Audit Commercial
Audit Commercial
Audit Commercial
Mouzaoui Hssen
CIN Groupe : 01
Introduction :
De la même façon qu'un chef d'entreprise fait auditer ses comptes
régulièrement, il doit faire
auditer son service commercial. C'est ce qui lui permet de vérifier que dans un
monde mouvant, il garde une efficacité maximum.
La fonction commerciale est parmi les centres de recettes dans l’entreprise. Elle
est une fonction vitale et occupe une place primordiale au sein de chaque
entreprise. En effet, cette fonction a pour principale mission de répondre aux
besoins et exigences externes en offrant les produits demandés au meilleur prix,
avec la qualité requise et dans les délais convenus afin de satisfaire les besoins
des clients et assurer le suivi du recouvrement.
Pour réaliser sa mission, la fonction commerciale a besoin de se doter de moyens
humains, matériels et financiers nécessaires à son fonctionnement. De plus, elle
se caractérise par une organisation particulière lui permettant d’agencer les
moyens mis à sa disposition et de structurer ses relations avec les autres unités
de l’entreprise. De ce fait, une attention particulière doit être adressée à cette
fonction et plus spécialement au cycle ventes – clients. Ce dernier englobe le
circuit de vente, depuis la passation de la commande par le client jusqu’au
recouvrement de la créance.
Ainsi, l’auditeur doit être en mesure d’émettre une opinion sur l’efficacité du
fonctionnement du cycle des ventes. Pour ce faire, et comme tout travail
d’auditeur, son travail se structure en trois phases à savoir la phase de
préparation pour assimiler les particularités du cycle ventes – clients, la phase de
réalisation et la phase de conclusion.
Quelques soient les diligences de l'auditeur, l’accroissement des risques, la
montée des exigences de la clientèle et des forces concurrentielles, celui-ci est
obligé à mettre à jour continuellement la démarche qu’il adopte pour évaluer
n’importe quel système de contrôle interne.
B)Actions de la fonction
Les responsabilités des vendeurs consistent principalement à s'assurer que
le produit ou service vendu soit conforme aux exigences spécifiées. Ceci
implique, les actions suivantes :
- Comprendre le besoin externe et adapter l'offre à la demande
- Identifier et maîtriser les risques de vente
- Fidéliser ses clients
- Etablir de bonnes relations avec les clients : usuelles (court, moyen terme),
partenariales
(moyen, long terme)
- Associer les services techniques à toute idée ou action pouvant contribuer
à l’amélioration
des performances des produits ou services vendus
- Promouvoir l'esprit d'innovation et de compétitivité en améliorant
constamment la qualité
des services rendus et des produits vendus et en restant ouvert sur
l'environnement et sur
l'offre des concurrents.
A) Finalités de la fonction :
Les finalités de la fonction commerciale doivent être envisagées compte
tenu :
- Des spécificités multiples du marché dans lequel elle opère ;
- Des caractéristiques des services ou produits proposés ;
- De la répartition des ventes de l’entreprise entre ses vendeurs salariés et
d’autres canaux
dont la dépendance hiérarchique cède la place à des relations
contractuelles de natures
diverses.
La fonction commerciale, suivant son degré de spécialisation, gère souvent
des actions à caractère plus ou moins récurrent : expositions, lancement de
produits nouveaux, mise en place d’actions publicitaires, support de force
de vente des clients, et il peut en résulter des spécificités d’organisation.
A long terme :
Dans la mesure où la fonction commerciale est hiérarchiquement
rattachée à la fonction marketing, il lui revient d’appliquer les
orientations que celle-ci a définies (développer la part de marché,
fidéliser ou diversifier la clientèle, etc.). Néanmoins, la vente ne peut être
considérée comme une fonction pour autant déchargée de toute
contribution aux choix stratégiques. Dans ces cas des erreurs d’approche
et de réaction à court terme peuvent obérer le futur à long terme.
A l’horizon stratégique, la mission de la fonction commerciale est de
permettre à la direction de disposer du potentiel de vente et de maîtriser
l’adaptation de ses méthodes qu’impliquent l’évolution de la concurrence,
des produits, de la distribution et donc celle des stratégies de
l’entreprise.
