Palmier Dattier
Palmier Dattier
Résumé
La région du Tafilalet, située au sud-est du Maroc, est une zone subdésertique, qui connaît une
situation critique due à la rareté de ses ressources hydriques. L’eau a des origines très différentes:
eau de surface (barrage, crue) et eaux souterraines (puits, forage, khettara, source).. Dans ce
contexte habituellement aride, le palmier dattier est le pivot de l’oasis, il constitue la première
strate, c’est lui qui permet une agriculture oasienne. Cet arbre est aujourd’hui encore mal connu
et notamment ses besoins en eau d’irrigation. L’objectif de ce travail est de décrire et analyser les
pratiques des irrigants à travers une typologie des systèmes oasiens. Un échantillon d’environ 20
agriculteurs a été concerné par nos enquêtes sur les pratiques d’irrigation, la conduite technique
des cultures et leurs rentabilités comparées au sein des exploitations.
Les résultats de la typologie mettent en évidence des agro-écosystèmes différents du nord au sud
(système de culture à une, deux ou trois strates de végétation). Dans la palmeraie traditionnelle,
le nombre de strates de cultures est lié à la disponibilité de l’eau. De même, les cultures pratiquées,
en intercalaire, sont fonction de la qualité de l’eau. La performance économique des systèmes de
culture est donc variable au sein de la zone
Elle dépend de la densité du palmier dattier, des variétés utilisées et de l’intensité du système de
culture mais aussi du coût des irrigations et donc de l’origine de l’eau et de son débit. Les systèmes
oasiens qui valorisent le mieux l’eau d’irrigation bénéficient des eaux des Khettaras ou de sources.
De même les pratiques d’irrigation déployées: cuvette, bassin, billon, planche sont conditionnées
par la culture intercalaire pratiquée, l’origine de l’eau et le type d’irrigation (gravitaire, localisé). Le
bilan hydrique annuel brut mesuré est globalement non satisfaisant pour la majorité des groupes
d’agriculteurs étudiés. Néanmoins, les groupes les moins déficitaires en eau sont ceux situés dans
la partie amont de la palmeraie traditionnelle et sur les zones d’extension. Les nouveaux vergers,
sur les extensions disposent de stations d’irrigation « modernes », pouvant apporter les volumes
hydriques les plus proches des besoins en eau des plantes. Des systèmes d’irrigation à économie
d’eau existent et sont fonctionnels sur la zone d’étude, notamment dans les nouvelles extensions
(irrigation localisée). L’adaptation de ce type d’irrigation à l’émiettement de la propriété des droits
d’eau constitue en fait la principale contrainte à sa généralisation. Des expériences prometteuses
sur le terrain sont en cours de réalisation dans la commune rurale de Jorf (coopérative Madania,
oasis de Bouya).
D’autres pistes de réflexion semblent possibles pour réduire une partie du déficit hydrique.
Des variétés de palmiers dattiers plus tolérants à la maladie du Bayoud ainsi que des cultures
alternatives dont les besoins en eau sont plus faibles pourraient être recherchées et développées
dans la zone.
Mots clés: palmier dattier, bilan hydrique, pratique d’irrigation, système de culture oasien
Symposium international «Agriculture durable en région Méditerranéenne (AGDUMED)», Rabat, Maroc, 14-16 mai 2009
Renevot et al.: Pratiques d’irrigation du palmier dattier dans les systèmes oasiens 197
1. Introduction
L’ensemble de l’espace oasien du sud marocain est peuplé de 1,733 million d’habitants
(estimation 2002) sur une superficie de 115.563 km2, soit une densité de 15 habitants au km2.
C’est un chiffre considérable si on considère que la superficie agricole utile ne couvre que 2%
de cet espace et que les 98 % restants relèvent du désert quasi-intégral (DAT, 2002). Au sein
des oasis, la densité rapportée à la SAU dépasse largement sept cents habitants au km2. Mais
le plus remarquable est certainement l’évolution de cette population qui a augmenté de moitié
en vingt ans, et ce, sur une base économique qui a plutôt tendance à se dégrader en raison
de la succession des années sèches qui ont eu lieu avant l’année 2007. Ce paradoxe s’explique
par le rôle prédominant des revenus issus de l’immigration. La région ne vit pas de sa base
économique propre mais des revenus de transfert. Cet espace oasien a connu des mutations
sociales profondes qui ont affecté les activités économiques de cette région (DAT, 2002).
