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L’Actualité économique, Revue d’analyse économique, vol.

92, no 3, septembre 2016

L’évolution des Accords de Bâle :


d’une approche microprudentielle
à un cadre macroprudentiel

Rachida HENNANI
LAMETA
Université de Montpellier
rachida.hennani@lameta.univ-montp1.fr

Résumé – La crise financière des subprimes a conduit les autorités prudentielles à repenser
le cadre normatif des Accords de Bâle pour y inclure un volet macroprudentiel. Cette vision
plus générale des risques doit permettre de pallier les insuffisances des Accords dits Bâle I
et Bâle II, qui s’inscrivent exclusivement dans une vision microprudentielle des risques. Cet
article analyse l’ajustement des Accords de Bâle pour faire face aux défis présentés par la
crise de 2008. La récente évolution vers un cadre macroprudentiel est liée aux failles générées
par la généralisation fallacieuse de l’évaluation individualisée des risques financiers. Le nouvel
Accord (Bâle III) inclut une exigence en fonds propres pour des risques globaux. Néanmoins,
les défis auxquels sont confrontées les autorités de régulation restent nombreux.

Introduction
La question des risques extrêmes revêt une importance particulière qui se justifie
par l’impact désastreux des pertes que peut subir un établissement financier. Elle
constitue un domaine d’intérêt public dans la mesure où elle représente une menace
pour la stabilité du système financier. La crise financière dite des subprimes qui
s’est déclenchée durant l’été 2007 est l’un des événements les plus marquants de
l’histoire financière. Sa particularité est à relier non seulement aux causes qui ont
conduit à un effondrement rapide des cours boursiers mais aussi aux conséquences
qu’elle eut dans différents domaines. La principale réponse politique à cette crise
particulière, formulée lors du sommet du G20 à Londres en avril 2009, consiste en
un renforcement de la supervision bancaire menée par le Comité de Bâle.
Le Comité de Bâle pour la supervision bancaire(CBSB) vise à promouvoir la
coopération entre superviseurs bancaires pour améliorer la surveillance bancaire.
Il constitue ainsi le principal organe international qui émet des recommandations
précises sur un certain nombre de problématiques aux superviseurs qui peuvent
l’imposer à leurs établissements financiers. C’est à l’initiative du G10 que le Comité
596 L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

de Bâle est créé en 19741. Son objectif est de proposer des recommandations que
les régulateurs nationaux peuvent adopter. Les différentes recommandations
formulées sont soumises aux pays membres mais n’ont pas force de loi.
La crise financière des subprimes a conduit le régulateur à repenser le cadre
normatif définit par le CBSB en imposant des exigences plus strictes notamment
en ce qui concerne les fonds propres. Les règles imposées par les instances de
réglementation sont soumises à une nécessité d’équilibre car des contraintes trop
fortes conduiraient à un ralentissement de l’activité économique et des exigences
insuffisantes à des prises de risques démesurées. Au-delà des ces aspects régle-
mentaires, les établissements financiers ont tout intérêt à mettre en œuvre des
modèles soucieux de cet équilibre.
Les décisions prises par le Comité ont été concrétisées par trois principaux dispo-
sitifs. Bâle I (1988) introduit les premières directives qui portent essentiellement sur le
risque de crédit. La pression sur les marchés financiers et l’importante croissance du
risque de marché conduisent à un amendement à Bâle I dès 1996. Les réflexions sur
un deuxième accord sont menées dès 2001 à l’initiative des banques qui exigent des
règles plus spécifiques au risque de marché. Bâle II est adopté par les banques centrales
en 2004 et introduit fin 2006 dans les différents pays concernés. Suite à la crise des
subprimes, un amendement aux Accords Bâle II est mis en place en 2009. Il est
intégré aux Accords Bâle III, approuvés lors du sommet du G20 à Séoul (septembre
2010).
L’évolution des dispositifs prudentiels du Comité de Bâle est assez particulière.
Les premiers accords s’inscrivent essentiellement dans une approche micropru-
dentielle des risques au motif qu’une supervision efficace des risques individuels
garantit une stabilité financière au niveau global. Cette généralisation fallacieuse
est palliée dans l’Accord Bâle III qui prévoit un cadre macroprudentiel d’évaluation
des risques financiers. Cet article analyse l’ajustement des dispositifs de Bâle pour
faire face aux défis présentés par la crise des subprimes.
Nous présentons dans une première section le cadre microprudentiel des Accords
Bâle I et Bâle II : nous revenons sur la crise des subprimes et nous montrons les
limites de ces accords. Dans un deuxième point, nous analysons l’évolution des
accords vers un cadre macroprudentiel : nous expliquons en quoi cette évolution est
nécessaire et nous présentons le nouveau dispositif règlementaire Bâle III, et notam-
ment son cadre macroprudentiel. Nous formulons quelques remarques conclusives.

1. Bâle I et Bâle II : une vision microprudentielle des risques


Les conséquences macroéconomiques de la crise financière de 2007-2009 et
le risque systémique qu’elle a déclenché ont révélé les insuffisances de la

1. Il est initialement composé de neuf pays européens et de trois pays non européens :
Allemagne, Belgique, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-
Uni, Suède et Suisse.
L’ÉVOLUTION DES ACCORDS DE BÂLE : D’UNE APPROCHE… 597

réglementation définie dans les Accords Bâle I et Bâle II. Les normes formulées
dans les accords s’inscrivent essentiellement dans une approche microprudentielle
des risques qui suppose qu’une supervision efficace de ces risques permet d’éviter
un risque systémique. Cette généralisation fallacieuse est mise en évidence par la
crise financière des subprimes qui conduit le Comité de Bâle à envisager une
nouvelle réglementation prudentielle. Selon Cartapanis (2011), cette nouvelle
conception des risques permet d’envisager un nouveau paradigme macroprudentiel.
Nous revenons sur le déroulement de la crise financière des subprimes avant de
souligner les limites des Accords Bâle I et Bâle II.

1.1 La crise financière des subprimes


Can it happen again? titrait Hyman Minsky en 1982 en référence à la Grande
Dépression qui a suivi le krach de 1929. Cette question était dans tous les esprits
lorsque la crise des subprimes s’est déclenchée bien que l’idée défendue par Minsky
(1982), qui supposait la nature endogène et systématique des crises dans le système
capitaliste, était loin de faire l’unanimité. L’éclatement de la bulle spéculative des
prix de l’immobilier a conduit à une crise bancaire puis financière dont le caractère
systémique en fait l’une des plus grandes crises de l’histoire financière. Mais
au-delà de cette crise, un débat plus profond entre économistes reprend et deux
écoles de pensée s’affrontent. D’un côté, les partisans de la main invisible sont
favorables à l’inaction des pouvoirs publics au profit d’une auto-régulation des
marchés. L’école keynésienne prône une intervention étatique soutenue pour pallier
aux imperfections des marchés. Un point d’accord fait consensus entre les deux
courants de pensée : c’est l’intervention nécessaire des pouvoirs publics en période
de crise. Avant de proposer une analyse économique de la crise, nous revenons
sur les faits marquants.

