne contient pas toujours la mémoire des expériences
astrales.
87
Le corps astral
L’état de transe est tout simplement l’état de sommeil obtenu d’une manière
artificielle ou anormale. Les médiums et les sensitifs s’échappent très facilement
de leurs corps physiques dans leurs corps astraux, en général inconsciemment.
Le corps astral peut alors exercer ses pouvoirs, par exemple se déplacer, et rame-
ner au corps physique ses impressions des lieux visités. Dans le cas d’un médium,
le corps astral peut décrire ses impressions à l’aide du corps physique à l’état de
transe, mais, en général, lorsque le médium cesse d’être dans cet état, le cerveau
physique ne conserve pas trace de ces impressions et rien ne reste dans la mé-
moire physique des expériences acquises. Quelquefois, mais très rarement, le
corps astral est capable de faire une impression durable sur le cerveau, de sorte
que le médium puisse se souvenir après la transe.
88
Chapitre X
Les rêves
89
Le corps astral
qu’ils s’impriment sur le cerveau physique par une sorte de répercussion (voir
chapitre xxviii).
Dans d’autres cas, l’homme peut réussir à communiquer des connaissances
nouvelles au cerveau physique sans être capable d’y joindre la mémoire du lieu
où cette connaissance fut obtenue ni de la manière dont elle le fut. Les exemples
de cela sont très fréquents : la solution d’un problème difficile surgit brusque-
ment dans la conscience ou bien la lumière apparaît soudain sur une question
obscure. De tels cas indiquent les progrès réalisés dans l’organisation et le fonc-
tionnement du corps astral, tandis que le corps physique reste partiellement
réceptif.
Dans le cas où le cerveau physique réagit, l’homme a des rêves précis, raison-
nables et cohérents, comme il arrive de temps en temps à beaucoup de gens.
Peu de gens, lorsqu’ils fonctionnent dans leur corps astral, s’inquiètent de
savoir si le cerveau physique se souviendra ou non, et neuf sur dix n’aiment pas
retourner dans le corps physique. Le retour dans le corps physique donne une
impression de contrainte, comme l’enveloppement dans un manteau épais et
lourd. La joie de la vie sur le plan astral est si grande que la vie physique, par
comparaison, ne semble pas même être une vie. Beaucoup de gens considèrent
le retour quotidien dans le corps physique comme la plupart des employés consi-
dèrent leur travail de bureau. Ils n’en sont pas positivement dégoûtés, mais ils ne
le feraient pas s’ils n’y étaient pas forcés.
Quelquefois, dans le cas des personnes hautement développées et évoluées,
le pont éthérique entre les mondes physique et astral est construit, et il y a une
parfaite continuité de conscience entre les vies physique et astrale. Pour ces per-
sonnes, la vie cesse d’être formée de journées de souvenir et de nuits d’oubli,
et devient au contraire un tout continu, les années succédant aux années de
conscience ininterrompue.
Occasionnellement, un homme qui n’a normalement aucune mémoire de la
vie astrale peut, involontairement, ou par suite d’un accident ou d’une maladie,
ou bien encore à d’aide de certaines pratiques, supprimer la solution de conti-
nuité entre les consciences astrale et physique, de sorte qu’à partir de ce mo-
ment sa conscience astrale devienne continue, et sa mémoire de la vie pendant le
sommeil parfaite. Mais il faut, évidemment, qu’il ait, au préalable, développé la
pleine conscience dans le corps astral. C’est seulement le déchirement du voile
entre les mondes physique et astral qui est brusque, mais non le développement
du corps astral.
La vie des rêves peut être considérablement modifiée par suite du développe-
ment mental. Toute impulsion envoyée par l’esprit au cerveau physique doit pas-
90
Le corps astral
ser par le corps astral, et comme la matière astrale est beaucoup plus sensible aux
vibrations-pensées que la matière physique, les effets produits sur le corps astral
sont aussi beaucoup plus grands. Ainsi, quand un homme a atteint le contrôle
parfait du mental, c’est-à-dire a appris à maîtriser le cerveau, à se concentrer, et
à penser quand et comme il veut, il se produit dans sa vie astrale un changement
correspondant. Et il apporte au cerveau physique la mémoire de cette vie, ses
rêves deviennent vivants, rationnels, précis, et même instructifs.
En général, plus le cerveau physique est entraîné à répondre aux vibrations du
corps mental, plus la liaison entre la conscience physique et la conscience astrale
est facilitée. Il faut que le cerveau devienne de plus en plus un instrument obéis-
sant à l’homme et fonctionnant sous le contrôle de sa volonté.
Le fait de rêver des événements ordinaires ne trouble pas le travail astral, car ce
genre de rêve se produit dans le cerveau physique, tandis que l’homme véritable
est absent et agit sur un autre plan. L’activité du cerveau physique n’a pas beau-
coup d’importance tant qu’il reste libre de toute pensée indésirable.
Lorsqu’un rêve est commencé, son cours ne peut généralement pas être chan-
gé ; mais la vie des rêves peut être contrôlée indirectement dans une très large
mesure. Il est particulièrement important de veiller à ce que la dernière pensée
avant de s’endormir soit noble et élevée, car de là dépend en grande partie la na-
ture des rêves qui suivent. Une pensée impure ou mauvaise attire des influences
ou des créatures impures et mauvaises, qui réagissent sur l’esprit et le corps astral,
et tendent à éveiller des désirs bas et terrestres.
Au contraire, si un homme s’endort avec sa pensée fixée sur des sujets élevés
et nobles, il attire automatiquement autour de lui des élémentals créés par les ef-
forts analogues des autres personnes, et par suite, ses rêves sont nobles et purs.
Comme nous traitons dans ce livre principalement du corps astral et des phé-
nomènes qui s’y rapportent étroitement, il n’est pas nécessaire d’entreprendre de
traiter d’une manière complète le vaste sujet de la conscience des rêves. Néan-
moins, pour montrer la part que le corps astral prend à la vie des rêves, il est utile
de donner une brève description des principaux facteurs qui interviennent dans
la production des rêves. Pour une étude détaillée à ce sujet, l’étudiant est prié
de se référer à l’excellent ouvrage de C. W. Leadbeater : Les Rêves, dont les faits
suivants sont extraits.
Réédition arbredor.com, 2005.
91
Le corps astral
Les éléments qui concourent à la production des rêves sont les suivants :
1. Le cerveau physique inférieur, avec sa demi-conscience enfantine et son
habitude d’exprimer tout stimulus sous forme d’image.
2. La partie éthérique du cerveau, à travers laquelle passe un courant inces-
sant d’images décousues.
3. Le corps astral qui palpite aux impulsions violentes du désir et de l’émo-
tion.
4. L’ego (dans le corps causal) qui peut être dans un état de conscience quel-
conque, depuis l’insensibilité presque complète jusqu’au parfait contrôle
de ses facultés.
Quand un homme s’endort, son ego se retire en lui-même et laisse ses diffé-
rents corps plus libres que d’habitude de suivre leur propre chemin.
Ces causes suffisent largement à la production des rêves, ainsi qu’au souvenir
confus dans le cerveau physique des expériences des autres corps pendant le
sommeil.
Nous allons décrire très brièvement les principaux éléments de chacune de ces
sortes de rêves.
92
Le corps astral
93
Le corps astral
Pendant que l’esprit est en activité et le cerveau totalement employé par lui, il est
pratiquement imperméable à l’influence des pensées d’origine extérieure. Mais,
dès que le cerveau est livré à lui-même, un courant de pensées chaotiques se met
à le traverser. Chez la plupart des gens, les pensées qui traversent leur cerveau ne
sont pas les leurs, mais des fragments de pensées projetées par d’autres person-
nes. En particulier, pendant le sommeil toute pensée errante qui trouve dans le
cerveau du dormeur quelque chose qui soit en harmonie avec elle, se loge dans
ce cerveau, et met en branle toute une série d’idées ; il se peut que cette série s’ar-
rête, alors le flot des pensées chaotiques recommence à traverser le cerveau.
Il y a lieu de noter que, au point où nous en sommes de l’évolution du monde,
il y a un plus grand nombre de pensées errantes mauvaises que de bonnes ; par
suite, un homme au cerveau non contrôlé est soumis à toutes sortes d’influences
que le contrôle de l’esprit et du cerveau aurait pu lui épargner.
Même dans le cas où ces courants de pensées sont arrêtés par la volonté d’une
autre personne, le cerveau éthérique ne demeure pas complètement passif, mais
se met lentement et rêveusement à créer pour lui-même des images tirées de sa
propre mémoire.
3o Rêves astraux.
Ce sont de simples souvenirs dans le cerveau physique de la vie et des activités
du corps astral pendant le sommeil du corps physique, comme il a été expliqué
dans les pages précédentes. Dans le cas d’une personne très développée, le corps
astral peut se déplacer à de grandes distances du corps physique sans la moindre
gêne pour celui-ci, et il peut rapporter des impressions plus ou moins précises
des endroits qu’il a visités ou des personnes qu’il a rencontrées. Dans tous les
cas, le corps astral, comme nous l’avons dit, est toujours très impressionnable
par toute pensée ou suggestion impliquant le désir ou l’émotion ; mais il ne faut
pas oublier que la nature des désirs qui éveillent le plus facilement une réponse
en lui, dépend du développement de la personne et de la pureté de son corps
astral.
Le corps astral est toujours sensible aux courants de pensée et, lorsque l’esprit
ne le contrôle pas, il réagit toujours activement à ces stimuli d’origine extérieure.
Pendant le sommeil, il est encore plus facilement influencé. Par suite, un homme
qui a par exemple totalement détruit le désir physique qu’il possédait autrefois
pour l’alcool, peut, malgré tout, rêver qu’il boit et qu’il y prend du plaisir, bien
que dans sa vie ordinaire il éprouve maintenant une répulsion pour ce breuvage.
Pendant le jour, les désirs du corps astral sont sous le contrôle de la volonté, mais
94
Le corps astral
quand le corps astral est libéré par le sommeil, il peut échapper dans une certaine
mesure au contrôle de l’ego, et, sans doute grâce à quelque influence astrale exté-
rieure, la vieille habitude reprend ses droits. Ce genre de rêves est probablement
fréquent chez ceux qui font des efforts pour amener les désirs sous le contrôle de
la volonté.
Il peut arriver aussi qu’un homme ait été un ivrogne dans une vie passée, et
qu’il possède dans son corps astral une matière attirée par les vibrations de l’ivro-
gnerie enregistrées dans l’atome permanent. Bien que cette matière ne soit pas
vivifiée dans cette vie, si le contrôle de l’ego s’affaiblit pendant le rêve, elle peut
réagir aux vibrations d’ivrognerie provenant de l’extérieur, et l’homme peut rêver
qu’il boit. De tels rêves, si on les comprend, ne doivent pas causer d’inquiétude ;
néanmoins, ils doivent être regardés comme un avertissement montrant la pos-
sibilité du réveil du désir de boire.
4o Rêves de l’ego.
Très grands sont les changements dans la nature du corps astral quand il se
développe ; et encore plus grands les changements de l’ego ou homme véritable
qui l’habite. Quand le corps astral n’est rien de plus qu’un brouillard flottant,
l’ego est presque aussi endormi que le corps physique et insensible aux influen-
ces de son propre plan ; et même si quelque idée provenant de ce plan pouvait
l’atteindre, il serait incapable de la transmettre au cerveau physique, puisqu’il n’a
aucun contrôle sur ses véhicules inférieurs.
Les dormeurs peuvent être à différents états de conscience, depuis l’oubli com-
plet jusqu’à la parfaite conscience astrale. Et il ne faut pas oublier que, comme
il vient d’être dit, même s’il fait des expériences importantes sur les plans supé-
rieurs, l’ego peut être incapable d’en communiquer les résultats au cerveau, de
sorte qu’il subsiste ou bien une mémoire très confuse ou bien pas de mémoire du
tout. Les principales caractéristiques de la conscience et des expériences de l’ego,
que le cerveau s’en souvienne ou non, sont les suivantes :
1. La mesure du temps et de l’espace est pour l’ego si différente de celle de
la conscience de veille, que c’est presque comme si ni le temps ni l’espace
n’existaient pour lui. On connaît beaucoup d’exemples où en quelques
instants, d’après notre mesure du temps, l’ego a des expériences qui sem-
blent durer des années, tous les événements se succédant avec tous leurs
détails.
2. L’ego possède la faculté ou l’habitude de dramatiser instantanément. Ain-
si, un son physique ou un contact peut atteindre l’ego non pas par l’inter-
95
Le corps astral
Si un homme désire avoir des rêves utiles, c’est-à-dire être capable de récolter
pendant la conscience de veille le bénéfice de ce que l’ego a appris pendant le
sommeil, il doit faire pour cela certains efforts.
Tout d’abord, il est essentiel qu’il prenne l’habitude de penser d’une manière
continue et concentrée pendant la vie de veille ordinaire. Un homme qui pos-
sède le contrôle parfait de ses pensées sait toujours exactement à quoi il pense, et
pourquoi. De plus, le cerveau entraîné à obéir aux ordres de l’ego reste tranquille
96
Le corps astral
lorsqu’il n’est pas utilisé par l’ego, et ne réagit pas aux courants de pensées qui
le rencontrent. L’homme est ainsi plus apte à recevoir les influences des plans
supérieurs où le pouvoir d’observer est plus pénétrant et le jugement plus sûr que
sur le plan physique.
Il est à peine besoin d’ajouter que l’homme doit avoir la maîtrise complète au
moins de ses passions inférieures.
Au moyen d’un acte de magie tout à fait élémentaire, l’homme peut préser-
ver son cerveau éthérique du courant de pensées qui le traverse habituellement,
provenant de l’extérieur. Dans ce but, il doit, avant de s’endormir, créer une
image de son aura, et vouloir avec force que sa surface extérieure devienne une
enveloppe capable de le protéger contre les influences extérieures. La matière
de l’aura obéit à sa pensée et forme l’enveloppe. Cette précaution a une grande
importance pour l’obtention du résultat désiré.
La grande importance du fait de fixer sa dernière pensée, avant de s’endormir,
sur de pures et nobles choses, a été mentionnée plus haut ; ceci doit être pratiqué
régulièrement par ceux qui désirent obtenir le contrôle de leurs rêves.
Il peut être utile de mentionner ici les termes hindous pour les quatre états
de conscience :
Jagrat est la conscience de veille ordinaire.
Svapna est la conscience des rêves en action dans le corps astral et susceptible
de transmettre ses acquisitions au cerveau.
Sushupti est la conscience en action dans le corps mental et incapable de
transmettre ses acquisitions au cerveau.
Turiya est un état de transe dans lequel la conscience travaille dans le véhicule
bouddhique et est tellement séparé du cerveau que le souvenir de ses activités ne
peut lui être communiqué par des moyens extérieurs.
Toutefois, la signification de ces termes peut varier suivant le contexte. Ainsi,
dans une interprétation de jagrat, les plans physique et astral sont combinés de
telle sorte que l’ensemble comprend sept sous-divisions qui sont : les quatre états
de la matière physique et les trois divisions « larges » du plan astral mentionné au
chapitre xvi.
Pour de plus amples détails, l’étudiant est prié de se référer aux ouvrages de
A. Besant : Introduction à la Yoga et Étude sur la Conscience ; dans le dernier, la
conscience de veille est définie comme étant la fraction de la conscience totale
qui est en activité dans le véhicule le plus extérieur.
97
Chapitre XI
Continuité de la conscience
Comme nous l’avons vu, pour qu’un homme passe sans discontinuité de
conscience d’un véhicule à l’autre, par exemple du physique à l’astral ou inver-
sement, il est nécessaire que la liaison entre ses corps soit développée. Beaucoup
de gens ne sont pas conscients de l’existence de cette liaison ; celle-ci n’est pas
vivifiée et reste dans un état analogue à celui des organes physiques et rudimen-
taires. Elle doit être développée par l’usage, et elle est mise en fonctionnement
par l’homme qui fixe son attention sur elle, et fait agir sa volonté. La volonté
libère et guide Koundalini ; mais, à moins que la purification préliminaire des
véhicules soit un fait accompli, Koundalini est une énergie destructive et non
vivifiante. D’où l’insistance de tous les instructeurs occultes sur la nécessité de la
purification avant de pratiquer la véritable yoga.
Quand un homme est prêt à être aidé à vivifier la liaison entre les véhicules,
une telle assistance lui est toujours donnée par ceux qui sans cesse recherchent
les opportunités d’aider les aspirants sérieux et désintéressés. Alors, l’homme se
voit un jour quitter le corps physique en restant complètement éveillé. Avec un
peu d’habitude, le passage d’un véhicule à l’autre devient une chose facile. Le
développement de la liaison relie la conscience physique à la conscience astrale,
de sorte qu’il y a parfaite continuité.
L’étudiant n’a pas seulement à apprendre à voir correctement sur le plan astral,
mais aussi à transporter avec exactitude au cerveau physique la mémoire de ce
qu’il a vu sur le plan astral. Pour obtenir ce résultat, il est entraîné à faire passer sa
conscience sans interruption du plan physique au plan astral et au plan mental,
et inversement, car jusqu’au moment où ceci peut être réalisé, il reste toujours
une possibilité d’omission ou d’erreur à cause des intervalles qui séparent les pé-
riodes de conscience sur les différents plans. Quand l’homme possède le pouvoir
de transposer sa conscience d’un plan à l’autre, il a l’avantage de pouvoir utiliser
les facultés astrales non seulement pendant qu’il est séparé du corps physique,
mais aussi lorsqu’il est complètement éveillé dans la vie physique ordinaire.
Pour que la conscience physique de veille puisse inclure la conscience astrale,
il est nécessaire que le corps pituitaire soit développé, et que le quatrième spirille
des atomes soit complété.
98
Le corps astral
99
Le corps astral
Un homme peut, s’il sait le faire, densifier légèrement son corps astral en y
attirant de l’atmosphère ambiante, des particules de matière physique, et ainsi,
se « matérialiser » suffisamment pour devenir visible physiquement. Ceci est l’ex-
plication de bien des cas d’apparitions où une personne physiquement absente a
été vue par des amis au moyen de la vue physique ordinaire.
100
Chapitre XII
La mort et l’élémental du désir
101
Le corps astral
Une grande partie de la matière du corps astral est formée d’essence élémen-
tale (voir chapitre ii) ; cette essence est vivante, bien que non intelligente, et elle
provient de l’essence astrale ambiante. Instinctivement, aveuglément, elle pour-
suit sa propre évolution et manifeste une grande ingéniosité dans la réalisation
de ses désirs.
L’évolution est pour elle la descente dans la matière, et elle a pour but de
devenir une monade minérale. Par suite, sa vie consiste à se rapprocher du plan
physique autant qu’elle peut, et d’expérimenter le plus possible de vibrations
grossières. Elle ne sait rien, et ne peut rien savoir de l’homme dans le corps astral
duquel elle vit actuellement.
Elle désire sauvegarder sa vie séparée, et elle sent qu’elle peut y arriver uni-
quement en s’aidant de l’homme ; elle est consciente du mental inférieur de
l’homme, et elle sent que plus elle peut attirer à elle de matière mentale, plus
longue sera sa vie astrale.
A la mort du corps physique, sachant que la durée de sa vie séparée est limitée,
et que la mort astrale de l’homme suivra plus ou moins rapidement, elle cherche
à faire durer le corps astral de l’homme aussi longtemps que possible, et dans ce
but, elle dispose la matière astrale en une série d’enveloppes concentriques, la
plus grossière à l’extérieur. Du point de vue de l’élémental du désir, cette dispo-
sition est très judicieuse parce que la matière la plus grossière a plus de cohésion
et résiste mieux aux frottements.
Le corps astral ainsi réorganisé est appelé yatana, ou corps de la souffrance ;
dans le cas d’un homme extrêmement mauvais, dont le corps astral contient en
majeure partie de la matière la plus grossière, il est appelé dhruvam ou corps
dur.
La réorganisation du corps astral n’intéresse que la contrepartie du corps phy-
sique et non l’ovoïde qui l’entoure. Le but de cette réorganisation est d’empêcher
la libre circulation de matière astrale qui se produit habituellement dans le corps
astral. De plus, l’homme ne peut ainsi réagir qu’aux vibrations qui sont reçues
par la couche extérieure de matière de son corps astral. Tout se passe comme si
l’homme était enfermé dans une enveloppe de matière astrale grossière, de sorte
qu’il ne puisse voir et entendre que les choses du sous-plan inférieur.
Bien que vivant au milieu des influences les plus hautes et des formes-pensées
les plus belles, il est presque totalement inconscient de leur existence, parce que
les particules de son corps astral qui pourraient y répondre sont enfermées et ne
peuvent pas être atteintes.
En outre, comme il n’est capable de percevoir que la matière la plus grossière
dans les corps astraux des autres personnes, et qu’il est totalement inconscient de
102
Le corps astral
ses propres limitations, il croit que les gens qu’il regarde possèdent uniquement
les caractéristiques inférieures qu’il peut voir.
Comme il ne peut voir et sentir que ce qui est bas et grossier, les gens qui
l’entourent lui semblent des monstres de dépravation. Dans ces conditions, rien
d’étonnant à ce qu’il considère le monde astral comme un enfer.
La réorganisation du corps astral par l’élémental du désir n’affecte pas la for-
me de la contrepartie du corps physique. Toutefois, les changements qui s’y
produisent naturellement tendent à donner à cette forme une apparence plus
subtile à mesure que le temps passe, pour des raisons qui vont être expliquées
maintenant.
Peu à peu, l’enveloppe extérieure se désagrège, l’homme devient alors capable
de répondre aux vibrations du niveau immédiatement supérieur du plan astral, il
s’est élevé jusqu’au sous-plan suivant. Le même phénomène se répète ensuite sur
chaque sous-plan. La durée du séjour sur chaque sous-plan dépend évidemment
de la quantité et de l’activité de la matière correspondante contenue dans son
corps astral.
Quand nous parlons de « l’élévation » d’un homme d’un sous-plan à l’autre,
cela n’implique pas nécessairement un déplacement dans l’espace, il s’agit seu-
lement du transfert de la conscience d’un degré au suivant. Dans le cas d’un
homme dont le corps astral a été réorganisé, son centre de conscience passe
de l’enveloppe extérieure désagrégée à l’enveloppe suivante. L’homme devient
ainsi graduellement insensible aux vibrations de la matière la plus grossière et
en même temps sensible aux vibrations de la matière plus subtile. Un monde
disparaît lentement à sa vue tandis qu’un autre monde lui apparaît.
A mesure que l’enveloppe se désagrège, l’homme voit les contreparties astra-
les des objets devenir de plus en plus sombres tandis que les formes-pensées lui
semblent de plus en plus claires. S’il rencontre une autre personne à intervalles
réguliers, il s’imagine que son caractère s’améliore d’une façon continue ; ceci est
dû simplement au fait qu’il devient lui-même capable d’apprécier les vibrations
supérieures. La réorganisation du corps astral altère donc la vision de l’homme à
tous les stades de sa vie astrale.
Le phénomène de réorganisation du corps astral, qui se produit chez la plu-
part des gens, peut être évité par l’homme qui y oppose sa volonté. En fait, toute
personne qui connaît les conditions de vie du plan astral devrait absolument
interdire à l’élémental du désir de réorganiser le corps astral. Les particules du
corps astral resteraient alors mélangées comme dans la vie physique, et par suite,
au lieu d’être confiné sur un seul sous-plan à la fois, l’homme serait libre sur tous
les sous-plans, conformément à la constitution de son corps astral.
