En novembre, l'UCI informe que huit coureurs ont été contrôlés positifs lors de l'épreuve. Les produits incriminés sont, pour sept d'entre-eux, le CERA et la nandrolone pour le dernier coureur[2].
Le montant des prix et des primes distribués par l'organisateur se montent à 177 210 000 pesos colombiens. Les tableaux ci-dessous listent les primes accordées aux vingt premiers aux arrivées d'étapes, aux vingt premiers du classement général final et aux vainqueurs des classements annexes[A 1].
Pour la cinquième fois en dix ans, un contre-la-montre par équipes inaugure la compétition[6]. L'étape initiale se déroule entièrement dans le département d'Antioquia. Le départ se fait à proximité du colisée Iván Ramiro Córdoba de Rionegro puis les coureurs traversent le corregimiento de San Antonio de Pereira. L'arrivée a lieu au parc principal de La Ceja[6],[7]. Le parcours sans réelles difficultés, si ce n'est deux virages prononcés dans les derniers mille mètres[4], développe 18,4 kilomètres[7]. Il est l'exact inverse de la première étape du Tour de Colombie 2010[6]. Les équipes s'élancent de quatre en quatre minutes, à partir de 10 h 0 (heure locale)[8]. Le Cundinamarqués Heiner González ne prend pas le départ[5].
Les "EPM" déjouent les pronostics en battant l'équipe Medellín - Inder, championne de Colombie 2017 de la spécialité, avec son leader Óscar Sevilla favori pour le titre. La première équipe à s'élancer est celle de l'armée ("Ejército Nacional"), elle accomplit le parcours en 21 min 39 s, loin des meilleures. Sixième à partir, la formation Aguardiente Antioqueño - Indeportes Antioquia - IDEA - Lotería de Medellín, avec 20 min 32 s, reste, longtemps, en tête du classement provisoire. Il faut attendre le passage de dix équipes pour que son "chrono" soit battu par les "Medellín - Inder", mais pour deux secondes seulement. Moins de quatre minutes plus tard, ces derniers sont devancés par l'équipe surprise Bicicletas Strongman, cette fois de onze secondes. Un quart d'heure passe et la formation de Raúl Mesa réalise 20 min 11 s à 54,698 km/h de moyenne[n 1]. Elle obtient (puis conserve) le meilleur temps de la journée[7]. Roulant parfois à plus de 80 km/h, l'effectif vainqueur a perdu Jairo Salas et Edwin Carvajal (relégués à 1 min 14 s et à 3 min 9 s, respectivement). L'équipe continentaleColdeportes - Zenú - Claro s'intercale et monte sur le podium de l'étape, en sacrifiant deux coureurs (Dalivier Ospina et John Martínez), tandis que les "Strongman" terminent à cinq[4].
Vainqueur de la 12e étape, l'année précédente, Juan Pablo Suárez est particulièrement satisfait de revêtir pour la première fois le maillot de leader de son Tour national. Pour les coureurs de la formation vainqueure, cette victoire leur donne force et motivation. Ils veulent honorer la course en offrant du spectacle. Suárez se dit satisfait du comportement de ses coéquipiers et du résultat. Il espère se maintenir aux avant-postes même s'il modère son discours en rappelant que de nombreuses choses peuvent se passer jour après jour[9].
Comme la veille, la deuxième étape s'élance de Rionegro pour rejoindre le parc principal de Puerto Boyacá après 173,2 kilomètres, trois étapes volantes et deux cols. Au bout de deux kilomètres, aux environs de Marinilla, le peloton emprunte la route nationale Medellín - Bogota(es) jusqu'au km 151,9 où il prend la route nationale 45(es) en direction du nord et de l'arrivée. En franchissant le río Magdalena au km 144,2, les coureurs quittent le département d'Antioquia pour celui de Boyacá. Selon les observateurs, les deux cols de troisième catégorie répertoriés dans les cent premiers kilomètres[A 2] ne constituent pas la difficulté du jour. Celle-ci se trouve plutôt dans la chaleur rencontrée sur les routes. Ainsi une victoire de Sebastián Molano, membre de la Manzana Postobón est attendue à Puerto Boyacá[4].
Comme elle l'avait envisagée au matin, l'équipe "Manzana Postobón" s'impose à l'arrivée mais par l'intermédiaire de Wilmar Paredes et non grâce à son sprinteur. La journée commence par quelques vaines tentatives d'échappée[11] puis à trois kilomètres du premier sommet du jour, l'alto las Antenas, cinq hommes se désolidarisent du peloton[12]. Ils vont obtenir jusqu'à 2 min 10 s d'avance, ce qui fait d'Aristóbulo Cala le leader virtuel de la course[13]. Même si l'écart va se réduire, jamais la fugue ne va être en réel danger[11]. Les équipes concernées par une chasse n'y sont pas disposées[12]. Les "Manzana Postobón" ont Wilmar Paredes à l'avant, la formation Medellín - Inder, Nicolás Paredes et l'équipe Bicicletas Strongman, Aristóbulo Cala. Les échappés se disputent la victoire entre eux, avec l'avantage pour Wilmar de se retrouver en compagnie de grimpeurs. Il bat dans l'ordre Edwin Carvajal et son homonyme Nicolás[11]. Cala termine légèrement décroché et perd trois secondes à l'arrivée. Pour une seconde, Nicolás Paredes peut revêtir le maillot jaune. L'ancien leader Juan Pablo Suárez et les principaux favoris arrivent avec le peloton à 41 s[12]. Les Paredes accaparent les maillots distinctifs. Tandis que Wilmar est en tête des classements par points, du meilleur grimpeur et du meilleur jeune, Nicolás domine aussi le classement des étapes volantes[14]. L'Italien Angelo Raffaele a abandonné en cours d'étape[10].
Au début de la fugue, ni Edwin Carvajal (pour protéger son coéquipier et leader Juan Pablo Suárez) ni Wilmar Paredes (pour privilégier une arrivée massive et la victoire de Sebastián Molano) ne collaborent beaucoup[13]. Pensant l'échappée vouée à l'échec, Nicolás Paredes s'est concentré sur les sprints bonifications. Les quelques secondes grappillées ainsi lui ont permis d'obtenir « le plus grand succès de sa vie »[14]. Wilmar Paredes a coopéré avec ses compagnons de fugue dans les vingt derniers kilomètres lorsqu'il a obtenu l'accord de sa direction sportive[13].