1.1.1 Le déroulement de la crise


La bulle immobilière du marché américain éclate au second semestre 2006 et
la crise des subprimes est déclarée durant l’été 2007 avec, entre autres, l’insolvabilité
de deux grandes banques allemandes, l’IKB Bank et la Sachsen-Landesbank, dont
on soupçonnait l’exposition à des prêts subprimes. Le rapport trimestriel de la BRI
(2007) récapitule les différentes dates clés qui ont conduit à la crise et reprises
dans la figure 1. Au mois de juin 2007, plusieurs titres voient leur note abaissée
par Moody’s et Bear Stearns annonce la fermeture de 2 fonds spéculatifs, dont l’un
est renfloué le 22 juin à hauteur de 3,2 milliards de dollars. Le mois de juillet est
marqué par une succession de déclassement, des difficultés dans le secteur immo-
bilier américain et des pertes financières dues aux expositions à des prêts subprimes.
Le mois d’août 2008 est celui du secours : la première semaine, les pertes de l’IKB
Bank conduisent à la mise en place d’un fond de secours de 3,5 milliards d’euros
tandis qu’aux États-Unis, American Home Mortgage Investment Corp. est déclarée
en faillite. Trois jours plus tard, BNP Paribas suspend le rachat de 3 fonds de
placement et la BCE injecte 95 milliards d’euros de liquidité sur le marché
598 L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

interbancaire. Le 17 août, la Fed réduit son taux d’escompte de 50 points de base


et autorise un financement à terme pendant 30 jours. L’idée d’une crise circonscrite
au marché immobilier est dans tous les esprits, notamment celui de Ben Bernanke,
le président de la Fed, qui déclare le 05 juin 2007 : « (…) Il est peu vraisemblable
que les difficultés du marché des subprimes se propagent au reste de l’économie
ou au système financier ». Mais les déclassements par les agences de notation et
l’assèchement de la liquidité sur certains marchés commencent à infirmer l’idée
d’une crise sectorielle. Le marché interbancaire est en crise avec des écarts records
entre le taux de prêts interbancaires au jour le jour et le taux de prêts avec garantie.
Les politiques de baisse des taux d’intérêt menées par les banques centrales,
notamment aux États-Unis, ne suffisent pas à rétablir la confiance envers des
banques qui risquent de subir des pertes dont les montants sont inconnus. Plusieurs
estimations sont proposées tout au long de la crise : en juillet 2007, le président de
la Fed estime entre 50 et 100 milliards de dollars de pertes des prêts subprimes
alors que Lehman Brothers établit fin 2007 une fourchette comprise entre 250 et
320 milliards de dollars et la Deutsche Bank évoque une perte oscillant entre 300
et 400 milliards de dollars. En mars 2008, le chiffre de 400 milliards semble faire
consensus mais le FMI avance en avril 2008 une estimation de 565 milliards de
dollars pour les banques et 1000 milliards pour le secteur financier. Aux États-Unis,
les grandes banques commencent à être en difficulté : Northen Rock est nationalisée
en septembre 2007 et un an plus tard, Fannie Mae et Freddie Mac sont mises sous
tutelle. Le mois de septembre 2008 est marqué par la faillite de Lehman Brothers,
la nationalisation d’AIG et le rachat de Washington Mutual par JP Morgan.

1.1.2 Une analyse économique de la crise


Le Conseil d’analyse économique (CAE) a consacré un rapport sur la crise
des subprimes(2008) et présente les facteurs à l’origine de la crise. Il note l’effet
de surprise de cette crise qui semblait circonscrite aux États-Unis : « (…) ces
marchés n’annonçaient pas de ralentissement mondial. Ils signalaient tous le
risque d’un ralentissement américain, mais un ralentissement qui ne se transmettrait
pas au reste du monde : c’est la théorie dite du “découplage” ». Par ailleurs, le
caractère plus volatile des marchés semblait légitime à cause du niveau histori-
quement bas de la volatilité. Finalement la crise éclate et la question que se posent
tous les experts est la suivante : comment la crise sur le marché des subprimes
qui représente 5 % de la capitalisation boursière américaine a pu se propager aux
autres marchés?
La position retenue par le CAE met en cause plusieurs déséquilibres financiers
mondiaux que la crise sur le marché des subprimes a accentué. Le rapport du
CAE présente trois causes majeures (schématisées dans la figure 2) de la crise
des subprimes :
• des déséquilibres macroéconomiques : l’appétit des pays émergents conduit à
une augmentation conséquente de leurs réserves de change, ce qui crée un
manque de liquidité. Parallèlement, les États-Unis s’endettent de plus en plus
FIGURE 1
Faits marquants de la crise financière

CRISE FINANCIÈRE CRISE SYSTÉMIQUE

HSBC déclare BERNANKE « Il est peu vraisem- Le FMI estime


10, 8 milliards blable que les difficultés du marché les pertes à
de dollars des subprimes se propagent au reste de 1000 milliards Sommet du G15 : Le G20 adopte un plan
de pertes l’économie ou au système financier » de dollars L’Europe adopte un plan d’action essentiellement
de 300 milliards d’€ axé sur la règlementation

2006 Fév.07 05/06/2007 09 et 10/08/07 Sept.07 Jan.08 Juil.08 16/09/08 Fin Sept.08 15/10/08 11-12/11/2010

Fin 2006 Mars 07 Juil.07 Août à oct.08 Oct.07 Avr.08 Mi-Sept.08 27/09/08 12/10/08 02/04/09 Sommet du G20
de Séoul : Nouveau
Bernanke estime dispositif prudentiel-
les pertes à 400 Adoption du plan Paulson Bâle III
Bernanke estime les milliards de dollars (700 milliards de $)
pertes à 50 milliards Sommet
de dollars JP Morgan rachète du G20 à
La Fed fixe son taux Washington Mutual pour Londres
directeur à 1.5% 1,9 milliards de dollars
Bear Stearns est
racheté par JP Morgan AIG est nationalisée à 80%, Goldman
Northen Rock est Sachs et Morgan Stanley renoncent à
pour 10 $ l’action nationalisée leur statut de banque d’investissement

Effondrement des La Fed abaisse son Lehman Brothers


L’ÉVOLUTION DES ACCORDS DE BÂLE : D’UNE APPROCHE…

prix et non rembourse- taux directeur de fait faillite mais


ment des traites 5.25 % à 4.25 % n’est pas secourue

40 % des nouveaux Les Banques centrales Fannie Mae et Freddie Mac font
crédits hypothécaires injectent 95 milliards d’euros faillite : elles sont mises sous
sont des subprimes et 24 milliards de dollars tutelles en Septembre 2008
599