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Le corps astral
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Chapitre XIII
La vie post mortem : généralités
105
Le corps astral
106
Le corps astral
Un homme, qui vit dans son corps astral après la mort, est plus facilement
et plus profondément influencé par les sentiments de ses amis restés sur le plan
physique que lorsqu’il était encore sur la terre, car il n’a plus de corps physique
pour atténuer ses perceptions.
L’homme ne voit pas habituellement la totalité de la contrepartie astrale d’un
objet, mais seulement la portion qui appartient au sous-plan sur lequel il se
trouve à ce moment.
Bien plus, l’homme ne reconnaît pas toujours avec certitude la contrepartie
astrale d’un corps physique. Il lui faut en général faire de nombreuses expérien-
ces avant de pouvoir nettement identifier les objets, et chaque tentative qu’il
fait dans ce but est le plus souvent vague et incertaine. On trouve des exemples
de cela dans les maisons hantées, où l’on observe des jets de pierres ou bien de
vagues mouvements de matière physique.
Fréquemment, comme il ne comprend pas qu’il est libéré de la nécessité
de travailler pour gagner sa vie, l’homme continue après sa mort à préparer et
à consommer des repas créés entièrement par son imagination ou même à se
construire une maison pour l’habiter. On connaît un cas où l’homme construisit
lui-même une maison, pierre par pierre, chacune d’elles étant créée séparément
par sa pensée. Il aurait pu, évidemment, sans faire un plus grand effort, créer
la maison entière d’un seul coup. Au cours de son travail, il s’aperçut que les
pierres n’avaient pas de poids, et ce fait le conduisit à penser que les conditions
de vie étaient différentes de celles du monde physique, et à pousser plus loin ses
investigations.
De la même manière, un homme pour qui la vie astrale est nouvelle peut
continuer à entrer dans les maisons, par la porte, sans comprendre qu’il pourrait
aussi facilement passer à travers le mur. Pour la même raison, il peut marcher sur
le sol alors qu’il pourrait aussi bien flotter dans l’air.
Un homme qui vient d’acquérir pendant sa vie terrestre la connaissance des
conditions générales de la vie astrale, soit par la lecture, soit de toute autre ma-
nière, se trouve naturellement plus à l’aise et il sait aussitôt comment s’y pren-
dre.
L’expérience a montré que la seule étude intellectuelle des enseignements oc-
cultes à ce sujet est d’une grande utilité pour l’homme à sa mort, et que le seul
fait d’avoir entendu parler des conditions de la vie astrale est également utile,
même si l’homme a considéré ces choses comme des hypothèses. Pour ceux qui,
moins favorisés, n’ont pas acquis cette connaissance du monde astral, la meilleu-
re attitude est d’envisager les choses avec confiance, de s’efforcer d’observer la vie
107
Le corps astral
qui se présente à eux et d’en déduire quel usage ils en peuvent faire. De plus, ils
feraient bien de consulter un ami expérimenté.
Les conditions de vie qui sont décrites ci-dessus se rapportent au Kamaloka,
c’est-à-dire au monde de Kama ou du désir, les limbes de la théologie scholasti-
que. Kamaloka est une région peuplée d’entités intelligentes et semi-intelligen-
tes. On y trouve des êtres vivants de tous les types et de toutes les formes, aussi
différents l’un de l’autre que le brin d’herbe est différent du tigre, et celui-ci de
l’homme. Il y a beaucoup d’autres entités vivantes en plus des humains décédés
(voir chapitre xix à xxi). Ce monde interpénètre le monde physique, mais com-
me les états de matière sont totalement différents, les entités de chacun d’eux ne
sont pas conscientes de celles de l’autre. La conscience de la présence des habi-
tants de l’autre monde ne peut apparaître que dans des conditions anormales.
Ainsi, Kamaloka ne constitue pas un lieu séparé ; il diffère du reste du plan
astral par les conditions de conscience des entités qui y appartiennent, celles-ci
étant des êtres humains qui ont quitté leurs corps denses et éthériques, mais qui
ne sont pas encore libérés de Kama, c’est-à-dire la nature passionnelle et émo-
tionnelle. Cet état est aussi appelé pretaloka, un preta étant un être humain qui a
perdu son corps physique, mais qui est encore encombré de sa nature animale.
La condition de Kamaloka existe sur chaque subdivision du plan astral.
Beaucoup de gens qui viennent de mourir commencent d’abord par se trou-
ver dans des conditions fort désagréables, et quelques-uns sont la proie d’une
véritable terreur. Quand ils rencontrent les formes-pensées créées par eux et leurs
semblables depuis des siècles (pensées de démon personnel, de déité coléreuse et
cruelle, de punition éternelle) ils sont souvent dans un état pitoyable de terreur
intense et il se peut qu’ils supportent une longue période de souffrances avant de
se libérer de l’influence désastreuse de ces conceptions insensées.
Toutefois, il faut noter que ce mal présente sa forme la plus grave seulement
dans les communautés protestantes. L’Église catholique romaine, avec sa doc-
trine du purgatoire, approche beaucoup plus de la conception exacte du plan as-
tral, et ses membres comprennent en général que l’état dans lequel ils se trouvent
peu après la mort est temporaire et qu’il leur appartient de s’efforcer de s’élever
au-dessus de cet état par une aspiration spirituelle intense. De plus, ils acceptent
les souffrances, s’ils en éprouvent, comme nécessaires à l’amélioration de leur
caractère avant de pouvoir passer dans des sphères plus élevées.
Ainsi, nous voyons que, dans la plupart des cas, les religions n’ont pas ensei-
gné à leurs membres ce qui les attend après la mort et comment ils doivent vivre
sur le plan astral. Par suite, les morts ont besoin de beaucoup d’explications sur
le nouveau monde dans lequel ils se trouvent. Mais après comme avant la mort,
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Le corps astral
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Le corps astral
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Chapitre XIV
La vie post-mortem : particularités
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Le corps astral
L’homme moyen ne s’est pas libéré de tous les désirs inférieurs avant la mort,
et par suite, il lui faut une longue période de vie plus ou moins consciente sur
chaque sous-plan astral pour que les forces qu’il a engendrées s’épuisent et que
l’ego soit libéré.
D’une manière générale, lorsque le corps astral a épuisé ses énergies à un cer-
tain niveau, la plus grande partie de ses particules grossières tombe, et il devient
alors capable d’expérimenter un genre d’existence quelque peu supérieur. On
peut dire que sa densité décroît constamment, de sorte qu’il s’élève en même
temps des couches les plus denses vers les plus légères, ne s’arrêtant que lorsqu’il
est exactement équilibré.
Être sur un sous-plan particulier du monde astral signifie que l’on a développé
la sensibilité des particules du corps astral qui appartiennent à ce sous-plan.
Avoir la vision complète du plan astral signifie que l’on a développé la sensibi-
lité de toutes les particules du corps astral, de sorte que tous les sous-plans sont
visibles simultanément.
Un homme dont la vie a été bonne et pure, dont les aspirations les moins
élevées ont été désintéressées et spirituelles, sera peu attiré par le plan astral, et,
s’il est entièrement livré à lui-même, il ne trouvera pas grand-chose qui puisse
l’attacher à ce plan ou éveiller son activité pendant la durée relativement courte
de son séjour. Ses passions terrestres ayant été maîtrisées pendant la vie physi-
que, et la force de sa volonté ayant été employée à des fins plus élevées, il reste
peu d’énergie à dépenser sur le plan mental où s’expriment les désirs inférieurs.
Par suite, son séjour sur ce plan sera très court, et il n’aura probablement qu’une
demi-conscience rêveuse jusqu’à ce qu’il tombe dans le sommeil pendant lequel
ses principes supérieurs se libèrent enfin du corps astral, et qu’il accède à la vie
bienheureuse du monde céleste.
En termes plus techniques, pendant la vie physique, Manas a purifié Kama,
auquel il était lié, de sorte qu’après la mort, tout ce qui reste de Kama est un sim-
ple résidu facilement abandonné par l’ego qui se retire en lui-même. Par suite,
un tel homme a une conscience étendue sur le plan astral.
Il est possible qu’un homme ait, à cause de ses incarnations précédentes, une
assez grande quantité de matière astrale grossière dans son corps astral. Même s’il
a eu une vie telle que cette matière n’ait pas été vivifiée, et qu’elle ait été en par-
tie rejetée et remplacée par une matière plus fine, il peut en rester une quantité
importante. Par suite, cet homme doit rester sur le plan astral à un niveau assez
bas pendant un certain temps, jusqu’à ce que cette matière grossière soit entiè-
rement rejetée. Mais comme cette matière n’est pas vivifiée, il a une conscience
rudimentaire, et pratiquement, il dort pendant son séjour à ce niveau.
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Le corps astral
Le tableau suivant donne les valeurs moyennes des durées des vies astrales
suivant la classe de l’ego.
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Le corps astral
114
Le corps astral
La vie astrale peut être orientée par la volonté, aussi bien que la vie physique.
Un homme dont la volonté et l’initiative sont faibles sera, dans le monde astral
comme dans le monde physique, le jouet de l’ambiance qu’il s’est créée. Un
homme résolu, au contraire, peut toujours tirer le meilleur parti des conditions
dans lesquelles il se trouve et vivre sa vie en dépit des difficultés qu’il peut ren-
contrer.
Dans le monde astral, l’homme n’est nullement débarrassé des tendances
mauvaises, à moins qu’il ne travaille résolument dans ce sens. A moins de faire
des efforts déterminés, il souffre nécessairement de l’impossibilité de satisfaire les
désirs qui ne peuvent l’être qu’au moyen d’un corps physique. A mesure que le
temps se passe, ces désirs s’usent et meurent simplement à cause de l’impossibi-
lité de les satisfaire.
Ce processus peut être énormément accéléré dès que l’homme comprend la
nécessité de se débarrasser des désirs inférieurs qui le retiennent et fait dans ce
but les efforts nécessaires. L’homme qui est ignorant de ces choses, en général, ne
115
Le corps astral
cesse pas de nourrir ses désirs, prolonge ainsi leur existence, et s’accroche déses-
pérément aux particules grossières de matière astrale aussi longtemps qu’il peut,
parce que les sensations en rapport avec elles lui semblent plus proches de la vie
physique vers laquelle il se sent attiré. La meilleure attitude serait évidemment de
tuer les désirs terrestres et de se retirer en lui-même aussitôt que possible.
La simple connaissance intellectuelle des conditions de la vie astrale, et des
enseignements théosophiques en général, a une valeur inestimable pour l’hom-
me dans sa vie post-mortem.
Il est de la plus grande importance pour l’homme de comprendre, après la
mort physique, qu’il se retire d’une manière continue vers l’ego, et que, par suite,
il doit détacher autant que possible ses pensées des choses physiques, et fixer son
attention sur les sujets spirituels qui l’occuperont lorsque, le moment venu, il
passera du monde astral au monde mental ou céleste.
En adoptant cette attitude, il facilitera beaucoup la désagrégation du corps
mental, au lieu de séjourner inutilement sur les degrés inférieurs du plan astral.
Malheureusement, beaucoup de gens refusent de diriger leurs pensées vers
les choses supérieures et s’accrochent aux affaires terrestres avec une ténacité
désespérée. Au cours du temps, par suite de la marche normale de l’évolution,
ils perdent graduellement le contact avec les mondes inférieurs mais, en résistant
ainsi, ils se créent beaucoup de souffrances inutiles et retardent sérieusement
leurs progrès.
Dans cette résistance ignorante au cours normal des choses, la possession d’un
corps physique est une aide, le corps servant pour ainsi dire d’appui sur le plan
physique. Le meilleur remède à cette tendance est la crémation qui détruit le lien
avec le plan physique.
Quelques exemples typiques de vie astrale après la mort physique illustreront
mieux notre description.
Un homme ordinaire, qui n’est ni particulièrement bon, ni particulièrement
mauvais, reste évidemment après la mort aussi ordinaire qu’avant. Par suite, il
n’éprouve aucune souffrance remarquable, ni aucune joie intense. En réalité, il
peut trouver sa vie un peu terne, parce que, n’ayant cultivé aucun intérêt parti-
culier pendant la vie physique, il n’en a pas davantage pendant sa vie astrale.
Si, pendant sa vie physique, il n’avait pas d’autre souci que le bavardage, les
sports, les affaires ou la mode, il trouve naturellement le temps long, puisque ces
choses ne sont plus possibles.
Un homme qui a eu de violents désirs d’un type inférieur, qui a été par exem-
ple en proie à l’ivrognerie ou à la sensualité, sera dans une situation beaucoup
plus pénible. Non seulement, il conserve ces désirs (on se souviendra que les
116
Le corps astral
centres de sensation ne sont pas dans le corps physique, mais dans Kama, voir
chapitre iv), mais ils sont plus forts que jamais, parce que toute leur énergie
s’exprime dans la matière astrale sans être en partie absorbée par la mise en mou-
vement des lourdes particules physiques.
Un tel homme se trouve ainsi dans les plus mauvaises conditions de vie as-
trale, et il semble souvent être suffisamment prêt de la vie physique pour être
sensible à certaines odeurs, bien que le seul résultat obtenu soit l’excitation de ses
désirs fous et leur transformation en véritable frénésie.
Mais, comme il ne possède plus de corps physique, il n’a plus la possibilité
de satisfaire ses terribles passions. D’où les nombreuses descriptions des flammes
du purgatoire, que l’on trouve dans presque toutes les religions, et qui sont les
symboles des conditions ci-dessus. L’homme peut rester très longtemps dans cet
état, jusqu’à ce qu’enfin il cesse graduellement.
La justice rationnelle et automatique de ce processus est très claire : l’homme
a créé ses conditions lui-même, par ses propres actions, et déterminé exactement
leur nature et leur durée. Bien plus, c’est pour lui le seul moyen de se débarrasser
de ses vices. Car, s’il devait se réincarner immédiatement, il commencerait sa
nouvelle vie comme il avait terminé la précédente, c’est-à-dire esclave de ses pas-
sions et appétits, et la possibilité de devenir maître de lui serait considérablement
réduite. Mais les choses sont telles qu’il use ses désirs et qu’il pourra commencer
sa prochaine incarnation sans avoir à subir leur fardeau. En outre, son ego, après
une leçon aussi sévère, fera tous ses efforts pour empêcher ses véhicules inférieurs
de retomber dans les mêmes erreurs.
Un ivrogne invétéré est quelquefois capable de s’entourer d’un voile de ma-
tière éthérique, et ainsi de se matérialiser partiellement. Il peut alors jouir de
l’odeur de l’alcool, mais il ne la sent pas de la même manière que dans un corps
physique dense.
C’est pourquoi il s’efforce de pousser les autres à l’ivrognerie, de sorte qu’il
puisse partiellement pénétrer dans leurs corps physiques, et les obséder, car à tra-
vers leurs corps il peut de nouveau expérimenter le goût de l’alcool et les autres
sensations qu’il désire aussi.
L’obsession peut être permanente ou temporaire. Comme nous venons de le
mentionner, un mort sensuel peut satisfaire ses désirs au moyen de tout véhicule
qu’il est capable de saisir. Dans d’autres cas, un homme peut en obséder un autre
à titre de vengeance : on connaît un cas où un homme obséda la fille de son
ennemi.
Le meilleur moyen de résister à l’obsession ou de l’empêcher est l’exercice de la
volonté. Quand il y a obsession, c’est presque toujours parce que la victime s’est
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Le corps astral
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Le corps astral
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Le corps astral
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Le corps astral
formes plus plastiques. Les possibilités de plaisir et de progrès sur le plan astral
sont beaucoup plus grandes que sur le plan physique. Mais elles sont d’un ordre
plus élevé et il faut une plus grande intelligence pour en profiter. Un homme
qui a dirigé la totalité de ses pensées sur la terre vers les choses matérielles est
difficilement capable de s’adapter à des conditions plus élevées, et son esprit
semi-atrophié n’est pas suffisamment fort pour comprendre les possibilités d’une
vie plus haute.
Un homme, dont la vie a été d’un type supérieur, est capable de faire davan-
tage de bien sur le plan astral qu’il a pu en faire pendant une vie physique très
longue.
Les plaisirs du monde astral étant beaucoup plus grands que ceux du monde
physique, il y a danger pour l’homme d’être détourné par eux du sentier du pro-
grès. Mais ces plaisirs mêmes ne constituent pas un sérieux danger pour celui qui
a commencé à comprendre ce qu’il y a au-dessus. Après la mort, l’homme doit
s’efforcer de traverser les différentes régions du plan astral aussi rapidement que
possible, de préférence en se rendant utile, et de ne pas s’abandonner à ses plaisirs
raffinés plus qu’à ceux du monde physique.
Tout homme évolué est aussi actif pendant la vie astrale que pendant la vie
physique. Il peut sans aucun doute aider ou retarder son propre progrès et celui
des autres, aussi bien qu’avant la mort, et par suite, il ne cesse de créer du karma
de la plus grande importance.
La conscience de l’homme qui vit entièrement sur le plan astral est beaucoup
plus nette que pendant la vie astrale du sommeil, de sorte qu’il peut penser et
agir plus aisément et que ses opportunités de créer de bon ou de mauvais karma
sont beaucoup plus grandes.
En général, on peut dire que l’homme est capable de créer du karma partout
où sa conscience est développée ou à chaque fois qu’il peut agir ou choisir. Les
actions accomplies sur le plan astral auront leurs conséquences karmiques dans
la prochaine vie terrestre.
Sur le sous-plan astral le plus bas, l’homme, ayant d’autres choses qui retien-
nent son attention, s’occupe très peu de ce qui se passe dans le monde physique,
sauf s’il hante de mauvais lieux.
Sur le sous-plan suivant, le sixième, se trouvent les gens qui, pendant leur
vie, concentraient leurs désirs et leurs pensées principalement sur les affaires
purement terrestres. Ils restent dans l’ambiance des personnes avec lesquelles ils
étaient en relation étroite ou bien dans le voisinage des endroits où ils étaient
occupés, et ils peuvent être conscients de beaucoup de choses qui s’y rapportent.
121
Le corps astral
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Le corps astral
autres, et qui dans certains cas, sont le produit de plusieurs générations au cours
desquelles des milliers d’individus pensèrent tous de la même manière.
Il est assez fréquent de voir les parents s’efforcer d’imposer leurs désirs à leurs
enfants, par exemple en ce qui concerne une alliance projetée depuis longtemps.
Une telle influence est très insidieuse, l’homme ordinaire pouvant facilement
prendre la pression continue exercée par ses parents pour ses propres désirs sub-
conscients.
Dans bien des cas, les morts se constituent les anges gardiens des vivants, les
mères protégeant leurs enfants, les maris leurs veuves, etc., pendant des années.
Dans d’autres cas, un écrivain ou un compositeur décédé peut imposer ses
idées à un homme du monde physique, de sorte que beaucoup de livres attribués
à des vivants sont en réalité l’œuvre des morts. La personne qui exécute le travail
peut être consciente de l’influence ou en être entièrement inconsciente.
Un écrivain bien connu a déclaré que ses histoires lui venaient sans qu’il sache
comment, et qu’en réalité elles n’étaient pas écrites par lui, mais à travers lui. Il
reconnaissait cet état de choses ; il y en a probablement beaucoup d’autres dans
le même cas, mais qui sont entièrement inconscients du fait.
Un docteur continue souvent à s’intéresser à ses malades après sa mort, s’ef-
forçant de les guérir directement ou de suggérer à son successeur des méthodes
de traitement qu’au moyen de ses facultés astrales nouvellement acquises, il juge
efficaces.
La plupart des gens ordinairement « bons » qui meurent d’une mort natu-
relle ne sont conscients d’aucun événement physique parce qu’ils traversent les
sous-plans inférieurs sans être éveillés à la vie astrale, mais dans certains cas, ils
peuvent être attirés vers le plan physique par l’inquiétude au sujet de quelque
vivant.
Les regrets des parents et des amis peuvent aussi attirer l’attention de celui
qui vient de passer sur le plan astral, et l’amener en contact avec la vie physique.
Cette tendance à retourner en arrière croît à l’usage, et il se peut que l’homme
exerce sa volonté pour venir en contact avec le plan physique. Pendant un cer-
tain temps, sa faculté de voir les objets physiques augmente, mais elle finit tou-
jours par diminuer, et l’homme souffre mentalement lorsqu’il sent ce pouvoir lui
échapper.
Dans bien des cas, les gens se créent une grande quantité de souffrances inu-
tiles, et en plus, ils font beaucoup de mal à ceux pour lesquels ils se désolent, en
se laissant aller à de si cuisants regrets.
Pendant toute la durée de la vie astrale, qu’elle soit longue ou courte, l’homme
est susceptible d’être atteint par les influences terrestres. Dans les cas mentionnés
123
Le corps astral
ci-dessus, la douleur passionnée et les désirs des amis restés sur la terre éveillent
des vibrations dans son corps astral qui atteignent son esprit ou du moins le ma-
nas inférieur. Il est ainsi tiré de sa torpeur et amené à un état de vive mémoire de
la vie terrestre ; alors il essaye souvent de communiquer avec ses amis sur la terre,
probablement par l’intermédiaire d’un médium. Un tel éveil est généralement
accompagné de dures souffrances, et dans tous les cas, le phénomène naturel
suivant lequel l’ego se retire en lui-même est retardé.
Les enseignements occultes ne conseillent en aucune manière d’oublier les
morts, mais ils suggèrent que le souvenir affectueux est une force qui, habi-
lement dirigée, aide les morts à traverser l’état intermédiaire et à atteindre le
monde céleste, tandis que le regret et la désolation sont non seulement inutiles
mais nuisibles. C’est avec un instinct très sûr que la religion hindoue prescrit les
cérémonies du Shraddha et la religion catholique les prières pour les morts.
Les prières avec les cérémonies qui les accompagnent créent des élémentals
qui vont frapper le corps astral dans le Kamaloka, accélèrent sa désagrégation et
par suite le passage de l’homme dans le monde céleste.
Lorsque par exemple une messe est célébrée avec l’intention bien définie
d’aider un mort, celui-ci bénéficie sans aucun doute de l’effusion de force qui en
résulte ; la puissante pensée dirigée vers lui attire inévitablement son attention,
et lorsqu’il arrive dans l’église, il prend part à la cérémonie et profite immédiate-
ment de ses résultats. S’il est encore inconscient, la volonté et la prière du prêtre
dirigent le courant de force vers lui.
Les prières générales pour l’ensemble des morts, ainsi que les vœux sincères
pour eux, bien que vagues et moins efficaces qu’une pensée précise, produisent
dans leur ensemble des résultats considérables.
L’Europe ignore tout ce qu’elle doit à ces ordres religieux qui se dévouent jour
et nuit et prient sans cesse pour les fidèles décédés.
124
Chapitre XV
La vie post-mortem : cas spéciaux
125
Le corps astral
devenir les instigateurs d’autres crimes. C’est un fait bien connu que les crimes
d’un genre particulier sont souvent répétés dans la même communauté.
