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Étymologie

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Dans son dictionnaire étymologique de la langue française[1], Walther Von Wartburg mentionne une expression approchante : « être saoul de la peau de quelqu’un ». Cette expression, datée de 1658, signifiait alors « avoir la passion pour quelqu’un ».
À la même époque, Molière utilisa l’expression « donner envie de sa peau » pour « rendre amoureux » dans la pièce Le dépit amoureux. Le personnage Marinette dit à un autre (Gros René) « Ardez le gros museau, pour nous donner envie de sa peau » (Acte 4, scène 4). Au xviiie siècle on disait familièrement, lorsqu’une femme voulait se marier avec un homme, qu’elle avait « envie de sa peau ». Pour preuve, on trouve cette définition dans le dictionnaire Furetière[2] de 1701 et dans le dictionnaire de l’académie française de 1798.
À la fin du xixe siècle apparait enfin cette expression. Toutefois, la notion de passion n’y est pas encore présente. En effet la définition associée est « avoir de l’affection pour quelqu’un ». C’est notamment ce que l’on trouve dans le dictionnaire de l’argot de Delesalle de 1896.
L’expression se popularise à partir de la fin du xixe siècle et reste, de nos jours, très couramment employée.

Locution verbale

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avoir dans la peau \a.vwaʁ dɑ̃ la po\ transitif (se conjugue → voir la conjugaison de avoir)

  1. (Sens figuré) (Familier) Être amoureux (de quelqu’un).
    • Mais celui qu’alle aime,
      Qu’alle a dans la peau,
      C’est Bibi-la-Crème,
      Parc’ qu’il est costeau
      — (Aristide Bruant, Nini-Peau-d’Chien, 1895)
    • Je l'ai tell'ment dans la peau
      Qu'j'en d'viens marteau.
      — (Mistinguett, Chanson Mon homme, 1920)
    • Belle de corps, elle tenait mon oncle, qui l’« avait dans la peau » ; mais il finit par être dégoûté de sa sensualité bestiale. — (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, collection Folio, page 77)
    • Il se rappela ses résolutions du début : ne jamais la laisser s’insinuer en lui, ne pas l’avoir dans la peau. — (Val McDermid, Le chant des sirènes, 1995)
    • Et, du samedi soir au dimanche matin, il enfouissait sa grosse tête dans la généreuse chevelure mordorée de celle qu’il avait dans la peau, et lui susurrait de odelettes galantes comme si jamais les nuages algériens n’étaient venus voiler le pur soleil de son amour. — (Georges Perec, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, Denoël, 2000, collection Folio, page 36)

Synonymes

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Prononciation

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Références

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