La troisième étape relie Puerto Boyacá à Barrancabermeja et le département de Boyacá à celui de Santander. Malgré l'absence de difficultés répertoriés pour le classement du meilleur grimpeur, c'est un parcours usant, de 222,6 kilomètres, fait d'une succession de montées et de descentes qui attend les 178 coureurs. Malgré tout les sprinteurs sont attendus à l'arrivée[11]. Les fortes chaleurs prévues ont obligé les commissaires de course à autoriser le ravitaillement dès le trentième kilomètre et jusqu'à quinze kilomètres de l'arrivée[16]. L'itinéraire, jalonné de trois étapes volantes, emprunte la route nationale 45(es) sur un axe S.O. - N.E. pendant 190,3 kilomètres. Les trente derniers kilomètres se font sur la route nationale 66(es), direction O.S.O. et Barrancabermeja. Quasiment 2 000 mètres d'altitude sépare Rionegro, point de départ la veille et l'arrivée, fixée à 130 mètres au-dessus du niveau de la mer[A 3].
Le sprint massif tant attendu a lieu à Barrancabermeja. Sous une forte température, Nelson Soto règle Edwin Ávila et les meilleurs spécialistes de l'exercice[17]. Dès le km 0, de nombreuses tentatives d'échappée se produisent[18] avant que huit hommes trouvent l'ouverture. Leur progression est cependant contrôlée par les Medellín - Inder et par les membres de l'équipe Bicicletas Strongman qui jouent le général avec deux de leurs hommes. Ainsi même si William Muñoz, échappé, est un temps leader virtuel du Tour, le petit groupe d'éclaireurs ne prend guère plus de 2 min 40 s d'avance. Fernando Briceño est le premier à lâcher à 65 kilomètres du but. Les formations Coldeportes - Zenú - Claro, Manzana Postobón et Team Illuminate, intéressés par un regroupement se mettent également à rouler et à moins de quinze kilomètres de l'arrivée, les deux derniers fugueurs Juan Esteban Arango et Luis Alfredo Martínez sont repris[17],[19], après plus de 150 kilomètres devant[20]. Le sprint est inévitable mais il se déroule sans le favori de beaucoup, Sebastián Molano, victime d'une crevaison peu auparavant. Devant le nombre de sprinteurs prêts à en découdre, Soto lance de loin le sprint pour l'emporter[21]. Deux classements annexes subissent des changements, Steven Cuesta, dans l'échappée, en profite pour prendre la tête du classement des étapes volantes et Nelson Soto celui par points. Le Colombien Jairo Cruz abandonne en cours d'étape[15].
Comme cela avait été planifié le matin avec leur direction sportive, les "Coldeportes" ont travaillé toute la journée pour mettre dans les meilleures dispositions leur sprinter. Nelson Soto remercie ses coéquipiers pour le travail effectué et rend grâce à Dieu d'avoir pu conclure victorieusement ce dur labeur[21]. À l'arrivée, Soto avoue « avoir rêvé de cette victoire d'étape »[22]. Alors que Nicolás Paredes se dit satisfait de garder le maillot un jour de plus. Il attend l'étape du lendemain pour prouver qu'il mérite bien cette tunique[17].
Le départ fictif est donné du square de la mairie à Barrancabermeja d'une étape tout aussi attendue que redoutée. En effet, il est prévu dans la journée 4 500 mètres de dénivelé positif. Intégralement disputé dans le département de Santander, le parcours emprunte la route nationale 66(es) et amène les coureurs à 3 493 mètres d'altitude au péage Picacho, entre Bucaramanga et Cúcuta. Cette arrivée inédite survient au terme d'une ascension commencée dès la sortie de Bucaramanga, longue de 48 kilomètres et où des passages jusqu'à 15 % sont relevés. Trois étapes volantes dans les soixante-dix premiers kilomètres laissent la place à trois cols de première, de deuxième et hors catégorie, ce dernier situé sur la ligne d'arrivée. L'entrée en scène des meilleurs grimpeurs du peloton est espérée ainsi qu'une première explication entre favoris. En 165,3 kilomètres, le peloton passera de 30 °C au départ à 12 °C, dans les nuages, à l'arrivée au sommet[A 4],[17],[21],[24],[25],[26]. La veille, Nicolás Paredes la présentait comme une étape de souffrance, où tout le monde a mal et où il s'agit de résister le plus longtemps possible. Nombreux sont ceux qui voudront intégrer l'échappée matinale et il convient de mettre en place la stratégie qui correspond le mieux à son équipe[17].
Pendant une centaine de kilomètres, et ce jusqu'à la montée finale (attaquée avec 7 min 58 s d'avance), une échappée de sept coureurs anime l'avant de la course. Avec un écart maximum supérieur à neuf minutes, Nelson Soto, membre de la fugue, est leader virtuel de l'épreuve. Les échappés se disputent entre eux les trois étapes volantes et le premier prix de la montagne. Puis Juan Alejandro García s'isole un temps en tête et passe la deuxième difficulté répertoriée du jour en solitaire. Mais c'est Simon Pellaud qui sera le dernier repris à dix kilomètres du but. Dans l'ultime ascension, sept autres hommes prennent le relais aux premières loges de la course et vont finalement se disputer la victoire. Juan Pablo Suárez est accompagné de deux Bicicletas Strongman Aristóbulo Cala et Jonathan Caicedo, de deux ColdeportesLuis Felipe Laverde et Miguel Ángel Rubiano, de Miguel Ángel Reyes et du porteur du maillot jaune Nicolás Paredes. Instigateur de l'échappée, Paredes lâche pourtant dans les deux derniers kilomètres. Il termine à 2 min 13 s du vainqueur. Le dernier à résister à Suárez est Rubiano qui cède moins d'une seconde à l'arrivée. Cala finit avec son coéquipier Caicedo avec dix-sept secondes de retard, ce qui lui permet de garder un avantage de trois secondes sur Juan Pablo Suárez et de prendre la tête au classement général. Les principaux favoris tels qu'Óscar Sevilla, Alex Cano ou Fabio Duarte se neutralisent et terminent à plus de 4 min 40 s de Suárez[24],[25],[26],[27]. Cinq coureurs abandonnent. Sept achèvent l'étape hors délais dont Roller Diagama et Dúber Quintero, membres de l'échappée matinale. De nombreux changements ont lieu dans les divers classements. Outre la prise de pouvoir d'Aristóbulo Cala, Suárez s'empare de la tête du trophée des grimpeurs, Robinson López de celle du classement du meilleur jeune, Pedro Nelson Torres du maillot bleu des étapes volantes et la formation "Bicicletas Strongman" devient la meilleure équipe[23].