Note : Cette frise chronologique reprend les dates marquantes de la crise des subprimes dont la nature financière évolue en crise systémique.
600 L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

auprès de ces pays émergents qui ont fortement confiance dans le dollar. La
situation macroéconomique d’avant crise illustre parfaitement l’idée d’un paradoxe
de la tranquillité développé par Minsky (1982). Un environnement vertueux
avec des taux d’intérêt bas favorise le surendettement des agents économiques
qui éprouvent alors des difficultés de remboursement lorsque les taux d’intérêt
augmentent. Par ailleurs, ce paradoxe de la tranquilité s’ajoute à un paradoxe
de la crédibilité (Borio et Shim, 2007). Ce dernier se caractérise par la lutte
contre l’inflation menée par les banques centrales, ce qui conduit à une importante
liquidité sur les marchés et de faibles rendements obligataires, d’où une diminution
des primes de risques. Le CAE met en évidence six faits stylisés schématisés
par la figure 2 dont la conjonction a été à l’origine des déséquilibres :
a. Un excès de liquidité mondial : deux types de facteurs sont à l’origine de
cet excès :
* Facteurs exogènes : l’excédent commercial et les taux d’épargne des pays
émergents conduisent à une augmentation des réserves de change d’où une
augmentation de la liquidité mondiale.
* Facteurs endogènes : le choc de productivité a contribué à la croissance
couplée à des taux d’intérêt bas et à des innovations financières. Ce cocktail
conduit à une expansion du crédit contribuant ainsi à une augmentation de
la liquidité mondiale.
b. Une diminution globale de l’inflation et de sa volatilité. L’inflation aurait dû
augmenter du fait de l’excès de liquidité sur les marchés mais la lutte contre
l’inflation menée par les banques centrales et les positions concurrentielles
des pays émergents ont contribués à une forte diminution de l’inflation.
c. Une baisse généralisée des primes de risque. L’excès de liquidité pousse les
agents vers des placements plus risqués donc plus rémunérateurs tandis que
les obligations, du fait d’une moindre rentabilité, voient leur demande baisser,
d’où une diminution du risque et de son prix. La croissance, l’excès de
confiance, la baisse de l’inflation contribuent ainsi à une diminution des
primes de risques.
d. Une baisse des taux d’intérêt à long terme. Les baisses conjuguées des primes
de risque, de l’inflation et de sa volatilité favorisent la baisse des taux d’intérêt
à long terme. La volonté politique de diminution des déficits publics et ainsi
des emprunts contribuent aussi à cette baisse des taux d’intérêt.
e. Une expansion du crédit dans un contexte non inflationniste. La baisse des
taux d’intérêt et des primes de risques contribuent à une expansion du crédit
d’autant plus importante que la lutte contre l’inflation et la concurrence des
pays émergents ne permet pas une augmentation de l’inflation.
f. Une montée des prix des actifs. L’offre d’actifs étant limitée, l’excès de
liquidité a conduit à une augmentation du prix des actifs, qui par l’effet de
l’accélérateur financier, contribue à l’augmentation des crédits.
L’ÉVOLUTION DES ACCORDS DE BÂLE : D’UNE APPROCHE… 601

• des dysfonctionnements microéconomiques. L’endettement des ménages de


type ninja (no income, no job, no asset) a été favorisée suite aux catastrophes
naturelles qui ont touché les États-Unis. Mais les taux variables et la capacité
de remboursement de ce type de ménage ont contribué à une augmentation du
taux de défaut et à la vente de biens en dessous du prix de marché.
• Des pratiques financières dites de haut risque. Les néokeynésiens défendent
l’idée d’un marché financier libéral à bout de souffle pour expliquer une partie
de la crise des subprimes. Ils mettent en cause une spéculation incontrôlable
et prônent le retour à une régulation par l’État. D’aucuns estiment même que
les crédits hypothécaires de type subprimes n’ont fait qu’accentuer une crise
déjà en route dont les causes sont à rechercher dans la dérèglementation, la
mondialisation et la pression sur les revenus. Les nouvelles techniques de
titrisation, qui permettent le transfert du risque de crédit, ont été fortement
critiquées au lendemain de la crise notamment à cause de leur complexité. Les
innovations financières contribuent fortement au risque opérationnel et indi-
rectement au risque de modèle.

1.2 Les limites des Accords Bâle I et Bâle II


L'Accord Bâle I a été appliqué par une centaine de pays dans le monde (Jackson
et al., 1999). Il définit un certain nombre de normes minimales que les banques
doivent satisfaire. Le Comité de Bâle est créé en 1974 mais le premier accord Bâle I
n'est signé qu’en 1988. Entre 1974 et 1988, plusieurs rapports et directives sont publiés
par le Comité. Ils constituent les prémisses à l’Accord Bâle I.
Un premier rapport de septembre 1975 formule des recommandations pour le
contrôle des établissements des banques à l’étranger. Il s’agit de définir clairement
les responsabilités des autorités du pays d’accueil où la banque s’implante et celles
du pays d’origine. Le Comité appelle de ses voeux à une étroite coopération entre
les différentes autorités et présente en mai 1983 les principes pour le contrôle des
établissements des banques à l’étranger, une version révisée du rapport de septembre
1975. La question de la solvabilité des établissements pousse le Comité à formuler
des recommandations pour la consolidation des bilans des banques. Ces recom-
mandations sont une introduction au rapport de mars 1979 sur la surveillance
consolidée des activités internationales des banques. Plusieurs réflexions sont
menées, notamment sur les problèmes liés à la consolidation des intérêts dits
mineurs, sur le secret bancaire et le partage d’informations, sur les positions de
change et sur les prêts bancaires internationaux.
C’est à partir de ces recommandations et réflexions, que sont proposées en
mars 1986 des recommandations pour la gestion des engagements hors-bilan des
banques. Elles constituent la base de l'Accord Bâle I dans lequel est défini le ratio
de fonds propres, communément appelé ratio Cooke. L’adoption de l'accord conduit
à la mise en place d’un calendrier d’application mais un certain nombre de limites
conduisent dès novembre 1991 à plusieurs amendements.
FIGURE 2 602
Les facteurs macroéconomiques de la crise
Choc
Confiance : « paradoxe de la tranquilité » de
productivité
Renforcement Croissance
de la crédibilité Hausse de l’épargne
des banques centrales Excédent commerciaux dans les pays émergents
pays émergents (global saving glut) Anticipation
2 Baisse Hausse de profits
de l’inflation de l’inflation
1 Hausse
de la liquidité (Sur-)investissement

6
3 Baisse des primes 4 Baisse des taux 5 Expansion
à long terme du crédit Hausse du prix
de risque
Optimisme

des actifs
7 Accélérateur
3 Relâchement
des critères financier
Effet

2 Recherche
richesse

Concurrence
de rentabilité Titrisation
L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

accrue
8 Hausse
4 Innovations de la consommation
financières
1 Exigence de rentabilité
des actionnaires
Stratégie de
contournement