Le cas du suicidé est plus compliqué parce que son acte diminue énormément
le pouvoir qu’a l’ego de ramener à lui sa portion inférieure, et par suite, l’expose
à de nouveaux et plus terribles dangers. Cependant, il ne faut pas oublier que
l’acte du suicide peut avoir une importance très variable suivant les circonstan-
ces, depuis le geste moralement irréprochable de Socrate, jusqu’au désespoir du
malheureux qui se tue pour échapper aux conséquences physiques de ses propres
crimes. La situation de l’individu après la mort varie de la même manière.
Les conséquences karmiques du suicide sont généralement très importantes ;
elles affectent certainement la prochaine vie et probablement plus d’une vie.
C’est un crime contre la nature que de vouloir modifier la durée qui a été pres-
crite pour la vie physique. Car chaque homme a une durée de vie déterminée
par un ensemble de causes très complexe, c’est-à-dire par le karma, et cette durée
doit être vécue avant la dissolution de la personnalité.
La disposition d’esprit de l’homme au moment de la mort détermine la po-
sition dans laquelle il va se trouver. Ainsi, il y a une profonde différence entre
l’homme qui abandonne la vie pour des motifs altruistes et celui qui délibéré-
ment détruit son existence pour des motifs égoïstes tels que la peur, etc.
Les hommes à l’esprit pur et aux aspirations élevées qui sont victimes d’un
accident passent dans un sommeil heureux le reste de leur vie normale. Dans
certains cas, ils restent conscients, retenus pour quelque temps dans la dernière
scène de leur vie terrestre, sur le sous-plan déterminé par la couche externe de
leur corps astral. Leur vie normale dans le kamaloka ne commence pas avant
que le terme de leur vie normale soit arrivé, et ils sont conscients à la fois de leur
ambiance physique et de leur ambiance astrale.
Il ne faudrait pas supposer que la grande supériorité de la vie astrale sur la vie
physique justifie le suicide. Les hommes sont incarnés dans des corps physiques
pour certains buts qui ne peuvent être atteints que dans le monde physique.
Certaines leçons doivent être apprises dans le monde physique et ne peuvent
pas l’être ailleurs. Par conséquent, plus tôt nous les aurons apprises, plus tôt
nous seront libérés de la nécessité de retourner à la vie la plus inférieure et la
plus limitée. L’ego a beaucoup de peine à s’incarner dans un corps physique, et
à vivre la période sans intérêt de la première enfance, pendant laquelle il s’assure
péniblement et aux prix de grands efforts le contrôle de ses nouveaux véhicules.
Ces efforts ne doivent pas être follement gaspillés. C’est pourquoi l’instinct de la
conservation naturel doit être écouté, et le devoir de l’homme est de tirer le plus
126
Le corps astral
grand parti possible de sa vie terrestre, et de la faire durer aussi longtemps que les
circonstances le permettent.
Si un homme qui vient d’être tué a eu une vie inférieure, brutale, égoïste et
sensuelle, il est pleinement conscient sur le septième sous-plan astral et il est
susceptible de devenir une terrible entité malfaisante. Poussé par des appétits
qu’il ne peut plus satisfaire, il peut s’efforcer de déchaîner ses passions à travers
un médium ou toute autre personne sensitive qu’il est capable d’obséder. De
telles entités prennent un plaisir démoniaque à employer toutes les ressources de
l’illusion astrale pour conduire les autres à commettre les mêmes excès que ceux
dans lesquels elles se sont plu sur la terre. C’est à cette catégorie et à celle des
coques vitalisées (voir chapitre xix) qu’appartiennent les tentateurs, les diables
de la littérature ecclésiastique.
La citation suivante dépeint en termes saisissants l’état des victimes de mort
subite, suicidés ou tués par accident, lorsque ces victimes sont grossières et dé-
pravées : « Ombres infortunées, elles errent… jusqu’à ce que l’heure de leur mort
naturelle soit arrivée. Séparées du monde physique dans le plein développement
de leurs passions terrestres, elles sont tentées par les opportunités que leur of-
frent les médiums de satisfaire ces passions par leur intermédiaire. Ce sont les
pishachas, les Incubes et Succubes de l’époque médiévale, les démons de l’ivro-
gnerie, de la gloutonnerie, de la sensualité et de l’avarice, des élémentaires d’une
immense malice et d’une énorme cruauté, poussant leurs victimes à commettre
des crimes horribles et s’en réjouissant grossièrement. »
Les soldats tués dans la bataille n’appartiennent pas à cette catégorie, car,
quelle que soit la valeur réelle de la cause pour laquelle ils combattent, ils pensent
qu’elle est juste ; pour eux c’est l’appel du devoir et ils sacrifient leurs vies volon-
tairement et d’une manière désintéressée. Par suite, en dépit de ses horreurs, la
guerre peut constituer à un certain niveau un puissant facteur d’évolution. Ce
fait est la parcelle de vérité qui se cache dans l’idée du fanatique mahométan
d’après laquelle l’homme qui meurt en combattant pour la foi atteint immédia-
tement une vie meilleure dans l’autre monde.
Dans le cas des enfants qui meurent jeunes, il est peu probable qu’ils aient
développé beaucoup d’affinité pour les subdivisions inférieures du monde astral,
et en fait on les trouve rarement sur les sous-plans inférieurs.
Certaines personnes s’accrochent si désespérément à la vie matérielle qu’à leur
mort, leurs corps astraux ne peuvent pas immédiatement se séparer de leurs
corps éthériques, et par suite, elles s’éveillent encore entourées de matière éthé-
rique. Elles se trouvent dans des conditions très pénibles ; le monde astral leur
est fermé par l’enveloppe éthérique qui les entoure, et en même temps, la vie
127
Le corps astral
physique ordinaire leur est inaccessible parce qu’elles n’ont plus d’organes des
sens physiques.
Il en résulte qu’elles errent solitaires, muettes et terrifiées, incapables de com-
muniquer avec les entités de l’un ou l’autre plan. Elles ne peuvent pas compren-
dre que si elles cessaient de se raccrocher frénétiquement à la matière, elles glisse-
raient après quelques instants d’inconscience, à la vie astrale ordinaire. Mais elles
se cramponnent à leur monde terne avec leur demi-conscience misérable plutôt
que de se laisser aller à ce qu’elles croient être l’anéantissement ou encore l’enfer
à quoi on leur a appris à croire.
Au cours du temps, l’enveloppe éthérique se désagrège et le processus naturel
se poursuit en dépit de leurs efforts. Quelquefois, au comble du désespoir, elles
se laissent aller, préférant même l’annihilation à leur existence actuelle, ce qui
produit des résultats très agréables à leur grande surprise.
Dans certains cas, elles peuvent être aidées par une autre entité astrale qui les
persuade de lâcher prise sur ce qu’elles croient être la vie.
Dans d’autres cas, elles peuvent avoir le malheur de découvrir un moyen de
reprendre contact dans une certaine mesure avec la vie physique à travers un
médium, malgré « l’esprit-guide » de celui-ci qui en général leur interdit cette
possibilité.
L’intervention du « guide » est salutaire parce que de telles entités, dans leur
détresse, abandonnent tout scrupule et sont capables de rendre fou le médium,
s’accrochant à lui comme un homme qui se noie s’accroche à la vie. Elles ne peu-
vent y réussir que si le médium a perdu en partie le contrôle sur les véhicules en
se laissant aller à de mauvaises pensées ou à de mauvaises passions.
Quelquefois, une entité peut être capable de s’emparer du corps d’un bébé,
expulsant la faible personnalité pour laquelle il était préparé ; elle peut même être
capable d’obséder le corps d’un animal, le fragment d’âme-groupe qui chez ce-
lui-ci tient la place de l’ego, ayant sur le corps un contrôle plus faible que celui de
l’ego. Cette obsession peut être complète ou partielle. L’entité obsédante revient
ainsi en contact avec le plan physique ; elle voit à travers les yeux de l’animal, sent
les douleurs qui lui sont infligées, en fait, et autant que sa propre conscience est
en jeu, elle est l’animal pour une certaine période.
Un homme qui pénètre ainsi un animal ne peut pas abandonner le corps de
l’animal à volonté, mais seulement graduellement, et au moyen d’efforts consi-
dérables qui durent probablement plusieurs jours. Habituellement, il est libéré
seulement à la mort de l’animal, et même à ce moment, il reste un lien astral à
briser. Après la mort de l’animal, une telle âme s’efforce quelquefois d’obséder
un autre membre du troupeau ou tout autre créature sur laquelle dans son dé-
128
Le corps astral
sespoir elle peut avoir quelque influence. Les animaux le plus facilement obsédés
semblent être les moins développés, les bestiaux, moutons et porcs. Les créatures
plus intelligentes telles que les chiens, chats et chevaux sont plus réfractaires à
l’obsession, mais ils n’en sont pas complètement à l’abri.
Toute obsession, soit d’un corps humain, soit d’un corps animal, est mauvaise,
et constitue un obstacle à l’évolution de l’âme obsédante, car elle fortifie tempo-
rairement son lien avec la matière physique, et retarde ses progrès normaux dans
la vie astrale. En outre, elle tisse des liens karmiques tout à fait indésirables.
Dans le cas d’un homme qui, par ses vices ou de tout autre manière, crée un
lien très puissant avec un certain type d’animal, son corps astral présente des
caractéristiques animales, et peut ressembler en apparence à l’animal dont il a
développé les qualités dans sa vie terrestre. Dans les cas extrêmes, l’homme peut
être lié au corps astral de l’animal, et par cet intermédiaire, enchaîné comme
un prisonnier au corps physique de l’animal. L’homme est conscient sur le plan
astral, possède les facultés humaines, mais ne peut contrôler le corps de l’animal,
ni s’exprimer au moyen de ce corps sur le plan physique. Le corps de l’animal
constitue une prison et non un véhicule et de plus, l’âme animale n’est pas ex-
pulsée, mais reste la véritable propriétaire du corps.
Les cas de ce genre expliquent au moins partiellement, la croyance très ré-
pandue en Orient, d’après laquelle l’homme peut, dans certaines conditions, se
réincarner dans un corps animal.
Un sort semblable peut échoir à l’homme lorsqu’il revient sur le plan astral, à
l’approche d’une nouvelle naissance ; il est décrit au chapitre xxiv sur la renais-
sance.
Les personnes qui sont retenues par la crainte sur la terre sont souvent appe-
lées : liées à la terre ; comme l’a dit Saint-Martin, ce sont des gens qui « restent »
et non qui « reviennent » parce qu’ils sont incapables de se détacher de la matière
physique tant que certaines activités auxquelles ils s’intéressent n’ont pas pris
fin.
Nous venons de voir qu’après la mort physique, l’homme véritable se sépare
de ses véhicules extérieurs, et qu’en particulier, Manas ou esprit s’efforce de se dé-
tacher de Kama ou désir. Dans certains cas très rares, la personnalité ou l’homme
inférieur peut être si bien soumise à Kama, que le Manas inférieur ne peut s’en
séparer. Le lien entre le mental inférieur et le mental supérieur, « le fil d’argent
qui le relie au Maître », se divise en deux. C’est ce qui est désigné en occultisme
par l’expression « la perte de l’âme ». C’est la perte du soi personnel qui s’est sé-
paré de son père l’ego supérieur, et s’est ainsi condamné à périr.
Dans un tel cas, même pendant la vie terrestre, le quaternaire inférieur est
129
Le corps astral
séparé de la Triade, c’est-à-dire que les principes inférieurs dont le plus élevé est
Manas inférieur, sont séparés des principes supérieurs, Atma, Bouddhi et Manas
supérieur. L’homme est brisé en deux parties, la brute est déchaînée et elle va sans
maître, emportant avec elle le reflet de la lumière manasique qui aurait dû être
son guide dans la vie. Une telle créature, à cause de la possession du mental est
plus dangereuse qu’un animal non évolué : bien qu’ayant une forme humaine,
elle a la nature d’une brute sans aucun sens de la vérité, de l’amour ni de la jus-
tice.
Après la mort physique, un tel corps astral constitue une entité d’une puis-
sance terrible et c’est le seul cas où une entité non humaine puisse dans des
conditions exceptionnelles s’incarner dans le monde des hommes. Elle n’a pas
d’autre instinct que ceux de l’animal ; elle est poussée par les passions, jamais par
les émotions, avec une adresse inégalable, une cruauté délibérée ; il n’est pas de
créature plus vile, et elle est l’ennemi naturel de tous les êtres humains normaux.
Un être de cette catégorie, que l’on désigne sous le nom d’élémentaire, tombe de
plus en plus bas à chaque incarnation, jusqu’à ce que la force mauvaise s’usant
enfin, il périsse : il se désagrège et cesse d’exister comme entité séparée.
Au point de vue de l’ego, cette personnalité n’a acquis aucune expérience
utile ; le « rayon » n’a rien rapporté, la vie inférieure a été un échec complet.
Le mot élémentaire a été employé par divers auteurs dans des sens différents,
mais nous recommandons de ne l’employer que pour désigner l’entité qui vient
d’être décrite.
130
Chapitre XVI
Le plan astral
131
Le corps astral
La distance moyenne de la terre à la lune est d’environ 400.000 kilomètres.
132
Le corps astral
La différence entre deux subdivisions d’un même groupe peut être comparée
à celle qui existe entre deux solides, par exemple le sable et le fer, et la différence
entre deux groupes peut être comparée à celle qui existe entre un solide et un
liquide.
Le septième sous-plan a comme fond le monde physique, mais on ne peut y
avoir qu’une vue partielle et déformée de celui-ci, car tout ce qui est lumineux,
bon et beau, semble invisible. Il y a quatre mille ans, le scribe Ani le décrivait
ainsi dans un papyrus égyptien :
« Quel est ce monde dans lequel j’arrive ? Il n’y a pas d’eau, il n’y a pas d’air,
il est d’une profondeur insondable, il est aussi noir que la plus sombre nuit, et
les hommes y errent désemparés. Dans ce monde, l’homme ne peut avoir la paix
du cœur. »
Pour l’être humain infortuné qui vit à ce niveau, il est vrai que « toute la
terre est pleine d’obscurité et d’habitants cruels », mais cette obscurité vient de
lui-même et là est la cause véritable de l’horreur dans laquelle il vit, un véritable
enfer, qui, comme tous les enfers, est créé par l’homme lui-même.
La plupart des étudiants trouvent très désagréable l’investigation de ce mon-
de, car ils y éprouvent une sensation de densité et de matérialité qui est très pé-
nible pour le corps astral libéré. Il semble que celui-ci doive se frayer un chemin
à travers un fluide noir et visqueux habité par des êtres dont l’influence est tout
à fait désagréable.
L’homme ordinaire n’a généralement rien qui le retienne sur le septième sous-
plan. Les seules personnes dont la conscience s’éveille sur ce sous-plan sont celles
dont les désirs sont brutaux et grossiers, les ivrognes, les débauchés, les criminels,
etc.
Les sous-plans numéros 6, 5 et 4 ont comme fond le monde physique avec
lequel nous sommes familiers. La vie sur le sixième sous-plan est comme la vie
physique ordinaire, moins le corps physique et ses nécessités. Les sous-plans 4 et
5 sont moins matériels et plus loin du monde inférieur et de ses intérêts.
Comme dans le cas de la matière physique, la matière astrale la plus dense est
beaucoup trop dense pour convenir aux formes ordinaires de la vie astrale ; mais
le monde astral a des formes qui lui sont propres et qui sont inconnues ici-bas.
Sur les sous-plans 4 et 5, les associations simplement terrestres semblent avoir
de moins en moins d’importance et les gens tendent de plus en plus à mouler
leur ambiance sur leurs pensées les plus persistantes.
Les sous-plans 3, 2 et 1, bien qu’occupant le même espace, donnent l’impres-
sion d’être plus éloignés du monde physique et moins matériels. A ces niveaux,
les entités perdent de vue la terre et ses activités ; elles sont généralement profon-
133
Le corps astral
dément absorbées par leurs propres pensées et créent leur propre ambiance dans
une très large mesure. Cette ambiance est d’ailleurs suffisamment objective pour
être perçue par les autres entités.
Les hommes sont ainsi peu conscients des réalités de leur plan, et vivent dans
des cités imaginaires de leur création qui proviennent en partie de leurs propres
pensées et en partie de celles de leurs prédécesseurs. C’est là que l’on trouve les
chasses éternelles des Indiens peaux-rouges, le Valhalla des hommes du nord, le
paradis peuplé de houris du musulman, la Jérusalem dorée et pavée de pierres
précieuses du chrétien, le ciel aux nombreuses universités du réformateur maté-
rialiste. On y trouve aussi le Summerland des spirites dans lequel les maisons, les
écoles, les villes, etc., ont une certaine réalité pour leurs créateurs, mais parais-
sent souvent à la vue supérieure comme de misérables copies de ce que ces hom-
mes voulaient faire. Cependant, beaucoup de ces créations sont d’une beauté
temporaire mais réelle, et le visiteur qui ne connaîtrait rien de mieux admirerait
beaucoup ce monde qui est encore très supérieur à tout ce que nous connaissons
dans le monde physique. Il pourrait aussi y construire le décor qui conviendrait
à son imagination.
Le deuxième sous-plan est spécialement l’habitat du religieux égoïste. C’est là
qu’il se coiffe de sa couronne dorée et adore sa représentation personnelle gros-
sière de la déité de son pays et de son époque.
Le premier sous-plan est destiné à ceux qui pendant la vie terrestre se sont
consacrés à des recherches matérielles mettant en œuvre une certaine activité
intellectuelle, non pas dans le but de rendre service à leurs frères, mais dans le
but de satisfaire leur ambition égoïste ou simplement pour le plaisir de l’activité
intellectuelle. De telles personnes peuvent rester sur ce sous-plan pendant des
années, heureuses de poursuivre leurs travaux, mais ne rendant service à per-
sonne et ne faisant guère de progrès vers le monde céleste.
Sur ce sous-plan, le sous-plan atomique, les hommes ne bâtissent pas un mi-
lieu imaginaire comme aux niveaux inférieurs. Les penseurs et les hommes de
science utilisent souvent pour leurs études presque tous les pouvoirs du monde
astral tout entier, car ils sont capables de descendre presque jusqu’au plan physi-
que dans certaines conditions. Ils peuvent ainsi atteindre la contrepartie astrale
d’un livre physique et y puiser les renseignements qu’ils désirent. Ils peuvent
toucher facilement l’esprit d’un auteur, lui suggérer leurs idées ou bien appren-
dre à connaître les siennes. Quelquefois, ils retardent sérieusement leur départ
pour le monde céleste par l’avidité avec laquelle ils poursuivent les études et les
expériences dans le monde astral.
Bien que nous parlions de matière astrale solide, elle ne l’est pas en réalité,
134
Le corps astral
135
Le corps astral
Ainsi, au moyen de la vision astrale, c’est comme si l’on voyait les objets de
tous les côtés à la fois, chaque particule située à l’intérieur d’un solide étant aussi
136
Le corps astral
bien visible que celles de la surface externe, et toutes choses libérées des défor-
mations dues à la perspective.
Si l’on regarde une montre dans le monde astral, on voit son cadran et ses
roues séparément, et non pas l’un par-dessus les autres. Si l’on regarde un livre
fermé, on voit chaque page non pas à travers les autres pages, ni devant ou der-
rière, mais directement comme si elle était la seule chose à voir.
Il est facile de comprendre que dans de telles conditions, même les objets les
plus familiers peuvent à première vue être totalement méconnaissables, et qu’un
visiteur inexpérimenté peut éprouver de grandes difficultés pour comprendre ce
qu’il voit et davantage encore pour traduire ce qu’il a vu dans le langage ordi-
naire. Mais il suffit de quelques instants de réflexion pour se rendre compte que
la vue astrale approche davantage de la perception parfaite que la vue physique
soumise aux déformations de la perspective.
En plus des causes d’erreurs précédentes, il y a encore la complication due au
fait que la vue astrale perçoit des formes qui, bien que physiques, sont totale-
ment invisibles dans les conditions habituelles. Il en est ainsi pour les particules
qui composent l’atmosphère et toutes les émanations qui proviennent des êtres
vivants, de même que pour les quatre sortes de matière éthérique.
Enfin, la vue astrale perçoit des couleurs différentes de celles du spectre habi-
tuellement visible ; l’ultraviolet et l’infrarouge sont ainsi parfaitement percepti-
bles au moyen de la vue astrale. Par exemple, une pierre cesse d’être pour la vue
astrale une masse inerte :
1. on voit la totalité de la matière physique au lieu d’en voir une faible partie ;
2. les vibrations des particules physiques sont perceptibles ;
3. la contrepartie astrale formée de diverses sortes de matière astrale est visible ;
4. on voit la vie universelle (prana) qui y circule et en émane ;
5. on voit l’aura qui l’entoure ;
6. on voit l’essence élémentale qui l’imprègne, toujours active et changeante.
Dans le cas d’un végétal, d’un animal ou d’un homme, la complication est
évidemment beaucoup plus grande.
Un exemple frappant du genre d’erreur qu’il est facile de commettre sur le
plan astral est le renversement d’un nombre que le voyant doit traduire sur le
plan physique, de sorte qu’il indique par exemple 139 au lieu de 931. Dans le cas
d’un étudiant en occultisme dirigé par un Maître expérimenté, une telle erreur
serait impossible, sauf par suite d’une grande hâte ou de négligence, car l’élève
137
Le corps astral
138
Chapitre XVII
Divers phénomènes astrals
Il y a bien des raisons de penser que dans un avenir très proche, un certain
nombre d’applications d’une ou deux forces super-physiques vont être connues
du monde entier.
Dans les séances spirites, une expérience souvent répétée consiste à employer
une force à laquelle pratiquement rien ne peut résister, pour effectuer par exem-
ple le soulèvement instantané de poids énormes, etc. Il y a différentes manières
d’obtenir de tels résultats. Nous pouvons donner une idée de quatre d’entre
eux.
1. Il existe à la surface de la terre de grands courants éthériques qui vont
d’un pôle à l’autre, et dont l’intensité est telle que leur puissance est aussi
irrésistible que la marée montante. Cette force énorme peut être utilisée
en toute sécurité par l’emploi de certaines méthodes, mais les essais ma-
ladroits de l’homme qui ignore les méthodes correctes seraient extrême-
ment dangereux.
2. Il existe une pression éthérique analogue à la pression atmosphérique,
mais beaucoup plus grande. L’occultisme pratique enseigne comment un
volume donné d’éther peut être isolé du reste de sorte que la force énorme
de la pression éthérique soit mise en jeu.
3. Une immense quantité d’énergie potentielle a été emmagasinée dans la
matière pendant l’involution de la matière subtile en matière grossière.
En modifiant la condition de la matière, une partie de cette énergie peut
être libérée et utilisée, de même que l’énergie latente dans le combustible
peut être libérée en transformant celui-ci, et utilisée sous forme de cha-
leur.
4. De nombreux résultats peuvent être obtenus au moyen de ce que nous
appelons la résonance. En émettant la note fondamentale du genre de
matière que l’on désire affecter, un très grand nombre de vibrations peu-
vent résonner. Quand ceci est fait sur le plan physique, par exemple en
donnant une note sur une harpe de manière à faire résonner d’autres har-
pes accordées à l’unisson avec la première, on ne met en jeu aucune éner-
139
Le corps astral
gie supplémentaire. Mais sur le plan astral la matière est beaucoup moins
inerte et lorsqu’elle est mise en vibration par résonance, elle ajoute sa
propre force vivante à l’impulsion originale qui peut être de cette manière
multipliée un grand nombre de fois. En répétant l’impulsion originale
rythmiquement, les vibrations peuvent être tellement intensifiées que le
résultat soit absolument hors de proportion avec la cause. Il ne semble
pas y avoir de limite à la puissance de cette force entre les mains d’un
grand Adepte qui comprend parfaitement ses possibilités, car la construc-
tion même de l’univers fut le résultat des vibrations mises en œuvre par le
Verbe.