À la grande perplexité des observateurs, les favoris désignés au départ n'ont pas profité de la longue ascension terminale pour s'expliquer laissant leurs coéquipiers faire la montée en tête et prendre les devants au classement général[25]. Quand Juan Pablo Suárez a vu Nicolás Paredes vouloir s'échapper, il a sauté dans sa roue, le trouvant trop dangereux pour le laisser s'en aller. Comme prévu, et devant la difficulté de l'étape, Suárez a gardé des forces pour pouvoir attaquer dans les derniers hectomètres et s'imposer. Il se dit très content de sa victoire « comme s'il s'agissait de sa première. Cette montée difficile, mythique le laisse à peu de secondes du maillot de leader ». Mais comme le premier jour, même s'il espère le reprendre, il tempère son propos en invitant à attendre l'évolution de la course de jour en jour. De nombreux médias le considèrent comme un candidat sérieux à la victoire finale, étant le coureur le plus complet des cinq premiers au classement général[24],[27], réunis en 52 s[23].
Comme la quatrième étape, celle du jour, d'une longueur de 118,3 kilomètres, se déroule entièrement dans le département de Santander. Le départ est donné du siège du gouvernement départemental à Bucaramanga. L'arrivée est jugée devant la mairie de Barichara. Les coureurs vont emprunter la route nationale 45 A(es), en direction du Sud jusqu'à San Gil, puis quitter les grands axes pour rejoindre Barichara, au N.O., à un peu plus d'une vingtaine de kilomètres de là. À l'instar des jours précédents, trois étapes volantes sont disséminées sur le parcours ainsi que quatre cols (dont un de première catégorie). L'Alto El Común, classé en deuxième catégorie, est, lui, situé à 10,1 kilomètres du but[A 5]. Les observateurs espèrent une échappée qui arrive à son terme ou le réveil d'un favori piégé la veille[24].
Le deuxième scénario se réalise avec Alex Cano qui récupère une partie du temps perdu. Après quelques tentatives d'échappée dont celle de Carlos Julián Quintero (qui passe en tête au sommet du premier col de la journée), le peloton est contrôlé par la formation Bicicletas Strongman du leader Aristóbulo Cala par l'intermédiaire de Camilo Gómez et d'Óscar Sánchez. Après à peine cinquante kilomètres de course, Alex Cano profite des pentes du col de Chiflas[n 2], classé en première catégorie, pour s'enfuir seul. Bien que le peloton se réduise à une trentaine d'unités, Cano augmente son avance. José Serpa se lance à sa poursuite et ils passent dans cet ordre au sommet de la plus grosse difficulté du jour. Serpa ne se rapproche au plus près qu'à 50 s de Cano. Le natif de Sampués ne réussit jamais la jonction et est repris. Au contraire, Alex profite des descentes pour augmenter son avance. Dans les vingt derniers kilomètres, les Bicicletas Strongman font face (avec succès) aux attaques des battus de la veille comme Óscar Sevilla ou bien Danny Osorio. Le fugueur arrive à Barichara avec 3 min 4 s d’avance sur son coéquipier Miguel Ángel Rubiano qui précède dans la bosse d'arrivée le peloton maillot jaune. Comptant au sommet de l'Alto El Común plus de deux minutes d'avance, il en engrange une troisième à l'arrivée[29],[30], Alex Cano se replace dans le top six au classement général. Quatre coureurs abandonnent en cours de route dont Walter Pedraza (deuxième du Tour de Colombie 2005)[31] et neuf hommes terminent hors délais, parmi lesquels Pedro Nelson Torres, leader du classement des étapes volantes. Juan Esteban Arango en profite pour lui succéder alors que la formation Coldeportes - Zenú - Claro et son coureur Miguel Ángel Rubiano s'installent au commandement des classements par équipes et par points[28].
Exténué mais ravi de sa victoire, le natif de Yarumal mène à bien une stratégie mise en place par la direction technique des "Coldeportes" pour déstabiliser le leader Cala. Car depuis le début, cette étape était perçue par son équipe comme une étape-clé. Avec l'intention également de réduire son débours, Alex Cano prend le risque de s'enfuir à plus de soixante kilomètres de l'arrivée. Son coéquipier Luis Felipe Laverde a tenté de l'imiter mais sans succès. Après s'être demandé s'il devait attendre José Serpa, Cano a préféré continuer en solitaire. Manquant de force la veille, Cano a retrouvé le bon rythme, ce 5 août. Bien placé au général avec Rubiano et Laverde, son repositionnement en haut de la hiérarchie devrait leur donner un avantage dans les jours suivants pour remporter le titre, objectif de sa formation. Quant à Luis Alfonso Cely, directeur sportif de Cala, il le dit en très grande forme et prétend être sûr de ce que Cala est capable de faire dans cette compétition, comme il l'a prouvé la veille[29],[32],[33].
