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Chapitre 9 Les Crues
Chapitre 9 Les Crues
Chapitre 9 Les Crues
9. LES CRUES
INTRODUCTION
L'hydrogramme ( : courbe Q(t) des dbits en fonction du temps) dans une section donne
d'un cours d'eau, prsente de nombreuses fluctuations d'amplitude, de priode et de forme
trs diverses. Si la rivire ne comporte aucun ouvrage de drivation ou de rgularisation
artificiel, chacune de ces fluctuations est le reflet d'une variation de facteurs
hydromtorologiques agissant sur le bassin versant. En particulier, toute monte notable
des eaux est la consquence de prcipitations ou de fonte de neige survenues
antrieurement sur tout ou partie de son aire d'alimentation.
Gnralement, ces fluctuations sont progressives et modres mais parfois elles peuvent
tre brusques, brves ou plus ou moins longues, importantes et peuvent causer des dgts
catastrophiques: c'est le cas des crues qui constituent un flau social envers lequel des
mesures de protection doivent tre prises selon les divers aspects privilgis.
la protection passive: par des digues, barrages crteurs de crues (prvision long
terme)
Il existe diffrentes dfinitions de la notion de crue. On dit qu'une rivire est en crue lorsque
son dbit dpasse une valeur de faible probabilit (rare quelques 1% 5% par exemple).
Dans cette optique il faut donc faire une distinction entre les crues phnomne peu frquent,
exceptionnel et les hautes eaux phnomne frquent, normal correspondant la priode
d'abondance telle que la priode d'hiver ou le printemps.
La crue annuelle est le plus fort dbit instantan ou journalier observ dans l'anne. Une
crue est caractrise par:
-
HYDROLOGIE: CHAPITRE 9
Temps de rponse: appel aussi "Lag", c'est le temps entre le centre de gravit de la
pluie efficace et la pointe de lhydrogramme ;
Temps de base ;
Temps de concentration ;
Dbit de base:
HYDROLOGIE: CHAPITRE 9
Figure 1 : Composantes dun hydrogramme type dune crue. (Extrait de A Musy, EPFL).
Les crues peuvent tre classes, eu gard aux causes qui les gnrent, en trois grandes
classes:
-
crues d'averses
1. facteurs de bassin
-
HYDROLOGIE: CHAPITRE 9
forme du bassin: la crue est d'autant plus pointue que le bassin est ramass sur lui
mme.
Pente: les vitesses de l'coulement de surface sont plus grandes pour les pentes
leves, L'rosion s'active en consquence mais les inondations sont faibles
localement.
Gologie: Joue un grand rle dans l'infiltration et par consquent agit sur la courbe de
tarissement
2. Facteurs climatologiques
-
Intensit de l'averse
Dure de l'averse
Tableau 6 :
Bassin - Station
Surface
Dbit de pointe
(km)
Date
(m /s)
20 300
4 500
31.05.1856
96 500
10 000
31.05.1856
1 640
1 300
09.1842
5 720
2 500
11.11.1651
2 000
20.12.1740
France)*
Rhone-Isre (Grenoble, France)*
Adige (Trento, Italy)*
9 770
2 500
17.09.1882
Po (Ticino, Italy)*
6 600
5 000
02.10.1868
59 170
12 000
07.12.1876
48 515
10 000
07.12.1877
40 430
3 800
18.02.1889
382
3 400
1940
1 080
4 500
1890
141
2 200
1935
135
2 050
1935
8 950
17 050
1969
HYDROLOGIE: CHAPITRE 9
Jucar (Spain)
17 260
10 000
1864
Sources: * V. Al. Stanescu, M. Matreata , " Large floods in Europe" , 1997, Third report of FRIEND project,
1994-1997.
Adelin Villenvieille et al., " Les risques naturels en Mditerrane " Les fascicules du Plan Bleu , 10, 1997 Par L.
Fugaciu le 09/06/99
Rivire
Superficie
Dbit max
Dbit Spcifique
(Km )
Date
(m /s)
(l/s/Km )
Seine a Paris
44 000
2 400
52
1910
Garonne a Toulouse
10 000
7 000
700
1875
Rhin a Cologne
144 000
11 500
79
1926
Mississipi a Alton
444 000
14 000
31
1844
Moulouya a Missour
10 000
2 000
190
Sebou a Mjara
6 200
7 000
1 100
1 100
500
500
6 700
2 800
420
HYDROLOGIE: CHAPITRE 9
Les phnomnes hydrologiques extrmes : crues, fortes prcipitations, peuvent avoir des
consquences dommageables. Les structures hydrauliques : barrages, vacuateurs de
crues, rseaux dassainissement pluviaux etc. , doivent tre dimensionns pour rduire
ces dommages a un niveau acceptable. Les dommages dpendent des caractristiques
alatoires des crues ventuelles, ils sont donc alatoires galement. Il en rsulte que la
notion de garantie absolue dune structure qui viterait toute possibilit de dommages est
fallacieuse. Il faut accepter un certain risque de dommages. Ce risque ne peut tre dfini
sans ambigut quen terme de probabilit. Le dimensionnement des ouvrages pose donc
avant tout un problme de prvision. La prvision telle que nous lentendons ici est de nature
statistique. Ltude des crues peut se faire dans deux optiques :
celle-ci
reste
alatoire
(inconnue).