A l’échelle nationale, il y a près de 4.6 millions de pieds de palmier dattier, le Maroc occupe ainsi
la 8ème place au niveau du monde. Cela correspond à une superficie de 46 000 ha, soit une
densité moyenne de 100 pieds à l’hectare. Le Tafilalet représente à lui seul 28% de la production
du Maroc (INRA, 2005). Une Partie de cette production faisait même l’objet d’exportation,
notamment sur le marché anglais qui appréciait la qualité des dattes marocaines représentées
essentiellement par les variétés Mejhoul et Boufeggous. Actuellement, la production mondiale
de dattes est évaluée à près de 3.7 millions de tonnes. Avec une production de près de 10.000
tonnes/an en année normale, le Maroc se place au 8ème rang. Mais il convient de noter que
la production fluctue énormément d’une année à l’autre, en raison notamment des conditions
climatiques. Au Maroc, la consommation moyenne de dattes est d’environ 3 kg/habitant contre
15 kg/habitant dans les zones de production (INRA, 2005).
Le palmier dattier est une espèce végétale bien adaptée à l’espace subdésertique oasien. Mais les oasis sont
soumises aujourd’hui à plusieurs contraintes physiques, environnementales et socio-économiques.
On peut citer notamment le manque d’eau, la salinisation et l’érosion des sols, l’ensablement des espaces
cultivés, l’analphabétisme, la pauvreté et l’émigration des populations (Margat, 1962; Ruhard, 1977;
Riou, 1990; Andriamainty et al., 2002; Belarbi et al., 2004; Hamidi, 2005). C’est aussi une espèce vitale
pour ces oasis et ceci pour plusieurs raisons notamment la participation à l’alimentation humaine
et des animaux d’élevage (écart de triage des dattes), la fourniture d’une multitude de sous produits,
l’apport d’un revenu à l’agriculteur (vente des dattes), la résistance aux conditions climatiques sévères
et à la salinité, la lutte contre l’ensablement et la création d’un microclimat qui favorise la pratique
des cultures basses ou intercalaires (Munier, 1973; Sedra, 2003). Malgré tous ces avantages, cet arbre
est aujourd’hui encore mal connu et notamment ses besoins en eau d’irrigation, car il prélève une
part de son alimentation hydrique dans la nappe phréatique. C’est dans ce sens que ce travail vise les
objectifs suivants:
- Réaliser une typologie des différents systèmes oasiens (vergers modernes ou monoculture de
palmier dattier, palmeraies avec cultures intercalaires) dans la zone phoenicicole du Tafilalet.
- Décrire la conduite des cultures et évaluer la rentabilité économique et le coût de l’irrigation
dans les différents systèmes de culture du palmier dattier.
- Réaliser des bilans hydriques dans différents types de palmeraie (vergers modernes de
monoculture, palmeraies avec culture intercalaires…) afin de mesurer l’efficience des pratiques
d’irrigation et de confondre aux besoins théoriques du palmier dattier.
2. Méthodologie
La région de l’étude étant étendue, c’est pourquoi elle a été divisée en cinq zones: Rissani,
Erfoud, Jorf, Aoufouss puis Errachidia. Celles-ci disposent de différentes ressources en eau
(Barrage, crue, puits et forages, …), utilisent différentes méthodes d’irrigation (gravitaire,
localisée) et aboutissent à différents systèmes de cultures. Les enquêtes et interviews ont été
198 Partie 3: Relations eau-production agricole
réalisés progressivement des zones les plus au sud (Rissani), vers les zones les plus au nord
(Errachidia). Des allers et retours ponctuels sont nécessaires vers les premières zones et
exploitations enquêtées pour compléter les informations recueillies et comprendre le bien-fondé
des pratiques des agriculteurs (Landais et Deffontaines, 1988; Sebillotte,1990). Les enquêtes
ont permis de comprendre les pratiques culturales et de gestion des irrigations, mais aussi de
mieux connaître l’agriculture actuelle. Les enquêtes ont été réalisées avec l’aide des étudiants et
des techniciens des CMV de l’ORMVA-TF. Ces collaborations ont permis aussi de bénéficier
d’un autre regard et d’une meilleure compréhension des pratiques locales. Des mesures ont été
nécessaires pour connaître les doses d’irrigation apportée aux parcelles et pouvoir les comparer
aux besoins en eau (Doorenbos et Pruitt, 1976; Doorenbos et Kassam,. 1987 . Des mesures de
débits aux flotteurs, de capacité, et des mesures des hauteurs d’eau dans les parcelles ont été
réalisées quand cela a été possible en plus du calcul des besoins par le modèle Cropwat-FAO
(Smith, 1992; FAO. 2001).
Quatre exploitations ont été choisies au sein de chacune des cinq zones identifiées auparavant
soit 20 exploitations au total. Ces exploitations représentent la plus grande diversité des cinq
zones d’étude, origine de l’eau, méthode d’irrigation. La variabilité de ces deux facteurs, met en
évidence des systèmes de culture très différents: systèmes à trois strates (une strate supérieure
constituée de palmier dattier, une seconde strate d’oliviers et/ou de fruitiers et des cultures
basses telles que les céréales, la luzerne, les cultures maraîchères), des systèmes de culture à
deux strates (palmiers dattier et cultures basses telles que les céréales et/ou la luzerne) et des
systèmes de monoculture de palmier dattier.