Une échappée au long cours animent la journée. Trois kilomètres à peine après que le peloton soit lâché dans les rues de Socorro, un groupe d'une trentaine d'hommes prend les devants pour ne plus être revu. Le peloton semble s'en désintéresser et roule à un rythme tranquille (à part une accélération d'Óscar Soliz dans l'Alto La Cumbre, qui esseulent un temps Soliz, Alex Cano, Juan Pablo Suárez et Aristóbulo Cala). Ainsi les fugueurs obtiennent jusqu'à 14 min 45 s d'avance ce qui fait de Rafael Montiel, leader virtuel de l'épreuve durant plusieurs heures. Alors que la différence semble pouvoir grimper au-delà des vingt minutes, l'équipe Coldeportes se met à rouler pour réduire l'écart, bientôt épauler par les formations EPM et Medellín - Inder. De neuf minutes au passage à l'étape volante de Tunja, il ne reste plus que 5 min 5 s d'avance aux vingt-quatre derniers fugueurs, à quinze kilomètres de l'arrivée, suffisant pour se disputer la victoire. Griffin Easter profite de la chute d'Óscar Sánchez, provoqué par un chien divaguant dans les rues de Sogomoso, pour l'emporter. L’Américain remonte Jonathan Paredes, aux cinq cent mètres. Il dispose de plus d'une longueur d'avance à l'arrivée sur ses poursuivants immédiats que sont Diego Ochoa et Paredes. 4 min 6 s plus tard arrive le peloton avec Aristóbulo Cala en son sein. Rafael Montiel profite de son échappée pour revenir dans le top six à 58 s de Cala[35],[36]. Diego Ochoa prend la tête du classement des étapes volantes, Juan Esteban Arango ayant abandonné ainsi que six autres coureurs[34].
Griffin Easter se dit très content de sa victoire d'autant plus qu'il n'a fait que survivre dans les étapes précédentes. Déjà très satisfait d'avoir intégré l'échappée, il s'est senti bien dans le final et a profité de l'occasion offerte pour s'imposer. Aristóbulo Cala a trouvé le scénario de l'étape un peu confus mais est resté serein avec la présence d'Óscar Sánchez, homme fort de son équipe, dans la fugue. Sa formation avait établi une stratégie et tout s'est déroulé comme elle l'avait prévu[37].
C'est une étape courte (112,6 kilomètres) qui est proposée aux coureurs à la veille du jour de repos. Le départ est effectué sur la Plaza de Bolívar(es) de Tunja, capitale du département de Boyacá. À soixante-dix kilomètres de l'arrivée, le peloton entre dans le département de Cundinamarca, pour rejoindre la mairie de Sopó, terme de la journée. Trois étapes volantes jalonnent le parcours. Aucun Grand Prix de la montagne n'est répertorié même si l'Alto Sisga, au km 77, présente une difficulté non négligeable. Dès la sortie de Tunja, la route nationale 55(es) est empruntée en direction du S.O. jusqu'à Briceño, à moins de six kilomètres de l'arrivée[A 7]. Freddy Montaña ne prend pas le départ[38]. Le froid, la pluie et le brouillard accompagnent les concurrents une bonne partie de la journée[39].
Serpa offre la première victoire dans ce Tour à son équipe "Super Giros"[40]. De nombreuses tentatives de fugue agitent le début d'étape dont celle de Miguel Ángel Reyes, d'Álvaro Duarte et d'Álvaro Gómez, rapidement neutralisée. À 80 kilomètres de l'arrivée, José Serpa trouve l'ouverture et prend le large[41]. Anderson Paredes et Nicolás Paredes sortent du peloton vers Chocontá[40] et font la jonction après l'Alto Sisga[42]. Ensemble ils vont compter jusqu'à 1 min 40 s d'avance. À 30 kilomètres de l'arrivée, les Team Illuminate et Movistar Team América se mettent en tête de réduire l'écart. Sur la ligne, le trio conserve six secondes sur le peloton[43], mais doit accepter le retour de Juan Pablo Villegas, dans les derniers hectomètres. Cependant c'est bien José Serpa qui s'impose[44]. Aucun changement notable n'est à observer dans les différents classements, si ce n'est trois secondes grappillées par Miguel Ángel Rubiano aux sprints bonifications, qui rapprochent ce dernier à sept secondes du maillot jaune. Deux hommes abandonnent en route[38].
L'idée de José Serpa est simple : offrir du spectacle. Il réalise son objectif en remportant cette étape[40]. Cette victoire le rend heureux. Serpa a exécuté à la perfection le plan mis en place par son directeur sportif Luis Fernando Otálvaro, attaquant où il avait à le faire et quand il devait le faire. Serpa remercie son équipe pour son travail. Il se sent en bonne condition pour affronter le contre-la-montre et l'ascension du col de Letras, deux étapes capitales pour l'obtention du titre[39],[41]. Le natif de Sampués dédie ce succès à tous les supporters qui l'acclament sur le bord de la route[40].
Le seul contre-la-montre individuel de la 67e édition du Tour de Colombie, long de 36,3 kilomètres, se dispute sur un terrain relativement plat. Puisque le départ est donné de Guarinocito (corregimiento de La Dorada, municipalitécaldense, limitrophe du département de Cundinamarca) à 215 mètres d'altitude et l'arrivée est jugée à 480 mètres de hauteur, à Mariquita dans le département de Tolima. Jusqu'à Honda, les coureurs partent plein Sud en utilisant la route nationale 45(es), suivant le río Magdalena. Puis les participants franchissent le río Gualí, empruntent la route nationale 50(es) en direction de l'Ouest, jusqu'à Mariquita. Le dénivelé est légèrement supérieur dans cette seconde partie mais ne dépasse pas 1,4 %[A 8]. Les quatre-vingt-dix-neuf premiers concurrents à s'élancer partent de trente secondes en trente secondes à partir de 8 h 45. Les suivants s'élancent de minute en minute tandis que les quinze derniers (les quinze premiers au classement général provisoire) partent toutes les deux minutes[38]. Lors du jour de repos, Alex Cano se disait très confiant avant d'affronter l'étape[46]. Tandis qu'Aristóbulo Cala déclarait avoir eu besoin de cette journée de repos pour se remettre des efforts qu'a entraîné sa prise de pouvoir au général. Il répétait vouloir donner le meilleur de lui-même pour perdre le moins de temps possible face à des concurrents comme Cano, Juan Pablo Suárez ou Miguel Ángel Rubiano qui lui imposent le respect[47].