Le genre de mantras ou d’invocations qui produit son résultat non pas par
le contrôle de quelque élémental, mais par la répétition de certains sons, a son
efficacité grâce aux phénomènes de résonance.
Le phénomène de désintégration peut aussi être produit par la mise en jeu de
vibrations très rapides qui s’opposent aux forces de cohésion des molécules de
l’objet en question. Ces vibrations séparent les molécules en leurs atomes consti-
tuants. Un corps que l’on réduit ainsi à l’état éthérique peut être déplacé d’un
endroit à un autre avec une très grande rapidité ; et dès que la force qui a été mise
en action est retirée, la pression fait reprendre à ce corps son état premier.
Il est nécessaire d’expliquer comment la forme d’un objet se conserve lorsqu’il
est désintégré et ensuite re-matérialisé. Si l’on chauffe une clef métallique, par
exemple, jusqu’à la vaporiser, lorsqu’on la refroidit, le métal se solidifie, mais au
lieu d’une clef on n’a plus qu’un morceau de métal informe. Ceci provient de ce
que l’essence élémentale qui conserve la forme de la clef est dissipée pendant le
changement d’état ; non pas que l’essence élémentale soit affectée par la chaleur,
mais parce que son corps temporaire étant détruit en tant que solide, l’essence
élémentale s’écoule dans le grand réservoir d’où elle provenait, de même que les
principes supérieurs de l’homme indifférent à la chaleur s’échappent du corps
physique lorsque celui-ci est détruit par le feu.
Par suite, lorsque le métal de la clef est de nouveau solidifié, l’essence élémen-
tale « terrestre » qui l’imprègne n’est pas la même et il n’y a aucune raison pour
que la forme du métal soit la même qu’avant. Mais l’homme qui désintègre une
clef pour la déplacer prend soin de conserver à l’essence élémentale exactement
sa forme précédente jusqu’à ce que le déplacement soit effectué ; et lorsque cesse
l’action de sa volonté, l’essence élémentale sert de moule à la matière qui se so-
lidifie de nouveau.
140
Le corps astral
141
Le corps astral
Il est très facile d’imiter de cette manière l’écriture de qui que ce soit, et il
serait impossible de découvrir un faux qui serait commis par l’emploi de ce
procédé. L’élève d’un Maître possède un moyen infaillible de juger l’authenticité
d’une telle lettre, mais pour toute autre personne, la preuve de son origine réside
dans le contenu de la lettre et dans l’esprit qui l’anime, car l’écriture ne constitue
pas un témoignage certain.
Un élève peu exercé ne pourrait sans doute se représenter qu’un petit nombre
de mots à la fois, mais un élève avancé pourrait se représenter d’un seul coup
une page entière ou même toute la lettre. C’est de cette manière qu’aux séances
spirites, de longues lettres sont quelquefois produites en quelques secondes.
Les images sont précipitées de la même manière, mais dans ce cas, il est néces-
saire de se représenter l’image entière d’un seul coup, et si plusieurs couleurs sont
nécessaires, elles doivent être préparées séparément et appliquées correctement.
Il y a là un champ d’application des facultés artistiques, et ceux qui possèdent ces
facultés ont plus de facilités pour réussir cette expérience.
« L’écriture sur ardoise » est quelquefois produite par précipitation, bien que
la plupart du temps de minuscules mains-esprits soient matérialisées pour tenir
les fragments de crayons.
Le phénomène de « lévitation », c’est-à-dire le soulèvement d’un corps humain
dans l’air est souvent produit aux « séances » spirites par des « mains-esprits » qui
supportent le corps du médium. Il peut aussi être produit à l’aide des élémentals
de l’air et de l’eau. Toutefois, en Orient, et quelquefois en Occident, on emploie
une autre méthode. La science occulte connaît une méthode pour neutraliser
ou même renverser la force de gravité qui est en réalité de nature magnétique,
de sorte qu’il est facile de produire ainsi des phénomènes de lévitation. Cette
méthode fut employée sans aucun doute pour soulever les machines aériennes
dans l’Inde antique et en Atlantis ; il est probable qu’une méthode analogue fut
employée dans la construction des Pyramides et des alignements de pierres.
Le phénomène de lévitation se produit aussi pour quelques ascètes de l’Inde,
et quelques-uns des plus grands saints chrétiens ont été, au cours d’une profonde
méditation, soulevés du sol de cette manière — par exemple sainte Thérèse et
saint Joseph de Cupertino.
Comme la lumière consiste en vibrations de l’éther, il est évident que toute
personne sachant mettre en jeu ces vibrations peut produire des « esprits lumi-
neux » soit du genre phosphorescent, soit du genre étincelant ou bien de ces
globules de lumière dansants en lesquels une certaine classe d’élémentals du feu
se transforment si facilement.
L’exploit qui consiste à manipuler du feu sans se brûler peut être accompli en
142
Le corps astral
La « répercussion » qui sera décrite dans le chapitre sur les Aides invisibles est
aussi due au phénomène de résonance mentionné ci-dessus.
143
Chapitre XVIII
La quatrième dimension
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Le corps astral
Le tesseract, tel qu’il est décrit par C. H. Hinton, est, d’après C. W. Leadbea-
ter, une réalité, et constitue une figure familière du plan astral. Dans l’ouvrage
Some Occult Experiences, par J. Van Manen, on peut trouver une tentative de
représentation graphique d’un globe à quatre dimensions.
Il existe une correspondance très suggestive entre les phénomènes qui pour-
raient être produits au moyen d’un objet à trois dimensions dans un monde
hypothétique à deux dimensions habité par des êtres conscients de deux dimen-
sions seulement, et certains phénomènes astraux tels qu’ils nous apparaissent
dans notre monde à trois dimensions :
1. Les objets déplacés dans la troisième dimension apparaissent ou dispa-
raissent dans le monde à deux dimensions ;
2. Un objet entouré d’une ligne peut en être sorti par la troisième dimen-
sion ;
3. En courbant un monde à deux dimensions représenté par une feuille de
papier, deux points éloignés peuvent être rapprochés ou même amenés en
coïncidence, ce qui renverse la conception de la distance de l’être à deux
dimensions ;
4. Un objet dissymétrique peut être retourné dans la troisième dimension et
réapparaître sous une forme correspondant à son image dans une glace ;
ainsi une main droite devient une main gauche ;
5. En regardant un objet à deux dimensions, de la troisième dimension,
tous les points de l’objet sont vus à la fois sans la déformation de la pers-
pective.
Pour un être dont la conscience serait limitée à deux dimensions, les phéno-
mènes ci-dessus sembleraient miraculeux et totalement incompréhensibles.
145
Le corps astral
Il est curieux de noter que de tels phénomènes ont lieu constamment dans
notre monde à trois dimensions, et sont très familiers aux spirites :
1. des entités ou des objets apparaissent et disparaissent ;
2. il se produit des « apports » d’objets provenant de grandes distances ;
3. des objets sont sortis de boîtes fermées ;
4. l’espace semble être pratiquement annihilé ;
5. un objet peut être retourné, c’est-à-dire une main droite changée en main
gauche ;
6. toutes les parties d’un objet, par exemple un cube, sont vues simultané-
ment sans aucune déformation de perspective, de même toute la matière
d’un livre fermé peut être vue à la fois.
L’explication de l’effusion de la force, par exemple dans les chakras, cette force
ne semblant provenir de nulle part, réside évidemment dans le fait qu’elle pro-
vient de la quatrième dimension.
Un liquide versé sur une surface tend à s’étendre sur deux dimensions pour
former une couche très mince dans la troisième dimension. De même, un gaz a
tendance à s’étendre dans trois dimensions, et il se peut qu’en même temps il de-
vienne plus mince suivant la quatrième dimension. Par suite, la densité d’un gaz
pourrait être une mesure de son épaisseur relative dans la quatrième dimension.
Il n’y a aucune raison de s’arrêter à quatre dimensions ; d’après ce que nous
savons, il est possible qu’il existe une infinité de dimensions. En tout cas, il
semble certain que le monde astral a quatre dimensions, le mental cinq, et le
bouddhique six.
Il est clair que s’il y a par exemple sept dimensions en tout, elles existent tou-
jours et partout : c’est-à-dire qu’il n’existe rien qui soit un objet à trois ou quatre
dimensions. La différence apparente est due au pouvoir de perception limitée de
l’entité en question et non à un changement dans les objets perçus. Cette idée est
remarquablement bien développée dans Tertium Organum par Ouspensky.
Pourtant, un homme peut développer en lui la conscience astrale, et rester in-
capable de percevoir la quatrième dimension. En fait ; il est certain que l’homme
moyen ne perçoit pas la quatrième dimension lorsqu’il arrive sur le plan astral.
Elle lui fait l’effet d’un certain trouble de la vue, et la plupart des gens passent
ainsi leur vie astrale sans découvrir la réalité de la quatrième dimension dans
l’espace qui les entoure.
Les entités telles que les esprits de la nature qui appartiennent au plan astral
146
Le corps astral
ont par essence la faculté d’apercevoir l’aspect à quatre dimensions des objets,
mais ils ne perçoivent pas ces objets parfaitement puisqu’ils n’y voient que la
matière astrale et non la matière physique, de même que nous ne voyons que la
matière physique et non la matière astrale.
Le passage d’un objet à travers un autre ne soulève pas la question de la qua-
trième dimension, car il peut être produit par désintégration, c’est-à-dire par un
procédé simplement à trois dimensions.
En réalité, le temps n’est pas la quatrième dimension. Mais on peut trouver
une aide dans l’étude du problème de la quatrième dimension en envisageant
ce problème du point de vue du temps. Le passage d’un cône au travers d’une
feuille de papier apparaîtrait à une entité vivant sur cette feuille comme la varia-
tion de grandeur d’un cercle. L’entité serait évidemment incapable de percevoir
tous les états du cercle comme existant simultanément en tant que parties du
cône. De même, la croissance d’un objet solide vue du plan bouddhique corres-
pond à la vue du cône entier et ainsi jette quelque lumière sur notre illusion du
passé, présent et futur ainsi que sur le pouvoir de prévision.
La conception transcendante du temps est très bien exposée dans Stella, une
histoire contenue dans le livre de C. H. Hinton : Scientific Romances, vol. II. On
trouve aussi deux passages qui se rapportent à cette conception dans la Doctrine
secrète.
Il est très intéressant de noter que la géométrie telle que nous la connaissons
actuellement, n’est qu’un fragment, une préparation exotérique à la réalité éso-
térique. Nous avons perdu le véritable sens de l’espace et le premier pas vers sa
véritable connaissance est l’étude de la quatrième dimension.
Nous pouvons concevoir la monade comme étant, au commencement de son
évolution, capable de voir et de se mouvoir dans une infinité de dimensions,
l’une d’elles étant supprimée à chaque étape de descente jusqu’à ce que dans la
conscience du cerveau physique il n’en reste plus que trois. Ainsi, par l’involu-
tion dans la matière, nous sommes soustraits à la connaissance de tout sauf une
fraction minime des mondes qui nous entourent, et encore, ce qui nous reste est
vu d’une manière très imparfaite.
Avec la vue à quatre dimensions, on peut observer que les planètes isolées
dans notre monde à trois dimensions sont réunies dans le monde à quatre di-
mensions, ces globes étant en réalité les pointes de pétales faisant partie d’une
fleur gigantesque, d’où la conception hindoue du système solaire assimilé à un
lotus.
Il y a aussi par l’intermédiaire des dimensions supérieures une communication
147
Le corps astral
directe entre le cœur du soleil et le centre de la terre, de sorte que les éléments
apparaissent dans la terre sans passer par ce que nous appelons sa surface.
L’étude de la quatrième dimension semble conduire directement au mysti-
cisme. Ainsi, C. H. Hinton emploie constamment l’expression « projeter le soi
à l’extérieur », voulant indiquer par là que pour voir les quatre dimensions d’un
corps il est nécessaire de ne pas le regarder d’un point de vue particulier, mais
de tous les points de vue simultanément ; c’est-à-dire que le point de vue parti-
culier du « soi » doit être dépassé et remplacé par un point de vue général et non
égoïste.
Qu’on se souvienne également du fameux passage de saint Paul (Éphésiens
III, 17-18) : « que vous soyez enracinés et fondés dans la charité afin que vous
puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la hau-
teur, et la profondeur ».
148
Le corps astral
Chapitre XIX
Entités astrales humaines
Énumérer et décrire toutes les sortes d’entités astrales serait une tâche aussi
formidable que d’énumérer et de décrire toutes les sortes d’entités physiques.
Tout ce que nous pouvons essayer de faire est de donner un tableau des genres
principaux, et une très brève description de chacun d’eux.
ENTITÉS ASTRALES
149
Le corps astral
Pour que cette classification soit tout à fait complète, il est nécessaire d’ajouter
que de très grands Adeptes provenant d’autres planètes du système solaire ou
même des Visiteurs encore plus augustes venant de plus loin apparaissent quel-
quefois. Mais il est extrêmement rare que ces Êtres se manifestent sur un plan
aussi bas que le plan astral. S’ils veulent le faire, ils se créent un corps temporaire
avec la matière astrale de notre planète. De plus, il existe sur notre planète deux
autres grands règnes en évolution ; mais il ne semble pas que les êtres de ces
deux règnes soient conscients de l’existence de l’homme ; de même, celui-ci les
ignore totalement. Si nous devions venir en contact avec eux, ce serait sans doute
physiquement, leur lien avec le plan astral étant très faible. La seule possibilité
d’apparition de ces êtres réside dans un accident très improbable de magie céré-
monielle que seuls quelques-uns des sorciers les plus avancés savent produire. Ce
phénomène n’a été observé de nos jours qu’une seule fois.
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Le corps astral
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Le corps astral
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Le corps astral
appeler la catégorie des vampires inférieurs, garce que lorsqu’elles en ont l’op-
portunité, ces entités prolongent leur existence en prélevant de la vitalité sur les
êtres humains qu’elles sont capables d’influencer.
6. Les vampires et loups-garous
Ces deux sortes d’entités sont aujourd’hui extrêmement rares ; on en trouve
exceptionnellement quelques exemplaires dans les pays où s’épuise le sang de la
Quatrième Race, comme la Russie ou la Hongrie.
Il peut arriver qu’un homme mène une vie si dégradée que la totalité de son
mental inférieur s’attache à ses désirs et finalement se sépare de l’ego supérieur.
Ceci n’est possible que lorsque toute lueur de désintéressement et de spiritualité
a été étouffée, et qu’il ne subsiste aucun élément capable de s’opposer au mal.
Une telle entité, après la mort, n’est pas capable de rester sur le plan astral, et
elle est irrésistiblement attirée en pleine conscience vers « sa propre région », la
mystérieuse huitième sphère, où elle se désagrège lentement après des expérien-
ces qu’il vaut mieux ne pas décrire. Si toutefois l’homme est mort par suicide ou
par tout autre genre de mort soudaine, il peut dans certaines circonstances, et
particulièrement s’il connaît des éléments de magie noire, éviter temporairement
son destin en vivant l’existence hideuse du vampire.
Comme la huitième sphère ne peut l’absorber qu’après la mort du corps phy-
sique, il conserve celui-ci dans une sorte de transe cataleptique en y transfusant
du sang prélevé sur d’autres êtres humains au moyen de son corps astral semi-
matérialisé. Il retarde ainsi sa destinée finale, en commettant un nombre plus
grand de meurtres. Le meilleur remède, dans un tel cas, comme la « superstition »
populaire le suppose, est de brûler le corps, ce qui prive l’entité de son « point
d’appui ».
Quand on ouvre la tombe, on trouve généralement le corps frais et bien por-
tant, et quelquefois le cercueil est rempli de sang. La crémation rend évidem-
ment cette sorte de vampirisme impossible.
Le loup-garou ne peut se manifester pour la première fois que pendant la vie
physique de l’homme, et cela implique toujours une certaine connaissance des
arts magiques, au moins assez pour pouvoir projeter son corps astral.
Quand un homme extrêmement dépravé et cruel fait cela, son corps astral est
saisi dans certaines circonstances par d’autres entités astrales qui le matérialisent
non sous la forme humaine, mais sous la forme d’un animal sauvage comme le
loup. Dans ces conditions, il parcourt le pays, tuant les autres animaux, et même
des êtres humains, satisfaisant son propre désir de sang et celui des démons qui
le conduisent.
153
Le corps astral
Dans ce cas, comme dans toute matérialisation ordinaire, une blessure in-
fligée à la forme astrale est reproduite sur le corps physique de l’homme par le
curieux phénomène de répercussion (voir chapitre xxviii). Mais après la mort du
corps physique, le corps astral qui continuerait à apparaître sous la même forme,
serait moins vulnérable.
Il serait alors moins dangereux, car à moins de trouver l’aide d’un médium, il
serait incapable de se matérialiser complètement. Dans de telles manifestations,
il semble que la matérialisation comporte une grande partie de la matière du
double éthérique et probablement aussi certains constituants gazeux et liquides
du corps physique. Dans tous les cas, ce corps fluidique semble capable de s’éloi-
gner du corps physique beaucoup plus qu’un véhicule éthérique ordinaire.
Les manifestations des vampires et loups-garous sont généralement restreintes
au voisinage immédiat de leurs corps physiques.
7. Les magiciens noirs et leurs élèves
Cette catégorie correspond mutatis mutandis à celle des élèves qui attendent
une réincarnation, mais, dans ce cas, l’homme s’oppose au cours normal de
l’évolution en se maintenant sur le plan astral au moyen de procédés magiques
qui sont souvent des plus horribles.
Il n’est pas intéressant d’énumérer les diverses variétés de cette catégorie, car
l’étudiant en occultisme ne cherche qu’à les éviter. Toutes ces entités qui prolon-
gent la durée de leur vie astrale au-delà de ses limites normales le font aux dépens
des autres en absorbant leur vie sous une forme quelconque.
8. Les élèves qui attendent la réincarnation
Cette catégorie comprend actuellement un très petit nombre de membres.
Un élève qui a décidé de ne pas aller « en dévachan », c’est-à-dire de ne pas aller
dans le monde céleste et de continuer à travailler dans le monde physique, est
quelquefois autorisé à le faire par une très haute autorité, et une réincarnation
convenable lui est préparée par son Maître. Même quand cette permission a été
accordée, l’élève doit rester sur le plan astral pendant que la matière physique est
en préparation, car s’il touchait le plan mental, même pendant un instant seule-
ment, il serait entraîné par le courant irrésistible de l’évolution normale dans le
monde céleste.
Quelquefois, l’élève peut être placé directement dans un corps adulte dont
le possesseur n’a plus l’emploi, mais il est très rare qu’un corps convenable soit
disponible.
Pendant ce temps, l’élève est pleinement conscient sur le plan astral et capable
154
Le corps astral
de continuer le travail dont il est chargé par son Maître avec plus d’efficacité que
lorsqu’il était gêné par un corps physique.
9. Les Nirmanakayas
Il est très rare, en vérité, qu’un être aussi exalté qu’un Nirmanakaya se ma-
nifeste sur le plan astral. Un Nirmanakaya est un Être qui, ayant gagné le droit
à un repos dont la durée nous semble infinie, a atteint un niveau supérieur
indéfinissable, mais a choisi une existence où il reste en contact avec la terre,
suspendu, pour ainsi dire, entre notre monde et Nirvana, pour mettre en jeu des
courants de force spirituelle destinés à aider l’évolution. S’il désire apparaître sur
le plan astral, il se crée vraisemblablement un corps astral temporaire au moyen
de la matière atomique de ce plan. Ceci est possible parce que le Nirmanakaya
conserve son corps causal ainsi que les atomes permanents qu’il possède depuis
le début de son évolution, de sorte qu’il peut à tout instant matérialiser autour
d’eux les corps mental, astral ou physique s’il le désire.
155
Chapitre XX
Entités astrales non humaines
I. Essence élémentale
Le mot « élémental » a été employé par différents auteurs pour désigner diver-
ses sortes d’entités. Il désigne ici, à un certain stade de son existence, l’essence
monadique que l’on peut définir comme l’effusion de l’esprit ou de la puissance
divine dans la matière.
L’attention de l’étudiant est attirée sur ce fait que l’essence élémentale évolue
actuellement sur la branche descendante de l’arc, suivant l’expression consacrée,
c’est-à-dire qu’elle progresse vers l’enveloppement total dans la matière tel que
nous l’observons dans le règne minéral, au lieu de s’en éloigner ; par suite, pour
elle, le progrès réside dans la descente dans la matière au lieu de résider dans
l’ascension vers les plans supérieurs.
Avant que « l’effusion » ait atteint le stade d’individualisation au cours duquel
elle anime l’homme, elle a traversé en les animant six phases évolutives antérieu-
res qui sont : le premier règne élémental (sur le plan mental supérieur), le second
règne élémental (sur le plan mental inférieur), le troisième règne élémental (sur
le plan astral), les règnes minéral, végétal et animal. On l’a quelquefois appelée la
monade animale, végétale ou minérale, mais ceci est inexact, car avant d’arriver
à ces règnes elle est devenue non pas une monade, mais un grand nombre de
monades.
Nous ne parlerons ici que de l’essence élémentale astrale. Elle se compose de
l’effusion divine qui vient de s’entourer de matière au niveau atomique du plan
mental, et qui a passé de là directement au niveau atomique du plan astral et s’est
entourée d’un corps de matière astrale atomique. Telle est l’origine de l’essence
élémentale du plan astral, qui appartient au troisième règne élémental, celui qui
précède immédiatement le règne minéral.
Dans ses 2.401 différenciations sur le plan astral, elle attire à elle un grand
nombre de combinaisons de la Matière des différents sous-plans. Mais ces phé-
nomènes sont temporaires, et elle reste essentiellement un règne séparé.
A proprement parler, il n’y a rien que nous puissions considérer comme un
élémental dans le milieu que nous étudions. Nous n’y trouvons qu’une immense
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Le corps astral
157
Le corps astral
formes instables qui apparaissent et disparaissent avec la même rapidité que les
bulles qui crèvent à la surface d’un liquide en ébullition.
Ces formes éphémères, bien que ressemblant généralement à des créatures
vivantes humaines ou autres, n’expriment pas plus l’existence d’entités séparées
que les vagues multiformes créées en un instant à la surface d’un lac paisible par
un brusque coup de vent. Elles semblent être de simples reflets de la lumière
astrale ; cependant, elles ont généralement quelques-unes des caractéristiques du
courant de pensée qui les créa, que l’on peut reconnaître malgré les déformations
qui leur donnent souvent un aspect grotesque, terrifiant ou désagréable.
Quand l’essence élémentale prend forme sous l’influence des courants de
pensée involontaires, et semi-conscients que la plupart des gens laissent couler
à travers leurs cerveaux, l’intelligence qui sélectionne la forme appropriée ne
provient évidemment pas du cerveau du penseur ; elle ne provient pas davantage
de l’essence élémentale, car celle-ci appartient à un règne encore plus loin de
l’individualisation que le minéral qui est entièrement dépourvu de puissance
mentale.