5 Nouvelles normes 6 Hausse des besoins


prudentielles en fonds propres

Note : Les mécanismes numérotés 1 à 8 (déséquilibres macroéconomiques) et 1 à 5 (dysfonctionnements microéconomiques) sont détaillés dans le texte.
En gras, les principaux faits stylisés. Les flèches en pointillés représentent les mécanismes de stabilisation automatique qui n’ont pas fonctionné.
Source : Centre d'analyse économique (2008), « La crise des subprimes », Rapport, La Documentation Française, p. 60.
L’ÉVOLUTION DES ACCORDS DE BÂLE : D’UNE APPROCHE… 603

Outre le champ d’application limité de Bâle I, il est à relever la technicité des


règles prudentielles émises qui conduit à une liberté d’interprétation relativement
conséquente pour les banques. Par ailleurs, Bâle I est créé par et pour les pays du G7
et les règles émises apparaissent inadaptées aux marchés des pays dits émergents mais
qui participent progressivement au jeu financier. Une autre critique, palliée partiellement
par Bâle II, est liée à l’absence de recommendations sur la discipline de marché.
Bâle II repose sur trois piliers. Le premier pilier porte sur les règles de calcul
de l’exigence minimale de fonds propres en définissant une méthodologie spécifique
à chaque type de risque et selon la nature des actifs. Le deuxième pilier introduit
les mesures de validation des procédures de suivi et de contrôle des risques avec
la possibilité de compléter le montant des fonds propres s’il est insuffisant. Le
troisième pilier préconise des dispositions particulières au sujet de la discipline de
marché et de la transparence dans la circulation de l’information.
Rochet (2008) souligne le déséquilibre excessif entre le pilier 1 et les deux
autres piliers. La précision des règles de calcul de l’exigence de fonds propres met
en lumière les faibles exigences définies dans les piliers 2 et 3. À cela, s’ajoute
l’absence d’une discipline règlementaire à côté de la discipline de marché.
Malgré l’approche intéressante et précise de l'Accord Bâle II, il faut souligner
le caractère insuffisant de cet accord. Tout d’abord, la question des établissements
financiers d’importance systémique (EFIS) et les risques afférant ces structures ne
sont pas abordés. Ensuite, le risque de liquidité n’est pas assez développé dans les
normes et recommandations formulées. Un autre aspect occulté est mis en évidence
par un rapport de la Banque des règlements internationaux (BRI) datant de 2001.
Le 71e rapport annuel de la BRI (2001) met en exergue le lien entre les cycles et le
système financier. Les périodes dites d’euphories économiques ont généralement
tendance à se caractériser par une sous-estimation des risques, un octroi excessif
des crédits, une augmentation conséquente du prix des actifs, d’importants inves-
tissements en capital physique et une consommation excessive des ménages.
La question des cycles dans les systèmes financiers devient de plus en plus
préoccupante si bien que les autorités et les banques centrales commencent à s’inté-
resser aux conséquences des cycles financiers notamment en ce qui concerne les
déséquilibres financiers qu’ils induisent. Le système financier a un impact beaucoup
plus important sur les cycles et sur l’économie réelle notamment suite à la libéra-
lisation des capitaux. Il est fortement procyclique et les instances de règlementation
vont proposer des solutions pour ne pas amplifier ce phénomène. Rochet (2008)
reprend les principales limites du contrôle prudentiel définit dans le cadre des
Accords Bâle I et Bâle II. Au-delà des limites déjà évoquées, il souligne l’incapacité
de ces dispositifs « à contrôler le risque individuel de faillite bancaire ». En effet,
un certain nombre de paramètres sont laissés à la discrétion des superviseurs
bancaires, notamment en ce qui concerne le modèle de mesure des risques retenu
par l’établissement financier. Cette « liberté » apparaît contreproductive car elle
fait des superviseurs des cibles potentielles aux pressions politiques et aux action-
naires mécontents. Par ailleurs, Rochet (2008) regrette l’incapacité du Comité à
604 L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

identifier l’endogénéité des risques bancaires et financiers qui résulte des décisions
des agents économiques, décisions qui ne sont pas intégrées par le CBSB. À ces
critiques, s’ajoute l’incapacité, longtemps soulignée et décriée de toutes parts, du
CBSB à anticiper et tenir compte de la complexité grandissante des marchés et
notamment des instruments financiers. Rochet (2008) relève aussi les difficultés
du Comité de Bâle à tenir compte des innovations financières. Cette limite est
imputée directement aux autorités prudentielles qui autorisent les établissements
financiers à introduire de nouvelles techniques directement au cœur du système
financier. Ces nouvelles techniques, dont les failles sont peu connues, entretiennent
un cycle particulier que Rochet (2008) résume par les termes innovation-engouement-
panique-surrégulation.

2. L’évolution vers un cadre macroprudentiel


L’urgence d’un cadre macroprudentiel des risques s’est manifestée au lendemain
de la crise financière de 2008 même si sur le plan académique, de nombreux auteurs
avaient déjà identifié et alerté sur les dangers d’un risque (entre autres, Borio, 2003
et Rochet, 2004). Dans un premier point, nous mettons en évidence la nécessité
d’une approche macroprudentielle et nous présentons dans un deuxième point le
nouveau dispositif Bâle III et notamment son cadre macroprudentiel.

2.1 La nécessité d’une approche macroprudentielle


La construction des premiers Accords de Bâle (I et II) repose sur une considé-
ration commune qui stipule qu’une prise en compte efficace des risques individuels
conduit à une stabilité internationale des marchés financiers. Si la volonté d’une
stabilité macroprudentielle est explicitement reconnue comme l’un des objectifs
du Comité, les règles prudentielles liées à cet objectif s’inscrivent exclusivement
dans un cadre microprudentiel. Cette vision particulière des risques a récemment
évoluée. Une attention particulière des autorités de régulation a été portée au risque
systémique au lendemain de la crise des subprimes. Auparavant, ce risque était
cantonné à la sphère académique. Le risque systémique reflète la menace potentielle
sur la stabilité du système financier dû à l’action d’acteurs financiers. C’est un
risque de nature macroéconomique qui n’est pas clairement identifié dans la
réglementation financière contrairement aux risques microéconomiques plus
classiques (Le Petit, 2010). Le risque systémique est une rupture dans le fonction-
nement des services financiers due à la dégradation de tout ou partie du système
financier et ayant un impact négatif généralisé sur l’économie réelle. Selon Le Petit
(2010), « le risque systémique naît de l’accumulation des risques imparfaitement
mesurés par la régulation financière classique. Cette accumulation des risques rend
l’ensemble du secteur financier vulnérable à un choc se propageant à travers les
principales institutions qui le composent ». Les crises financières ont chacune leurs
spécificités mais la quête d’une caractéristique commune s’inscrit dans le risque
de système, base commune à ces différentes crises. Aglietta (2003) distingue deux
types d’évènements systémiques :
L’ÉVOLUTION DES ACCORDS DE BÂLE : D’UNE APPROCHE… 605