Alex Cano remporte sa deuxième victoire. Walter Vargas et Pedro Herrera partent dans le premier quart d'heure à trente secondes d'intervalle. Ils réalisent respectivement 49 min 24 s et 48 min 28 s, ce qui leur donnent les deux meilleurs temps provisoires durant de longues minutes. Une demi-heure plus tard, Carlos Mario Ramírez s'intercale en 49 min 1 s. Quasiment trente minutes plus tard, José Serpa, en effectuant l'effort solitaire en 48 min 55 s, s'immisce également entre eux mais échoue sur le "chrono" du membre de l'équipe "EBSA". Óscar Sevilla s'approche plus près encore, à seize secondes, du meilleur temps détenu par Pedro Herrera, il réalise 48 min 44 s. Finalement seul Alex Cano réussit à le battre. Il accomplit l'exercice en 48 min 12 s. Herrera, vainqueur potentiel de l'étape pendant quatre-vingt minutes, est défait pour seize secondes et Sevilla pour trente-deux. Serpa finit quatrième et fait un bond au classement général (passant de la vingt-deuxième à la douzième place)[38],[45],[48]. Tandis que Carlos Mario Ramírez et Walter Vargas terminent cinquième et sixième de l'étape. En revanche des coureurs perdent beaucoup de temps. Jader Betancur, quatorzième au matin, finit l'étape avant-dernier et perd toute chance de bien figurer au classement général. Miguel Ángel Rubiano tombe du podium provisoire en abandonnant 3 min 10 s à son coéquipier[38],[45]. Fabio Duarte est victime d'une crevaison et doit même changer de vélo, quelques kilomètres plus loin. Il perd 4 min 23 s[49]. Contre toute attente, alors que les observateurs attendaient que Juan Pablo Suárez dépossède du commandement Aristóbulo Cala, ce dernier accentue au contraire l'écart entre eux. Réussissant à surmonter un dysfonctionnement de son dérailleur électrique, qui un moment paraît lui faire perdre sa place de leader, Cala possède 14 s d'avance sur Suárez, à cinq kilomètres de l'arrivée[50],[51]. Finalement, Aristóbulo Cala décroche le neuvième temps à 1 min 29 s de Cano. Cala accroît de 21 s sa marge sur Suárez qu'il distance désormais au général de 24 s. Le maillot jaune réalise un contre-la-montre qui surprend les médias. Cala conserve son maillot pour un cinquième jour consécutif pendant qu'Alex Cano devient son poursuivant le plus immédiat à 17 s[52].
D'un côté, Alex Cano confirme les pronostics, qui en faisaient le grand favori de l'étape, en s'adjugeant la victoire. Il rêvait depuis plusieurs années d'en remporter une comme celle-ci. Il est parti avec la ferme intention de déduire un maximum de temps au général. Cette victoire est le fruit du travail et de ses entraînements depuis le début de saison. Cano sait qu'il peut compter sur une grande équipe, chose fondamentale pour tenter de conquérir leur objectif, remporter le Tour de Colombie[53]. Le natif de Yarumal paraît le grand bénéficiaire de la journée[51]. Il se dit satisfait de son "chrono" car il réalise un temps qu'il avait plus ou moins pronostiqué[n 3]. De l'autre côté, le contre-la-montre était le point faible d'Aristóbulo Cala, mais ce dernier l'a travaillé cette saison en vue des compétitions disputées en Europe. Il s'est amélioré au point de réaliser une performance qui lui permet de conserver son maillot jaune, ce qui le rend particulièrement heureux[49].
La deuxième et dernière arrivée au sommet du Tour de Colombie[50], le Páramo de Letras (classé en hors catégorie) est considéré comme l'ascension la plus difficile jamais escaladée en compétition[55],[n 4]. Les difficultés commencent dès la sortie de Mariquita à plus de quatre-vingt kilomètres du sommet. L'ascension se caractérise par une succession de passages où la pente est supérieure à 8 % intercalés de faux-plats et de descentes. Les incessants changements de pourcentage de dénivellation rendent malcommode la progression, empêchant un rythme régulier. De plus, les écarts d'altitude et de température amplifient la difficulté du parcours. Le début de la montée se caractérise par la touffeur tropicale mais après 3 187 mètres de dénivelé positif, l'effort intense se termine à l'arrivée (jugé à 3 677 mètres d'altitude) dans le froid venteux des sommets de la Cordillère Centrale[56],[57]. Le départ se fait du parc principal[52] de La Dorada, dans le département de Caldas. Les coureurs empruntent l'itinéraire du contre-la-montre du jour précédent et entre dans le département de Tolima. Ainsi à partir de Honda, ils prennent de nouveau la route nationale 50(es) (voie principale reliant la capitale Bogota à Manizales) sur un axe E.N.E. - O.S.O., pour atteindre le sommet de Letras, après 131,6 kilomètres d'effort. Deux étapes volantes sont placées dans les cinquante premiers kilomètres et deux autres difficultés sont répertoriées sur le parcours, après Mariquita[A 9],[n 5]. Les observateurs et bon nombre de coureurs attendent beaucoup de cette étape, la considérant comme l'étape-reine de la compétition. Le terrain paraît adéquat pour la grande bataille pour la victoire finale. La difficulté du parcours semble telle que la course a l'air d'être encore ouverte même pour des coureurs à plus de cinq minutes au classement général. Les participants peuvent tout y gagner ou tout y perdre. Alex Cano dit qu'il doit courir sereinement. La route décidera de la tactique. Pour cela il doit garder la tête froide, ne pas trop planifier pour réagir en fonction. Cependant son équipe doit mettre à profit cette ultime occasion pour gagner la course. Ainsi si les chefs de file continuent de se neutraliser, ce sont les lieutenants qui pourraient prendre le relais. Selon Cano, avoir deux autres coureurs (Luis Felipe Laverde et Miguel Ángel Rubiano) aussi bien placés au classement général doit être un avantage. Quant à Aristóbulo Cala, il se dit persuadé qu'Alex et ses adversaires vont attaquer pour tenter de remporter la compétition. Mais lui comme son équipe est préparé à affronter cette difficile journée[46],[48].
