chienne
Étymologie
modifier- (XIIe siècle) De l’ancien français china[1], venant du latin canis. Dérivé de chien, avec le suffixe -ienne.
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
chienne | chiennes |
\ʃjɛn\ |
chienne \ʃjɛn\ féminin (pour le mâle, on dit : chien)
- (Zoologie) Animal femelle de l’espèce Canis lupus familiaris.
La reine mère se leva, prit la petite chienne par son collier et la retint, […].
— (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)Or le bar était vide. Léon, à son comptoir dormassait, en chandail, tandis que sa chienne, près de lui, sur une chaise, veillait.
— (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Sens figuré) (Familier) En parlant des choses : très mauvais, exécrable.
Il m’a dit son nom; mais sa chienne de voix était si faible que je ne l’ai pas entendu.
— (Victor Hugo, Les Misérables, III, 8, 8 ; 1862)Elle avait eu deux beaux enfants de ce matelot, la Clémence, puis la chienne de guerre, la grande, était arrivée, expédiant le Paul aux Dardanelles, dans les pays là-bas comme on disait, aux cinq cents diables quoi !
— (Jean Fressigné, Clémence ou les vagues de la vie, Éditions Cheminements, 2002, page 14)
- (Vulgaire) (Injurieux) Femme au fort appétit sexuel ; femme délurée et lubrique.
Elle fut une chienne dont les chiens sentaient la cuisse, se pressant l’un l’autre, avec des choses dressées et des gueules folles de chiens chauds.
— (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 152)L’inspecteur vous aura dit que j’étais une fille de rien, est-ce vrai ? Que je courais les hommes comme une chienne ? Oui ? Que je vous empaumais sans doute ? Consciente de l’impasse où je vous acculais ?
— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Belgique) (Vosges) Cheveux formant une sorte de frange sur le front.
Se rassoyait, supérieure, en faisant bouffer sa chienne blonde sur le front d’un doigt nonchalant.
— (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 360)
- (Québec) (Drave) (Histoire) Masse de glace qui, sur un cours d’eau, bloque les billots de bois que l’on veut faire transporter par le courant.
Les draveurs appellent « chienne » la glace qui prend les billots en serre et les immobilisent.
— (La drave, Office national du film, 1957)
- (Québec) Vêtement de travail souvent ignifuge.
- (Québec) Grosse bouteille de bière, normalement de 40 oz (1,18 litres).
- (Québec) Peur.
Tu sais, quand tu découvres une petite tache brune sur ton coude et que la chienne te pogne…
— (Michel Beaudry, C’est-tu moi ou…, Le Journal de Montréal, 12 novembre 2022, page 37)
- Autre nom de la tiretoire, car cet outil mord le bois.
Synonymes
modifier- → voir salope#Synonymes (2)
Dérivés
modifierTraductions
modifierFemelle du chien
- Allemand : Hündin (de) féminin
- Anglais : bitch (en), doggess (en)
- Arabe : كلبة (ar) kaliba féminin
- Asturien : perra (ast)
- Bachkir : кәнтәй (*)
- Breton : kiez (br)
- Bulgare : кучка (bg) kuchka féminin
- Catalan : gossa (ca)
- Chaoui : taydit (shy)
- Chinois : 母狗 (zh) mǔgǒu
- Coréen : 암캐 (ko) amkae
- Danois : tæve (da)
- Espagnol : perra (es) féminin
- Espéranto : hundino (eo)
- Finnois : narttu (fi)
- Gagaouze : kancık (*)
- Galicien : cadela (gl) féminin
- Gallo : abayouere (*)
- Grec : σκύλα (el) skíla féminin
- Griko : sciddha (*) féminin
- Hongrois : szuka (hu)
- Indonésien : anjing betina (id)
- Italien : cagna (it) féminin
- Japonais : 雌犬 (ja) mesuinu
- Kabyle : taqjunt (*), taydit (*), taqziḥt (*)
- Karatchaï-balkar : гаджи (*)
- Kazakh : қаншық (kk) qanşıq
- Kirghiz : канчык (ky) kançık
- Koumyk : къанчыкъ (*)
- Latin : canis (la) féminin
- Letton : kuce (lv) féminin
- Lituanien : kalė (lt) féminin
- Macédonien : кучка (mk) kučka féminin
- Mongol de Chine : ᠥᠯᠥᠭᠴᠢᠨ (*) ölögčin
- Néerlandais : teef (nl) féminin
- Normand : quyine (*)
- Occitan : gossa (oc), canha (oc), china (oc), gossassa (oc)
- Polonais : suka (pl) féminin
- Portugais : cadela (pt) féminin
- Roumain : cățea (ro) féminin
- Russe : сука (ru) suka féminin
- Same du Nord : ciiku (*)
- Sarde : catedda (sc) féminin
- Slovaque : suka (sk) féminin
- Slovène : psica (sl) féminin
- Tatar de Crimée : ırğaçı köpek (*), qancıq köpek (*)
- Tchèque : fena (cs) féminin
- Tchouvache : ама йытă (*)
- Tsolyáni : tlekkúlikh (*) (pluriel : tlekkúlyal (*))
- Turkmène : ganjyk (tk)
Forme d’adjectif
modifierSingulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | chien \ʃjɛ̃\ |
chiens \ʃjɛ̃\ |
Féminin | chienne \ʃjɛn\ |
chiennes \ʃjɛn\ |
chienne \ʃjɛn\
- Féminin singulier de chien.
Forme de verbe
modifierVoir la conjugaison du verbe chienner | ||
---|---|---|
Indicatif | Présent | je chienne |
il/elle/on chienne | ||
Subjonctif | Présent | que je chienne |
qu’il/elle/on chienne | ||
Impératif | Présent | (2e personne du singulier) chienne |
chienne \ʃjɛn\
- Première personne du singulier de l’indicatif présent de chienner.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de chienner.
- Première personne du singulier du subjonctif présent de chienner.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent de chienner.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif présent de chienner.
Prononciation
modifier- La prononciation \ʃjɛn\ rime avec les mots qui finissent en \ɛn\.
- France (Muntzenheim) : écouter « chienne [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « chienne [Prononciation ?] »
- France (Paris) : écouter « chienne [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « chienne [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « chienne [Prononciation ?] »
- Suisse (canton du Valais) : écouter « chienne [Prononciation ?] »
- Canada (Québec, Beauce) : écouter « chienne [Prononciation ?] »
- Canada (Shawinigan) : écouter « chienne [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifier- chienne sur le Dico des Ados
- L’annexe Chiens en français
Références
modifierSources
modifier- ↑ « chienne », dans le FEW (Französisches Etymologisches Wörterbuch), 1922-2002 → consulter cet ouvrage
Bibliographie
modifier- « chienne », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage