La Bête humaine (film)
La Bête humaine est un film français réalisé par Jean Renoir, sorti en 1938, adaptation du roman homonyme d'Émile Zola.
Réalisation | Jean Renoir |
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Scénario |
Jean Renoir d'après le roman d’Émile Zola |
Acteurs principaux | |
Pays de production | France |
Genre | Drame |
Durée | 100 minutes |
Sortie | 1938 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Résumé
modifierJacques Lantier est victime de pulsions meurtrières envers les femmes pour lesquelles il éprouve du désir, qu'il contient en compagnie de sa locomotive à vapeur, la Lison, qu'il entretient avec passion et dont il paraît amoureux[1],[2], et avec laquelle il fait la ligne Paris-Le Havre.
Lantier rencontre Séverine dont le mari, Roubaud, le sous-chef de gare du Havre, vient d’assassiner Grandmorin, le parrain de la jeune femme qui avait abusé d'elle autrefois. Séverine devient la maîtresse de Lantier et bientôt lui suggère de supprimer son encombrant mari. Mais sous l’emprise d’une crise, c'est elle que Lantier tue.
Revenu à bord de sa machine, Lantier avoue son crime à son compagnon Pecqueux et, pris d'un accès de désespoir, se suicide en se jetant du train en marche. Pecqueux arrête le train et ne peut que constater le décès de Lantier, dont le corps gît en contrebas de la voie.
Fiche technique
modifier- Titre : La Bête humaine
- Réalisation : Jean Renoir
- Scénario : Jean Renoir, adapté du roman La Bête humaine, d'Émile Zola
- Dialogue : Jean Renoir, Denise Le Blond-Zola[3]
- Décors : Eugène Lourié
- Costumes : Laure Lourié
- Photographie : Curt Courant
- Cadreur : Claude Renoir, assisté de Jacques Natteau, Maurice Pecqueux, Guy Ferrier, Alain Renoir
- Montage : Marguerite Renoir et Suzanne de Troye
- Son : Robert Teisseire
- Photographe de plateau : Sam Levin
- Musique originale : Joseph Kosma
- Chanson : Le p'tit cœur de Ninon (paroles : Georges Millandy, musique : Ernesto Becucci)
- Maquillage : Paule Déan
- Assistant réalisateur : Claude Renoir (aîné)[réf. nécessaire]
- Scripte : Suzanne de Troye
- Enregistrement R.C.A
- Tournage : août , Studios de Billancourt ; extérieurs : gare Saint-Lazare, Évreux, Le Havre, Bréauté-Beuzeville, Rouen et ses environs
- Producteurs : Raymond Hakim et Robert Hakim
- Production : MM. Hakim et Paris Film
- Pays d'origine : France
- Langue : français
- Format : Pellicule : 35 mm - Noir et blanc - Caméra 120 Parvo
- Genre : drame
- Durée : 100 minutes
- Dates de sortie :
- France : (Paris, Cinéma Madeleine) ou 22 décembre 1938 (Source Musée Jean Gabin à Mériel)
- Royaume-Uni :
- États-Unis :
- (fr) Mention CNC : tous publics (visa d'exploitation no 789 délivré le )
Distribution
modifier- Jean Gabin : Jacques Lantier, le mécanicien sur la Lison
- Simone Simon : Séverine, la femme de Roubaud
- Fernand Ledoux : Roubaud, le sous-chef de gare du Havre
- Julien Carette : Pecqueux, le chauffeur sur la Lison
- Blanchette Brunoy : Flore Misard, la cousine et amie d'enfance de Jacques
- Gérard Landry : le fils Dauvergne
- Jenny Hélia : Philomène Sauvagnat
- Colette Régis : Victoire Pecqueux, la femme de Pecqueux
- Claire Gérard : une voyageuse
- Charlotte Clasis : Phasie Misard, la tante et marraine de Lantier
- Jacques Berlioz : Grandmorin, le châtelain et parrain de Séverine
- Tony Corteggiani : Dabadie, le chef de section
- André Tavernier : Denizet, le juge d'instruction
- Jacques Roussel : le commissaire Cauche
- Marcel Pérès : un lampiste
- Jean Renoir : Cabuche, le braconnier, ancien amoureux de Séverine et ami bienveillant
- Jacques Beauvais : (non crédité)
- Jacques B. Brunius : un garçon de ferme (non crédité)
- Guy Decomble : Misard, le garde-barrière (non crédité)
- Marguerite de Morlaye : (non créditée)
- Émile Genevois : un garçon de ferme (non crédité)
- Léon Larive : le valet de chambre (non crédité)
- Maurice Marceau : un mécanicien (non crédité)
- Georges Péclet : un cheminot (non crédité)
- Georges Spanelly : Camy-Lamotte, le secrétaire de Grandmorin (non crédité)
- Marcel Veyran : le chanteur au bal (non crédité)
- Jacques Becker : (non crédité)
Production
modifierScénario
modifierLe réalisateur Jean Renoir prend certaines libertés en adaptant le roman de Zola[4], puisque l'action du film se déroule à l'époque contemporaine et non sous le Second Empire.
Il y a en outre de nombreux éléments du roman qui ont été éliminés dans le film : la jalousie de Flore donc l'accident de train, la Croix-de-Maufras. L'action est nettement simplifiée par rapport à l'imposant roman de Zola. Enfin, la fin du film est différente de celle du livre : dans le livre de Zola, Pecqueux et Jacques se battent sur la plateforme du train en marche et finissent tous les deux par mourir déchiquetés sous les roues du train.