Pourtant l’essence possède une merveilleuse adaptation qui ressemble beau-
coup à l’intelligence. C’est cette qualité sans aucun doute qui fit désigner les élé-
mentals dans certains livres anciens par l’expression « créatures semi-intelligentes
de la lumière astrale ».
Aux divers règnes élémentals, on ne peut appliquer nos conceptions du bien
et du mal. Pourtant, il existe dans toutes leurs subdivisions une sorte de tendance
qui les rend plutôt hostiles à l’homme. D’où l’expérience que fait le néophyte
sur le plan astral d’innombrables spectres aux formes protéennes qui s’avancent
menaçants vers lui, mais qui se retirent ou se dissipent toujours lorsqu’on leur
fait face. Comme les écrivains médiévaux l’ont déjà affirmé, cette tendance est
due entièrement à l’homme lui-même ; elle est produite par son indifférence et
son manque de sympathie pour les autres créatures. Dans « l’âge d’or » du passé,
il n’en était pas ainsi, et il n’en sera pas ainsi dans l’avenir lorsque, l’homme
ayant modifié son attitude, l’essence élémentale et le règne animal redeviendront
dociles.
Il est évident que le règne élémental dans son ensemble est ce que la pensée
collective de l’humanité a fait de lui.
Les forces appartenant aux diverses sortes d’essence élémentale peuvent être
employées à de nombreux usages par les personnes exercées. La majorité des cé-
rémonies magiques dépend presque entièrement de ces forces, soit directement
par le magicien, soit par l’intermédiaire de quelque entité astrale évoquée par lui
dans ce but.
158
Le corps astral
C’est encore au moyen de cette force que la plupart des phénomènes physi-
ques sont produits dans les séances spirites. Elle est aussi l’agent actif dans bien
des cas de jets de pierres, de sons de cloches dans les maisons hantées, ces cas
étant les résultats des efforts maladroits de quelque entité humaine liée à la terre
pour attirer l’attention, ou bien de simples mauvais tours joués par des esprits
de la nature inférieure appartenant à la troisième catégorie d’entités astrales non
humaines (voir ci-dessous). Mais il ne faut pas considérer l’élémental comme
ayant une initiative quelconque ; il est seulement une force latente qui nécessite
une impulsion extérieure pour entrer en action.
159
Le corps astral
massacre des animaux dans les abattoirs ou bien sous prétexte de sport, expé-
die dans le monde astral des millions de créatures pleines de terreur et qui ont
l’homme en horreur. Dans ces dernières années, ces sentiments ont été notable-
ment intensifiés par la pratique de la vivisection.
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Le corps astral
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Le corps astral
des émanations physiques qu’ils détestent telles que celles de la viande, de l’al-
cool, du tabac, et celle qui est due à une malpropreté générale ; il doit aussi être
débarrassé de toute sensualité, colère, envie, jalousie, avarice et dépression, c’est-
à-dire qu’il doit être parfaitement propre et inoffensif à la fois physiquement et
astralement. Les sentiments élevés et purs entretenus d’une manière continue et
sans accès passionné créent une atmosphère dans laquelle les esprits de la nature
aiment à se baigner. Presque tous les esprits de la nature se réjouissent aussi de la
musique ; il se peut même qu’ils entrent dans les maisons pour se baigner dans
les ondes sonores, vibrant en harmonie avec elles.
On peut aussi attribuer aux esprits de la nature un grand nombre des « phéno-
mènes physiques » des séances spirites ; en fait, bien des séances n’ont été animées
que par ces créatures malignes. Ils sont capables de répondre aux questions, de
transmettre de soi-disant messages par coups frappés, de manifester des lumières
provenant « d’esprits », de produire le phénomène « d’apport » d’objets, de lire les
pensées des personnes présentes, de précipiter des lettres ou des dessins, et même
de produire des matérialisations. Ils peuvent aussi évidemment employer leur
pouvoir de charmer pour accomplir d’autres tours.
Ils n’ont certainement pas l’intention de faire le mal ni de tromper, mais ils
se réjouissent naïvement de leur succès comme d’un jeu, ainsi que de la crainte
respectueuse, de la dévotion et de l’affection qui sont gaspillés pour eux par les
hommes qui les considèrent comme des « anges gardiens » ou de « bons esprits ».
Ils partagent le plaisir des participants humains et il leur semble qu’ils accomplis-
sent ainsi une bonne œuvre en réconfortant les affligés.
Il arrive aussi qu’ils se travestissent au moyen des formes-pensées créées par
des hommes, et s’amusent à y ajouter des cornes, une queue en trompette, et à
souffler des flammes lorsqu’ils apparaissent. Certains enfants impressionnables
peuvent être terrifiés par de telles apparitions, mais il ne faut pas oublier que
l’esprit de la nature ignore la peur et ne comprend pas l’importance des résultats
produits par son jeu ; peut-être pense-t-il que la terreur de l’enfant est simulée et
fait partie du jeu.
Aucun esprit de la nature ne possède une individualité permanente suscepti-
ble de se réincarner. Il semble que dans l’évolution à laquelle ils appartiennent,
il y ait avant l’individualisation un développement d’intelligence plus grand que
dans l’évolution humaine.
La durée de la vie varie beaucoup suivant les diverses catégories d’esprits de la
nature. Certains ne vivent pas longtemps ; d’autres vivent beaucoup plus long-
temps que les hommes. Dans l’ensemble, leur vie semble être simple, joyeuse,
162
Le corps astral
sans responsabilité, comme celle que mènerait une troupe d’enfants heureux
dans une ambiance physique exceptionnellement favorable.
Il n’y a pas de sexe chez les esprits de la nature ; ils ne connaissent ni la mala-
die, ni la lutte pour la vie. Ils éprouvent des affections très vives, et fondent des
amitiés profondes et durables. Ils connaissent quelquefois la colère et la jalousie,
mais ces sentiments disparaissent rapidement devant le plaisir qu’ils éprouvent
à jouer leur rôle dans les opérations de la nature qui constituent leur champ
d’activité normal.
Leurs corps ne possèdent pas de structure interne, de sorte qu’ils ne peuvent
pas être blessés, et que la chaleur ni le froid ne peuvent les affecter. Ils semblent
ignorer totalement la peur.
Bien que malins et enclins à jouer des tours, ils sont rarement malveillants,
sauf s’ils sont provoqués. Ils n’aiment pas les hommes ou du moins ils n’aiment
pas le véhicule humain qu’ils connaissent. Ils sentent généralement l’arrivée d’un
nouveau venu sur le plan astral, et vont habituellement à sa rencontre sous des
formes terribles. Mais si l’homme ne se laisse pas effrayer, ils l’acceptent bientôt
comme un mal nécessaire, et ne s’occupent plus de lui. Quelquefois, ils peuvent
même devenir amicaux.
Un de leurs plus grands plaisirs est de jouer avec les enfants que nous appe-
lons « morts » sur le plan astral.
Quelques-uns des plus dignes d’entre eux ont été souvent honorés comme
des divinités sylvestres ou des dieux de villages. Ils appréciaient beaucoup les
hommages des hommes et étaient disposés à rendre service dans la mesure où ils
pouvaient le faire.
Les Adeptes savent comment utiliser les services des esprits de la nature et
ils les chargent souvent de certains travaux. Mais les magiciens ordinaires ne
peuvent faire la même chose que par invocation, c’est-à-dire en attirant leur at-
tention comme un suppliant et en faisant une sorte de marché avec eux ou bien
par évocation, c’est-à-dire en les réduisant à l’obéissance. Ces deux méthodes
sont également indésirables et l’évocation est particulièrement dangereuse, car
l’opérateur peut attirer sur lui une hostilité qui peut lui être fatale. Aucun élève
d’un Maître ne se permet de telles tentatives.
La catégorie la plus élevée d’esprits de la nature comprend les sylphes ou
esprits de l’air, dont le véhicule le plus bas est le corps astral. Ils ont une intelli-
gence équivalente à celle de l’homme. La méthode normale pour atteindre l’in-
dividualisation est pour eux de s’associer avec et d’aimer les membres du règne
immédiatement supérieurs à eux, les anges astraux. Il peut arriver qu’un esprit
163
Le corps astral
de la nature désire expérimenter la vie humaine, et, dans ce but, obsède une per-
sonne vivant dans le monde physique.
Il fut un temps où certains esprits de la nature se matérialisèrent et de cette
manière, entrèrent en relations indésirables avec les hommes et les femmes. C’est
peut-être de ce fait que viennent les histoires de faunes, de satyres, mais ces his-
toires peuvent aussi avoir rapport à une autre évolution inférieure à la nôtre.
Il est utile de noter en passant que si le règne des esprits de la nature est très
différent du règne humain, puisqu’il n’a ni sexe, ni peur, ni lutte pour la vie, le
résultat de son développement doit être équivalent sous tous les rapports à celui
de l’humanité.
164
Le corps astral
il est possible de rejoindre l’évolution des dévas. La plupart des recrues du règne
des dévas proviennent d’autres humanités du système solaire, certaines supérieu-
res, et d’autres inférieures à la nôtre.
Le but de l’évolution des dévas est d’atteindre un niveau beaucoup plus élevé
que celui qui est prescrit à l’humanité pendant la même période.
Les trois grandes divisions du règne des dévas sont :
1. Kamadévas dont le corps inférieur est astral ;
2. Rupadévas dont le corps inférieur appartient au plan mental inférieur ;
3. Arupadévas, dont le corps inférieur est causal, c’est-à-dire mental supé-
rieur.
165
Le corps astral
La Doctrine secrète les désigne par les expressions « globes ailés et roues arden-
tes » et dans la Bible chrétienne, Ezéchiel les décrit avec les mêmes mots. Il est
question d’eux dans toutes les religions et ils sont toujours tenus en très grand
respect comme protecteurs de l’humanité.
Ce sont les agents du Karma humain pendant sa vie terrestre, et, par suite, ils
jouent un rôle très important dans la destinée de l’homme. Les grandes divinités
karmiques du Cosmos, les Lipika, pèsent les actes de chaque personnalité, lors
de la séparation finale des principes, à la fin de la vie astrale, et donnent, pour
ainsi dire, le moule d’un double éthérique correspondant exactement au Karma
de l’homme pour sa prochaine naissance. Mais ce sont les Dévarajas qui, ayant le
commandement sur les « éléments » dont le double sera formé, combinent leurs
proportions de manière à ce qu’elles satisfassent aux intentions des Lipika.
Pendant toute la durée de la vie, ils contrebalancent continuellement les chan-
gements introduits dans la condition de l’homme par sa libre volonté et celle de
ceux qui l’entourent, de sorte que le Karma puisse être exactement et en toute
justice épuisé. On trouvera un passage important sur ces êtres dans La Doctrine
secrète. Ils sont capables de prendre des formes humaines matérielles lorsqu’ils le
veulent, et l’on connaît des cas où ils font fait. Tous les esprits de la nature su-
périeurs et des légions d’élémentals artificiels sont leurs agents dans leur travail
grandiose, mais tous les fils sont dans leurs propres mains, et ils assument l’entiè-
re responsabilité. Ils se manifestent rarement sur le plan astral, mais quand ils le
font, ils en sont certainement les habitants non humains les plus remarquables.
Il doit y avoir en réalité sept Dévarajas et non quatre, mais en dehors du cer-
cle des initiés, on connaît fort peu de choses, et on ne peut rien dire des trois
Dévarajas supérieurs.
166
Chapitre XXI
Entités astrales artificielles
Les entités artificielles forment la classe la plus vaste et aussi la plus importante
en ce qui concerne l’homme. Cette classe se compose d’une foule énorme d’en-
tités semi-intelligentes qui diffèrent entre elles autant que les pensées humaines
diffèrent, et il est pratiquement impossible d’en faire une classification détaillée.
Comme elles sont entièrement créées par l’homme, elles s’y rattachent par des
liens karmiques étroits, et leur action sur lui est directe et incessante.
167
Le corps astral
dividus, mais elle a une importance hors de proportion avec ce nombre à cause
de ses rapports étroits avec le mouvement spirite.
Pour expliquer la genèse de ce mouvement, il faut se reporter à l’antique
Atlantis. Parmi les loges d’études occultes préliminaires à l’Initiation, créées par
les Adeptes de la Bonne Loi, il en est une qui observe toujours le même rituel
ancien, et enseigne la même langue Atlantéenne considérée comme un langage
sacré et caché à l’époque d’Atlantis.
Les instructeurs de cette loge ne se tiennent pas au niveau de l’Adepte, et la
loge ne constitue pas directement une partie de la Fraternité de l’Himalaya, bien
que certains Adeptes en aient fait partie dans des incarnations antérieures.
Vers le milieu du XIXe siècle, les chefs de cette loge, peinés par le matérialisme
rampant de l’Europe et de l’Amérique, résolurent de le combattre par de nou-
velles méthodes, et d’offrir des opportunités au moyen desquelles tout homme
raisonnable puisse acquérir la preuve d’une vie séparée du corps physique.
Ce mouvement se développa rapidement et devint le spiritisme moderne qui
comprend des millions d’adhérents. Quelles que soient les autres conséquences
de cette activité nouvelle, il est hors de doute qu’au moyen du spiritisme un
grand nombre de gens ont acquis une croyance en une certaine espèce de vie
future. C’est un résultat magnifique, bien que certains croient qu’il fut obtenu à
un prix trop élevé.
La méthode employée consista à prendre une personne ordinaire après la
mort, à l’éveiller entièrement sur le plan astral, à l’instruire dans une certaine
mesure des pouvoirs et des possibilités qui appartiennent à ce plan, et ensuite à
la charger d’un cercle spirite. Cette personne, à son tour, « développait » d’autres
personnalités de la même manière, et toutes agissaient sur les personnes assistant
aux séances spirites pour « développer » en elles les pouvoirs du médium. Les
chefs du mouvement se manifestèrent quelquefois astralement aux « séances »,
mais dans la plupart des cas ils se bornèrent à diriger leurs disciples quand cela
était nécessaire.
Le mouvement s’accrut si rapidement qu’il échappa bientôt à leur contrôle,
aussi ne sont-ils responsables qu’indirectement d’une grande partie des dévelop-
pements récents de ce mouvement.
L’intensification de la vie astrale de ceux que l’on avait chargés de contrôler les
cercles spirites retarda notablement leurs progrès naturels. On avait bien pensé
qu’un tel retard serait pleinement compensé par le bon Karma de conduire les
autres à la vérité. Mais on s’aperçut bientôt qu’il était impossible d’utiliser un
« esprit-guide » pendant un certain temps sans lui faire un mal considérable.
Dans certains cas, on retira les guides et on les remplaça par d’autres. Dans
168
Le corps astral
169
Chapitre XXII
Spiritisme
Ces deux points ont une importance énorme, et ils sont remarquablement en
170
Le corps astral
avance sur le point de vue orthodoxe ; par suite, il semble quelque peu regretta-
ble que les spirites et les théosophes ne profitent pas de cet accord pour se tendre
la main, et continuent à se disputer sur des questions de moindre importance,
car leur union les aiderait peut-être à convaincre le monde de ces importantes
vérités. Pour cela, il n’est pas trop des deux groupes de chercheurs.
Ceux qui désirent voir les phénomènes, et ceux qui ne peuvent rien croire
sans preuve oculaire, se tourneront naturellement vers le spiritisme. Au contrai-
re, ceux qui ont soif de plus de philosophie que le spiritisme n’en fournit actuel-
lement, s’adresseront à la Théosophie. Les deux mouvements conviennent ainsi
aux libéraux et aux gens à l’esprit large, chacun d’eux pour un type différent de
tempéraments. Cependant, l’harmonie et l’accord entre les deux mouvements
semble très désirable à cause des progrès importants qui doivent être accomplis
prochainement.
Nous devons dire, à la louange du spiritisme, qu’il a atteint son but en ce
qui concerne la conversion d’un très grand nombre de gens à la croyance à une
certaine espèce de vie future. Ceci est un résultat magnifique, comme nous le
disions au chapitre précédent, bien que certaines personnes pensent qu’il a été
atteint à un trop gros prix.
Le spiritisme comporte sans aucun doute un danger pour les natures émo-
tionnelles, nerveuses, et facilement influençables. Il est bon de ne pas pousser les
investigations trop loin pour des raisons qui apparaîtront clairement à l’étudiant.
Mais il n’est pas de moyen plus facile pour briser la croyance que rien n’existe en
dehors du plan physique que de faire quelques expériences, et cela vaut peut-être
la peine de courir quelques risques.
Leadbeater affirme audacieusement qu’en dépit des fraudes et des déceptions
observées dans certains cas, de grandes vérités peuvent être découvertes au moyen
du spiritisme par tous ceux qui veulent bien consentir à y consacrer le temps et la
patience nécessaires. Il y a d’ailleurs une littérature abondante sur ce sujet.
De plus, des travaux utiles analogues à ceux qui sont accomplis par les Aides
invisibles (voir chapitre xxviii) ont été faits quelquefois par l’intermédiaire d’un
médium ou de quelque autre personne présente à la séance spirite. Ainsi, bien
que le spiritisme ait souvent retardé des âmes sur le chemin de la libération, il a
permis à d’autres de se libérer et leur a ouvert le sentier du progrès. Il y a eu des
cas où la personne décédée était incapable d’apparaître sans l’aide d’un médium
à ses parents et amis, et de leur expliquer ses désirs. Mais de tels cas sont rares, et
le plus souvent, les âmes attirées par la terre ne peuvent apaiser leur anxiété que
par l’intermédiaire d’un médium ou bien d’un « Aide invisible » conscient.
C’est donc une erreur de n’envisager que le côté sombre du spiritisme. Il ne
171
Le corps astral
faut pas oublier qu’il a fait une très grande quantité de bien, en fournissant aux
morts un moyen d’arranger leurs affaires après un décès soudain et inattendu.
L’étudiant ne s’étonnera pas d’apprendre que parmi les spirites se trouvent
certaines personnes à l’esprit étroit et qui ne savent rien, par exemple, de la
réincarnation. Il est probable que la majorité des spirites anglais et américains
ne connaissent pas cette loi, bien que certaines écoles de spiritisme l’enseignent.
Nous avons vu que lorsqu’un homme meurt, il fréquente des personnes du
même genre que celles qu’il a connues sur la terre. Par suite, l’homme n’est pas
mieux placé qu’avant la mort pour connaître la réincarnation. Beaucoup de gens
sont fermés aux idées nouvelles par une quantité de préjugés ; ils emportent ces
préjugés sur le plan astral et ils ne deviennent pas subitement plus accessibles à
la raison et au bon sens.
Bien entendu, un homme à l’esprit ouvert peut apprendre beaucoup sur le
plan astral. Il peut très rapidement prendre connaissance de tout l’enseignement
théosophique, et il en est qui le font. C’est pourquoi il arrive que des fragments
de cet enseignement se trouvent dans les communications des esprits.
Il faut savoir aussi qu’il existe un spiritisme supérieur dont le public ne sait
rien et qui ne publie jamais de comptes rendus de ses expériences. Les cercles les
plus intéressants sont strictement privés et réservés à un petit nombre de mem-
bres. Dans ces cercles, ce sont toujours les mêmes personnes qui se réunissent
et on n’y admet jamais un nouveau venu qui pourrait modifier le magnétisme.
Les conditions d’expérimentation sont alors excellentes, et les résultats obtenus
sont souvent surprenants. Il arrive ainsi que les soi-disant morts font tout autant
partie de la vie journalière de la famille que les vivants. Le côté caché de tel-
les « séances » est magnifique : les formes-pensées sont toutes bonnes et capables
d’élever les niveaux mental et spirituel du groupe.
Aux « séances » publiques apparaissent des morts d’une catégorie inférieure à
cause du mélange de magnétisme.
L’une des objections les plus sérieuses contre la pratique du spiritisme est la
suivante : chez l’homme ordinaire, la conscience tend à se séparer de la nature
inférieure pour se retirer dans la nature supérieure. L’ego, comme nous l’avons
dit plusieurs fois, s’éloigne des mondes inférieurs ; par suite, ce n’est pas aider
son évolution que d’éveiller sa partie inférieure de l’inconscience naturelle dans
laquelle elle tombe et de la ramener en arrière au contact de la terre pour com-
muniquer avec un médium.
Ce n’est pas être véritablement bon que d’aider à se rapprocher de la terre
celui qui désire ardemment les satisfactions karmiques, car cela retarde son évo-
lution normale et interrompt ses progrès. La période qu’il passe en Kamaloka est
172
Le corps astral
allongée, le corps astral est revivifié et son emprise sur l’ego se maintient, ainsi
la liberté de l’âme est différée, « la cigogne immortelle est encore retenue par la
glu de la terre ».
C’est tout spécialement dans les cas de suicide ou de mort subite qu’il est
mauvais de réveiller Trishna ou le désir pour la vie des sens.
La nature particulière du danger du spiritisme apparaît lorsqu’on se souvient
que l’ego se retirant en lui-même, il devient de moins en moins capable d’influen-
cer ou de guider la partie inférieure de sa conscience qui, cependant, conserve la
propriété d’engendrer du Karma ; et dans ces conditions, il est probable qu’elle
engendrera plus de mauvais que de bon Karma.
De plus, les gens qui ont eu une mauvaise vie et qui sont remplis de désirs
pour la vie terrestre et pour les plaisirs animaux qu’ils ne peuvent plus goûter se
rassemblent autour des médiums et des sensitifs et s’efforcent de s’en servir pour
satisfaire leurs désirs personnels. Ce sont là les forces les plus dangereuses que
les curieux et les gens frivoles sont susceptibles de rencontrer au cours de leurs
essais.
Une entité astrale désespérée peut acquérir de l’influence sur un spirite sensitif
et l’obséder ; elle peut même le suivre jusque chez lui et acquérir de l’influence
sur sa femme ou son mari. On connaît de nombreux cas semblables, et il est ha-
bituellement très difficile de se débarrasser de l’obsession d’une telle entité.
Nous avons vu que le chagrin passionné et les désirs des amis restés sur la terre
tendent aussi à ramener les morts en contact avec la terre, ce qui est souvent une
cause de vives souffrances pour ceux-ci et de trouble dans le cours normal de leur
évolution.
Revenant maintenant aux entités qui peuvent se manifester à travers un mé-
dium, nous les classons comme suit :
1. Êtres humains décédés sur le plan astral ;
2. Êtres humains décédés en dévachan ;
3. Ombres ;
4. Coques ;
5. Coques vitalisées ;
6. Esprits de la nature ;
7. L’ego du médium ;
8. Adeptes ;
9. Nirmanakayas.
173
Le corps astral
Comme la plupart de ces entités ont été décrites au chapitre xiv sur les entités
astrales, il reste peu à dire sur chacune d’elles.
Il est théoriquement possible à toute personne décédée qui se trouve sur le
plan astral de communiquer à travers un médium. Mais cela est beaucoup plus
facile si la personne se trouve sur un des sous-plans inférieurs, et la difficulté
augmente à mesure que la personne s’élève. Par suite, il est naturel de s’attendre
à ce que la majorité des communications reçues aux séances spirites émanent de
niveaux inférieurs, c’est-à-dire d’entités relativement peu développées.