A moyen terme :
A l’horizon budgétaire, la fonction commerciale contribue :
- Aux prévisions de vente dont la fonction marketing a la responsabilité ;
- Ainsi qu’aux estimations des coûts commerciaux qui lui incombent, en
support des
propositions de politiques et des méthodes de vente adaptées à la
stratégie.
Pour remplir ces missions, la fonction commerciale contribue notamment,
en liaison avec le marketing, à l’évaluation des politiques de prix, de
remises, rabais, ristournes et de règlements clients susceptibles
d’optimiser l’efficacité commerciale. Sa connaissance des comportements
des clients, de l’approche achats des clients, des motivations, de l’image
du service rendu par le client aux consommateurs, des méthodes de
vente employées par les concurrents et de leurs évolutions possibles
constituent une compétence spécifique sur laquelle s’appuient ses
propositions.
A court terme :
Dans son fonctionnement quotidien, la fonction commerciale a la mission
de :
- Prendre contact avec les acheteurs constituant le marché potentiel défini
par la politique
marketing
- Développer les moyens adéquats pour obtenir leur clientèle
- Assurer les aspects technico-commerciaux, préparer les éléments
nécessaires à l’élaboration
des devis
- Prendre les commandes
- Collecter les informations susceptibles d’aider le marketing à affiner la
connaissance des
opinions et attentes du marché
- S’assurer que les clients disposent du produit commandé dans les
conditions prévues de
délais et de qualité
- Aider les clients à tirer le meilleur parti des produits et services de
l’entreprise
- Eventuellement, exercer le précontentieux vis-à-vis des clients
- Veiller à la présentation de clients solvables, à la surveillance des éléments
visibles de la
solvabilité.
La phase de préparation :
Elle ouvre la mission d’audit. Elle exige des auditeurs une capacité
importante de lecture, d’attention et d’apprentissage. En dehors de toute
routine, elle sollicite l’aptitude à apprendre et à comprendre, elle exige
également une bonne connaissance de l’entreprise car il faut savoir où
trouver la bonne information et à qui la demander. C’est au cours de cette
phase que l’auditeur doit faire preuve de qualités de synthèse et
d’imagination. Elle peut se définir comme la période au cours de laquelle
vont être réalisés tous les travaux préparatoires avant de passer à l’action.
C’est tout à la fois le défrichage, les labours et les semailles de la mission
d’audit.
Durant cette phase, les travaux préparatoires sont réalisés, l’auditeur est
amené à rechercher les informations, à observer le sujet audité, à effectuer
des études préliminaires, afin de repérer les zones de risques, elle est
composée de quatre étapes, à savoir :
- L’ordre de mission / ou la lettre de mission ;
- La prise de connaissance de l’entité auditée (ou phase de familiarisation) ;
- L’identification des risques ;
- Le rapport d’orientation.
La phase de réalisation :
Elle fait beaucoup plus appel aux capacités d’observation, de dialogue et de
communication. Se faire accepter est le premier impératif de l’auditeur, se
faire désirer est le critère d’une intégration réussie. C’est à ce stade que
l’on fait plus appel aux capacités d’analyse et au sens de la déduction.
C’est, en effet, à ce moment que l’auditeur va procéder aux observations et
constats qui vont lui permettre d’élaborer la thérapie.
C’est la phase du travail sur le terrain, qui s’effectue en trois étapes :
- La réunion d’ouverture
- Le programme d’audit
- Le travail sur le terrain
A) La phase de conclusion :
Elle exige également et avant tout une grande faculté de synthèse et une
aptitude certaine de rédaction, encore que le dialogue ne soit pas absent de
cette dernière période. L’auditeur va cette fois élaborer et présenter son
produit après avoir rassemblé les éléments de sa récolte.
Nommée également, la phase d’achèvement, durant laquelle, l’auditeur
rédige le rapport d’audit en quatre étapes:
- Le projet du rapport d’audit
- La réunion de clôture
- Le rapport d’audit
- Le suivi des recommandations
B) A moyen terme :
A l’horizon budgétaire, les risques sont ceux :
D'une mauvaise orientation des efforts commerciaux, par exemple face à
des stocks qu’il conviendrait de résorber et dont l'existence n'est pas
prise en compte ;
D'une mauvaise application des orientations commerciales retenues. A
titre indicatif, on peut citer les dysfonctionnements suivants :
- Les vendeurs se cantonnent dans la simple prise d'ordre,
- Ils ne respectent pas la politique de visites,
- Ils ne répercutent pas rapidement les informations à recueillir sur le
marché,
- Ils délaissent les aspects merchandising et surveillance du linéaire lorsque
ces tâches font partie de leurs obligations.
