[go: up one dir, main page]

Étymologie

modifier
(Nom commun 1) (XVe siècle)[1] Au XIIe siècle charcanz, cherchant. Littré[2] explique : « le mot fait carcan en provençal, en italien carcame (« carcasse »). Ménage le rattache au mot grec qui a la signification de tenailles ; mais on ne voit pas comment il serait venu dans les langues romanes. Raynouard le rattache au latin carcer (« prison »), ainsi que le provençal carcol (« collier ») ; mais comment carcer donnerait-il carcan ou carcol ? La vraie étymologie est celle que donne Diez : l’ancien haut allemand querca, le norrois qverk (« cou, gosier »), l’anglais querk (« étrangler »). M. Bugge — (Romania, no 10, p. 146), complète l'étymologie donnée par Diez, en expliquant la finale -an, -ant : qverk, « cou, gosier », et band, « lien » ; kverkband, « jugulaire, mentonnière », se trouve en islandais ; carquebant ou carcbant est passé à carcant. » Cette étymologie fait difficulté[1] des points de vue phonétique et chronologique. L’ancien français a aussi carcaille (« carcan ») qui ne peut être expliqué par carcbant[3]. Il est peut-être à rapprocher de cerce (« cercle »), cerchier (« chercher », étymologiquement « cercler, encercler ») devenu dialectalement charcher → voir charquemeneur et cerquemaneur. L’occitan carcan a aussi le sens de « noix » qui est dans cerneau.
(Nom commun 2) Soit l’emploi métonymique de carcan « instrument de torture »[1], soit de l’occitan carcan (« vieux cheval, vieille personne ») ; voir carcasse et carcas en ancien français.

Nom commun 1

modifier
Singulier Pluriel
carcan carcans
\kaʁ.kɑ̃\

carcan \kaʁ.kɑ̃\ masculin

 
Un carcan en métal. (sens 1)
 
Enfant jouant dans un carcan en bois. (sens 1)
  1. (Histoire) Cercle de fer ou plaque en bois avec des trous pour le cou et les poignets avec lequel on attachait par le cou à un poteau certains criminels condamnés au pilori.
    • Arrêt de la Cour du Parlement, qui condamne une quidane, connue sous le nom de la femme des Ormes, à être attachée au carcan à la place Saint-Michel, et au bannissement pendant neuf ans, pour avoir escroqué différentes marchandises chez une lingère. (Du 24 janvier 1775.) — (Hippolyte Monin, L'état de Paris en 1789: études et documents sur l'ancien régime à Paris, Paris : chez D. Jouaust, Charles Noblet & Maison Quantin, 1889, page 95)
    • Dans le cercle d’un de ces carcans de fer, il restait encore deux os poudreux qui paraissaient avoir appartenu autrefois à une jambe humaine, comme si le prisonnier, après y avoir péri, avait, toujours enchaîné, passé à l’état de squelette. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    1. (Histoire) Chaine de fer, collier, souvent fixé à un poteau ou au sol, que l'on mettait aux galériens pour qu'ils ne s'échappent pas.
    2. (Vieilli) Collier de bois que l’on mettait aux animaux pour les empêcher de traverser les haies.
    3. (Sens figuré) Joug, ce qui emprisonne.
    • La rigidité du corps auquel il appartenait, se mariant avec une sévérité innée, l'emprisonnait dans un carcan de dogmatisme. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires: (I) Ma jeunesse orgueilleuse., 1942)
  2. Chaine ou collier d’or, de perles ou de pierreries.
    • Ces riches carcans, ces colliers
      Et cette pompe enchanteresse
      Ne valent pas un des baisers
      Que tu donnais dans ta jeunesse.
      — (Voltaire)
  3. (Sens figuré) Contrainte.
    • Je vois tant de gens tristes autour de moi, tant de pauvres êtres qui souffrent, étranglés dans ce que des écrivains peu convenables appellent le carcan de fer du mariage, que je m’étonne bien souvent de ce constant bonheur qui m’accompagne. — (Octave Mirbeau, Contes et nouvelles – La puissance des lumières, réédition Arcadia, 2002, page 41)
    • Dès qu’elle le peut, la civilisation nous passe son carcan au cou. Nous n’avons plus qu’à marcher droit. Bon gré mal gré, nous sommes à ses ordres, nous ne grandissons que pour la servir. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 28)
    • De rappeler qu’un jour, la vie reviendra. Que nous pourrons cesser d’être pris dans ce carcan et serrer de nouveau nos proches dans nos bras. — (Karine Gagnon, Au bout du tunnel, Le Journal de Québec, 22 novembre 2020)
    • La Ville a dû abandonner le trambus pour respecter le carcan budgétaire dans lequel la CAQ inscrit le projet. Les coûts du tramway avaient explosé, mais l’offre s’avérait aussi trop capacitaire pour la demande dans le secteur. — (Karine Gagnon, Le PM déroutant, Le Journal de Québec, 5 février 2021)