Aristóbulo Cala se rapproche de sa première Vuelta. Cinq coureurs forment l'échappée matinale. Ils obtiennent jusqu'à 2 min 15 s d'avance maximale[58]. Ils en profitent pour se disputer les étapes volantes. Weimar Roldán les remporte toutes les deux[59]. Et Marco Tulio Suesca revient à égalité en tête de ce classement annexe avec un autre boyacenseDiego Ochoa[60]. Un peu avant la localité de Fresno, Óscar Sevilla sort du peloton des favoris et se lance à la poursuite du groupe des cinq. Dans un premier temps, cinq hommes se joignent à lui. Mais le rythme imprimé ainsi que la difficulté du parcours laissent Sevilla seulement accompagné d'Álvaro Gómez[58]. Ils acquièrent jusqu'à deux minutes d'avance sur un peloton maillot jaune de dix-huit concurrents[61]. Parti à vingt-cinq kilomètres du terme, Miguel Ángel Reyes reprend le binôme, puis le laisse sur place[58]. Reyes augmente son avance. Au passage de l'Alto de Albania, km 109, il a quinze secondes d'avance sur le duo et 2 min 40 s sur le groupe maillot jaune. Au maximum, l'écart monte à trois minutes[62]. Même si la distance avec ses poursuivants va se réduire sensiblement, il ne sera plus rejoint. Dans l'intention de protéger son maillot et d'augmenter son avantage, à dix kilomètres du but, Aristóbulo Cala attaque le groupe des favoris, réduit sous l'impulsion du trio des Coldeportes - Zenú - Claro[n 6] à dix unités. Il laisse sans réaction Juan Pablo Suárez et Alex Cano, leur portant un coup au moral. Dans les derniers kilomètres, les deux Antioqueños[n 7] vont perdre plus de cent secondes. À l'arrivée, Reyes termine avec 20 s d'avance sur Óscar Soliz et 27 s sur Cala. À 2 min 10 s arrive un petit groupe avec Jonathan Caicedo, Suárez et Cano, légèrement décroché. Miguel Ángel Reyes, en passant en tête les deux derniers cols de la journée, se vêt du maillot du meilleur grimpeur (classement où il ne peut plus être rejoint). Aristóbulo Cala a mis 2 min 11 s entre lui et ses dauphins Alex Cano et Juan Pablo Suárez. Trois coureurs ont abandonné[54],[60],[63],[64],[65].
Lors de cette arrivée inédite sur le Tour de Colombie[60], Miguel Ángel Reyes atteint l'objectif qu'il s'était fixé sur cette compétition. Après avoir échoué de peu au péage Picacho, il remporte sa première victoire professionnelle. Ce qui le rend particulièrement heureux. Óscar Sevilla « voulait faire une étape héroïque ». En déclenchant son attaque au long cours, il a tenté en vain de réduire son retard et de se rapprocher au classement général[65],[66]. Luis Alfonso Cely, directeur de la formation Bicicletas Strongman, remercie toute son équipe pour le travail accompli ; William Muñoz et Marvin Angarita pour leur labeur en terrain plat et les autres quand l'ascension a débuté. Lors de la réunion préparatoire à l'étape, il avait été prévu qu'Aristóbulo Cala attaque, si cela lui était possible. Il signale également le rôle prépondérant de Félix Cárdenas pour l'assistance technique et la préparation de l'équipe pour cette épreuve[63]. Cala explique à l'arrivée que la stratégie mise en place était de rester avec son plus dangereux rival, Alex Cano. Ce dernier n'avait pas bien récupéré de ses efforts du contre-la-montre de la veille. Il perd 1 min 54 s sur le maillot jaune. Aristóbulo ajoute qu'Óscar Soliz était très fort, il l'a pourchassé et a réussi à créer une large différence qui lui permet de conserver le commandement de la course[58]. Si rien d'extraordinaire ne se passe les prochains jours, avec l'avantage qu'il a accru sur ses plus proches poursuivants, Aristóbulo Cala a course gagnée[61].
L'étape se déroule entièrement dans le département de Valle del Cauca. Le départ est donné du Parque de Bolívar(es) de Cartago pour rejoindre le parc Belalcázar de Yumbo, près de Cali. Aucun Grand Prix de la montagne n'est proposé sur le parcours, long de 176,1 kilomètres, en revanche trois étapes volantes y sont disséminées. Les coureurs prennent la route nationale 23(es), sur un axe N.N.E. - S.S.O., après huit kilomètres et ne la quittent plus jusqu'à l'arrivée. L'étape se déroule sous un ciel bas, parfois accompagnée de pluie[A 10],[68],[69]. Avant que les concurrents ne s'élancent, la presse envisageait une journée tranquille au menu des coureurs. De grandes différences ne devaient pas y être attendu[70]. Toutefois une échappée pouvait être espérée[65].
Le champion panaméricain 2017 remporte sa deuxième victoire. Le début d'étape voit le peloton progresser à vive allure. Il est l'objet de nombreuses tentatives de fugue, comme celle de José Serpa. Considéré comme un homme dangereux, son effort échoue rapidement. Puis douze hommes trouvent l'ouverture dont trois membres de la formation "Tolima - Carnaval del Pollo" et trois Aguardiente Antioqueño. L'échappée, toujours sous contrôle des équipiers du leader, obtient jusqu'à 2 min 55 s d'avance. Cependant la présence de Rafael Montiel, pouvant intégrer le Top ten du classement général en cas de réussite de la fugue, voue à l'échec les échappés. Sous l'impulsion des "Super Giros", équipe vallecaucana se montrant devant son public, et des formations Coldeportes - Zenú - Claro et EPM travaillant pour leur sprinteur respectif, la jonction s'effectue à moins de quinze kilomètres de l'arrivée. Les onze cent mètres de ligne droite terminale permettent aux équipes possédant un finisseur de les placer. Cependant, lors de l'emballage final, Nelson Soto réalise son effort à moins de quatre cent mètres et personne ne peut le remonter. Le suspens demeure dorénavant dans l'obtention de la deuxième place au général. Le bénéficiaire du jour est Alex Cano, glanant deux secondes au premier sprint bonification. Il éloigne d'autant Juan Pablo Suárez de la place de dauphin[68],[69],[71]. Un seul abandon est à relever[67].