• L’effet domino : c’est une répercussion en chaîne d’un choc exogène néfaste.
• L’effet catastrophe désigne des évènements systémiques inclus dans des processus
macroéconomiques qui font partie du cycle financier.
Cette distinction est basée sur la logique qui engendre l’instabilité et ce, quelles
que soient les modalités de réalisation. Ce qui conduit Aglietta (2003) à définir le
risque de système comme la probabilité que se produise un évènement systémique
de l’un ou l’autre type. C’est une menace à incidence macroéconomique qui permet
de parler de dysfonctionnement global. Cartapanis( 2011) distingue deux types de
risques systémiques :
• Le risque agrégé représente la somme des risques excessifs pris par les agents
par l’augmentation des leviers globaux.
• Le risque de réseaux est lié aux interconnexions des bilans.
Au-delà de ces analyses du risque systémique, le lien entre ce risque et les
établissements bancaires d’importance systémique a conduit les autorités de
supervision à mettre en place de nouvelles mesures tout en tenant compte du risque
d’aléa moral de ces établissements.
Il est des établissements financiers, bancaires ou non bancaires, qui présentent
certaines particularités, attirant ainsi l’attention des autorités de supervision. Ces
entités sont dites d’importance systémique et « faute de savoir gérer les conséquences
de la faillite d’une institution financière d’importance systémique, celle-ci devient
too big to fail (TBTF) et les pouvoirs publics sont contraints de la soutenir » classiques
(Le Petit, 2010). La question de ces établissements, bien qu’elle fût l’objet d’études
antérieures, a suscité un intérêt particulier au lendemain de la crise des subprimes.
Dans les premiers mois de la crise financière, le secrétaire du Trésor américain
Henry Paulson justifie le non-renflouement de la banque Lehman Brothers, alors
en faillite, par cette déclaration : « le marché doit s’occuper du marché ». Cette
phrase témoigne de l’influence des libéraux dans la gestion de la crise. Les adeptes
de la main invisible considèrent que l’action des pouvoirs publics doit être minimale,
voire inexistante. En effet, la supervision bancaire dans le cadre de la gestion des
risques et le rôle des banques centrales comme préteurs en dernier ressort contribue
fortement au risque d’aléa moral : les partisans de la main invisible d’Adam Smith
dénoncent l’intervention des pouvoirs publics dans la mesure où elle encourage la
prise de risque des établissements financiers, assurés d’un secours public en cas
de difficultés.
Cette approche, fortement critiquée, est rapidement confrontée au problème
des établissements financiers d’importance systémiques. Ces établissements, trop
grands pour faire faillite, occupent une place très importante dans la nouvelle
règlementation. Les EFIS qui englobent les TBTF, les too interconnected to fail,
les LCBO (large and complex banking organisation), et les SIFI (institutions
financières d'importance systémique) ont été assurés, lors des sommets du G20,
du soutien inconditionnel et systématique de la puissance publique en cas de
606 L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

défaillance. Rochet (2010) estime que ce soutien, « même s’il se justifiait a posteriori,
a été catastrophique du point de vue de l’aléa moral et de la discipline de marché ».
Sur le plan règlementaire, le FMI, la BRI et le Conseil de la stabilité financière
(CSF) ont posés les critères d’identification des établissements de taille systémique,
adoptés par les ministres de l’économie du G20 en novembre 2009. Trois critères
ont été retenus :
1. La taille des expositions en bilan et hors-bilan. Elle représente le volume
des services financiers offerts par un établissement ou un groupe
d’établissements.
2. L’absence de substituabilité doit renseigner sur le degré de dépendance du
secteur financier par rapport à un établissement et sur la fragilité du secteur
en cas de disparition de ce même établissement.
3. L’interconnexion (directe ou indirecte) entre les institutions financières
permet d’appréhender la propagation du risque systémique et la contagion
à l’économie réelle.
Ces critères, relatifs, dépendent fortement de l’appréciation des autorités de
supervision. Le Petit (2010) recommande une plus grande précision dans la définition
de ces différents critères et souligne leur capacité limitée à apprécier la vulnérabilité
systémique d’un marché. De plus, l’utilisation finale de ces critères n’est pas
clairement établie et ne renseigne en rien sur les causes et les mécanismes du risque
systémique de ces entités. Conscient du risque d’aléa moral posé par les EFIS, le
Conseil de la stabilité financière recommande au Comité de Bâle sur le contrôle
bancaire(CBSB) en octobre 2010 de mettre en place une méthodologie d’évaluation
permettant de mesurer l’importance systémique des EFIS et la capacité additionnelle
d’absorption des pertes requise pour ces établissements. Le CBSB définit une
nouvelle méthodologie d’évaluation et des exigences de capacité additionnelle
d’absorption des pertes pour les banques d’importance systémique (novembre 2011
et octobre 2012). Elles visent à réduire la probabilité de défaillance des établisse-
ments financiers d’importance systémique mondiale et intérieure dont l’impact sur
l’économie réelle peut être désastreux. Le Comité est conscient de la portée limitée
de ces mesures qui ne peuvent empêcher les externalités négatives et les risques
de contagion de ces établissements mais qui doit conduire à une baisse du risque
subjectif créée par l’idée selon laquelle les pouvoirs publics offrent un soutien
inconditionnel à ces établissements. Deux principaux objectifs dictent les politiques
à mettre en place :
1. La réduction de la probabilité de défaillance des établissements financiers
d’importance systémique par l’augmentation des capacités d’absorption des
pertes en continuité d’exploitation.
2. La réduction de l’étendue et de l’incidence des défaillances de ces établis-
sements par l’amélioration des dispositifs mondiaux de recouvrement et de
résolution.
L’ÉVOLUTION DES ACCORDS DE BÂLE : D’UNE APPROCHE… 607

