Mariolâtrie
La mariolâtrie désigne une forme d'adoration envers Marie, la mère de Jésus, qui place celle-ci à l'égal de Dieu[1]. Le terme est employé dès 1855 par le pasteur protestant Edmond de Pressensé[2].
Ce terme, péjoratif, constitue une critique du dévoiement du « culte marial » formulée par une partie des catholiques et par d'autres confessions chrétiennes. En effet, l'Église catholique distingue la piété rendue aux saints (culte de dulie), du culte de latrie, réservé à Dieu seul, tout en réservant à la Vierge Marie le culte d'hyperdulie.
Selon les catholiques, la mariolâtrie peut exister dans la piété populaire, mais n'a aucune existence officielle. Selon les protestants, elle est présente dans le culte marial en général, et particulièrement dans les dogmes de l'immaculée conception et de l'assomption, respectivement proclamés par l'Église romaine en 1854 et 1950. À plus forte raison lorsque le culte marial, poussé à l'extrême, va jusqu'à parler de « Marie corédemptrice[3] » et de « Reine du Ciel ».
Selon le théologien protestant Alexandre Vinet : « Dans un christianisme déjà débilité, le culte de la Vierge a débilité ce qui restait de christianisme »[4]. Selon Pressensé, « On voit quels progrès effrayants a faits depuis cinquante ans l'adoration de la Vierge [...]. La religion entière prendra quelque chose de mou, d'affadi, absolument en désaccord avec l'austérité divine de l'Évangile »[2].
Références
modifier- Michel Dubost, Stanislas Lalanne, Nouveau Théo tome 4- la foi catholique, Fleurus, (lire en ligne)
- Edmond de Pressensé, L'Immaculée Conception, histoire d'un dogme catholique-romain, ou comment l'hérésie devient un dogme, Paris, Librairie Ch. Meyrueis, 1855.
- Bernard Sesboüé, s.j., « Peut-on encore parler de Marie ? », in Christus, n° 183, janvier 1999, p. 264-273.
- « La mariolâtrie romaine », sur www.regard.eu.org (consulté le )