Nos enquêtes ont concerné la conduite technique des cultures, les pratiques de l’irrigation et la
rentabilité comparée des systèmes de culture au sein des exploitations agricoles
3. Résultats et discussion
3.1. Typologie des palmeraies
Deux grands types de palmeraies se distinguent: une minorité conduite en irrigation localisée
(Groupe 1) et une grande majorité conduite en irrigation gravitaire (Groupe 2). Au sein du
groupe 1 on peut distinguer, suivant l’origine de l’eau deux sous groupes différents:
- Les exploitations du groupe A (Tableau 1) qui utilisent principalement l’eau du pompage et
ponctuellement les eaux des crues.
- Celles du groupe B (Tableau 2) qui utilisent principalement l’eau des Khettaras, et rarement l’eau
de crues. Ces agriculteurs sont localisés exclusivement dans la zone de Jorf et plus exactement
dans le village de Monkara. Ils ont bénéficié d’un système d’irrigation localisée grâce à une aide
financière attribuée par un projet de coopération japonaise (JICA). Les agriculteurs disposent
de droits d’eau sur la Khettara, de 1 à 2 noubas (Une nouba représente un droit de 12 heures
d’irrigation). Cette eau est stockée dans deux bassins de 90 m3 pour être ensuite pompée et
injectée dans un réseau d’irrigation localisée disposé sur la parcelle. Ces systèmes permettent
d’irriguer de petites surfaces, en moyenne de l’ordre de 0,25 hectares/agriculteur. Ils disposent
aussi des eaux de crues certaines années. L’agriculture développée est de type familial, ce sont
surtout les cultures maraîchères qui sont privilégiées pour les besoins de la famille et la vente
sur le marché local. Le palmier dattier est peu dense, 95 arbres/ha. Les variétés les plus présentes
sont des « Khalt ». On observe aussi des variétés de « Boufeggous », et une tendance à replanter
des variétés « nobles » lorsque les arbres sont détruits par le Bayoud.
Symposium international «Agriculture durable en région Méditerranéenne (AGDUMED)», Rabat, Maroc, 14-16 mai 2009
Renevot et al.: Pratiques d’irrigation du palmier dattier dans les systèmes oasiens 199
Tableau 1. Palmeraies en irrigation localisée
Groupe A B
Localisation Extensions (Errachidia) Jorf (Monkarâa
Type d’exploitation Entreprise Familiale
Surface moyenne (ha) 150 3
Surface moyenne irriguée (ha) 150 0,25
Origine eau d’irrigation Pompage* Crue Khettara*
Densité ( Palmiers/ha) 156 95
Variété dominante de palmier dattier Mejhoul « Khalt » Bouffegous
Finalité de l’irrigation Palmier dattier Maraîchage
Valeur de la production (Dh) 273 000 32 110
Pour le groupe 2 des exploitations agricoles qui irriguent gravitairement, sept sous groupes ont
été distingués:
- Les individus du groupe C: composé d’agriculteurs utilisant principalement l’eau des Khettaras,
les eaux de pompages, et les eaux de crues. Ces agriculteurs sont situés principalement dans
la zone de Jorf. L’eau de la Khettara est privilégiée pour l’arrosage des cultures maraîchères,
les eaux provenant des crues ou du pompage sont destinées à l’arrosage de la luzerne et des
céréales (Mbarga et Vidal, 2005). Les exploitants possèdent leurs terres (Melk) où ont recours
à des associations au ‘tiers de la production’ (Toulou). Les surfaces irriguées sont en moyenne
de 2 hectares. Les variétés de palmiers dattiers, concernées sont par ordre d’importance les «
Khalt », et quelques variétés de type « Boufeggous » et « Mejhoul ». Celles-ci sont disposées
de manière aléatoire sur les parcelles, La densité moyenne est de 100 arbres/ha. L’éventail des
cultures maraîchères produites est très vaste, carotte, navet, oignon, gombo, courge, menthe,
chou feuillé, etc. Celles-ci sont rarement vendues sur les marchés locaux à l’exception du gombo
et de la menthe. Le reste est autoconsommé par les familles. L’intégralité des cultures de luzerne
sert à l’alimentation des ovins. L’effectif moyen est de l’ordre de 5 ovins par famille, une partie
est vendue sur le marché local lors des fêtes musulmanes.
L’agriculteur emploie occasionnellement une main d’œuvre temporaire pour les travaux de
travail du sol, pollinisation du palmier dattier, récolte des dattes et les moissons. L’équipement
est sommaire, il s’agit de petits matériels tels que la sape, d’une araire ou d’une charrue mono
soc pouvant être attelée à un âne.