On
appelle
aussi
cette
Prvision a court terme : consiste a prvoir a lavance la date doccurrence dun dbit
fort, quelques jours voire quelques heures avant son arrive. On utilise les donnes
disponibles, gnralement collectes en temps en temps rel.
HYDROLOGIE: CHAPITRE 9
1
= 1 F
T
Le choix de T pour la crue de projet revient aussi bien a un choix technique quconomique
(Voir figure illustrative).
Exemple : La crue centennale est la crue qui une probabilit de une fois en cent ans, en
moyenne, dtre dpass.
La prdtermination du dbit de crue pour un site donn sur une rivire consiste estimer a
priori lordre de grandeur du dbit dune crue. On donne ici un rsum des Principales
Mthodes utilises pour lestimation des dbits de crues.
Elle se propose de reconstituer les dbits partir cotes (niveaux) maximales atteintes dans
le pass par le calcul soit par la modlisation hydraulique. On tient compte dans cette
mthode du fait que les conditions dcoulement ont du voluer, de faon sensible, depuis
loccurrence du dernier maximum historique atteint.
Estimation forfaitaire
HYDROLOGIE: CHAPITRE 9
Au Maroc, dans le cas de petits basins versant dont la superficie ne dpasse pas 10Km2, le
dbit de la crue dcennale est estim 10 m3/s/Km2.
Q = .A
Cette formule a t propose initialement par Meyer. Le coefficient est dit cote Meyer de la
rivire ou du bassin et est fonction des caractristique de ce dernier. La cote Meyer varie de
0,4 a 0,8. La superficie A y est exprime en Km2, le dbit Q en m3/s.
Ces formules ne donne pas de prcision sur le temps de retour, elles ne font intervenir
aucun paramtre mtorologique.
Celle de Scimemi (en Italie) valable pour des bassins de 1 000 km2 et moins :
600
Q = A
+ 1
A + 10
Celle de Pagliaro (Italie) valable pour des bassins variant de 20 a 1 000 Km2 :
q=
2900
A + 90
Q = .
A
Hm
Am + p
L
3
Q A
=
Qr Ar
K
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HYDROLOGIE: CHAPITRE 9
Qr est le dbit de crue dun bassin versant pris comme rfrence et ayant une superficie Ar.
Le paramtre K est un paramtre rgional.
Formule de Rodier (utilise au Maroc) :
Q A
=
10 6 10 8
1 K / 10
QT = q (1 + a. log(T ))
ou a varie de 0,8 a 1,2 pour les oueds du Rif et de 3 a 3,5 pour les oueds sahariens.
Le dbit instantan de la pointe de la crue est estim par :
2,66
Q p ,T = q (1 + 0,8. log(T )) 0,3 + 1
A
Formule de Mallet-Gauthier
A
L
. 1 + 4. log(T ) log( A)
Formule de Mac-Math :
Q = K .P. A 0,58 I 0, 42
A : superficie du bassin en hectares ;
I : pente du bassin en % ;
HYDROLOGIE: CHAPITRE 9
Pour un bassin versant non jaug en un site s, pour lequel on dsire dterminer les dbits
frquentiels de crues, on cherche en premier lieu a faire une extrapolation ou une
interpolation a partir des dbits frquentiels dun bassin jaug considr comme bassin de
rfrence r.
La relation utilise est la suivante :
Qs ,T
Qr ,T
A
= s
Ar
Cette relation est valable pour un rapport de la superficie du bassin site la superficie du
bassin de rfrence compris entre 0,1 et 10. Comme hypothse pour lapplication de cette
approche dite de transposition, il faut que les conditions hydromtorologiques sur les deux
bassins versants soient homognes, ceci suppose quils se situent dans le mme voisinage
et quils sont soumis au mme rgime de prcipitation et mtorologique.
Lexposant n varie de 0,9 a 1,2, gnralement, faute dinformation, on considre sa valeur
gale a 1.
N.B. : il est souhaitable que les deux sous bassins versants : celui du site et celui de
rfrence soient situs dans le mme bassin versant (ou zone hydrologique). A dfaut, il faut
quils appartiennent a la mme zone hydrologique homogne.
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HYDROLOGIE: CHAPITRE 9
Qf = aAb
Le terme b est infrieur 1, ce qui traduit l'amortissement du dbit de pointe de crue en
fonction de la surface. Le coefficient "a" est lui une variable rgionale intgrant
essentiellement "pluviomtrie" et "gologie".
Comme le montre l'exemple ci-contre, on peut donc tablir des formules rgionales qui
permettent d'valuer sommairement les dbits de crue. Aussi, partir des observations
faites sur 24 stations hydromtriques de Lorraine (France), on peut estimer que le dbit de
pointe de crue dcennale varie comme S la puissance 0,9 :
Qi = a S 0,8
(Qi en m3/s ; S en km2 ; a est de l'ordre de 0,45 en moyenne et il est compris entre 0,25
et 1,0).
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