2.2 Bâle III : un accord macroprudentiel


La récente crise financière a mis en lumière le risque de liquidité qui a conduit
le Comité à y consacrer un volet particulier dans l'Accord Bâle III. En effet, les
difficultés rencontrées par les banques dotées d’un niveau de fonds propres suffisant
durant la crise ont révélé l’importance de la liquidité. Selon le Comité, la crise
s’ajoute à la non-pratique de gestion saine du risque de liquidité, ce qui le conduit
à énoncer des Principes de saine gestion et de surveillance du risque de liquidité
(2008) qui visent à formuler des recommandations sur le suivi et la gestion du
risque de liquidité. L’objectif est de renforcer la règlementation bancaire sur le plan
des fonds propres mais aussi de la liquidité tout en promouvant la solidité des
banques. Ce nouveau dispositif doit permettre de tenir compte des chocs dus aux
tensions financières et économiques et d’éviter un risque de répercussion sur la
sphère réelle. Le Comité définit deux normes minimales pour la liquidité de
financement qui doivent répondre à deux objectifs :
• La solidité des banques à court terme face au risque de liquidité : le Comité a mis
au point une mesure (le ratio de liquidité à court terme, LCR) permettant aux
banques de disposer d’assez de liquidités pour faire face à une crise d’un mois.
• La résilience des banques à long terme : elle peut être favorisée par l’utilisation
de sources financières structurellement stables et le recours au ratio structurel
de liquidité à long terme doit permettre d’évaluer la viabilité de la structure
des échéances.
Le deuxième volet de Bâle III présente les réformes élaborées par le Comité dans
le but de renforcer « les règles internationales en matière de fonds propres et de
liquidité ». Ces réformes viennent combler les lacunes mises en évidence par la crise
financière notamment en ce qui concerne le risque systémique et le risque de liquidité.
Par ailleurs, la procyclicité a contribué à un renforcement de la crise et son impact
doit être pris en compte. La crise a pu se propager par le biais de nombreux canaux
à d’autres pays, d’où la nécessité et l’urgence d’un système bancaire international
résilient et stable pour faire face aux chocs internes et externes. Bâle III est conçu
pour réformer intégralement le dispositif règlementaire international grâce à une
meilleure règlementation microprudentielle mais aussi macroprudentielle.
L’amélioration du dispositif mondial de fonds propres tel qu’il est présenté dans
Bâle II porte sur plusieurs points :
1. La qualité, le niveau, l’homogénéité et la transparence des fonds propres. Il
ressort de la crise des subprimes un manque d’homogénéité dans la définition
des fonds propres par les différents pays, une absence de transmission et de
communication d’informations financières nécessaires à une bonne évaluation
de la qualité des fonds propres. La couverture des pertes et dépréciations
observées pendant la crise est principalement constituée des bénéfices non
distribués. Aussi, le Comité exige que les établissements financiers disposent
de fonds propres dits de haute qualité et il redéfinit les fonds propres de base
qui doivent être principalement constitués d’actions ordinaires et assimilées
et de bénéfices non distribués (figure 3).
608 L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

FIGURE 3
Composantes des fonds propres, limites et minimas

Fonds propres complémentaires (T2)

Fonds propres de
base (T1) (≥ 6% des
Autres éléments de T1 actifs pondérés)

Actions ordinaires
et assimilées
(≥4,5% des actifs
pondérés)

Fonds propres de base (T1)


+ complémentaires (T2) :
≥8% des actifs pondérés

FIGURE 4
Éléments des fonds propres Bâle III

Actions ordinaires Autres éléments Fonds propres


et assimilées de TI complémentaires (T2)

• Actions ordinaires émises • Instruments émis par la • Instruments émis par


par la banque banque autre que les actions la banque
• Primes ordinaires et assimilées • Primes
• Bénéfices non distribués • Primes • Instruments émis par des
• Encours accumulés d'autres • Instruments émis par les filiales consolidées de la
revenus généraux et des filiales de la banque et banque et détenus par
autres réserves publiées détenus par des tiers des tiers
• Actions ordinaires émises • Ajustements règlementaires • Provisions pour pertes
par des filiales consolidées sur prêts
de la banque et detenues • Ajustements règlementaires
par des tiers
• Ajustements règlementaires
L’ÉVOLUTION DES ACCORDS DE BÂLE : D’UNE APPROCHE… 609

Des modalités sont prévues pour les établissements qui ne sont pas constitués
en sociétés d’actions. Le Comité harmonise les éléments qui peuvent être déduis
des fonds propres. Outre les bénéfices non distribués et les actions ordinaires, le
noyau des fonds propres peut intégrer tout élément subordonné, assorti de dividende
ou de coupons non cumulatifs avec un versement intégralement discrétionnaire
sans date d’échéance ni d’incitation au remboursement. Une harmonisation des
fonds propres de catégorie 2 est prévue par le Comité qui envisage de supprimer
les fonds propres de catégorie 3 visant à couvrir le risque de marché. Une plus forte
transparence est nécessaire : les éléments constitutifs des fonds propres seront
publiés (figure 4).
2. La couverture des risques. La non-prise en compte des risques liés aux
positions de bilan et de hors-bilan et les expositions sur opérations dérivés a
fortement déstabilisé les établissements durant la crise. Pour pallier ces
lacunes, un renforcement de l’Accord Bâle II a été présenté en juillet 2009.
L’introduction d’une VaR stressée, des exigences de fonds propres plus strictes
pour les opérations de titrisation et un renforcement des piliers 2 et 3 sont les
principales réformes entreprises par le Comité. Par ailleurs, le Comité préconise
des exigences de fonds propres plus fortes pour la couverture du risque de
contrepartie, une diminution de la procyclicité et propose de privilégier le
traitement des contrats dérivés de gré à gré par des contreparties centrales
pour réduire le risque systémique. De nouvelles exigences sont présentées :
a. le montant des fonds propres doit être déterminé pour couvrir un éventuel
risque de contrepartie par une analyse des intrants en période de crise, ce
qui peut conduire à une réduction de la procyclicité;
b. des exigences supplémentaires de fonds propres sont à déterminer pour
couvrir le risque d’un déclassement d’une contrepartie qui induirait une perte
en valeur de marché (ajustement de valorisation sur actif, CVA). Le risque
CVA a été beaucoup plus important que le risque de défaut durant la crise;
c. des normes plus strictes sont appliquées pour la gestion des sûretés et au
dépôt de garantie initiale. Ainsi, les banques qui détiennent des produits
dérivés importants et illiquides doivent retenir des périodes d’ajustement de
marge plus longues pour déterminer les exigences des fonds propres
règlementaires;
d. pour réduire le risque systémique lié aux interdépendances, les contreparties
centrales qui satisfont aux critères définis par le Comité sur les systèmes de
paiement et de règlement (CSPR) et par l’organisation internationale des
Commissions de valeur (OICV) sont pondérées par de faibles coefficients.
L’idée est de favoriser les contreparties centrales et le Comité propose de
surpondérer les expositions sur les établissements financiers par rapport aux
expositions sur entreprises non financières;
e. des normes plus strictes sont prévues pour la gestion du risque de
contrepartie.
610 L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

Enfin, le Comité souhaite et encourage vivement le recours à la notation interne.