- Les individus du groupe D: Ils utilisent principalement les eaux des stations de pompage
(collectives et/ou privées), et plus aléatoirement, les eaux de crues et les eaux des lâchers du
barrage. Ces agriculteurs sont localisés dans les zones de Rissani et d’Erfoud. Ils possèdent des
surfaces allant de 4 à 12 ha (Tableau 2). Ils pratiquent comme beaucoup d’autres groupes une
double activité et dépendent en plus financièrement d’un membre de leur famille travaillant
dans une ville du nord du Maroc ou à l’étranger. La principale ressource en eau provient du
pompage, celle-ci est utilisée toute l’année. Les agriculteurs possèdent en général leur propre
puits et pour certains, ils font en plus partie d’une coopérative de pompage. Ils associent les
eaux de leurs puits aux eaux du forage de la coopérative pour augmenter le débit de l’eau sur la
parcelle et pour faire baisser le taux de salinité de l’eau de leur puits, surtout si les cultures sont
des légumes, et donc moins tolérantes aux sels. Le propriétaire du puits peut aussi vendre des
tours d’eau à un voisin. Sous les palmiers dattier, la luzerne constitue la culture la plus pratiquée,
car elle est destinée à l’alimentation du bétail. L’effectif du cheptel est plus ou moins important,
il varie de 7 à 20 têtes d’ovins, et en plus parfois d’une vache. Les produits animaux sont destinés
à l’autoconsommation et à la vente sur les marchés locaux. Les céréales sont secondaires, leur
mise en culture dépend de la disponibilité de l’eau des crues et des lâchers du barrage. Si l’eau
200 Partie 3: Relations eau-production agricole
est disponible en octobre - novembre, les blés ou l’orge sont cultivées, si l’eau est disponible au
en mars - avril les agriculteurs vont privilégier les semis de maïs. Le palmier dattier est planté
de manière aléatoire sur les parcelles et en ligne avec par ordre d’importance les variétés « Khalt
», « Mejhoul », « Boufeggous », « Bouslekhan ». La densité du palmier dattier sur les parcelles
est en moyenne de 140 arbres/ha. Les céréales sont destinées à l’autoconsommation. Une partie
de la récolte des dattes est vendue sur les marchés locaux ou parfois sur pieds pour les variétés
comme le « Mejhoul » ou le « Boufeggous », le reste est autoconsommé, les écarts de triages
sont gardés pour l’alimentation des animaux. La main d’œuvre est familiale et/ou temporaire
pour effectuer les gros travaux, la récolte des dattes, le fauchage des céréales, la moisson, les
labours et le nivellement du sol. Un tracteur peut être loué pour labourer certaines parcelles
plus accessibles. Une batteuse à poste fixe est parfois louée pour le battage du blé.
- Les individus du groupe E1: Ils utilisent principalement les eaux de sources et de manière plus
aléatoire les eaux de crues et les eaux des lâchers du barrage Hassan Addakhil. Ces agriculteurs
se situent au cœur de la palmeraie traditionnelle. La source de Meski, juste en amont, est
leur principale ressource hydrique, l’accès y est permanent tout au long de l’année. Ils sont
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Renevot et al.: Pratiques d’irrigation du palmier dattier dans les systèmes oasiens 201
propriétaires de leur parcelle, ils ont de très petites surfaces, 3 hectares en moyenne, avec un
parcellaire très morcelé. Les variétés de palmiers dattiers sont les « Khalt ». Celles-ci sont
de faible qualité, la production est souvent destinée à l’alimentation du bétail. Les nouvelles
plantations se font avec des variétés « nobles », comme le « Mejhoul » ou le « Boufeggous ».
Les palmiers dattiers sont plantés de manière aléatoire sur les parcelles, la densité de plantation
est peu importante, 60 arbres/ha. Cela est dû au fait que sous les palmiers dattiers des arbres
fruitiers (amandiers, oliviers…) sont plantés. Sous ces étages de végétation des cultures basses
telles que le maraîchage, les céréales, la luzerne peuvent être plantées (systèmes de culture à
deux et trois strates). Le cheptel est en général très important, 40 à 50 ovins/agriculteur. Les
surfaces de fourrage mis en culture ne suffisent pas à alimenter ce cheptel. L’agriculteur achète
des compléments de paille, tourteaux de tournesol, pulpe de betterave et de son. Les plus
importants revenus proviennent de l’élevage. Les agriculteurs disposent d’un petit équipement
pour effectuer les travaux agricoles, sape, araire ou charrue. La main d’œuvre est en général
familiale et/ou temporaire pour certains travaux comme le travail du sol, les moissons, la
pollinisation et la récolte des dattes.
