Scaferlati
Scaferlati est le nom donné au tabac finement découpé en lanières[2] (selon un procédé unique).
Il est de moins en moins utilisé de nos jours (les cigarettes roulées étant de plus en plus remplacées par les cigarettes industrielles), mais existe encore commercialisé sous différentes couleurs, parmi lesquelles on retrouve un scaferlati qui fut très populaire, le gris.
Origine
modifierL'origine du mot est incertaine et sujette à plusieurs hypothèses : Certains pensent que c'est une dénomination attribuée par les Levantins pour désigner un certain tabac turc[3]. Cependant, la majorité tend à croire que c'est d'un ouvrier italien du XVIIIe siècle qui aurait inventé un nouveau procédé pour hacher le tabac que le scaferlati tient son nom. Le nom pourrait aussi venir d'une déformation du mot scarpelletti qui signifie petits ciseaux en italien[4].
Procédé
modifierLe Scaferlati a été comme tout tabac brun, séché à l'ombre avant d'être découpé.
« Une fois mouillés, les tabacs sont mis en masse jusqu'au moment où ils sont livrés au capsage ; on appelle ainsi l'opération qui, pour le scaferlati ordinaire, a été substituée à l'ancien écotage conservé seulement pour le scaferlati supérieur ; au capsage, les feuilles alignées à la main de façon que toutes les côtes soient bien parallèles, et réunies en ballotins, sont, en cet état, portées au hachage. »
— Journal officiel 29 nov. 1875, p. 9801, 2° col.
Culture
modifierLe Scaferlati a occupé une place importante dans la culture française au début du XXe siècle, surtout avec l'ascension du tabagisme au retour des guerres mondiales. On retrouve auprès de plusieurs œuvres d'artistes, la popularité du « gris » au travers des générations.
Littérature
modifier- Jacques Perret : Rapport sur le paquet de Gris. Éditions Aspects de la France, Paris, 1964.
Musique
modifier- Berthe Sylva : Du Gris (également interprété en ordre chronologique par Monique Morelli, Georgette Plana, Germaine Montero, Colette Renard, Simone Langlois, Renaud, Marie-Paule Belle, Juliette).
- Jacques Higelin demande dans sa chanson Cigarette d'être ravitaillé d'un paquet de gris[5].
Poésie
modifier- Maurice Betz & Lefranc, J. (1921), Scaferlati pour troupe, Poèmes. Messein A
Notes et références
modifier- Le Scaferlati Levant est introduit à la fin du XIXe siècle et retiré du marché en 1942/43, in Éric Godeau, Le tabac en France de 1940 à nos jours : histoire d’un marché.
- Molimard R (2001 ) Technologie de la cigarette et réduction du risque, Le Courrier des addictions (3), n° 1, mars 2001
- «Les meilleurs tabacs à fumer sont ceux de Virginie, de Vérine, le petit Canasse de Liège et celui de Scaferlati qui vient d'Alep et de Constantinople et qui est le plus doux de tous» Noël Chomel, Dictionnaire œconomique (Paris, 1767), article «Tabac».
- Scaferlati : Définition Scaferlati , prononciation Scaferlati et étymologie du mot Scaferlati - Dicocitations
- « Cigarette », sur Paroles2Chansons (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Bouant Émile (1901) Le Tabac : Culture et Industrie, 1re édition , Librairie J.-B. Bailière et Fils, 1928 (ASIN B0000DL0OC)
- Da Mota Rocha Myriam (1998), L’écimage-inhibition sur tabac brun, Burley, Virginie, Les cahiers de l’Anitta, (ASIN B000WZARKQ)
- Godeau Eric, Le tabac en France de 1940 à nos jours : histoire d’un marché. Presses Universitaires Paris-Sorbonne, 2008 (ISBN 2840505614 et 978-2840505617)
- Montel J (1955) La consommation des tabacs fabriqués en France ; Revue de statistique appliquée, Société française de statistique ; tome 3, n°1, p. 63-72.http://www.numdam.org/item?id=RSA_1955__3_1_63_0