Ces risques peuvent être plus sérieux lorsque l’entreprise a recours aux
services d’intermédiaires non salariés : les intermédiaires appliquent
souvent leurs propres concepts commerciaux sans respecter les lignes
directrices de leurs commettants.
Selon BECOUR et BOUQUIN, les principales sources de risque sont :
- Comme pour l'exercice de la mission stratégique, le manque d’intérêt
porté par la fonction vente à l’observation des évolutions des
comportements des clients et des marchés,
- Le recours à la subjectivité faute d'avoir élaboré un système d'information
adéquat,
- Un comportement des vendeurs inadapté aux facteurs clés déterminés par
la stratégie,
- L'insuffisance de la coordination des politiques de vente, de distribution,
de communication et de production.
C) A court terme :
Dans le fonctionnement quotidien de la fonction commerciale, le risque qui
se présente est lié
à l’incapacité des vendeurs à appliquer la politique marketing, soit parce
que ceux-ci
s’adressent à une clientèle mal choisie, soit parce qu’ils gèrent mal la
clientèle existante, soit
parce qu’ils ne remplissent pas leur rôle de représentation de l’entreprise
sur son marché.
Les principales sources de risque sont :
- L'insuffisante compétence technique des vendeurs,
- La négligence de certaines missions hors la vente,
- La mauvaise gestion des litiges et contestations,
- La poursuite de relations d'affaires avec des clients insolvables ou trop
endettés vis-à-vis de
l'entreprise ou des tiers ;
- La disparition du vendeur en tant qu’interlocuteur de l’acheteur une fois la
commande
obtenue ;
- L'ambiguïté du rôle du vendeur - percepteur.
Conclusion :
Nous savons bien que dans les organisations, « chacun se prétend le champion
exclusif de la création de valeur pour le bénéfice des autres. » Qui ne se souvient
de ce responsable des ventes expliquant à tous que s’il n’était pas là pour « faire
rentrer de l’argent », le dépôt du bilan ne serait pas loin. Argument auquel fait
écho le responsable de la production affirmant haut et fort que sans fabrication il
n’y aurait rien à vendre. Et l’un et l’autre s’accordent qu’il y a un qui ne sait ni
vendre, ni produire : c’est « l’administratif », créateur de complexités inutiles.
Tous ont tort et tous ont raison : la création de la valeur est dans
l’interdépendance de chacun.
De même, la fonction commerciale est importante dans toute entreprise, mais
elle n’est qu’une fonction parmi d’autres. L’entreprise est un système composé
de plusieurs sous-systèmes qui ont en relation les uns avec les autres, d’où
l’importance de chaque sous-système dans la création de la valeur. Un audit non
seulement de la fonction commerciale mais de toutes les fonctions de
l’entreprise s’avère donc indispensable.
L’auditeur crée de la valeur, certes, mais évite également que l’on en perde. Pour
ce faire, il lui faut du comportement (le savoir-faire, la confidentialité) et du
management (les hommes, la gestion et l’organisation). De plus, il ne doit pas
être pressé d’atteindre le terme de sa mission pour ne pas brûler les étapes,
bousculer les obstacles, passer par-dessus les difficultés et ce faisant il n’arrive
pas à voir les problèmes. En fait, la mission d’audit exige patience, méthode et
concertation.
Ainsi, l’auditeur est et doit être un personnage actif dans son organisation,
quelqu’un qui participe à l’enrichissement de l’entreprise, dont les
recommandations ne restent pas lettre morte et dont les rapports servent à autre
chose qu’à enrichir les rayons des bibliothèques.
Bibliographie :
- J. RENARD, Théorie et pratique de l’audit interne, Editions d’Organisation, 4 ème
édition, 2002
- J.C. BECOUR & H. BOUQUIN, Audit Opérationnel, Editions Economica, 1991
- J. RAFFEGEAU, F. DUBOIS & D. De MENONVILLE, L’audit opérationnel, Que sais-
je ?, PUF, 1984