Les individus du groupe E2: utilisant principalement des eaux de source et de manière plus
aléatoire des eaux de crues et des eaux des lâchers du barrage. Ces agriculteurs sont localisés
dans la zone sud de la zone d’Aoufouss, sur le douar de Douira. Leurs parcelles sont toutes
disposées le long de l’oued Ziz. Leur principale ressource en eau provient des eaux des
résurgences, celles-ci sont disponibles de façon plus ou moins importante toute l’année. Ils
utilisent tous leur propre motopompe pour acheminer l’eau jusqu’à leur parcelle. Ils bénéficient
également des eaux de crues et des eaux du lâcher du barrage. La surface exploitée par un
agriculteur est de l’ordre de 3 à 6 hectares (Mirkou et Ouliac, 2003). . Tous sont propriétaires de
leur terre. Le palmier dattier est la culture qui domine, les variétés présentes sont les variétés «
Khalts », « Nejeda » (vitro plant), « Mejhoul » et « Boufeggous ». La densité de plantation des
palmiers dattiers est de 140 arbres/hectares. La culture qui est plantée sous les palmiers dattiers
est la luzerne, celle-ci permet d’alimenter les animaux d’élevage, ce sont des systèmes de culture
à deux strates. L’effectif du cheptel est de l’ordre de 5 à 10 ovins par famille. Les principaux
revenus de l’agriculture proviennent des animaux d’élevage et de la récolte des dattes. Les dattes
sont vendues soit sur les marchés locaux ou marchés des grandes villes. Elles sont conditionnées
dans différents emballages, boites en bois de 7 à 15 kg, boites cartonnées de 2 à 4 Kg… . La
main d’œuvre est familiale et/ou temporaire pour certains travaux.
- Les individus du groupe F: utilisant les eaux du barrage et les eaux de crues. Ces agriculteurs
sont localisés à l’aval de la plaine du Tafilalet, dans le Douar Ammar et Tinghras. Ils sont
confrontés à une grande pénurie d’eau depuis plusieurs années en plus des problèmes de salinité
(Margat, 1962). Ils irriguent quand ils le peuvent avec l’eau des lâchers du barrage et l’eau des
crues. Certaines années même si un lâcher est programmé, une faible partie des agriculteurs du
Douar bénéficiera de l’eau d’irrigation, environ 1/6 ème de la surface totale. Les agriculteurs qui
disposent de puits ont depuis quelques années des problèmes d’assèchement ou de salinité trop
importante, les puits sont alors abandonnés. L’eau du barrage ou des crues est parfois détournée
dans les ‘Matfia’ qui servaient autrefois à alimenter en eau les familles d’agriculteur et à abreuver
les animaux d’élevage. Ces Matfia sont depuis les années 1980 bétonnés et servent parfois à
stocker l’eau pour l’irrigation des jeunes palmiers dattiers. Les surfaces des agriculteurs sont en
moyenne de 5 hectares pour un seul agriculteur. Ceux-ci sont propriétaires de la terre. Ils ne
peuvent aujourd’hui plus vivre de l’agriculture, beaucoup ont abandonné leur terre et migré vers
le nord du pays ou à l’étranger, d’autre ont développé des activités de commerce ou dépendent
d’un parent travaillant dans les autres villes du Maroc ou à l’étranger. Le palmier dattier est
la seule végétation présente, la densité du palmier dattier diminue d’année en année avec la
sécheresse récurrente. La densité actuelle est de l’ordre de 20 arbres/ha. Malgré la sécheresse, les
palmiers dattiers sont pourtant toujours pollinisés. La maigre récolte qui en résulte est toujours
202 Partie 3: Relations eau-production agricole
L’application des pesticides n’est réalisée que pour les vergers modernes. Des traitements
préventifs contre la pourriture des inflorescences « Khamej » sont réalisés deux fois par an,
après la récolte et au début de la sortie des spathes. Des applications d’insecticide « Décis » sont
également effectuées quand cela est nécessaire, pour lutter en particulier contre les attaques
de cochenille blanche « Perlatoria blanchardi », ce parasite s’attaque aux palmes. L’ensemble
de ces traitements nécessite 10 JT/ha. L’éclaircissage ou la limitation des régimes opération
spécifique aux vergers modernes et pour les variétés « nobles » de type « Mejhoul ». Cette
action est effectuée si cela est nécessaire, l’objectif est de maintenir un nombre maximum de
10 régimes par pied, soit un poids total de 80 Kg/pied. (El Haoui Hassan, domaine Borouk,
communication orale, 2006). Cette opération nécessite 24,6 JT/ha (Densité de 156 arbres/
ha). L’ensachage est spécifique pour les vergers modernes. Cette opération est réalisée avant
la récolte, cela consiste à couvrir avec des sacs perforés par de petites mailles les régimes de
dattes, pour les protéger contre les insectes et les moineaux. Cette opération nécessite 24,6
JT/ha et une densité de 156 arbres/ha. Le tuteurage des régimes de dattes commun aux deux
types de vergers consiste à mettre des supports aux régimes trop lourds afin d’éviter la casse de
ceux-ci sous leurs poids ou à cause du vent. Cette opération nécessite 7 JT/ha. La récolte débute
trois à quatre ans après la plantation. La récolte d’un palmier en production à lieu suivant la
variété, de fin Août à Octobre. Cette opération se fait à la main selon deux techniques: i. Le
‘grapillage’, cette technique consiste à cueillir les dattes à l’état frais au fur et à mesure de leur
204 Partie 3: Relations eau-production agricole
maturité. L’opération est réalisée sur la zone d’étude uniquement pour les variétés de « Mejhoul
» oubien ii. la récolte totale, c’est la technique la plus pratiquée dans la palmeraie traditionnelle.