Synonymes

modifier

Dérivés

modifier

Traductions

modifier
Traductions à trier
modifier

Nom commun 2

modifier
Singulier Pluriel
carcan carcans
\kaʁ.kɑ̃\

carcan \kaʁ.kɑ̃\ masculin

  1. Vieux cheval.
    • Cette rosse-là a été, comme une demi-douzaine d'autres carcans de son espèce, envoyée au roi l'an passé par je ne sais pas quel mamamouchi d'un pays du côté des Turcs. — (Eugène Sue, Godolphin-Arabian)
    • « Filons, mon neveu. Hue ! la Grise. »
      C’est moi qui tiens les rênes en passant dans le faubourg. J’envoie de temps en temps un coup de fouet inutile et j’ai l’air de jurer en frappant avec le manche : « Ah !
      carcan ! » — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • — Mais ne bouge pas de là, sans quoi je te démolis toi et ton carcan. — (Léon Bloy, Le Ramasseur de crottin, dans Sueur de sang, 1893)
    • J’ai pas de conseils à te donner, mais si tu ne votes pas pour ma liste, tu peux te fouiller pour que je te prête le carcan pour rentrer tes foins et faire tes charrois. — (Louis Pergaud, Deux Électeurs sérieux, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)

Traductions

modifier

Prononciation

modifier

Anagrammes

modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi

modifier
  • carcan sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références

modifier

Étymologie

modifier
Voir carcan.

Nom commun

modifier

carcan *\Prononciation ?\ masculin

  1. Carcan.
    • N’en buie n’en carcan n’en cartre mis — (Aiol, édition de Normand et Raynaud, page 101.)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
    • Un grant cherchant li ont au col lanciet
      Li enfes pleure, ne se set consellier.
      — (Raoul de C. 307, XIIe s.)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
    • Un grant charchant li fait el col lacier. — (Aubery, XIIIe s.)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
  2. Collier.

Variantes

modifier

Dérivés dans d’autres langues

modifier

Références

modifier

Étymologie

modifier
De l’ancien français carcan.

Nom commun

modifier

carcan *\Prononciation ?\ masculin

  1. Carcan.
    • Et durant la vie du dit duc de Brabant, y eut un nommé Jean Chevalier qui voulut mettre à icelui duc un carquant au cou. — (Monstrelet, II, 41, XVe s.)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
    • Les capporaulx sont tenus de l'attacher eux-mesmes au carquan ou collier. — (Carloix, IV, 13, XVIe s.)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)

Étymologie

modifier
Voir carcan.

Nom commun 1

modifier
Singulier Pluriel
carcan
\kaɾˈkan\
carcans
\kaɾˈkans\

carcan \kaɾˈkan\ (graphie normalisée) masculin

  1. Carcan, instrument de supplice.
  2. Collier, ornement du cou.

Vocabulaire apparenté par le sens

modifier

Nom commun 2

modifier
Singulier Pluriel
carcan
\kaɾˈkan\
carcans
\kaɾˈkans\

carcan \kaɾˈkan\ (graphie normalisée) masculin

  1. Vieille bête, cheval étique, femme maigre et revêche.
    • vièlh carcan
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
  2. Barbon, vieillard décrépit, vieille femme.
    • Fai tirar, carcan ! — (Marius Bourrelly)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
  3. Olive tombée de l’arbre avant maturité et séchée sur le sol.
  4. Noix vide, noix véreuse.
  5. Chose de rebut, vaurien.

Synonymes

modifier

Dérivés

modifier

Vocabulaire apparenté par le sens

modifier

Prononciation

modifier

Références

modifier