L’étudiant se souviendra (voir chapitre xv) que les suicidés et autres victimes de
morts soudaines, arrachés à leur corps physique dans la période de vie physique
la plus intense, sont particulièrement susceptibles d’être attirés par un médium,
dans l’espoir de satisfaire leur Trishna, c’est-à-dire leur soif de vie physique.
Il en résulte que le médium est la cause du développement en eux de nou-
veaux skandas (voir chapitre xxiv), d’un nouveau corps avec des tendances et des
passions pires que celles qu’ils avaient perdues. Ceci serait extrêmement grave
pour l’ego et le ferait renaître dans une existence pire que la précédente.
La communication avec une entité en dévachan, c’est-à-dire dans le monde
céleste, nécessite un peu plus d’explications. Lorsqu’un sensitif ou un médium
est d’une nature pure et élevée, son ego libéré peut s’élever jusqu’au plan déva-
chanique et là entrer en contact avec une entité en dévachan. On croit souvent
que c’est l’entité en dévachan qui est allée vers le médium, mais il n’en est rien ;
c’est l’ego du médium qui s’est élevé jusqu’au niveau de l’entité en dévachan.
Étant données les conditions particulières de conscience en dévachan (que
nous ne pouvons pas décrire dans ce livre), les messages ainsi reçus n’ont pas
grande valeur en général ; dans les cas les plus favorables, le médium ne peut
connaître, voir et sentir que ce que l’entité avec qui il communique connaît,
voit et sent. Comme chaque entité en dévachan vit dans son propre domaine
restreint, il n’y a donc aucune possibilité de généraliser la teneur des messages
reçus d’une telle entité. De plus, les pensées, idées et sentiments de l’entité dé-
vachanique forment la substance du milieu où elle vit ; il est donc probable que
la personnalité du médium et ses idées préexistantes vont aussi agir sur cette
substance et troubler ainsi la pureté de la communication.
Une ombre (voir chapitre xix) peut facilement apparaître et communiquer au
cours des séances spirites. Comme elle a exactement l’apparence de la personne
décédée, qu’elle possède sa mémoire, ses idiosyncrasies, elle est souvent confon-
due avec la personne elle-même ; mais elle n’est pas consciente d’une usurpation
de personnalité. Ce n’est en réalité que le « ramassis sans âme des qualités infé-
rieures » de l’entité.
174
Le corps astral
Une coque (voir chapitre xix) ressemble aussi très exactement à l’entité décé-
dée, bien qu’elle ne soit rien de plus que le corps astral de l’entité, toute particule
de mental ayant disparu. En venant au contact de l’aura du médium, elle peut
être galvanisée pour quelques instants d’un semblant de vie et se comporter
comme la caricature de l’entité réelle.
De tels « fantômes » n’ont pas de conscience ; ils sont privés de toute qualité
noble, ils sont sur le point de se désagréger, et leur activité ne peut être que mau-
vaise, que nous les considérions comme prolongeant leur vitalité par vampirisme
aux séances spirites ou bien comme polluant le médium et les autres personnes
présentes par des relations astrales d’un caractère tout à fait indésirable.
Une coque vitalisée (voir chapitre xix) peut aussi communiquer à travers un
médium. Comme nous l’avons vu, elle se compose d’un corps astral animé par
un élément artificiel, et elle a toujours un caractère malveillant. Elle constitue
évidemment un grand danger aux séances spirites.
Les suicidés, ombres et coques vitalisées, qui sont des vampires mineurs, as-
pirent la vitalité des êtres humains qu’ils peuvent influencer. C’est pourquoi
le médium et les assistants sont souvent fatigués à la fin d’une séance spirite.
L’étudiant en occultisme a appris comment il est possible de se préserver de telles
influences, mais faute de cette connaissance, il est difficile à celui qui se place
dans leur rayon d’action de les éviter complètement.
C’est l’usage des ombres et coques aux séances spirites qui est la cause de
tant de communications sans aucun intérêt intellectuel. Elles ont une apparence
d’intellectualité qui est la preuve qu’elles sont des reproductions et non pas des
pensées nouvelles et indépendantes.
Esprits de la nature. — La part prise par ces créatures aux séances spirites a été
décrite au chapitre xx.
Bien des phénomènes observés aux séances spirites ne sont que de mauvais
tours joués aux assistants par des forces subhumaines, et non pas des manifesta-
tions « d’esprits » qui, tandis qu’ils occupaient un corps physique, étaient incapa-
bles de telles puérilités.
L’ego du médium. — Si le médium reste pur et noble dans ses efforts pour at-
teindre la connaissance, il peut s’élever jusqu’à rencontrer un courant provenant
de sa nature supérieure et destiné à illuminer sa conscience inférieure. Alors, le
mental inférieur est pour un moment uni au mental supérieur, et il transmet
autant qu’il peut en retenir de la connaissance du mental supérieur. C’est ainsi
que certaines communications peuvent provenir du propre ego du médium.
Le genre d’entités attirées aux séances dépend évidemment du type du mé-
dium. Un médium de type inférieur attire inévitablement des visiteurs indési-
175
Le corps astral
rables dont la faible vitalité est renforcée pendant la séance. Mais ce n’est pas
tout ; si à cette séance assiste un homme ou une femme d’un développement
suffisamment inférieur, le fantôme est attiré par cette personne, et il peut s’y
attacher, créant ainsi une liaison entre le corps astral de la personne vivante et
le corps astral en désagrégation de la personne morte, ce qui a des conséquences
déplorables.
Un Adepte ou un Maître communique souvent avec ses disciples sans utili-
ser les méthodes ordinaires. Si le médium d’une séance spirite était l’élève d’un
Maître, il serait possible qu’un message du Maître arrive et soit confondu avec la
communication d’un « esprit » plus ordinaire.
Un Nirmanakaya est un homme parfait qui n’a plus de corps physique, mais
qui conserve ses autres principes inférieurs et reste en contact avec la terre pour
aider l’évolution de l’humanité. Ces hautes entités communiquent exceptionnel-
lement à travers un médium, mais seulement s’il est d’une nature très noble et
très pure (voir aussi chapitre xix).
A moins d’avoir une très grande expérience du spiritisme, il est difficile de
concevoir qu’un aussi grand nombre de personnes ordinaires du plan astral brû-
lent d’un très grand désir de jouer à l’instructeur du monde. Le plus souvent,
leurs intentions sont bonnes, et ils pensent réellement que leurs enseignements
vont sauver le monde. Ayant compris que les choses purement matérielles n’ont
en réalité aucune valeur, ils sentent avec raison que, s’ils pouvaient faire partager
leurs idées à l’humanité, la face du monde changerait immédiatement. Ils persua-
dent au médium qu’il est le seul canal digne de cet enseignement transcendant et
exclusif, et ils spécifient modestement qu’ils n’ont eux-mêmes aucune espèce de
grandeur ; il en résulte qu’ils sont souvent pris par les assistants pour un archange
ou même pour une manifestation supérieure de la Divinité. Malheureusement,
ces entités oublient que tandis qu’elles vivaient dans le monde physique, d’autres
gens faisaient des communications analogues à travers d’autres médiums et qu’el-
les n’y accordaient pas la moindre attention. Elles ne se rendent pas compte que,
de la même façon, ceux qui reçoivent leurs communications sont noyés dans les
préoccupations de notre monde, et ne prendront pas davantage en considération
leurs enseignements.
Quelquefois, de telles entités prennent des noms célèbres, comme ceux de
Jules César, Napoléon ou de l’Archange Gabriel, poussés à cette supercherie par
le motif douteux de donner plus de poids à leurs messages que s’ils étaient signés
Durand ou Dupont.
Quelquefois aussi, ces entités, voyant les esprits des gens pleins de respect
176
Le corps astral
pour les Maîtres, essaient de se faire passer pour les Maîtres eux-mêmes, espérant
ainsi agir plus facilement sur leur assistance.
Il y en a même qui essaient de nuire au travail du Maître en prenant sa forme
pour influencer son élève. Elles sont capables de reproduire presque parfaite-
ment l’apparence physique, mais elles ne savent pas imiter le corps causal d’un
Maître, de sorte que toute personne qui possède la vue causale ne peut pas être
trompée par une telle usurpation de personnalité.
Dans un petit nombre de cas, les membres de la loge occulte qui fondèrent
le mouvement spirite (voir chapitre xxi) donnèrent eux-mêmes à travers un mé-
dium des enseignements d’une grande valeur. Mais ceci ne s’est produit que dans
des séances strictement privées et non pas dans des séances publiques où il fallait
payer pour entrer.
La Voix du Silence enjoint sagement : « Ne cherche pas ton Gourou dans ces
régions mayaviques ». Aucun enseignement d’un instructeur du plan astral ne
doit être accepté aveuglément ; toutes les communications doivent être reçues
comme celles qui proviennent du plan physique. L’enseignement doit être pris
pour ce qu’il vaut après examen par la conscience et l’intellect.
Un homme n’est pas plus infaillible parce qu’il est mort que lorsqu’il était
vivant physiquement. Il se peut qu’un homme passe de nombreuses années sur
le plan astral, et pourtant n’en sache pas plus long qu’avant de quitter le plan
physique. Par suite, il n’y a pas lieu d’accorder plus d’importance à une com-
munication provenant du plan astral ou même d’un plan supérieur, qu’à une
suggestion faite sur le plan physique.
Un « esprit » qui se manifeste est souvent ce qu’il prétend être, mais souvent
aussi, il n’est rien de tout cela. Pour l’assistant ordinaire à une séance spirite, il
n’y a aucun moyen de distinguer le vrai du faux, car les ressources du plan astral
peuvent être employées pour tromper les personnes sur le plan physique sans
que celles-ci puissent vérifier la réalité de ce qu’elles voient ou entendent. Nous
ne voulons pas nier que des communications importantes aient été faites par des
entités authentiques, mais nous insistons sur ce fait que l’assistant ordinaire n’a
à sa disposition aucun moyen de s’assurer s’il n’est pas mystifié.
Il résulte de ce qui précède que les sources de communications du monde
astral sont extrêmement nombreuses et variées. Comme l’a dit H. P. Blavatsky,
« la variété des causes des phénomènes est très grande et il faudrait être un adepte
pour pouvoir observer exactement ce qui se passe et expliquer dans tous les cas
la réalité cachée derrière la manifestation sensible ».
Pour compléter cette étude, nous ajouterons que les phénomènes produits par
une personne ordinaire après sa mort peuvent aussi être produits de son vivant :
177
Le corps astral
on peut obtenir l’écriture dans l’état de transe, ou en utilisant les pouvoirs déve-
loppés du corps astral, des communications aussi faciles des personnes incarnées
que des personnes désincarnées.
Toutefois, il est plus prudent de développer ses propres pouvoirs que de se
lancer aveuglément dans de dangereuses expériences. De cette manière, on accu-
mule la connaissance en toute sécurité et on accélère l’évolution. L’homme doit
apprendre que la mort n’a aucun pouvoir sur lui. La clef de la prison du corps est
en ses propres mains, et il doit apprendre à s’en servir.
Si l’on pèse avec soin les renseignements dont nous disposons actuellement
sur le spiritisme, il semble que son exercice prudent soit justifiable dans le but de
détruire le matérialisme. Une fois ce but atteint, l’exercice du spiritisme semble
trop dangereux à la fois pour les vivants et pour les morts pour être recomman-
dable, bien que dans des cas exceptionnels il puisse être utile.
Ce paragraphe exprime l’opinion personnelle de l’auteur.
178
Chapitre XXIII
La mort astrale
Nous avons atteint la fin de la vie du corps astral, et il reste peu à dire en ce
qui concerne sa mort et sa désagrégation finale.
Le retrait continu de l’ego est, comme nous l’avons vu, la cause de l’arrêt
progressif du fonctionnement des particules du corps astral, ce processus ayant
une durée très variable suivant les individus et atteignant successivement dans la
plupart des cas des couches rangées par ordre de densité, les plus denses étant à
l’extérieur.
Le corps astral s’use donc lentement et se désagrège à mesure que la conscien-
ce s’en retire progressivement par un effort semi-inconscient de l’ego ; c’est ainsi
que l’homme se débarrasse graduellement de ce qui l’éloigne du monde céleste.
Pendant son séjour sur le plan astral ou kamaloka, l’esprit mêlé aux passions,
émotions et désirs, les a purifiés, et a assimilé ce qu’ils avaient de pur. Il a donc
absorbé tout ce qui convient à l’ego supérieur, de sorte que ce qui reste de Kama
est un simple résidu dont l’ego ou la Triade immortelle Atma-Bouddhi-Manas
peut se libérer facilement. Lentement, la Triade rassemble les souvenirs de la
vie terrestre qui vient de finir, ses amours, ses espoirs, ses aspirations, etc., et se
prépare à passer du kamaloka au séjour de félicité du dévachan, le « séjour des
Dieux » ou le « monde céleste ».
Il ne peut être question ici du séjour de l’homme dans le monde céleste, mais
nous espérons pouvoir le faire dans le troisième volume de cette série.
En quelques mots, nous pouvons toutefois noter que la période passée en dé-
vachan correspond à l’assimilation des expériences de la vie et au rétablissement
de l’équilibre jusqu’à ce qu’une nouvelle descente en incarnation soit entreprise.
C’est le jour qui succède à la nuit de la vie terrestre, la période subjective qui fait
contraste avec la période objective de la manifestation.
Quand l’homme passe du kamaloka au dévachan, il ne peut emporter avec lui
de forme-pensée d’un caractère mauvais ; la matière astrale ne peut exister au ni-
veau dévachanique, et la matière dévachanique ne peut répondre aux vibrations
grossières des passions et des désirs mauvais. Par suite, tout ce que l’homme peut
emporter avec lui lorsqu’il quitte les restes de son corps astral, n’est que l’en-
semble des germes et tendances qui, lorsqu’ils trouvent le moyen de s’exprimer,
179
Le corps astral
180
Chapitre XXIV
Re-naissance
Après que les causes ayant entraîné l’ego en dévachan ont cessé d’agir, et que le
fruit des expériences a été complètement assimilé, l’ego recommence à éprouver
le désir de la vie matérielle des sens, et ce désir ne peut être satisfait que sur le
plan physique. Ce désir est désigné par les Hindous sous le nom de Trishnâ.
Nous pouvons le considérer, premièrement comme le désir de s’exprimer et,
deuxièmement, comme le désir de recevoir de l’extérieur les impressions qui
seules lui permettent de se sentir vivant. Telle est la loi de l’évolution.
Il semble que Trishna opère à travers Kama qui, pour l’individu comme pour
le Cosmos est la cause primaire de la réincarnation.
Pendant le repos dévachanique, l’ego a été libre de toute douleur et de tout
souci ; mais le mal qu’il fit pendant sa vie passée n’est pas mort, il est à l’état
latent. La semence des tendances mauvaises du passé commence à germer dès
que la nouvelle personnalité est en formation pour la prochaine incarnation. Il
faut que l’ego emporte avec lui le fardeau du passé ; la semence qui provient de
la moisson du passé est appelée par les bouddhistes « skandas ».
Ainsi, Kama avec son armée de skandas, attend sur le seuil du dévachan que
l’ego réapparaisse pour une nouvelle incarnation. Les skandas se composent des
qualités matérielles, sensations, idées abstraites, tendances de l’esprit, pouvoirs
mentaux.
Le phénomène prend naissance lorsque l’ego tourne son attention d’abord
vers le mental, qui reprend immédiatement son activité, puis vers l’atome astral
permanent où il fait agir sa volonté.
Les tendances qui sont, comme nous l’avons vu, latentes, sont animées par
l’ego lorsqu’il s’apprête à renaître, et s’entourent d’abord de matière du plan
mental, ainsi que d’essence élémentale du second règne élémental, celles-ci étant
capables d’exprimer exactement le développement mental atteint par l’homme
à la fin de sa dernière vie céleste. Il reprend ainsi son évolution là où il en était
resté.
Ensuite, il s’entoure de matière du monde astral et d’essence élémentale du
troisième règne, matériaux dont sera construit son nouveau corps astral, et qui
181
Le corps astral
font réapparaître les appétits, émotions et passions qu’il amena de ses vies pas-
sées.
Cette matière astrale est rassemblée par l’ego qui descend en incarnation, non
pas consciemment, mais automatiquement.
De plus, ces matériaux reproduisent exactement la composition du corps as-
tral de l’homme à la fin de sa dernière vie astrale. L’homme reprend donc sa vie
dans chaque monde juste au point où il l’avait laissée la dernière fois.
L’étudiant reconnaîtra facilement dans ce qui précède une partie de l’expres-
sion de la loi karmique dont nous ne pouvons qu’indiquer l’existence dans les
limites de cet ouvrage. Chaque incarnation est liée d’une manière inévitable,
automatique et très juste avec les vies précédentes, de sorte que la série complète
forme une chaîne continue.
La matière astrale rassemblée autour de l’homme ne constitue pas encore un
corps astral défini. Elle prend tout d’abord la forme de cet ovoïde qui est l’ex-
pression la plus approchée que nous puissions employer pour désigner la forme
du corps causal. Dès que le corps physique de l’enfant est formé, la matière
physique exerce une attraction violente sur la matière astrale qui jusqu’alors était
répartie uniformément dans l’ovoïde, et qui maintenant se concentre en majeure
partie dans les limites du corps physique.
A mesure que le corps physique grandit, la matière astrale suit sa croissance,
environ 99 % de cette matière étant concentrée dans les limites du corps phy-
sique, et 1 % seulement remplissant le reste de l’ovoïde, en formant l’aura (voir
chapitre ii).
Le phénomène de l’agglomération de matière autour du noyau astral est quel-
quefois très rapide, quelquefois assez lent. Quand il est terminé, l’ego est alors
vêtu de l’enveloppe karmique qu’il a préparée lui-même, et il est prêt à recevoir
des agents des Seigneurs du Karma le double éthérique dans lequel le nouveau
corps physique sera construit comme dans un moule (voir le Double éthérique,
chapitre xv).
Ainsi, les qualités de l’homme ne sont pas tout d’abord en action. Ce sont
seulement les germes de ces qualités qui fournissent pour elles-mêmes un champ
de manifestation dans la matière des nouveaux corps. Se développeront-ils pen-
dant cette vie suivant les mêmes tendances que dans la dernière ? Cela dépend
en grande partie des influences qui entoureront l’enfant pendant ses premières
années. Chacun de ces germes, bon ou mauvais, peut être facilement développé
ou au contraire tué. S’il est développé, il devient un facteur plus puissant dans
cette vie que dans la précédente. S’il est tué, il s’atrophie, il meurt et n’apparaît
plus dans les incarnations suivantes. On ne peut pas dire que l’enfant ait déjà un
182
Le corps astral
corps mental ou un corps astral défini, mais il possède la matière dont ces corps
seront construits.
Supposons, par exemple, un homme qui ait été un ivrogne dans sa vie passée.
Il a éteint dans le kamaloka le désir de boire et il en est définitivement libéré.
Mais bien que le désir lui-même soit mort, il reste la même faiblesse de caractère
qui l’avait rendu capable d’être subjugué par ce désir. Dans sa prochaine vie, son
corps astral contiendra de la matière capable d’exprimer le même désir, mais il
n’est en aucune façon forcé d’employer cette matière comme auparavant. S’il
est dans les mains de parents consciencieux qui considèrent ces désirs comme
mauvais, il acquerra le pouvoir de dominer ces désirs, et la matière astrale n’étant
pas vivifiée s’atrophiera par manque d’usage. On se souviendra que la matière du
corps astral est constamment remplacée par d’autre tout comme celle du corps
physique et, à mesure que la matière non vivifiée s’en va, elle est remplacée par
de la matière plus pure. De cette manière, les vices sont dominés, et ils ne sont
plus à craindre dans l’avenir lorsque la vertu opposée, le contrôle de soi-même,
a été acquise.
Pendant les premières années de la vie humaine, l’ego a peu d’influence sur
ses véhicules, et c’est à ses parents de l’aider à les maîtriser, en le plaçant dans des
conditions favorables.
La plasticité de ces véhicules en formation est extraordinaire. On peut guider
la formation du corps physique comme font les acrobates, par exemple ; mais
on peut faire beaucoup plus en ce qui concerne les véhicules astral et mental. Ils
réagissent vivement à toute vibration qui les atteint, et ils sont très réceptifs pour
toutes les influences, bonnes ou mauvaises, qui émanent de leur entourage. Mais
malgré cette plasticité, ils acquièrent rapidement des habitudes qui, une fois éta-
blies, ne peuvent être modifiées qu’au prix de très gros efforts. Par conséquent,
l’avenir des enfants est entre les mains des parents dans un sens qui est rarement
compris même par les parents les plus affectionnés.
Le clairvoyant comprend combien les caractères des enfants se perfectionne-
raient si ceux des adultes étaient meilleurs.
On connaît un exemple très frappant où la brutalité d’un tuteur endommagea
d’une manière irréparable les corps d’un enfant, de sorte qu’il lui fut impossible
de faire dans cette vie les progrès que l’on avait espéré lui voir faire.
L’importance de l’entourage de l’enfant est telle que pour la vie au cours de
laquelle l’Adeptat doit être atteint, il est absolument nécessaire de placer l’enfant
dans une ambiance parfaite à tous égards.
Dans le cas des monades de catégorie inférieure, avec des corps astraux d’une
grossièreté exceptionnelle, et qui se réincarnent après un intervalle très court, il
183
Le corps astral
arrive que l’ombre ou la coque de leur dernière vie astrale persiste ; dans ce cas,
elle est susceptible d’être attirée par la nouvelle personnalité. Quand cela arrive,
elle apporte avec elle les habitudes et les façons de penser de la dernière vie, et
même quelquefois aussi la mémoire de cette vie.
Dans le cas d’un homme dont la vie a été si mauvaise que ses corps astral et
mental sont arrachés de l’ego après la mort, l’ego, n’ayant pas de corps pour vivre
dans les mondes astral et mental, doit en créer rapidement de nouveaux. Quand
ils sont créés, l’affinité entre eux et les anciens qui ne sont pas encore désagrégés
s’affirme avec force, et les anciens corps astral et mental deviennent la forme la
plus terrible de ce qui est connu sous le nom de « gardien du seuil ».
Dans le cas extrême d’un homme retournant en incarnation qui, par ses ap-
pétits vicieux ou de tout autre manière, a formé un lien puissant avec un certain
type d’animaux, peut-être lié par affinité magnétique au corps astral d’un animal
dont il a développé les qualités et être enchaîné comme un prisonnier au corps
physique de l’un de ces animaux. Ainsi enchaîné, il ne peut se réincarner nor-
malement ; il est conscient dans le monde astral, il possède ses facultés humai-
nes, mais il n’a aucun contrôle sur le corps animal auquel il est attaché et il ne
peut s’exprimer sur le plan physique par l’intermédiaire de ce corps. Le corps de
l’animal est une prison et non un véhicule pour lui. L’âme de l’animal n’est pas
évincée, mais reste là, et c’est elle qui contrôle son propre corps.
Un tel emprisonnement n’est pas une réincarnation, mais ce phénomène ex-
plique la croyance des peuples orientaux d’après laquelle, dans certaines circons-
tances, un homme peut se réincarner dans le corps d’un animal.