Le régime est coupé à la base de la hampe fructifère. Le ‘grapillage’ nécessite 12 JT/ha alors que
la récolte totale qui fait appel aux femmes chargées de ramasser les régimes et les fruits tombés
demande 21 JT/ha. La récolte est combinée au transport des dattes, qui est réalisé par des
hommes à dos d’animaux (ânes ou mulets) et demande environ 12 JT/ha de palmier dattier. Le
travail de triage est très souvent réalisé par les femmes (10 JT/ha ou pour une tonne de dattes.
3.3. Les pratiques d’irrigation
Les méthodes d’irrigation pratiquées dépendent du mode déployé (gravitaire, localisé). Les
agriculteurs irriguant en localisé vont réaliser des cuvettes autours des arbres, les agriculteurs
irriguant par gravité vont surtout employer la méthode d’irrigation par planche ou billon
(Tableau 4). La méthode dépend aussi du débit de l’eau et donc de l’origine de l’eau d’irrigation,
pour les eaux des lâchers du barrage et des crues ayant des débits importants, l’irrigation va se
faire par bassin, l’objectif étant de stocker un maximum d’eau gratuite dans la parcelle. Avec des
débits plus faibles, l’agriculteur utilise des méthodes qui économisent l’eau, (planche, billon).
La méthode dépend aussi du type de culture. Pour les cultures maraîchères, ce sont surtout les
méthodes du billon ou de la planche qui vont être développées. Pour la luzerne et les céréales,
c’est la méthode du bassin qui est utilisé, mais si l’eau vient du puits privé ou de la station de
pompage collective, les hauteurs d’eau se situent entre 6 et 10 cm (entretien avec agriculteurs,
2006).
Les doses d’irrigation annuelles varient de 2256 mm (groupe A, extension) à 150 mm (groupe
F, zone de Rissani, la plus en aval de la palmeraie traditionnelle). Ces doses d’irrigation varient
suivant l’origine de l’eau (sources, crues, pompage…) et la saison (Tableau 5). On note des pics
Symposium international «Agriculture durable en région Méditerranéenne (AGDUMED)», Rabat, Maroc, 14-16 mai 2009
Renevot et al.: Pratiques d’irrigation du palmier dattier dans les systèmes oasiens 205
d’irrigation importants durant les mois d’octobre et d’avril pour presque la totalité des groupes,
cela est lié aux crues automnales ou printanières. Pour chaque groupe, excepté F, l’irrigation
croît à partir du mois de janvier, pour atteindre un pic au printemps et en été et décroît
progressivement vers les derniers mois d’automne. Pour certains groupes les irrigations ne
sont pas présentent durant les mois de décembre. La dose varie aussi avec l’évapotranspiration,
elle est plus forte en été, les besoins en eau sont donc plus forts. Les apports dépendent aussi du
type de cultures sous-jacentes, la luzerne n’est presque pas irriguée durant les mois de l’hiver.
On observe une grande hétérogénéité entre certains groupes, notamment le groupe B et F. Le
groupe B pratique des irrigations mensuelles très élevées, durant les mois les plus chauds, les
irrigations ont lieu tous les jours, les mois les plus froids hivers et fin de l’automne les cultures
sont irriguées en moyenne tous les trois jours. Il est à noter que ce groupe dispose d’un système
d’irrigation localisée, disposant de goutteurs de faibles débits, 2l/h. Le groupe F, est celui qui
dispose de moins d’irrigation par an, il se situe dans la zone la plus en aval et n’a accès qu’au
lâcher du barrage et au crue qui ont lieu dans cette zone une fois par an, pour chaque type de
ressources hydriques. Globalement, le nombre d’irrigation augmente progressivement à partir
de janvier pour atteindre un pic durant le mois le plus chaud et décroit progressivement vers
les mois les plus froids. Les cultures pratiquées dépendent dans un premier temps de l’origine
de l’eau (quantité mobilisable et qualité), ces cultures ont des besoins variables, les cultures
maraîchères sont les plus demandeuses en eau
Le bilan hydrique annuel brut mesuré est globalement non satisfaisant pour la majorité des
groupes étudiés. Néanmoins, les groupes les moins déficitaires en eau sont ceux situés dans
la partie nord et sur les zones d’extension (groupe A). Ceux-ci bénéficient de précipitations
moyennes annuelles plus importantes que les groupes situés dans la partie sud, ils disposent de
station d’irrigation « moderne », pouvant apporter les volumes hydriques les plus proches du
besoin en eau des plantes (groupe A), les autres disposent d’eaux pérennes (Khettaras, sources),
disponibles en quantité plus ou moins importante toute l’année.
3.4. Résultats économiques
Le revenu à l’hectare des palmeraies modernes représente 12 fois celui de la moyenne des
groupes situés dans les palmeraies traditionnelles. L’importance de cet écart est dû en premier
lieu au fait que les dattes produites dans les plantations modernes sont des variétés nobles de
type « Mejhoul ») et se vendent très chères. La densité de palmier dattier par hectare est plus
206 Partie 3: Relations eau-production agricole
importante que dans la palmeraie traditionnelle (156 arbres/ha contre une moyenne de 77
arbres/ha). De plus, les rendements sont aussi plus importants (35 kg/arbre dans la palmeraie
d’extension, contre 20 Kg/arbre). Dans la palmeraie traditionnelle, la faiblesse de la productivité
de la terre des groupes F, G et H est due à la faiblesse de la densité du palmier dattier (20 pieds
par hectare en moyenne). De plus, les faibles ressources hydriques dans ces zones permettent
difficilement d’entreprendre des cultures sous jacentes au palmier. Ainsi pour le groupe G,
c’est la faible densité du palmier dattier (50 arbres/ha) et les coûts élevés d’irrigation qui sont
responsables de cette faible productivité, les cultures produites ne permettent pas de rentabiliser
les coûts d’irrigation qui s’élèvent à 6 568 Dh/ha/an. Pour le groupe H, c’est aussi la faible
densité du palmier dattier qui est responsable de cette faible productivité de la terre, mais aussi
les cultures sous-jacentes produites qui dégagent de faibles marges à l’hectare. A l’intérieur des
groupes qui composent les palmeraies traditionnelles, on peut distinguer deux ensembles: le
premier obtient un revenu compris entre 30 000 et 45000 dh/ha et le second réalise un revenu
inférieur à 10000 dh/ha. La supériorité du premier ensemble s’explique par l’importance de
la densité de palmiers dattiers et par l’existence sur la même parcelle de plusieurs cultures. Le
palmier dattier est la culture qui rapporte le plus selon l’importance de la densité plantée. Ces
résultats économiques s’expliquent également par le niveau d’intensification. Les plantations
modernes sont très intensives en terme d’utilisation d’intrants contrairement aux pratiques des
agriculteurs dans les oasis traditionnelles.
Ces derniers considèrent que les fertilisants apportés aux cultures basses bénéficient aussi
aux palmiers dattiers. Les différences observées dans les résultats économiques proviennent
également de l’importance de la densité du palmier dattier qui varie de 10 à 156 arbres par
hectare, mais aussi de la qualité des dattes produites et donc de leur prix de vente. A l’intérieur
des palmeraies traditionnelles, ces différences sont dues à la nature des cultures sous-jacentes au
palmier dattier. Les plus rémunératrices sont les cultures maraîchères suivies de l’arboriculture
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Renevot et al.: Pratiques d’irrigation du palmier dattier dans les systèmes oasiens 207
fruitière. Les coûts d’irrigation constituent les charges les plus importantes dans les charges
totales. Ils sont très variables d’un groupe à un autre. Ils dépendent principalement de l’origine
de l’eau, des volumes dérivés et des modes d’irrigation (gravitaire ou localisé). Ils s’élèvent
à 33 628 Dh par ha dans les plantations modernes contre 80 à 7873,7 dans les palmeraies
traditionnelles. Les agriculteurs possédant leur propre matériel de pompage ont des charges
environ deux fois plus élevées que celles des autres intrants (engrais et autres).
L’observation du tableau ci-dessus montre à la fois l’importance de l’effort exigé par les cultures
dans tous les groupes d’exploitation ainsi qu’une forte hétérogénéité des besoins en travail
des différents groupes. Dans les palmeraies d’extension, les temps de travaux pour l’irrigation
sont très élevés (près de 280 journées de travail par ha) et représentent 70% de la totalité
des besoins en main d’œuvre, cela est lié au temps de contrôle et d’entretien de la station de
pompage et des goutteurs. Dans la palmeraie traditionnelle, les temps de travaux nécessaires à
l’irrigation oscillent entre 6,6 et 37 % des besoins totaux en main d’œuvre, ces différences sont
liées principalement aux débits des eaux d’irrigation. Plus le débit est faible et plus le temps
d’irrigation est élevé. Les eaux de source ont un débit plus élevé que celui des puits ou des
forages. Pour la conduite des cultures, on remarque que les groupes C, D, G et E2 sont les plus
demandeurs en main d’œuvre, tous cultivent de la luzerne qui demande un fort besoin en main
d’œuvre pour les coupes.