Nelson Soto qui avait pour objectif de remporter deux étapes lors de cette édition du Tour de Colombie[72] atteint son but. Démontrant par sa victoire à Barrancabermeja qu'il était en bonne condition en cas d'arrivée au sprint, sa formation lui a fait confiance. Ses équipiers ont travaillé pour neutraliser l'échappée dans les derniers kilomètres. Le 3 août précédent, Soto devenait le premier coureur du département d'Atlántico à s'imposer lors de son Tour national[73]. Il remercie tous les membres de son équipe et dédicace son succès à toute la région Caraïbe[74].
Le départ de l'avant-dernière étape est donné du Parque de Bolívar(es) de Palmira. D'où les coureurs empruntent la route nationale 25 en direction du N.N.E. jusqu'à 21,7 kilomètres de l'arrivée. De là, ils rallient la mairie de Dosquebradas, terme de la journée, par la route nationale 29 RS(es), en direction de l'E.N.E.. Les 198 kilomètres du jour joignent le département de Valle del Cauca à celui de Risaralda. Trois étapes volantes et un col de troisième catégorie, situé à moins de vingt-cinq kilomètres du but, sont au menu[A 11]. À 305 kilomètres de la fin de course, le titre semble gagné pour Aristóbulo Cala. Mais l'équipe Bicicletas Strongman doit rester vigilante et ne pas tomber dans une embuscade, seul moyen qui reste à leurs contradicteurs pour les frustrer du titre[68]. Si les coureurs ayant pris part à l'échappée du jour n'arrivent pas à leurs fins, une explication entre sprinteurs se profile à Dosquebradas[71]. Le départ de Palmira se fait sous de gros nuages et avec quelques faiblesses dans la régulation du trafic routier[76].
La pénultième étape voit la cinquième victoire de l'équipe Coldeportes - Zenú - Claro. La première partie du parcours se déroule en terrain plat et est le théâtre de nombreuses velléités d'échappée. Le peloton progresse sous la direction des "Bicicletas Strongman" et des "Supergiros". Outre d'évoluer dans son propre département, la présence de cette équipe aux avant-postes peut s'expliquer par le fait que leur directeur sportif Luis Fernando Otalvaro était celui des "Bicicletas Strongman" lors de la Vuelta de la Juventud[77],[78]. La lutte pour le classement des étapes volantes entre Weimar Roldán et Diego Ochoa anime la journée. Lors du premier sprint, Nelson Soto dispose de Weimar et de Diego. Il faut attendre près de quatre-vingt kilomètres pour voir une échappée de treize hommes se former, où prend place Roldán. Elle n'obtient jamais plus de 55 s d'avance. Car la formation EPM de Diego Ochoa travaille en tête du peloton pour réduire à néant la fugue avant le deuxième sprint intermédiaire, en vain. Ce qui permet à Weimar Roldán de se rapprocher à un point du leader Ochoa. Cette première échappée périclite. En deux temps, d'autres protagonistes dont Diego Ochoa et Weimar Roldán, encore, vont constituer une nouvelle escapade de treize hommes, qui acquiert un écart maximum de 1 min 40 s. Pourtant au troisième et dernier sprint bonification de la journée, Roldán règle Ochoa. Ainsi, il revient à la hauteur de ce dernier au classement (dix-huit points chacun) mais le dépossède au nombre de passage en tête aux étapes volantes disséminées tout au long de cette 67e édition du Tour de Colombie[n 8]. En entrant dans le département de Risaralda, le parcours devient plus pentu et l'échappée perd du terrain sous l'impulsion des "Coldeportes" travaillant pour un regroupement et une arrivée à l'emballage. La jonction a lieu à l'entrée de Pereira. Malgré la tentative de Jaime Castañeda de déstabiliser le favori en anticipant son effort par un sprint long, Nelson Soto se montre imbattable[76],[77],[79]. D'une part, Soto en profite pour dépouiller du maillot de leader du classement par points son équipier Miguel Ángel Rubiano. D'autre part, l'abandon de Michael Henao est à signaler[75],[n 9].
Pour Nelson Soto, ce qu'il a fait sur cette Vuelta est « tout à fait étonnant ». Remporter trois victoires d'étape, « ce n'est pas peu dire » et démontre qu'il s'était bien préparé pour la compétition[80]. Le sprint le plus difficile fut celui de Yumbo avec une dernière courbe « bien compliquée » à négocier[81]. À l'arrivée, il remercie ses coéquipiers pour leur travail, le laissant en bonne position pour remonter et dépasser Castañeda[79].
Le Tour de Colombie se termine pour la première fois à Pereira, à l'occasion des cinquante ans du département de Risaralda, dont la ville est la capitale[83]. La douzième étape se déroule en circuit dans Pereira. Le départ et l'arrivée se font devant le siège du gouvernement départemental, avenue du 30 août. Le circuit développe 10,7 kilomètres et est à parcourir dix fois. Trois étapes volantes ponctuent la journée aux troisième, sixième et neuvième passages sur la ligne. les derniers 5,5 kilomètres sont en légère montée puisqu'un dénivelé positif de 112 mètres est relevé[A 12]. Le départ initialement prévu à 9 h est finalement retardé de 30 min[84]. La foule est nombreuse pour assister à cette dernière étape.