Dans les cas où l’ego n’est pas suffisamment dégradé pour l’emprisonnement
total, mais où le corps astral est fortement animalisé, il se réincarne normale-
ment, mais les caractéristiques de l’animal se reproduisent en grande partie dans
le corps physique comme en témoignent les « monstres » dont l’apparence est
généralement répulsive, avec des têtes de chien ou de porc. La souffrance de l’en-
tité humaine temporairement empêchée de s’exprimer et de progresser est très
grande, mais ses effets sont très salutaires. Elle est analogue à celle d’autres egos
qui sont incarnés dans des corps humains aux cerveaux malsains, c’est-à-dire les
fous et les maniaques. Toutefois, il ne faut pas oublier que la folie et les manies
peuvent être le résultat d’autres vices. La folie est souvent la conséquence de la
cruauté, spécialement lorsque celle-ci est d’un caractère raffiné et voulu.
184
Chapitre XXV
La maîtrise des émotions
Notre travail de compilation aura été vain si l’étudiant n’en conclut pas à la
nécessité, premièrement, de contrôler le corps astral, deuxièmement, d’en faire
graduellement un véhicule de conscience complètement asservi à la volonté de
l’homme réel, l’ego, et, troisièmement, de développer et de perfectionner ses
divers pouvoirs.
Les personnes ordinaires de ce monde savent peu de choses sur ce sujet et
s’en soucient encore moins. Mais pour l’étudiant de l’occultisme, il est d’une
importance fondamentale d’acquérir la maîtrise complète de tous ses véhicules,
physique, astral et mental. Pour les étudier, il est nécessaire de séparer ces trois
corps, mais dans la vie pratique, leur développement peut s’effectuer simultané-
ment, chaque pouvoir acquis dans l’un d’eux facilitant dans une certaine mesure
l’entraînement des deux autres.
Nous avons vu (chapitre viii) la nécessité de purifier le corps physique au
moyen de la nourriture, de la boisson, de l’hygiène, etc., dans le but de faciliter le
contrôle du corps astral. Les mêmes principes s’appliquent avec une force encore
plus grande au corps mental, car en dernière analyse, c’est par l’emploi de l’esprit
et de la volonté que les désirs, les émotions et les passions du corps astral peuvent
être dominés totalement.
Pour beaucoup de tempéraments, l’étude sérieuse de la psychologie des émo-
tions est d’une grande utilité, car il est toujours plus facile de contrôler une force
dont on connaît la genèse et la nature.
C’est pourquoi nous recommandons vivement l’étude des principes exposés
dans le remarquable traité de Bhagavan Das, La Science des émotions. Un résumé
admirable a été composé par Miss K. Browning, sous le titre An epitome of the
science of the emotions. Ces principes sont exposés brièvement ci-dessous.
Toute existence manifestée peut être analysée en trois éléments qui sont : le
Moi, le Non-Moi et la Relation entre les deux précédents.
Cette relation peut être divisée en :
1. Connaissance (Gnyanam) ;
2. Désir (Ichcha) ;
3. Action (Kriya).
185
Le corps astral
En poursuivant cette analyse, nous arrivons aux six types possibles d’émotions
élémentaires indiqués dans la colonne trois du tableau ci-dessous. La quatrième
colonne donne les subdivisions des éléments primaires par ordre d’intensité, la
plus forte étant en tête, la plus faible à la fin de chaque groupe.
Toutes les émotions humaines se composent de l’un de ces six éléments ou,
plus fréquemment, de deux ou plus de ces éléments mélangés. L’étudiant est prié
de se référer au traité mentionné plus haut pour plus de détails sur les principes
que nous venons d’exposer. Il sera ainsi certainement récompensé largement de
sa peine.
186
Le corps astral
1 2 3 4
adoration.
révérence.
supérieur. révérence. respect.
admiration.
affection.
AMOUR amitié.
égal. affection.
(pour un) camaraderie.
politesse.
compassion.
tendresse.
inférieur. bénévolence. bonté.
pitié.
horreur.
supérieur. crainte. peur.
appréhension.
hostilité.
HAINE rudesse.
(pour un) égal. colère. froideur.
séparativité.
Courroux.
Inférieur. Tyrannie. Mépris.
Dédain.
187
Le corps astral
Notre auteur énumère et décrit les diverses caractéristiques des foules et mon-
tre qu’elles diffèrent de celles des individus, étant dans l’ensemble à un niveau
inférieur et primitif.
Chaque foule, étant incapable de se conduire elle-même, a besoin d’un chef
(leader) et elle en trouve toujours un. Il y a trois types principaux de leaders :
a. Le Dictateur. C’est celui qui domine et dirige la foule en lui imposant ses
propres idées par la seule puissance de sa personnalité. Par exemple, Napoléon,
Disraëli, César, Charlemagne.
b. L’Interprète. C’est celui qui, grâce à sa sensibilité naturelle, sent ce que la
foule sent ou va sentir, et qui exprime en langage clair les émotions de la foule
qui par essence est muette. De tels hommes résolvent rarement des problèmes
personnels pour proclamer ensuite leur évangile. Ils attendent que les émotions
de la foule prennent forme, puis ils disent avec éloquence, enthousiasme et puis-
188
Le corps astral
Ce qui précède n’est qu’une esquisse très brève des principes exposés dans le
livre que nous avons cité. L’étudiant fera bien de s’y référer pour une étude plus
complète. Cette étude l’aidera, non seulement à apprécier à leur juste valeur les
forces qui font mouvoir les foules, mais aussi à estimer exactement la valeur de
ses propres croyances, opinions et attitudes en face des divers problèmes de la
vie.
Il est certainement de la plus grande importance pour l’étudiant en occul-
tisme d’agir délibérément et consciemment en ce qui concerne ses sentiments et
ses pensées. Les Grecs disaient « Gnothi seauton », connais-toi toi-même ; cet avis
est précieux, car la connaissance de soi est absolument nécessaire à tout candidat
au progrès. L’étudiant ne devrait jamais se laisser submerger par une émotion
ou une forme-pensée collective, qui forme une sorte d’atmosphère au travers de
laquelle toute chose vue est colorée ou déformée et qui domine si manifestement
les diverses foules parmi lesquelles il vit. Ce n’est pas une chose facile de lutter
contre un préjugé populaire puissant, à cause des impulsions incessantes des
formes-pensées et des courants de pensée qui remplissent l’atmosphère ; cepen-
dant, l’étudiant en occultisme doit apprendre à le faire. De plus, il devrait être
capable de reconnaître les différents types de conducteurs des foules, et refuser
de se laisser dominer ou persuader. Il ne devrait accepter des idées ou des lignes
de conduite que délibérément après usage de toutes ses facultés.
L’influence des foules psychologiques et des conducteurs de foules est très
grande de nos jours ; il en a été probablement de même aux autres époques ; les
forces qu’ils mettent en jeu sont subtiles et puissantes, de sorte que l’étudiant
désireux d’atteindre la maîtrise de soi, en dirigeant lui-même sa vie émotion-
nelle et intellectuelle doit être continuellement en garde contre ces influences
insidieuses.
L’auteur est d’avis que l’étude de La Science des émotions et de The crowd in
189
Le corps astral
peace and war est d’une utilité remarquable pour celui qui veut entreprendre
l’entraînement et le développement du corps astral dans le but d’en faire un ser-
viteur obéissant à la souveraine volonté de l’ego.
Une autre étude est vivement recommandée à l’étudiant, c’est celle du subcons-
cient qui est souvent appelé aujourd’hui « l’inconscient ». Le livre de T. J. Hud-
son, The law of psychic phenomena, constitue une excellente introduction à cette
étude.
En lisant ce livre, l’étudiant se souviendra qu’il a été écrit en 1892. Grâce aux
connaissances acquises aujourd’hui, il n’est pas nécessaire de suivre absolument
Hudson dans son analyse, sa classification et sa terminologie. Bien plus, nous
sommes d’avis qu’Hudson développe ses théories beaucoup trop loin. Cepen-
dant, la valeur de ce livre est considérable, premièrement, parce qu’il encourage
un scepticisme de bon aloi vis-à-vis des explications hâtives des phénomènes psy-
chiques, et, deuxièmement, parce qu’il met en lumière les potentialités latentes
dans la partie subconsciente de la nature humaine ; elles peuvent être utilisées
par l’étudiant sérieux au contrôle de sa nature astrale, et à la purification et à
la construction de son propre caractère. Il existe évidemment des quantités de
livres plus modernes qui peuvent aider d’une manière analogue.
Voici en quelques mots, les idées exposées par Hudson :
1. La mentalité de l’homme est nettement divisible en deux parties, chacune
avec ses pouvoirs et ses fonctions séparées. Il les appelle le mental objectif
et le mental subjectif.
2. Le mental objectif est celui qui prend connaissance du monde objectif
à l’aide des sens physiques comme instruments d’observation ; sa plus
haute fonction est la raison.
3. Le mental subjectif prend connaissance de ce qui l’entoure par des
moyens indépendants des sens physiques. Il est le siège des émotions et
de la mémoire. Il exerce ses plus hautes fonctions quand les sens objectifs
sont inactifs, par exemple pendant l’hypnotisme ou le somnambulisme.
Un grand nombre des autres facultés attribuées par Hudson au mental
subjectif sont évidemment celles du corps astral, par exemple le pouvoir
de se déplacer à de grandes distances, de lire les pensées, etc. De plus,
tandis que le mental objectif ne peut être dominé par suggestion, de ma-
nière à annihiler la raison, la connaissance positive ou l’évidence des sens,
le mental subjectif peut toujours être dominé par la suggestion, qu’elle
provienne soit d’autres personnes, soit du mental objectif de l’homme
lui-même.
190
Le corps astral
191
Le corps astral
192
Chapitre XXVI
Le développement des facultés astrales
193
Le corps astral
194
Le corps astral
195
Le corps astral
196
Le corps astral
trales, il arrive qu’elles soient soudainement paralysées par une terreur inexplica-
ble. Ceci provient en partie de l’hostilité naturelle du monde élémental contre
l’homme à cause des nombreuses activités destructives de celui-ci sur le plan
physique ; et d’autre part du grand nombre d’élémentals artificiels hostiles créés
par les humains eux-mêmes. Ceci a été observé avec une intensité particulière
dans la région de Chicago.
Certaines personnes commencent par devenir conscientes d’une manière in-
termittente des couleurs brillantes de l’aura humaine. D’autres voient des visa-
ges, des paysages, des nuages colorés au moment où elles s’endorment. Le phé-
nomène le plus commun est probablement celui qui consiste à se souvenir avec
une précision de plus en plus grande des expériences faites sur les autres plans
pendant le sommeil.
Il arrive qu’une personne perçoive l’apparition d’un ami sur le point de mou-
rir. Cela peut être dû à deux causes dans chacune desquelles le désir puissant de
l’ami constitue la force déterminatrice. Cette force peut permettre au mourant
de se matérialiser pendant un instant, ce qui évidemment ne nécessite de la part
du voyant aucune clairvoyance, mais plus fréquemment, cette force agit mesmé-
riquement sur le voyant en stimulant momentanément sa sensibilité supérieure
et en même temps anesthésiant sa sensibilité physique.
Un homme dont la vision astrale est développée cesse d’être limité par la
matière physique : il voit à travers tous les objets physiques et les substances phy-
siquement opaques sont pour lui aussi transparentes que le verre. A un concert,
il voit de magnifiques symphonies de couleurs. A une conférence, il voit les pen-
sées de l’orateur avec leurs couleurs et leurs formes et, par suite, il est capable de
le comprendre beaucoup mieux que tout autre auditeur à qui manque la vision
astrale.
L’observation montre que beaucoup de gens saisissent dans une conférence
beaucoup plus que ce que les paroles de l’orateur expriment. Ceci indique un
commencement de développement du corps astral dont la sensibilité croissante
commence à réagir aux formes-pensées créées par l’orateur.
Certains endroits offrent pour le travail occulte beaucoup plus de facilités que
d’autres. Ainsi, la Californie, avec son climat très sec et l’abondance d’électricité
dans l’air, est très favorable au développement de la clairvoyance.
Certains psychiques ont besoin d’une température de 27o centigrades pour
exercer plus facilement leurs facultés ; d’autres ne travaillent bien qu’à des tem-
pératures très basses.
Un clairvoyant entraîné étant capable de voir le corps astral des autres hom-
mes, il en résulte que sur le plan astral nul ne peut se cacher ou se déguiser. Il est
197
Le corps astral
vu tel qu’il est réellement par tout observateur suffisamment développé. Cette
restriction est nécessaire, car l’homme voit à travers ses propres véhicules, ce qui
correspond à peu près à voir un paysage à travers un verre coloré. Tant qu’il ne
s’est pas spécialement entraîné, l’homme est susceptible de considérer comme
prépondérantes chez celui qu’il regarde les caractéristiques auxquelles il répond
le plus facilement. Il est nécessaire de pratiquer beaucoup avant d’éliminer cette
équation personnelle pour être capable de faire des observations absolument
correctes.
La plupart des psychiques qui ont occasionnellement des éclairs de vision
astrale ainsi que la majorité des entités qui font des communications aux séances
spirites ne tiennent pas compte d’un grand nombre des complexités du monde
astral décrites dans ce livre. C’est parce que l’on ne peut voir sur le plan astral
les choses telles qu’elles sont qu’après une très longue expérience. Et même ceux
qui voient bien sont souvent trop étonnés pour comprendre et se souvenir, et
il leur est d’autant plus difficile de traduire leurs souvenirs dans le langage du
plan physique. La plupart des psychiques non entraînés n’examinent jamais leurs
visions scientifiquement ; ils conservent simplement une impression qui peut,
d’ailleurs, être correcte, mais rien n’empêche qu’elle soit complètement fausse
ou du moins erronée.
De plus, comme nous l’avons vu, certains habitants du monde astral aiment à
jouer des tours contre lesquels les personnes non entraînées ne sont pas armées.
Dans le cas d’une entité astrale qui communique par l’intermédiaire d’un
médium, ses sens astraux les plus subtils peuvent même devenir insensibles à la
matière la plus fine du plan astral.
Seul un visiteur entraîné qui est pleinement conscient sur les deux plans phy-
siques et astral, peut avoir une vue claire et précise sur laquelle il peut se fier.
La clairvoyance absolument certaine nécessite des facultés qui appartiennent
à un plan supérieur au plan astral. La faculté de prévision exacte dépend aussi de
ce plan supérieur ; cependant, des reflets de ce plan se manifestent fréquemment
à la vue astrale, tout particulièrement chez certaines gens à l’esprit simple qui vi-
vent dans des conditions favorables à cette manifestation — c’est par exemple ce
que l’on appelle la seconde vue chez les habitants des Hautes Terres de l’Écosse.
Il y a des gens qui sont aveugles dans le monde astral tout comme dans le
monde physique. D’autre part, au début de l’emploi des sens astraux, les gens se
trompent comme l’enfant qui commence à utiliser ses sens physiques ; mais au
bout de quelque temps, il devient possible de voir et d’entendre aussi bien que
sur le plan physique.
Une autre méthode de développement de la clairvoyance est la suivante, qui
198
Le corps astral
est recommandée par toutes les religions : la méditation ; cette méthode intel-
ligemment suivie, ne peut faire de mal à aucun être humain, et elle permet de
développer un type très pur de clairvoyance. Une explication succincte des phé-
nomènes mis en jeu au cours de la méditation est donnée par C. W. Leadbeater,
dans L’Autre côté de la mort, ainsi que dans quelques autres livres.
La méditation permet de développer une très grande sensibilité, ainsi qu’un
équilibre parfait entre les différents véhicules.
L’étudiant concevra facilement comment la méditation permet de construire
les divers corps avec les types supérieurs de matière. Il se peut que le méditant
ressentent des émotions très élevées, ayant leur origine dans le plan bouddhi-
que, c’est-à-dire le plan immédiatement supérieur au mental supérieur, et qui
se reflètent au niveau astral. Toutefois, il est nécessaire de développer aussi les
corps mental et causal, pour conserver l’équilibre. L’homme ne peut sauter de
la conscience astrale à la conscience bouddhique sans développer les véhicules
intermédiaires. Au moyen des seules émotions, l’homme ne peut obtenir l’équi-
libre parfait ni la persévérance : de puissantes émotions qui nous ont poussés
dans la bonne direction peuvent très bien changer de nature puis nous pousser
dans une direction différente. L’émotion procure la force d’impulsion, mais la
puissance directrice provient de la sagesse.
Il y a un rapport étroit entre les plans bouddhique et astral, et le corps astral
est dans une certaine mesure un reflet du corps bouddhique.
Un exemple de ce rapport nous est fourni par la messe chrétienne. Au mo-
ment de la consécration de l’hostie, une force rayonne, qui est très intense sur le
plan bouddhique et l’est moins sur le plan mental supérieur ; de plus, son activité
se manifeste sur les premier, second et troisième sous-plans astraux, mais ceci
n’est peut-être qu’un reflet de ce qui se passe sur le plan mental ou bien l’effet
d’une résonance. Les effets de cette force peuvent être ressentis par des gens très
éloignés de l’église, une grande vague de paix spirituelle et de force se répand sur
toute la contrée.
Un autre phénomène se produit en même temps qui est en rapport avec
la dévotion consciente de chaque individu pendant la consécration. Un rayon
semblable à un rayon de feu part de l’hostie au moment de l’élévation et atteint
le corps astral du fidèle dont il stimule fortement l’éclat. Par l’intermédiaire du
corps astral, et à cause de son rapport étroit avec lui, le véhicule bouddhique est
ainsi profondément affecté. Ainsi, les véhicules bouddhiques et astral réagissent
constamment l’un sur l’autre.
Un effet analogue se produit pendant la bénédiction du saint sacrement.
199
Chapitre XVII
La clairvoyance dans l’espace et dans le temps
200
Le corps astral
seul sens, et possède un champ de vision bien délimité. La vue astrale dirigée
suivant un tel tube est autant limité que la vue physique le serait dans des cir-
constances analogues.
Ce genre de clairvoyance peut être énormément facilité par l’usage d’un objet
physique servant de point de départ ou de foyer pour la force de volonté. Une
boule de cristal constitue l’auxiliaire le plus commun et le plus effectif, car, grâce
aux propriétés de l’essence élémentale qui lui appartient, elle possède le pouvoir
de stimuler les facultés psychiques. On emploie aussi d’autres objets dans le
même but, par exemple une coupe, un miroir, de l’encre (Égypte et Inde), une
goutte de sang (chez les Maoris de la Nouvelle-Zélande), un vase rempli d’eau
(Indiens Peaux-Rouges), et presque toutes les surfaces polies, ou au contraire
absolument noires comme une poignée de charbon au fond d’un vase profond.
Il y a des gens qui sont capables de décider à l’avance ce qu’ils regarderont de
cette manière, c’est-à-dire qu’ils sont capables d’orienter leur télescope à volonté ;
mais la grande majorité des gens forment un tube fortuit, et voient ce qui se
présente à l’autre bout.
Certains psychiques ne sont capables d’employer ce tube que sous l’influence
du mesmérisme. Il y a deux catégories parmi eux :
1. ceux qui sont capables de former le tube pour eux-mêmes ;
2. ceux qui ne peuvent voir qu’à travers un tube formé par celui qui les mes-
mérise.
Quelquefois, mais rarement, il est possible de voir les objets grossis au moyen
de ce tube, mais dans ce cas, il semble bien qu’il y ait apparition d’un pouvoir
nouveau.
201
Le corps astral
pour recommencer à voir. Ce type de clairvoyance est plus rare que le premier à
cause du contrôle mental requis, et de la nature supérieure des forces employées.
Il est pénible sauf pour de très petites distances.
202
Le corps astral
brièvement allusion au chapitre xvi. Ces annales, vues sur le plan astral, n’étant
que le reflet d’un reflet provenant d’un plan beaucoup plus élevé, sont très impar-
faites, fragmentaires, et souvent très déformées. On les a comparées aux images
vues dans l’eau agitée par le vent. Sur le plan mental, les annales sont complètes
et exactes, et elles peuvent être consultées en toute sécurité, mais ceci demande
évidemment des facultés appartenant au plan mental.
203
Chapitre XXVIII
Les aides invisibles
L’étudiant qui vient de lire les pages précédentes aura sans doute remarqué
les exemples d’interventions d’agents invisibles dans les affaires humaines qui se
produisent de temps en temps et qui sont évidemment tout à fait inexplicables
au point de vue matérialiste. Ces interventions peuvent être expliquées facile-
ment, rationnellement et simplement par celui qui connaît les possibilités du
plan astral.
En Orient, l’existence des aides invisibles a été toujours reconnue ; en Europe,
nous avons eu les Légendes des anciens Grecs qui racontaient les interventions
des dieux dans les affaires humaines et la Légende romaine de Castor et Pollux
conduisant les légions de la jeune République à la Bataille du Lac Regillus. A
l’époque médiévale, remontent de nombreuses histoires de Saints qui apparais-
saient au moment critique et qui changeaient la fortune de la guerre en faveur
des armées chrétiennes : par exemple, saint James conduisant les troupes espa-
gnoles et aussi les histoires d’Anges Gardiens qui ont sauvé des voyageurs de
dangers sérieux ou même de la mort.
L’aide peut être donnée aux hommes par différentes sortes d’habitants du plan
astral ; elle peut provenir des esprits de la nature, des dévas, de ceux qui sont phy-
siquement morts ou de ceux qui, encore vivants physiquement, sont capables de
fonctionner librement sur le plan astral.
Les cas dans lesquels l’aide fut donnée aux hommes par les esprits de la nature
sont rares ; les esprits de la nature (voir chapitre xx) évitent généralement l’hom-
me, car ils n’aiment pas ses émanations, son agitation, son tumulte. De plus, à
part certains d’entre eux, ils manquent généralement de raison et ressemblent
beaucoup plus à d’heureux enfants au jeu qu’à des entités sérieuses et respon-
sables. D’une manière générale, on ne peut pas avoir confiance en eux pour ce
genre de travail, bien que, exceptionnellement, ils puissent s’attacher à un être
humain et lui faire beaucoup de bien. Le travail d’un Adepte ou d’un Maître est
principalement sur les niveaux aroupa du plan mental d’où il peut influencer la
véritable individualité de l’homme et non pas la simple personnalité qui est tout
ce que l’on peut atteindre dans le monde astral ou dans le monde physique. C’est
204
Le corps astral
pourquoi il est très rare qu’un Maître juge bon de travailler sur le plan physique
ou sur le plan astral.
Les mêmes considérations s’appliquent aux dévas. Ceux d’entre eux qui ré-
pondent quelquefois aux appels élevés des hommes le font plutôt sur le plan
mental que sur le plan inférieur et plus fréquemment pendant les périodes qui
séparent deux incarnations que pendant une existence physique.
L’aide est souvent donnée par ceux dont la mort physique est récente et qui
restent en contact étroit avec la terre. L’étudiant concevra facilement toutefois
que cette aide est généralement très limitée parce que les personnes les plus ins-
truites et les plus capables d’aider sont aussi celles qui restent le moins longtemps
au niveau inférieur du plan astral d’où la terre est le plus facilement accessible.
De plus, pour qu’une personne morte puisse influencer une personne encore
vivante physiquement, il faut ou bien que cette dernière soit exceptionnellement
sensitive, ou bien que l’aide possède une grande quantité de science et d’adresse.
Ces conditions sont remplies très rarement.
