braire
Étymologie
modifier- Du latin populaire *bragire, d’origine gauloise *braci-, *bragere (cf. gaélique braigh (« craquer, crépiter ») ; vieil irlandais braigim (« craquer, crépiter ») ; breton breugiñ (« braire »))[1].
Verbe
modifierbraire \bʁɛʁ\ intransitif 3e groupe (voir la conjugaison)
- Pousser son cri en parlant d’un âne.
Cet âne brait, braira, brairait.
Je me remis à braire ; cette fois personne ne me répondit ; je devinai que les voleurs, pour empêcher mes camarades de les trahir, leur avaient attaché des pierres à la queue. Tout le monde sait que, pour braire, nous dressons notre queue ; ne pouvant pas la dresser à cause du poids de la pierre, mes camarades se taisaient.
— (Comtesse de Ségur, Mémoires d’un âne, 1860)Je formais l’avant-garde, caracolant, courant et brayant de toutes mes forces.
— (Comtesse de Ségur, Mémoires d’un âne, 1860)Le va-et-vient, le bruit causé par les animaux qui s'ébrouent, piaffent, braient ou hennissent toute la nuit, ne gênent en aucune façon les voyageurs chinois. Comme l'a constaté le père Huc, ils savent très bien qu'en attachant une pierre à la queue d'un âne, on l'empêche de braire, mais ils négligent l'application de ce moyen.
— (Émile Bard, Les Chinois chez eux, Paris : A. Colin et Cie, 1899)Partout dans le village, les animaux vaquent à leurs occupations : des chèvres, des cochons sauvages, des moutons et deux ânes, occupés à braire sans relâche près de l’église les jours de grand vent, le livantu, le vent d’est.
— (Le Devoir, 15-16 novembre 2003)
- (Sens figuré) Brailler, gueuler.
Qu’est-ce qu’il a à braire comme ça cet enfant ?
- Bien faire et laisser braire. (Québec)
Oh ! je ne brairai plus, monsieur, répondit tristement Sancho, voilà qui est fait pour ma vie ; je renonce même à parler en public.
— (Œuvres Don Quichotte de la Manche, page 200, Jean Pierre Claris de Florian, 1820)Chenet et Braux s’interposèrent, et ce dernier, poussant sa moitié par les épaules, la jeta dehors en criant : — « Va donc, bourrique, tu brais trop ! »
— (Guy de Maupassant, En famille, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 166)Ce capucin est un âne, et il enseignait à votre fils bien moins à parler qu’à braire.
— (Anatole France, La Rôtisserie de la reine Pédauque, 1893)Ils continuent de parler de notre faillite, un peu comme ses débiles qui parlent des météorites qui vont entrer chaque mois en collision avec la terre. Laissons les braire ces abrutis. L’avenir s’annonce chaque jour meilleur, sachons garder la tête froide. La vengeance est un plat qui se mange froid.
— (Rogergaga page satirique, 9/10/2024)
- (Nord de la France) (Wallonie) Pleurer.
Et toi, cesse de pleurer dans ta soupe, lança-t-il à Rosalie, cesse de braire et apporte à manger, j'ai faim!
— (Claude Michelet, Quelque part dans le monde, Éditions Robert Laffont, 2006, page 42)Quant li enfant aus Sarrazinnes breoient, elles leur disoient: «Tay-toi, tay-toi, ou je irai querre le roy Richart, qui te tuera.»
— (Jean de Joinville, sénéchal de Champagne, Vie de saint Louis, 1309, chap. CVIII)Mieux vaut rire que braire, la grimace est plus belle.
- (Par ellipse) (Familier) Faire braire.
Là le prof a commencé à me braire, oui, j'avais rien compris, que c'était la société qui nous faisait choisir notre orientation sexuelle, blablabla.
— (AngelTen Richard II, le 23 mars 2014, sur le forum « Veille permanente contre l'homophobie », sur le site Forums madmoiZelle (https:/forums.madmoizelle.com))Alors voila, mon fils, qui commence à me braire car il tente d'abuser sur chaque règle, me sort la chose suivante : […].
— (Ouaam76, le 28/09/2014, dans le forum « Carte "Action d'éclat" », site Devil Pig store (www.devil-pig-games.com))
Notes
modifier- Usité à l’infinitif et aux troisièmes personnes du présent de l’indicatif, du futur et du conditionnel, mais rien n’empêche d’autres usages, comme le montrent plusieurs des citations précédentes.
Dérivés
modifier- braiment
- ne rien en avoir à braire (en particulier : je n’en ai rien à braire ou, plus souvent, j’en ai rien à braire)
- faire braire (en particulier : tu me fais braire)
- rebraire
Proverbes et phrases toutes faites
modifierTraductions
modifierNom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
braire | braires |
\bʁɛʁ\ |
braire \bʁɛʁ\ masculin
- (Vieilli) (Désuet) Cri de l'âne. [2]
- […] cette prose de l’âne s’y trouve; on la chantait à deux chœurs qui imitaient, par intervalles et comme par refrain, le braire de cet animal. —(Kalendes, Voltaire)
Synonymes
modifierPrononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « braire [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « braire [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « braire [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « braire [Prononciation ?] »
- Canada (Shawinigan) : écouter « braire [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « braire [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- [1] : Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (braire)
- [2] : Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (braire), mais l’article a pu être modifié depuis.
Étymologie
modifierVerbe
modifierbraire transitif ou intransitif 3e groupe (voir la conjugaison)
- Pousser des cris.
Cil huche e brait
— (La Chanson de Guillaume, édition de Stearns Tyler, vers 3200)La veissiés paiens braire & crieir
— (Garin Le Loherain, f. 7, 1re colonne (manuscrit du XIIIe siècle))
- Faire du bruit (en parlant des choses).
- Chanter.
Dérivés
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Étymologie
modifier- Du latin vulgaire *bragere.
Verbe
modifierbraire
Références
modifier- François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifier- Du latin populaire *bragere.
Verbe
modifierbraire \Prononciation ?\
- Pleurer.
V’là ti pas qu’i s’met à braire.
- * Et voilà qu’il se met à pleurer.
Faut pas braire min tiot loute.
- Il ne faut pas pleurer mon petit.
Ainsi l'aut' jour, eun pauv' dintelière,
— (Le P'tit Quinquin, 1853)
In amiclotant sin p'tit garchon
Qui d'puis trois quarts d'heure, n'faijot que d'braire,
Tâchot d'lindormir par eun' canchon.Surtout, Cath’rine, én’ brais point :
— (Jules Mousseron, Tout Cafougnette, édition de Jean Dauby, 1974, p. 55)
T’ verras, qu’ j’ mé conduirai bin.
Apparentés étymologiques
modifier- ↑ Jean-Paul Savignac, Dictionnaire français-gaulois, La Différence, 2004, p. 75