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Renevot et al.: Pratiques d’irrigation du palmier dattier dans les systèmes oasiens 209
Le groupe F qui suit a une productivité à l’hectare très faible (1600dh/ha contre 32000 à 34000
pour le groupe E), mais l’eau d’irrigation mobilisée sur l’année est très faible et est gratuite
(eau du barrage et crues). Les autres palmeraies traditionnelles les plus efficientes en terme de
valorisation de l’eau d’irrigation sont composées des groupes B, C (productivité moyenne de
l’eau de 3,6 Dh/m3), qui bénéficient des eaux des khettara et dont les charges d’irrigation sont
très faibles. De plus, la qualité de l’eau y est moins saline que pour l’ensemble des autres groupes
leur permet de développer des cultures maraîchères plus rémunératrices que les céréales
ou la luzerne. Les palmeraies traditionnelles des groupes D et E2 ont également une bonne
productivité moyenne de l’eau (5,3 Dh/m3) parce qu’elles disposent de systèmes de culture à
deux strates et de bonnes variétés de palmier dattier (30 % des variétés sont des Boufeggous).
Par contre, les groupes G et H ont une productivité de l’eau très faible du fait que leur système
des culture est basé sur la céréaliculture associée à des palmiers qui donnent des dattes de
mauvaise qualité.
Conclusion
Deux grands types de palmeraies se distinguent: une minorité conduite en irrigation localisées,
qui dégage des revenus/ha élevés et qui consomme le moins d’eau/ha grâce à l’utilisation des
variétés Majhoul et des technologies d’irrigation localisées modernes. Une grande majorité
conduite en irrigation gravitaire, dont la consommation en eau enregistre une grande variabilité
et des revenus modestes qui ne présentent qu’environ 15% des revenus/ha de l’irrigation
localisée (35.000 au lieu de 250.000 Dh/ha). Cependant, les systèmes traditionnels oasiens les
mieux dotés en eau (Khettara et source) valorisent le mieux le m3 d’eau d’irrigation (40 pour les
traditionnels au lieu de 15 DH/m3 pour l’irrigation localisée).
On observe aussi un gradient de végétation en allant des oasis du nord vers celles du sud. Le nord est,
d’une manière générale, plus intensifié que le sud. La pluviométrie y est plus élevée et les ressources
hydriques sont globalement plus abondantes et de meilleures qualités. Dans la partie sud, les oasis
sont très dégradées, les palmiers qui restent produisent de maigres rendements, les cultures basses ne
peuvent plus être produites du fait de la disparition progressive de cet arbre du désert.
210 Partie 3: Relations eau-production agricole
Les conditions de sécheresse récurrentes des dernières décennies ont considérablement baissé
la nappe phréatique et augmenter la salinité des eaux de pompage. Ce phénomène à fortement
dégradées la palmeraie traditionnelle et le phénomène de désertification semble s’accentuer en
direction des zones les plus aux nord, cette situation devient aujourd’hui problématique.
Les populations rurales habitant l’oasis ont pourtant toujours su s’adapter à ces années de
sécheresse, en produisant des plantes adaptées au milieu et en mettant en œuvre des pratiques
d’irrigation économes en eau. Pour pallier aux maigres revenus de l’agriculture que cela
engendre, ils ont toujours trouvé une alternative en développant d’autres activités, où en migrant
ponctuellement vers d’autres zones plus fertiles, aujourd’hui cela ne suffit plus à maintenir
les populations en place et à freiner la désertification. Dans les zones les plus dégradées, le
tourisme remplace progressivement l’agriculture et parfois au détriment de l’oasis.
Des systèmes d’irrigation économes en eau existent mais ceux-ci sont peu adaptés aux palmeraies
traditionnelles. Des variétés de palmiers dattiers de bonnes qualités et résistantes à la maladie
du bayoud ainsi que des cultures alternatives dont les besoins en eau sont faibles peuvent aussi
être implantées à condition que celles-ci s’incèrent bien dans l’organisation socio-économiques
actuelle des populations rurales.
Des systèmes traditionnels, telles que les khettaras permettent une eau de bonne qualité
(moins saline), ces systèmes qui ont été très performants s’ensablent et se dessèches petit à
petit en réduisant les quantités d’eau mobilisables. Ces systèmes ne peuvent être réhabilités et
entretenus aujourd’hui que grâce à une aide extérieure et à une nouvelle gestion.
Des pistes de réflexion semblent possibles pour solutionner une partie du déficit hydrique.
Celles-ci doivent rester à la porté des populations rurales, et doivent être concertées entre les
acteurs concernés. Des études sont encore nécessaires afin de déterminer rapidement quels
sont les choix possibles qui permettent de freiner la destruction de l’oasis.
La grande question qui se pose aujourd’hui est celle da la durabilité de ces systèmes qui est liée
à la gestion de la ressource en eau et à la façon dont on envisage de relever les autres défis: le
Bayoud, l’ensablement, la salinisation des sols.
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