Il en résulte qu’actuellement le travail de l’assistance sur les plans astral et
mental inférieur, est surtout entre les mains des élèves des Maîtres et de quelques
autres qui sont suffisamment développés pour fonctionner consciemment sur
ces deux plans.
Ce genre d’assistance sur le plan astral a pour but d’aider l’évolution. Il arrive
aussi qu’il est en rapport avec le développement des règnes inférieurs élémental,
végétal et animal, qu’il est possible d’accélérer dans certaines conditions. En ef-
fet, dans certains cas, les progrès de ces règnes ne peuvent avoir lieu qu’avec l’aide
de l’homme. Par exemple : les animaux ne peuvent s’individualiser que dans
certaines catégories qui ont été domestiquées par l’homme.
La partie la plus importante de l’assistance se rapporte à l’humanité et elle a
en vue principalement son développement spirituel. Cependant dans certains
cas une aide purement physique peut être donnée.
Dans le livre classique sur ce sujet, Les Aides invisibles, par C. W. Leadbeater,
il se trouve un grand nombre d’exemples typiques d’interventions physiques.
Quelquefois, il arrive qu’un aide invisible, au moyen de sa vision plus large, est
capable de percevoir un danger menaçant quelqu’un et de lui suggérer cette idée
ou bien de la suggérer à une autre personne susceptible de l’aider. C’est de cette
manière que des naufrages ont été quelquefois évités. Dans d’autres circonstan-
ces, il arrive que l’aide se matérialise lui-même ou bien se fait matérialiser par
un autre aide plus expérimenté de manière qu’il puisse sauver une personne en
Réédition arbredor.com, 2005.
205
Le corps astral
danger, par exemple enlever un enfant qui se trouve dans un bâtiment en feu,
préserver une personne sur le point de tomber dans un précipice ou ramener
chez lui quelque enfant perdu, etc.
On cite l’exemple d’un aide qui, ayant trouvé un enfant tombé d’une falaise
avec une artère coupée, se matérialisa pour lui faire un bandage et arrêter l’effu-
sion de sang qui aurait pu être mortelle ; pendant ce temps, un autre aide suggé-
rait l’idée du danger à la mère de l’enfant et la conduisait sur les lieux.
On pourrait se demander comment il peut se faire qu’une entité astrale ait
connaissance d’un cri physique ou d’un accident. C’est que tout cri ayant son
origine dans une émotion puissante, produit un effet sur le plan astral qui sug-
gère exactement la même idée que sur le plan physique.
Dans le cas d’un accident, le flux d’émotion causé par la douleur ou la peur
produit le même effet qu’une grande lumière et attire inévitablement l’attention
des entités astrales, s’il y en a dans le voisinage.
Pour produire le phénomène de matérialisation de manière à pouvoir obtenir
des effets sur le plan physique, il est nécessaire de connaître à fond la méthode
qui doit être employée dans chacun des cas. Il y a trois espèces bien définies de
matérialisation :
1. Celle qui est tangible bien que non visible à la vue ordinaire ; c’est celle
que l’on observe le plus souvent pendant les séances spirites ; elle est em-
ployée pour déplacer les petits objets. La matière utilisée est d’une telle
nature qu’elle ne réfléchit pas la lumière et ne s’oppose pas à sa propa-
gation, mais, dans certaines conditions, elle peut servir à produire des
sons. Dans certains cas, cette espèce de matière est capable de réfléchir les
rayons ultra-violets de sorte que l’on puisse prendre des photographies ;
2. Celle qui est visible, mais non tangible ;
3. La matérialisation parfaite qui est à la fois visible et tangible.
La plupart des spirites sont tout à fait familiers avec ces trois variétés. Les ma-
térialisations que nous considérons ici sont produites par un effort de la volonté ;
cet effort qui a pour but de modifier l’état naturel de la matière s’oppose pour
ainsi dire temporairement à la volonté cosmique. Il doit être maintenu pendant
tout le temps que dure le phénomène et si l’attention se relâche un instant la
matière retourne instantanément à son état original.
Aux séances spirites, les matérialisations complètes sont habituellement pro-
duites par l’utilisation de matière provenant des corps physiques et éthériques
du médium et des assistants. Dans un tel cas, il est évident qu’il y a une relation
206
Le corps astral
207
Le corps astral
appris au préalable qu’un homme moyen sur le plan physique n’est capable de
jouer du violon sans apprentissage.
Cependant, on connaît des cas exceptionnels où une sympathie intense et un
désir puissant permirent à une personne de produire une matérialisation tempo-
raire sans qu’elle sache consciemment comment elle le faisait.
Il est bon de noter que les rares cas d’intervention physique par un aide astral
sont en général rendu possible par l’existence d’un lien karmique entre l’aide
et celui qui est aidé. C’est de cette manière qu’un service rendu dans une vie se
trouve payé dans la vie suivante.
Dans certaines catastrophes où un grand nombre de gens sont tués, il est
quelquefois permis à une ou deux personnes d’être sauvées miraculeusement.
C’est parce que leur Karma n’est point de mourir en ce moment, c’est-à-dire que
la loi divine n’a pas prévu de leur faire payer leur dette de cette manière.
Exceptionnellement, il arrive qu’une assistance physique est donnée par un
Maître.
C. W. Leadbeater décrit, à ce sujet, une aventure personnelle. Il allait à pied
dans une rue, lorsqu’il entendit soudain la voix de son Instructeur Indien, qui
à ce moment-là était physiquement à dix mille kilomètres, lui crier à l’oreille
« Reculez ! ». Il obéit immédiatement et juste à ce moment tomba devant lui un
gros tuyau de cheminée en métal. On rapporte un autre cas remarquable où une
dame qui se trouvait en grand péril, au milieu d’une émeute, fut soudain arra-
chée à la foule et se retrouva saine et sauve dans une rue voisine complètement
vide. Il est probable que son corps fut transporté par-dessus les maisons tandis
qu’un voile de matière éthérique la cachait à la vue des gens. Si l’on se souvient
des chapitres sur la vie post-mortem, il est évident qu’il y a un vaste champ pour
le travail des aides invisibles parmi les gens qui viennent de mourir. La plupart
d’entre eux se trouvent, en effet, dans une ignorance complète des conditions
de la vie après la mort, et la plupart, du moins dans les pays occidentaux, sont
terrifiés à l’idée de l’Enfer et de la Damnation éternelle. Il y a donc beaucoup à
faire pour éclairer ces gens sur la véritable nature du monde astral dans lequel ils
se trouvent.
La majeure partie du travail des aides invisibles est justement de réconforter
ceux qui viennent à mourir et de les délivrer, quand cela est possible, de la peur
terrible et inutile, dont ils sont si souvent la proie, ce qui, non seulement, les fait
beaucoup souffrir, mais retarde leurs progrès.
L’intervention des aides invisibles leur permet, au moins dans une certaine
mesure, d’avoir une idée de l’avenir qui s’étend devant eux.
On rapporte qu’autrefois ce travail était effectué exclusivement par une caté-
208
Le corps astral
gorie supérieure d’entités non humaines. Mais depuis quelque temps, les êtres
humains qui sont capables de fonctionner consciemment sur le plan astral ont le
privilège d’effectuer ce travail d’assistance et d’amour.
Dans le cas où la réorganisation du corps astral a été faite par l’élémental du
désir, un aide invisible peut détruire son œuvre et remettre le corps astral dans
son état primitif, de sorte que la personne qui vient de mourir peut percevoir la
totalité du plan astral au lieu d’être limitée à un seul sous-plan à la fois.
D’autres personnes qui sont sur le plan astral depuis plus longtemps peuvent
aussi recevoir de l’aide sous forme d’explications et d’avis au sujet de ce qu’ils
ont à faire sur ce plan. Ainsi, ils peuvent être avertis du danger qui réside dans
les tentatives de communication avec les vivants au travers d’un médium. Quel-
quefois aussi une personne attirée dans un cercle spirite peut être guidée vers
une vie plus élevée et plus saine. La mémoire de tels enseignements ne peut être
transportée dans l’incarnation suivante, mais la connaissance réelle intérieure
reste toujours, et il en résulte une grande facilité pour accepter de nouveau cette
connaissance lorsqu’elle se présente dans la vie suivante.
Quelques-uns de ceux qui viennent de mourir sont remplis de remords lors-
qu’ils se voient sur le plan astral tels qu’ils sont en réalité. Dans ce cas, l’aide
leur explique que la seule pensée utile consiste à prendre la résolution de faire
mieux dans l’avenir, et que chaque homme doit se voir lui-même tel qu’il est et
travailler fermement à s’améliorer. Il en est d’autres qui sont troublés par leur
désir de réparer certaines fautes commises sur la terre ou bien de libérer leur
conscience en révélant un secret qu’ils ont jalousement gardé, etc. Dans certains
cas, il est possible à l’aide d’intervenir de quelque manière sur le plan physique
et, ainsi, de satisfaire le mort. Mais dans la plupart des cas, le mieux qu’il puisse
faire est d’expliquer qu’il est maintenant trop tard pour réparer et, par suite, inu-
tile de poursuivre de pareils efforts. Il persuade alors à l’homme d’abandonner
ses pensées terrestres et de se tourner vers la vie future.
Une aide importante est aussi apportée aux vivants en suggérant de bonnes
pensées à ceux qui sont prêts à les recevoir. Il serait extrêmement facile (d’une
manière incroyable pour l’homme ordinaire) à un aide de dominer l’esprit de
l’homme moyen et de lui faire penser exactement ce qu’il voudrait sans éveiller le
moindre soupçon d’influence extérieure. Mais un tel procédé serait absolument
inadmissible ; tout ce qui peut être fait est de projeter la bonne pensée dans l’es-
prit de la personne parmi les milliers de pensées qui le traversent constamment,
et de souhaiter que la personne s’y arrêtera et en fera son profit. L’assistance peut
être donnée de cette manière dans un très grand nombre de cas. La Consolation
est souvent donnée ainsi à ceux qui sont dans la peine ou dans la maladie ; des ré-
209
Le corps astral
210
Le corps astral
qui puisse être interprété comme un phénomène supérieur sur le plan physique.
Il peut transmettre un message à une personne morte, mais il ne doit pas, sauf
s’il reçoit des instructions de son Maître, rapporter la réponse du mort au vivant.
Ainsi, le groupe des aides invisibles n’est, ni un bureau de détectives, ni une
agence d’information astrale. Il a simplement pour but de faire le travail qui lui
a été donné ou qui se présente à lui.
A mesure que l’étudiant fait des progrès occultes, au lieu d’aider seulement les
individus, il apprend à entrer en rapport avec les classes, les nations ou les races.
Lorsqu’il a acquis le pouvoir et la connaissance nécessaire, il commence à dis-
poser des forces supérieures, et on lui montre le meilleur usage qu’il est possible
d’en faire. Il est mis en relation avec les Nirmanakayas, et il devient l’un de leurs
auxiliaires, en apprenant comment distribuer les forces qui sont les fruits de leur
admirable sacrifice. Les qualifications nécessaires à celui qui aspire à devenir un
aide n’ont rien de mystérieux ; elles ont déjà été énumérées incidemment, mais il
est peut-être utile d’en faire une énumération systématique.
1. Unité d’esprit, quelquefois désignée par l’expression « Unité d’Aspiration »
(one-pointedness) ; l’aspirant-aide doit faire du travail d’aider les autres son
premier et plus noble devoir. Le travail indiqué par le Maître doit être
son plus grand intérêt dans la vie ; de plus, l’aspirant doit être capable
de faire une distinction, non seulement entre le travail utile et le travail
inutile, mais aussi entre les différentes sortes de travail utile ; l’économie
des efforts est la première loi de l’occultisme, et tout étudiant devrait se
dévouer au travail le plus élevé dont il est capable. Il est également essen-
tiel pour l’étudiant de faire tout son possible sur le plan physique pour
aider ses semblables.
2. Maîtrise de soi. Ceci comprend la maîtrise complète du caractère de sorte
que rien de ce qui est vu ou entendu ne puisse produire de l’irritation, car
la conséquence en serait bien plus grave sur le plan astral que sur le plan
physique. Une personne totalement éveillée sur le plan astral qui éprou-
verait de la colère contre une autre personne pourrait lui faire beaucoup
de mal. Des manifestations d’irritabilité, d’excitation ou d’impatience
dans le monde astral transformeraient l’aide en une chose terrible, de
sorte que ceux qu’il désire aider s’enfuiraient devant lui, terrifiés.
On rapporte le cas où un aide invisible se mit dans un tel état d’excitation
que son corps astral grossit considérablement, vibrant violemment avec
des couleurs éclatantes ; la personne qu’il voulait aider fut absolument
terrifiée à cette vue. Elle le prit pour le démon théologique en personne
211
Le corps astral
212
Le corps astral
peut être utile. Elle peut se préparer en étudiant avec soin tout ce qui a
été décrit sur le plan astral et le travail astral dans la littérature occulte, car
il ne peut pas s’attendre à ce que les autres dont le temps est si précieux
en perdent une partie pour lui expliquer ce qu’il aurait dû apprendre lui-
même dans le monde physique en prenant la peine de lire quelques livres.
Il n’y a probablement aucune espèce de connaissance qui soit inutile dans
le travail de l’occultiste.
5. Amour : cette qualification, la dernière et la plus importante, est aussi
celle qui est le plus souvent incomprise. D’une manière générale, on peut
dire qu’il ne s’agit pas de la vague sentimentalité de celui qui craint tou-
jours de tenir bon en ce qui concerne la justice pour ne pas être traité de
sans cœur par les ignorants. Il s’agit, au contraire, d’un amour suffisam-
ment puissant pour agir sans discours, d’un désir de servir si intense qu’il
est toujours à la recherche d’une opportunité de se rendre utile, et cela
de préférence d’une manière anonyme ; du sentiment qui jaillit dans le
cœur de celui qui a compris le grand œuvre du Logos et qui sait qu’il n’y
a rien de mieux pour lui dans les trois mondes que de s’identifier avec Lui
dans la limite de ses pouvoirs et de devenir, si peu que ce soit, un canal
minuscule pour le merveilleux amour divin qui, comme la paix de Dieu,
dépasse l’entendement humain.
On se souviendra que deux personnes ont besoin, pour communier sur
le plan astral, de connaître un langage commun ; par suite, plus l’aide
invisible connaît de langages, plus il est utile.
Les conditions nécessaires pour faire partie des aides invisibles ne sont pas im-
possibles à remplir. Au contraire, elles peuvent être remplies par tout homme qui
veut s’en donner la peine. Chacun de nous connaît des cas de souffrances, que
ce soit parmi les vivants ou parmi les morts. Si l’on prend avant de s’endormir la
résolution d’aider, il est possible de faire du travail utile dans le corps astral pen-
dant le sommeil. Que la mémoire de ce travail atteigne la conscience de veille ou
qu’elle ne l’atteigne pas, cela n’a aucune espèce d’importance ; on peut toujours
être certain que quelque chose a été fait, et on en aura sans doute la preuve plus
tard dans le monde physique même.
Pour une personne complètement éveillée sur le plan astral, la dernière pen-
sée, avant de s’endormir, aurait moins d’importance parce que cette personne
possède le pouvoir de penser comme elle veut dans son corps astral. Dans ce cas,
c’est la tendance de ses pensées qui est une chose importante, car son esprit se
dirigera pendant la nuit comme pendant le jour suivant cette tendance.
213
Chapitre XXIX
Les disciples
214
Le corps astral
215
Le corps astral
corps astral qui conserve toutefois sa stabilité, de sorte qu’il devient capable de
sentir avec une acuité beaucoup plus grande qu’avant sans risquer d’être désé-
quilibré ou d’échapper au contrôle de l’ego. Les élèves sont employés par leurs
Maîtres de bien des manières différentes. Quelques-uns sont chargés du travail
qui a été décrit au chapitre précédent sur les Aides invisibles. D’autres assistent
personnellement leurs Maîtres dans certains travaux entrepris par Eux. D’autres
encore sont chargés d’instruire astralement des entités moins développées ou
ceux qui sont libres pendant le sommeil ou ceux qui sont physiquement morts.
Quand un élève s’endort, il va d’abord trouver son Maître. S’il n’y a rien de
spécial à lui confier, il poursuit son travail nocturne, quel qu’en soit le lieu. Il
y a toujours beaucoup de travail astral à faire. Les catastrophes soudaines, par
exemple, précipitent un grand nombre de gens dans le monde astral, qui ont
besoin de réconfort. L’entraînement au travail astral se fait généralement sous la
direction d’un élève plus avancé.
L’étudiant ne doit pas confondre un corps astral ordinaire avec un Mayavi
Roupa ou corps de l’illusion. Un élève d’un Maître généralement laisse son corps
astral avec son corps physique pendant le sommeil, et se déplace dans le corps
mental. Quand il a besoin d’un corps astral temporaire, il en matérialise un au
moyen de la matière ambiante. Un tel corps peut ressembler au corps physique,
mais il peut aussi en être totalement différent si les besoins du travail l’exigent.
Il peut aussi être rendu physiquement visible à volonté. Il peut être rendu abso-
lument identique à un corps physique ordinaire, sensible au toucher et capable
de tenir une conversation avec tout être humain. Seuls les Maîtres et Leurs élèves
ont le pouvoir de créer de véritables Mayavi Roupa, et ce pouvoir est acquis
vers la seconde Initiation. Un des avantages du Mayavi Roupa est qu’il n’est pas
susceptible de subir les charmes des entités du plan astral comme le corps astral
ordinaire. Lorsque l’homme se déplace dans son corps mental et laisse son corps
astral avec son corps physique, il peut, s’il le veut, entourer le corps astral endor-
mi d’une coque ou bien mettre en jeu des vibrations qui le rendent impénétrable
à toute influence mauvaise.
Dans les mystères mineurs de la Grèce Antique, célébrés à Agrar, l’enseigne-
ment principal concernait le plan astral et la vie astrale après la mort. Le costume
de cérémonie des initiés était la peau d’un faon dont l’apparence tachetée était
censée représenter les couleurs d’un corps astral ordinaire. A l’origine, l’instruc-
teur produisait avec la matière astrale et la matière éthérique des images repré-
sentant ce qui, dans le monde astral, est le résultat de certains modes de vie
physique. Plus tard, les enseignements étaient donnés d’une autre manière, au
216
Le corps astral
moyen de sortes de drames joués par les prêtres ou encore par des poupées mues
mécaniquement.
Les initiés avaient un certain nombre de proverbes ou d’aphorismes dont
quelques-uns étaient très caractéristiques, ainsi, par exemple : « La mort est vie et
la vie est mort » ; « Celui qui recherche les réalités pendant la vie continuera à les
rechercher après la mort ; celui qui recherche l’illusion pendant la vie continuera
après la mort ».
Les Grands Mystères célébrés à Eleusis s’occupaient du corps mental et plan
mental, la Toison d’or de Jason étant le symbole du corps mental.
Un autre symbole utilisé dans les mystères était le thyrse ou bâton terminé par
une pomme de pin dont on disait souvent qu’il était rempli de feu. Dans l’Inde,
on emploie une tige de bambou à sept nœuds. Le thyrse était magnétisé par le
prêtre et placé contre la colonne vertébrale du candidat, ce qui lui communi-
quait une certaine partie du magnétisme du prêtre et l’aidait à passer en pleine
conscience sur le plan astral. Le feu symbolisait Koundalini.
Les bouddhistes du Sud énumèrent cinq pouvoirs psychiques qui peuvent
être acquis par l’homme qui fait des progrès sur le Sentier.
1. La possibilité de se déplacer dans l’air et à travers les objets solides, et de
visiter le monde céleste tout en restant physiquement vivant. Ceci ne
signifie probablement pas autre chose que la possibilité de fonctionner
librement dans le corps astral, la région désignée par l’expression monde
céleste étant sans doute la partie supérieure du plan astral.
2. L’audition divine claire, ceci étant évidemment la faculté astrale de clai-
raudience.
3. La faculté de comprendre et de sympathiser avec tout ce qui est dans
l’esprit des autres ; ceci semble être la lecture de la pensée ou télépathie.
4. Le pouvoir de se rappeler les vies passées. Ceci est une faculté du mental
supérieur ou corps causal.
5. La vision divinement claire, c’est-à-dire la clairvoyance. Dans certaines
énumérations on trouve aussi la délivrance par la sagesse qui signifie la
libération des renaissances. Ceci est un pouvoir très élevé et ne semble pas
appartenir à la même catégorie que les autres pouvoirs mentionnés.
217
Le corps astral
Chapitre XXX
Conclusion
218
Le corps astral
cinquante dernières années par un petit groupe d’individus guidés par les ensei-
gnements orientaux et qui ont développé en eux les facultés nécessaires à l’obser-
vation directe du monde astral et des mondes supérieurs.
Il est bien évident que l’acceptation par le monde entier de la notion du monde
astral et de ses phénomènes (ce qui ne saurait tarder) élargira considérablement
la conception que l’homme a de lui-même et de sa destinée, et révolutionnera
son attitude vis-à-vis du monde extérieur, y compris les différents règnes de la
nature, visibles et invisibles. Dès qu’un homme réussit à établir pour lui-même
la réalité du monde astral, il est forcé de se réorienter et de rétablir un nouveau
classement des facteurs qui affectent sa vie et déterminent ses activités.
Tôt ou tard, mais inévitablement, les conceptions actuelles erronées seront
détrônées par une conception plus large d’après laquelle les choses purement
physiques jouent un rôle très restreint dans la vie de l’homme, et celui-ci est un
être essentiellement spirituel, développant ses pouvoirs latents avec l’aide de ses
divers véhicules, physique, astral, etc.
Lorsque l’homme connaîtra sa nature véritable, lorsqu’il saura vraiment qu’il
évolue d’une manière continue de vie en vie sur la terre avec des intervalles dans
d’autres mondes plus subtils, logiquement et inévitablement, il comprendra que,
de sa propre volonté, il peut cesser de gaspiller sa vie en se laissant porter par le
courant de l’évolution, et qu’il peut assumer délibérément la direction de son
propre voyage.
Ayant ainsi reconnu ses possibilités, il passera au stade suivant où, approchant
du Sentier « antique et étroit », il y trouvera Ceux qui, devançant leurs sembla-
bles, ont atteint le maximum possible de développement purement humain.
Ce sont Ceux qui, ardemment, mais avec une patience sans limite, aident
Leurs frères plus jeunes à passer de la vie terrestre ordinaire à Leur vie supérieure
où l’homme, sous leur direction, peut atteindre les sommets vertigineux où Ils
demeurent pour devenir à son tour un sauveur de l’humanité contribuant à la
réalisation du plan majestueux de l’évolution.
219
Le corps astral
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Chapitre premier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Description générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Chapitre II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Composition et structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Chapitre III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Couleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Chapitre IV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Chapitre V . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Chakras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Chapitre VI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Koundalini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Chapitre VII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Formes-pensées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Chapitre VIII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
La vie physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
I. La vie physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
II. La vie émotionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
III. La vie mentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Chapitre IX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
La vie pendant le sommeil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Chapitre X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
Les rêves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
1o Rêves du cerveau physique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Rêves du cerveau éthérique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
3 Rêves astraux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
o
4o Rêves de l’ego. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Chapitre XI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Continuité de la conscience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Chapitre XII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
La mort et l’élémental du désir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Chapitre XIII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
La vie post mortem : généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
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Le corps astral
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Le corps astral
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