PIGS
PIGS (littéralement, « porcs » en anglais) est un acronyme[1] utilisé pour la première fois en 2008 par quelques journalistes britanniques et américains, spécialisés en finances ou en économie, pour désigner quatre pays de l'Union européenne : Portugal, Italie, Grèce et Espagne ((en) Spain en anglais)[2].
Parfois, l'Irlande est incluse dans le lot, ce qui donne PIIGS[3]. Cependant, « I » dans PIGS désigne habituellement l'Italie[4],[5]. Selon Eric Nielsen, économiste en chef pour l'UE chez Goldman Sachs, « L'Italie est dans une position plus agréable que les autres pays du sud de l'Europe grâce à une meilleure balance commerciale[6] ».
Les détracteurs des « PIGS » ou « PIIGS » font valoir que ces pays :
- ont eu une activité économique en dents de scie pendant quelques années au début du XXIe siècle[7] ;
- seraient dépourvus de toute discipline fiscale, par ailleurs hautement problématique du fait de l'existence d'une importante économie parallèle ;
- souffrent d'un fort endettement ;
- offrent de faibles perspectives de croissance ;
- enregistrent régulièrement un important déficit commercial ainsi qu'un taux de chômage élevé[8].
Et que tout ceci conduit à s'interroger, voire à mettre en doute la stabilité de l'euro[9].
D'autres raisons seraient selon certains[10] à l'origine de cette agitation médiatique: Elle répondrait en réalité au désir des grands centres d’affaires anglo-saxons de dévier l’attention tout au long des années 2009 et 2010 sur la situation financière et fiscale plutôt délicate du Royaume-Uni et des États-Unis. L'acronyme PIGS aurait permis de rejeter la faute de la crise économique européenne sur un petit groupe de pays et préparé le terrain à des mesures d'austérité budgétaire et de pertes de souveraineté[11].
Le ministre des finances du Portugal, la presse portugaise et la presse en langue espagnole qualifient ce terme de péjoratif[12],[13],[14],[15], et des académiques ont dénoncé son racisme sousjacent[11]. The Financial Times et Barclays Capital ont décidé de bannir ce terme[16].
D'autres acronymes relationnels
modifier- GIPSI (« GITAN » en anglais) : C’est un terme équivalent au PIIGS, comportant les mêmes membres. Il a été proposé à la suite des protestations contre le terme PIIGS mais implique également une nuance péjorative[17].
Notes et références
modifier- ft.com, blogue du Financial Times, 5 février 2010
- (en) Juliane Von Reppert-Bismarck, « Why Pigs Can’t Fly », Newsweek, 7-14 juillet 2008 (lire en ligne)
- (en) David Smith, « Reform failures may still kill off the euro », The Sunday Times, (lire en ligne)
- (en) Daniel Gros, « Greek burdens ensure some Pigs won’t fly », Financial Times, (lire en ligne)
- (en) « 'I' in 'PIGS' is for Ireland not Italy, insist UniCredit staff », Irish Independent, (lire en ligne)
- (en) Lorenzo Totaro, « The ’I’ in ‘Pigs’ Stands for Ireland, Not Italy (Update1) », BusinessWeek, (lire en ligne)
- (en) « Ten years on, beware a porcine plot », The Economist, (lire en ligne)
- (en) « The ECB at ten: A decade in the sun », The Economist, (lire en ligne)
- (en) Eric Reguly, « Bailing out PIIGS just encourages bad behaviour », The Globe and Mail, (lire en ligne)
- « Spain shoots the messenger », sur economist.com, The Economist, (consulté le ).
- (en) Jonas Van Vossole, « Framing PIGS: patterns of racism and neocolonialism in the Euro crisis », Patterns of Prejudice, vol. 50, no 1, , p. 1–20 (ISSN 0031-322X et 1461-7331, DOI 10.1080/0031322X.2015.1128056, lire en ligne, consulté le )
- (en) Robert Holloway, « Pigs in muck and lipstick », AFP, (lire en ligne, consulté le )
- (es) J. Ramón González Cabezas, « La recesión acosa al euro », Lavanguardia.es, (lire en ligne, consulté le )
- (es) Federico Jimenez Losantos, « 'Financial pigs' », Elmundo.es, (lire en ligne, consulté le )
- (es) (Collaborateur), « Editorial / De siglas y peligros », portafolio.com.co, (lire en ligne, consulté le )
- (en) James Mackintosh, « STUPID investors in PIGS », The Financial Times, (lire en ligne, consulté le )
- « CEPS », sur ceps.eu (consulté le ).
- El País, « El Banco Mundial estigmatiza a los ’PIGS’ con una definición errónea », El País, (lire en ligne, consulté le ).