Il prévoit pour cela plusieurs mesures pour diminuer l’utilisation des notations
externes;
3. L’introduction d’un ratio de levier. Un effet de levier important au bilan et
au hors-bilan des banques a été l’une des nombreuses causes de la crise.
Ainsi, les tentatives de réduction de l’effet levier ont conduit à une diminution
des prix des actifs, accentuant les pertes. Le ratio de levier mis en place par
le Comité vise à :
–– limiter l’effet de levier;
–– mettre en place des barrières aux risques de modèles et aux erreurs de
mesures.
4. La réduction de la procyclicité et l’introduction de volants contracycliques. Le
caractère procyclique des chocs a fortement déstabilisé le système bancaire,
les marchés et l’économie durant la crise. Le Comité propose plusieurs mesures
pour éviter une dynamique procyclique des chocs. Ces mesures visent à :
–– diminuer le caractère procyclique dans l’exigence minimale des fonds
propres. Il semble que les mécanismes de gestion des risques et des fonds
propres n’aient pas intégré correctement certaines positions. De plus, le
caractère procyclique des exigences de fonds propres anticipé par le Comité
dans le cadre de Bâle II n’a pu être endigué par les différentes mesures
proposées. Afin d’atteindre l’équilibre entre sensibilité aux risques et
stabilité des exigences de fonds propres, le Comité étudie plusieurs possi-
bilités dont celle proposée par le Comité européen des contrôleurs bancaires
(CECB) qui envisage de remplacer dans le cadre de l’approche fondée sur
les notations internes, les estimations de PD faibles quand les conditions
de crédit sont favorables par des estimations de PD en période de crise.
Dans la même lignée, l’autorité du contrôle britannique propose de recourir
à des PD fondées sur un cycle économique complet.
–– favoriser un provisionnement prospectif. La solidité des provisionnements
s’effectue sur 3 aspects :
* Aspect comptable : le Comité recommande une approche comptable essen-
tiellement axée sur les pertes attendues. Pour cela, il a énoncé des principes
directeurs généraux à l’intention de l’IASB (International Accounting
Standard Board) pour l’élaboration des réformes de la norme IAS 39.
* Aspect prudentiel : le Comité réactualise ses recommandations afin
qu’elles soient en phase avec les nouvelles normes comptables.
* Aspect préventif : le Comité s’engage à mettre en place des incitations qui
permettraient aux banques de construire des provisions plus étoffées.
–– conserver les fonds propres. Le Comité soutient les efforts de constitution
de fonds propres au-delà du minimum requis par la mise en place d’un
dispositif spécifique. Il condamne la redistribution des bénéfices au détriment
de la reconstruction des volants de fonds propres et de l’octroi de crédit.
L’ÉVOLUTION DES ACCORDS DE BÂLE : D’UNE APPROCHE… 611

–– expansion excessive du crédit. Le Comité recommande aux établissements


bancaires de renforcer leurs marges de fonds propres lorsque l’environnement
économique est favorable afin d’éviter les interdépendances entre pertes
subies en période de crise et ralentissement de l’économie réelle.
Ces différentes mesures sont complémentaires et ne sont efficaces que si elles
sont utilisées simultanément de manière adéquate.
5. La gestion du risque systémique et l’interdépendance des établissements. Le
Comité et le Conseil de stabilité financière mènent des réflexions pour mettre
en place une approche permettant aux établissements de taille systémique
d’absorber les pertes qui dépassent les normes. Par ailleurs, le Comité met
en place une méthode basée sur des critères quantitatifs et qualitatifs pour
mesurer le poids systémique des établissements et l’ampleur des capacités
nécessaires pour absorber les pertes. Il met en place des mesures supplé-
mentaires pour les établissements de grande envergure notamment sur la
liquidité, les grands risques et le contrôle prudentiel. Le risque systémique
est soumis à des exigences supplémentaires :
–– les établissements systémiques sont incités à recourir à des contreparties
centrales pour leurs activités portants sur des instruments dérivés de gré
à gré. Les exigences de fonds propres pour le portefeuille de négociation,
les opérations sur dérivés, les opérations complexes de titrisation et les
expositions hors-bilan sont relevées. Il en est de même pour les expositions
envers des intervenants du secteur financier.
–– Le Comité met en place des exigences pénalisantes pour les établissements
qui ont recours excessivement au financement interbancaire à court terme
dans la couverture d’actifs de long terme.
Plus précisément, le Comité présente plusieurs modifications des normes
définies dans le cadre de l'Accord Bâle II pour la couverture des risques;
1. Risque de contrepartie. Le Comité envisage cinq modifications majeures
dans la mesure du risque de crédit :
–– Révision de la mesure du risque de contrepartie, de l’ajustement de
valorisation sur actifs et du risque de corrélation défavorable. Le Comité
associe à l’exposition positive attendue (EPE) des paramètres reflétant
des périodes de tension financière pour intégrer le risque général de
corrélation défavorable. Plusieurs paragraphes de l'Accord Bâle II sont
modifiés en ce sens. Le Comité définit des exigences de fonds propres
pour le risque d « ajustement de valorisation sur actifs » et précise le
paragraphe 57 de l’annexe 4 de l'Accord Bâle II qui porte sur le risque
général de corrélation défavorable. Il invite les banques à identifier les
expositions qui contribuent à une augmentation de ce risque, à établir
des tests de résistance et des analyses/scénarios pour mettre en évidence
les facteurs de ce risque et à surveiller ce risque par catégorie (produit,
612 L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

région, secteur d’activité…). Le Comité précise les exigences de fonds


propres pour le risque spécifique de corrélation défavorable2.
–– Multiplicateur de la corrélation de valeur entre actifs pour les grands
établissements financiers. Le Comité prévoit un multiplicateur de 1,25
pour les expositions envers les grands établissements financiers qui
répondent aux caractéristiques suivantes :
* Pour les établissements financiers règlementés3, un total des actifs
supérieur ou égal à 100 millions de dollars américains.
* Pour les établissements financiers non règlementés quelle que soit leur
taille.
–– Expositions à des contreparties couvertes par des suretés et période de marge
en risque. La période de marge en risque est allongée dans certains cas
et la méthode simplifiée pour l’estimation de l’EPE effective est révisée.
–– Contreparties centrales. Le Comité sur les systèmes de paiement et de
règlement (CSPR) et l’Organisation internationale des commissions de
valeurs (OICV) révisent les normes CSPR-OICV pour la gestion des
risques d’une contrepartie centrale. Le Comité prévoit un régime spéci-
fique de fonds propres pour les expositions envers les contreparties
centrales qui respectent les nouvelles normes CSPR-OICV.
–– Renforcement des exigences de gestion du risque de contrepartie. Le
Comité précise certains paramètres et détaille les tests de résistance que
doivent effectuer les banques si elles optent pour l’utilisation des modèles
internes. Des précisions supplémentaires pour la validation des modèles
et les contrôles ex post sont fournies.
2. Limitation du recours aux notations externes et des effets de seuil. Les modi-
fications apportées par le Comité portent sur cinq aspects en particulier :
–– Traitement standard avec note induite pour les expositions à long terme.
Il est convenu que les créances non évaluées sur des contreparties dites
médiocres, qu’elles soient égales ou subordonnées à :
* l’évaluation des créances de premier rang non garanties sur l’émetteur ou
* l’évaluation de l’exposition recevront une pondération identique aux
émissions de qualité médiocre.
–– Incitation à ne pas faire noter les expositions. Dans le cadre du deuxième
pilier de l'Accord Bâle II, le paragraphe 733 est modifié pour inviter les