Choix des interprètes
modifierMarcel Veyran, outre ce film, est apparu en 1933 dans un court métrage d'André Pellenc, Quand on a sa voiture, et en 1937 dans un film de Victor Tourjanski, Le Mensonge de Nina Petrovna.
Il semble que ce soit le seul film dans lequel joue André Tavernier.
Le mécanicien qui double Jean Gabin sur la Lison est Louis Laffaiteur.
Tournage
modifierLe film est tourné en 1938, peu de temps après la création de la SNCF. Les locomotives ne portent pas encore les nouvelles immatriculations et les voitures de voyageurs affichent encore le sigle « ÉTAT » sur leurs flancs. Cependant, dans l'un des plans du film, on peut déjà voir une voiture estampillée SNCF.
Bien que sorti en 1938, l'action se passe en 1939. En effet, l'affiche du bal indique Samedi et mentionne la Symphonie S.N.C.F. Et 1939 est la première date postérieure à la création de la SNCF pour laquelle le tombe un samedi.
Le film entier se passe dans l'univers des chemins de fer. Il s'ouvre sur une séquence impressionnante de « l'enfer » dans le poste de conduite d'une locomotive à vapeur du type Pacific 231. Les 3-231 G 592 et 3-231 F 632 ont été utilisées pour le film. Pour l'occasion, la SNCF a accordé de gros moyens à l'équipe de tournage, apprenant même à Jean Gabin à conduire un train[5].
Le film a été tourné la même année que Le Quai des brumes.
Erreur de film
modifierÀ 59 min, l’ombre du micro se déplace en haut à gauche de l’écran, au-dessus du ciré de Jacques Lantier accroché au porte-manteau.
Sortie et accueil
modifierAprès la Libération de Paris, le film ressort dans quelques salles, totalisant :
- 3 456 entrées au Saint-Lazare Pasquier, où il est distribué à partir du [6],
- 5 131 entrées au Province, où il est diffusé à partir du [7]
- 5 547 entrées à l'Impérator où il est diffusé à partir du [8]
- 5 781 entrées au Zola, où il est diffusé à partir du [9].
Entre 2013 et 2022, le long-métrage totalise 9 214 entrées grâce aux nombreuses reprises[10].
Filmographie autour du film
modifierRemakes
modifier- Le réalisateur Fritz Lang a réalisé un remake de La Bête humaine en 1954, sous le titre de Désirs humains, avec Glenn Ford et Gloria Grahame.
Films des années 1930 sur le train
modifierDans la culture populaire
modifier- Dans une des répliques de la pièce de théâtre La Cage aux folles, le personnage de Georges (Jean Poiret) cherche à viriliser son compagnon Alban (Michel Serrault) en lui disant « Imagine Gabin descendant de sa locomotive ! ».
- On entend un extrait du film dans le titre Nantes de Beirut.
Notes et références
modifier- Patrick Glâtre et Olivier Millot, Jean Gabin : la traversée d'un siècle, Creaphis, , 92 p. (lire en ligne).
- Chrystel Chabert, « "La Bête humaine", le thriller ferroviaire de Zola adapté en BD », sur Francetvinfo.fr, Franceinfo, (consulté le ).
- Denise Le Blond-Emile Zola (1889-1942): Fille naturelle d'Émile Zola et de sa lingère, elle porte d'abord le nom de sa mère Jeanne Rozerot. En 1901, un an avant sa mort Zola avait entamé une procédure pour que les enfants portent son nom. Sa femme, Alexandrine Zola poursuivit et imposa qu’ils portent le nom “Emile-Zola”, ce qui fut entériné en 1907. Elle épousera Maurice Le Blond en 1908 à cette époque journaliste de l'Aurore et fervent admirateur de Zola. De 1927 et 1929, tous deux participeront à la publication des Œuvres complètes de Zola chez Bernouard. En 1931, elle publie chez Fasquelle, Emile Zola raconté par sa fille. À partir de 1926, après la mort d'Alexandrine Zola, elle reprend la direction du "pèlerinage de Médan". Sous le pseudonyme de Denise Aubert, nom de la mère d'Emile Zola, Emilie Aubert, elle est l'auteur de plusieurs livres pour enfants parus chez Hachette dans la collection « Bibliothèque rose ». De son mariage sont issus trois enfants : Aline (1909), Françoise (1911) et Jean-Claude (1914-1999), auteur du livre Zola à Médan.
- « Dossier d'accompagnement pédagogique La Bête Humaine de Jean Renoir-1938 », sur Les Acacias, .
- « Jean Renoir vous présente La Bête humaine », sur INA.fr,
- Fabrice Ferment, « Saint-Lazare Pasquier 1944-1945 », sur Les Archives du Box-office, (consulté le ).
- Fabrice Ferment, « Provence Lilas 1944-1945 », sur Les Archives du Box-office, (consulté le ).
- Fabrice Ferment, « Impérator 1944-1945 », sur Les Archives du Box-office, (consulté le ).
- Fabrice Ferment, « Zola 1944-1945 », sur Les Archives du Box-office, (consulté le ).
- (en) « Lumiere », sur coe.int (consulté le ).
Liens externes
modifier- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Dossier d'accompagnement pédagogique La Bête humaine de Jean Renoir - 1938 sur Les Acacias
- La Bête humaine sur Ina.fr