Juan Pablo Villegas prive Nelson Soto d'une troisième victoire consécutive. Une échappée de neuf coureurs (rapidement réduite à huit éléments) occupe le devant de la scène. Elle s'octroie les trois sprints intermédiaires assurant la tête du classement des étapes volantes à Weimar Roldán. Les fuyards dépassent les deux minutes d'avance. Mais sous l'impulsion des Coldeportes - Zenú - Claro et des EPM, intéressés par une arrivée groupée, l'écart se réduit. Il n'est plus que de 58 s à vingt kilomètres du terme. Le peloton maillot jaune réussit la jonction dans le dernier tour. Alors que le sprint massif semble inévitable, Juan Pablo Villegas l'anticipe, profitant du moment de flottement en tête du peloton lorsque la fugue est rejointe. Il place son démarrage à un peu moins de deux kilomètres du but et conserve une ou deux longueurs d'avance sur Nelson Soto, réglant une nouvelle fois les meilleurs sprinteurs de l'épreuve[85],[86],[87]. Deux coureurs terminent hors délais et neuf ne rallient pas l'arrivée. Aucun changement n'est à constater dans les trente premiers du classement général ni sur la plus haute marche du podium des différents classements annexes[75],[82].
Aristóbulo Cala est le sixième Santandereano à gagner le Tour de Colombie et le premier depuis 2012 et Félix Cárdenas. Cala est également le huitième vainqueur de la Vuelta à ne pas avoir remporté la moindre étape durant l'épreuve[87]. Le directeur sportif Luis Alfonso Cely remporte son troisième Tour (par l'intermédiaire d'un de ses coureurs). « Grâce à l'équipe, le rêve d'être vainqueur (du Tour de Colombie) est devenu réalité », déclare Aristóbulo à l'issue. Il confie que le contre-la-montre a été l'étape la plus difficile. Il n'a pu dormir, mais par bonheur, il a réalisé un « bon chrono »[85], ce qui a été la clé du succès dans son Tour national. Avec le lendemain, jour de l'Alto de Letras, où il s'est senti bien toute l'étape et où il a pu lancer son attaque dans le final, obtenant l'avantage suffisant pour être sacré quelques jours plus tard[88]. Cette victoire est le fruit de « l'effort, de l'entraînement et de mois de préparation ». Aristóbulo Cala a disputé le Tour du Costa Rica 2016 pour acquérir le foncier lui manquant après son temps d'arrêt[n 10]. Tout comme les quelques compétitions de cinq jours disputées en Europe, dont la Semaine Coppi et Bartali, le Tour de Castille-et-León ou le Tour des Asturies qui lui ont permis d'affronter cette compétition. Son équipe a effectué une "prevuelta", où elle a reconnu les étapes les plus difficiles. L'idée de Cely était de préparer ses coureurs pour le Tour de Colombie, Cala s'y révéla le meilleur[89]. Par ailleurs, après avoir échoué de peu lors des sprints des deux étapes précédentes, l'équipe Manzana Postobón décide de changer de stratégie. Sa direction a convenu d'attendre les derniers kilomètres pour lancer une attaque. Ce qu'a réalisé Juan Pablo Villegas pour s'imposer avec une faible marge sur le peloton lancé à ses trousses[90].
Moins d'une semaine après la fin de la compétition, le coureur neuchâteloisAlexandre Ballet se confie à la presse de son canton « sur les agissements d'un certain coureur, qu'il a surnommé "le pharmacien". Ce dernier distribuait des pastilles dans le peloton. » L'article suscite des commentaires en Colombie[91] et la réprobation du président de la fédération colombienne de cyclisme Jorge González, qui voit, dans le témoignage de Ballet, une nouvelle tentative d'entacher l'image de la Colombie[92].
Pourtant au mois de novembre, l'Union cycliste internationale notifie à huit coureurs un résultat analytique anormal sur des échantillons prélevés lors de la compétition. Les cyclistes boyacensesLuis Largo, Jonathan Paredes, Edward Díaz, Fernando Camargo et Robinson López, le CundinamarquésFabio Montenegro et le BolivienÓscar Soliz sont notifiés pour un résultat analytique anormal au CERA sur des échantillons sanguins prélevés les 1er et 2 août. Le Bogotanais Juan Carlos Cadena, lui, est notifié pour de la nandrolone trouvée dans un prélèvement urinaire, daté du 11 août. Des huit noms révélés se détachent ceux de Soliz (huitième au classement général et vainqueur du Clásico RCN 2014) et de López (quatorzième et meilleur jeune), les autres terminant au-delà de la vingtième place. Même si Largo (pour qui c'est le deuxième cas positif) et Cadena finissent l'épreuve coureur le mieux classé de leur équipe respective[93].
Début janvier 2018, l'UCI sanctionne de quatre ans de suspension des coureurs comme Jonathan Paredes, Edward Díaz ou Robinson López. Leurs résultats durant la compétition leur sont retirés[94].
La 67e édition du Tour de Colombie est inscrite au calendrier de l'UCI America Tour 2017. Cet évènement est enregistré en classe 2.2, conformément aux règlements de l'UCI. Pour le classement America Tour Élite et Sub-23, les points sont attribués selon l'article 2.10.008[A 13] (modifié), de la manière suivante :
↑Dans le guide officiel, édité avant la course (cf Lien externe), le parcours mesure 18,4 kilomètres alors que sur la feuille de résultats officielle, il ne développe plus que 18 kilomètres. De ce fait, la moyenne de l'équipe "EPM" chute à 53,51 km/h.
↑Son éloignement au classement général (5 min 6 s) n'en fait pas non plus un rival dangereux pour le leader de la course, au départ de son échappée.
↑Alex Cano avait pronostiqué qu'il mettrait entre 48 min et 48 min 30 s pour effectuer son contre-la-montre. Il réalise 48 min 12 s.
↑Le site plataformarecorridosciclistas.org applique un coefficient APM aux cols usités en compétition. Ainsi le Páramo de Letras obtient un coefficient de 623. En comparaison, pour le Monte Zoncolan (par Ovaro) la valeur obtenue est 543, pour l'Alto de l'Angliru 517 et pour le col du Galibier (par le Télégraphe) 457.
↑Ces difficultés répertoriées, un col de troisième puis un col de deuxième catégorie jalonnent, en fait, l'ascension jusqu'au col de Letras.
↑Pour Weimar Roldán cinq passages en tête lors des 6e, 9e et 11e étapes et pour Diego Ochoa seulement quatre lors des 3e, 6e et 10e étapes, cf les classements officiels de ces étapes.
↑Henao avait pourtant terminé seizième au sommet de l'Alto de Letras, deux jours auparavant.