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Étymologie

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Composé de quatre-vingts et de dix : 4×20 + 10.
La dénomination se base sur l’ancien système vigésimal de numération, qui était très répandu partout en Europe depuis le Moyen Âge, notamment dans le commerce qui s’appuyait sur des unités de mesure et monétaires : en effet la vingtaine servait d’unité multiple plus accessible et plus facile à compter que la centaine pour désigner les grands nombres, notamment quand existait la nécessité de gérer des multiples d’ordres de grandeur différents et avec des subdivisions ou regroupements simples à représenter et réaliser correctement et équitablement dans le monde réel ou à contrôler à l’œil nu sans nécessiter l’usage d’instruments.
Le système de numération décimal n’a pu se généraliser (en même temps que la décimalisation des unités de mesure et monétaires) que tardivement à l’époque moderne à tous les multiples et sous-multiples de l’unité, quand tous les nombres ont pu s’écrire de façon positionnelle avec un nombre réduit de chiffres, mais seulement après avoir incorporé dans l’usage commun la signification du zéro comme un chiffre significatif dans ce système, mais aussi grâce au développement de l’arithmétique moderne et son utilisation de plus en plus nécessaire pour les sciences et techniques et la finance qui demandaient de pouvoir manipuler ensemble des nombres d’ordres de grandeur très différents et avec une précision non limitée.

Adjectif numéral

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quatre-vingt-dix \ka.tʁə.vɛ̃.dis\ pluriel invariable cardinal

  1. (Antéposé) Quatre-vingt-neuf plus un, soit neuf fois dix, adjectif numéral cardinal correspondant au nombre 90.
    • Quoique en général les créanciers soient trompés, volés, dindonnés, attrapés, turlupinés, bafoués et joués, il n’existe pas à Paris de passion commerciale qui vive quatre-vingt-dix jours. — (Honoré de Balzac, Histoire de la Grandeur et de la Décadence de César Birotteau, 1837, chapitre deuxième)
    • Il entrait en qualité de « fait-diversier » dans un quotidien de Marseille, moyennant quatre-vingt-dix francs par mois. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 26)
    • Les quatre-vingt-dix ou cent hommes qui fainéantaient là paraissaient dégoûtés de leur sort, huilant leur arme, gobant le contenu d'une boîte de sardines ou recousant un bouton. — (Alain Gandy, Adieu capitaine, Presses de la Cité, 1994)
  2. (Postposé) Quatre-vingt-dixième, 90e.
    • La page quatre-vingt-dix.

Transcriptions dans diverses écritures

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→ voir 90

Synonymes

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  • nonante (préféré en Belgique et ses anciennes colonies, ainsi qu’en Suisse)

Dérivés

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Apparentés étymologiques

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Traductions

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Nom commun

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quatre-vingt-dix \ka.tʁə.vɛ̃.dis\ masculin et féminin identiques invariable

  1. (Au masculin) Nombre 90, entier naturel après quatre-vingt-neuf.
    • Le numéro gagnant est le quatre-vingt-dix.
  2. (Par métonymie) Chose portant le numéro 90.
    • Il habite au quatre-vingt-dix.
    • Je vous ai réservé la quatre-vingt-dix, votre préférée.
  3. (Sans article) (Par ellipse) Année qui se termine par 90, par exemple 1990.
    • Le drame de quatre-vingt-dix.
    • Elle a eu son bac en quatre-vingt-dix.

Synonymes

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  • nonante (préféré en Belgique et ses anciennes colonies, ainsi qu’en Suisse)

Traductions

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Prononciation

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Voir aussi

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Précédé
de quatre-vingt-neuf
Cardinaux en français Suivi
de quatre-vingt-onze