2. Il traduit la forte corrélation entre une exposition future envers une contrepartie et la
probabilité de défaut de la contrepartie
3. Un établissement financier règlementé est représenté par une société-mère et ses filiales
si toutes les entités juridiques substantielles du groupe sont supervisées par une autorité de contrôle
imposant des normes prudentielles internationales.
L’ÉVOLUTION DES ACCORDS DE BÂLE : D’UNE APPROCHE… 613

banques à évaluer les expositions, qu’elles soient notées ou non et voir si


les pondérations de risques de ces expositions sont bien adaptées ou non
compte tenu des risques.
–– Intégration du code de conduite de conduite de l’OICV. Les organismes
externes d’évaluation de crédit (OEEC) doivent se reporter au code de
conduite de l’OICV et les critères d’éligibilité d’un OEEC (notamment
l’accès international, la transparence et la communication) sont précisés.
Les procédures, les méthodologies, les hypothèses et les éléments clés à
la base des évaluations doivent être rendus publics.
–– Effets de seuil découlant des garanties et des dérivés de crédit : atténuation
du risque de crédit (ARC). La liste des garants/contre-garants et vendeurs
de protection éligibles dont la protection est prise en compte est élargie.
–– Évaluations non sollicitées et reconnaissance des OEEC. Les paragraphes
94 et 108 des accords de Bâle II sont modifiés et incluent désormais
l’interdiction d’un changement arbitraire d’OEEC pour bénéficier de
pondération favorable.
L’un des apports majeurs dans l'Accord Bâle III porte sur le volant de conservation
des fonds propres dont l’objectif est la constitution en période calme de marges de
fonds propres qui pourront être utilisées pour couvrir les pertes. Pour cela, le Comité
formule des recommandations pour de meilleures pratiques en matière de conservation
des fonds propres. Les banques doivent constituer des fonds propres au-delà du
minimum règlementaire en période calme, soit en réduisant les distributions prélevées
sur les bénéfices, soit en levant des capitaux privés. Le Comité appelle à un com-
portement raisonnable des banques en leur déconseillant une redistribution des
bénéfices motivée par une éventuelle reprise ou la volonté de donner l’image d’une
solidité financière. Le volant de conservation des fonds propres est de 2,5 % des
actifs pondérés des risques, il est principalement constitué d’actions ordinaires et
assimilées. Des restrictions proportionnelles sur la distribution des bénéfices seront
appliquées lorsque le niveau de fonds propres atteint le volant de conservation.

TABLEAU 1
Ratios minimaux de conservation des fonds propres

Normes minimales de conservation des fonds propres


Ratio des actions ordinaires Ratio minimal de conservation des fonds
et assimilées propres(en % des bénéfices)
4,5 %-5,125 % 100 %
>5,125 %-5,75 % 80 %
>5,75 %-6,375 % 60 %
>6,375 %-7 % 40 %
>7 % 0 %

Note : Le seuil de 2,5 % devra être atteint au 01/01/2019.


614 L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

Par ailleurs, le Comité présente de nouvelles mesures pour la constitution


d’un volant contracyclique compris entre 0 et 2,5 % des actifs pondérés des
risques, qui briserait la procyclicité créée par une déstabilisation du système
financier. Ces nouvelles exigences permettraient de tenir compte de l’environ-
nement macrofinancier et sont mises en place par les autorités lorsqu’elles les
jugent nécessaires4. Elles sont spécifiques aux juridictions si bien que les banques
de statut international devront constituer un volant représentant la moyenne
pondérée des volants activés dans les différentes juridictions dans lesquelles elles
ont des expositions au risque de crédit.
Le dernier point important de l'Accord Bâle III porte sur le ratio de levier. Il
vise à limiter l’accumulation de l’effet de levier et compléter les exigences fondées
sur le risque. Le ratio de levier est donné par :
Total des actifs  (1)
≥ 3 %
Fonds propres
Au dénominateur, les fonds propres sont donnés par les fonds propres de base
définis dans Bâle III. Tout élément déduit des fonds propres doit être déduit de la
mesure des expositions. Ces dernières doivent satisfaire des critères généraux et
l’inclusion de cessions temporaires de titres est soumise à plusieurs conditions.

Conclusion
Dans le jeu financier, le rôle des autorités prudentielles est primordial : elles
doivent mener une politique préventive pour éviter la survenue des crises financières
et elles doivent contraindre les établissements financiers à une certaine retenue
dans leurs prises de risques pour limiter les impacts des crises financières. La
création du Comité de Bâle s’inscrit dans ce double objectif mais les recomman-
dations qu’il formule viennent surtout colmater des failles du système financier
que les crises financières ont révélées. Les nouvelles recommandations formulées
par le CBSB au lendemain de la crise des subprimes se focalisent sur les risques
de liquidité et de marché : les autorités prudentielles identifient le risque de liquidité
comme l’un des principaux vecteurs de la crise financière et soulignent le caractère
procyclique des mesures du risque de marché.
Les limites des Accords Bâle I et Bâle II, cantonnés à un cadre exclusivement
microprudentiel, sont mises en évidence par la crise des subprimes. Le volet
macroprudentiel de Bâle III permet de tenir compte des insuffisances des précédents
accords. La complexité croissante de ces accords est à relier à l’évolution des
marchés financiers, à l’identification de nouveaux risques et à la complexification
des instruments financiers. L’apport majeur en 22 ans d’accords reste l’introduction
d’une vision macroéconomique des risques.

4. Les autorités surveillent l’expansion du crédit. Si tous les indicateurs montrent une accu-
mulation des risques, elles doivent imposer la constitution d’un volant contracyclique.
L’ÉVOLUTION DES ACCORDS DE BÂLE : D’UNE APPROCHE… 615

La nécessité d’une stabilité financière et les ravages économiques induits par


les crises financières doivent pousser les instances de règlementation à une plus
grande sévérité, notamment dans l’évaluation des risques. En dépit des mesures
prises au lendemain de la crise financière des subprimes, les recommandations
restent insuffisantes.
La collaboration entre le Comité de Bâle et le secteur académique reste insuffi-
sante. Pourtant, les applications des travaux théoriques développés dans la recherche
académique sont nombreuses mais les délais d’application sont extrêmement longs
(le modèle Vasicek est intégré à la réglementation 12 ans après son développement
et les mesures VaR et expected shortfall n’ont été intégrées respectivement que 7 et
13 ans après les premiers travaux académiques les concernant). Un autre défi auquel
est actuellement confronté le Comité a trait à l’homogénéité des niveaux d’exigences
requis : la liberté laissée aux autorités de régulations nationales sur certains critères
conduit à des niveaux d’exigences hétérogènes au sein des pays économiquement
homogènes. Enfin, un autre défi auquel le Comité reste confronté est la complexité
croissante des marchés qui le place au pas de course derrière les institutions finan-
cières qui rivalisent d’innovations financières.

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