[go: up one dir, main page]

Gonkoken nanoi

Gonkoken est un genre fossile de dinosaures herbivores de la super-famille des Hadrosauroidea (sous-ordre des Ornithopoda. Il vivait dans ce qui est aujourd'hui la Patagonie dans le sud du Chili au crétacé supérieur il y a 72 millions d'années[1]. Ce genre n'est représenté que par l'espèce Gonkoken nanoi.

Découverte

modifier
 
Restes fossiles de Gonkoken nanoi.

Les spécimens fossiles de Gonkoken ont été découverts début 2013 dans les sédiments de la formation de Dorotea (en) dans la vallée du Río de las Chinas (région de Magallanes et de l'Antarctique chilien, Chili). Le spécimen holotype, CPAP 3054, consiste en un ilium droit. Le matériel supplémentaire attribué comme paratype comprend les os désarticulés d'au moins trois individus. Ces os comprennent le matériel crânien, les vertèbres cervicales, dorsales et caudales, les côtes, les ceintures pectorales et pelviennes partielles et les os des bras et des jambes[2].

En 2023, sur la base de ces restes fossiles, Alarcón-Muñoz et al. décrivent Gonkoken nanoi comme un nouveau genre et une nouvelle espèce d'ornithopodes hadrosauroïdes. C'est la cinquième espèce de dinosaures découverte en Patagonie chilienne comme Chilesaurus diegosuarezi, ou Arackar licanantay[3]. Il s'agit d'une découverte majeure puisque c'est le premier hadrosauroïde découvert en région subantarctique sur le continent sud-américain[4],[5],[2].

Description

modifier
 
Reconstitution.

Gonkoken est un petit hadrosaure comparativement à Parasaurolophus, Edmontosaurus ou Kelumapusaura. Sa taille adulte est estimée à 4 m de longueur pour une poids d'une tonne[3]. Il avait une allure élancée[6] et il devait alternativement mélanger bipédie et quadrupédie pour se déplacer et atteindre sa nourriture d'après Alexander Vergas, directeur du réseau paléontologique de l’université du Chili et l’un des auteurs de l’étude publiée par Science Advances[1]. Il présente un mélange de traits dérivés d'hadrosauridés et de traits d'hadrosauroïdes ancestraux, il est donc bien plus primitif que Bonapartesaurus par exemple[2].

Cladogramme

modifier

Alarcón-Muñoz et al. (2023) en classant Gonkoken comme hadrosauroïde dérivé non hadrosauridé, prouvent que ces espèces ont survécu jusqu'à la toute fin du Crétacé dans le Sud de l'Amérique du Sud. Il n'avait donc aucun rapport avec les autres hadrosauridés sud-américains, tels que Bonapartesaurus, Huallasaurus, Kelumapusaura et Secernosaurus, qui appartiennent à la sous-famille des Saurolophinae. Les deux groupes se sont probablement dispersés vers l’Amérique du Sud depuis l’Amérique du Nord.


Eotrachodon  




Gonkoken  




Huehuecanauhtlus




Lophorhothon



Hadrosauridae

Hadrosaurus  




Yamatosaurus



Saurolophinae



Wulagasaurus 



Acristavus 





Maiasaura  




Probrachylophosaurus  



Brachylophosaurus  







Austrokritosauria

Secernosaurus  




Bonapartesaurus  




Kelumapusaura  



Huallasaurus  





Kritosaurini

Kritosaurus  





Rhinorex  



Gryposaurus latidens





Gryposaurus notabilis  



Gryposaurus monumentensis








Kamuysaurus  





Prosaurolophus  




Saurolophus osborni  



Saurolophus angustirostris  







Laiyangosaurus  



Kerberosaurus  





Shantungosaurus  




Edmontosaurus regalis


Edmontosaurus annectens  










Lambeosaurinae  









Paléoenvironnement

modifier
 
Carte montrant l'hypothèse de l'arrivée de Gonkoken dans le Sud du continent américain.

Dans la même couche que les fossiles de Gonkoken ont été découverts Stegouros elengassen (décrit en 2021) et tout un écosystème avec des poissons, des amphibiens, de petits mammifères, des restes de reptiles et des invertébrés. Des restes de Sauropodes, Théropodes et d'Ornithischiens indéterminés ont été également trouvés[7],[8]. On pense que la région devait accueillir un lac. Les recherches concernant cette faune sont en cours mais ce serait une première dans cette région du Chili. Des restes de plantes ont aussi été trouvés mais n'ont pour l'instant pas fait l'objet d'une publication détaillés. L'université de Santiago continue de faire des fouilles. Il est probable que dans les années à venir soit décrit un théropode, un sauropode et peut-être d'autre espèces disparues.

Classification

modifier

Le genre Gonkoken et l'espèce Gonkoken nanoi ont été décrits en 2023 par Jhonatan Alarcón-Muñoz (d), Alexander O. Vargas, Hans P. Püschel, Sergio Soto-Acuña, Leslie Manríquez, Marcelo Leppe, Jonatan Kaluza, Verónica Milla, Carolina S. Gutstein, José Palma-Liberona, Wolfgang Stinnesbeck, Eberhard Frey, Juan Pablo Pino, Dániel Bajor, Elaine Núñez, Héctor Ortiz, David Rubilar-Rogers et Penélope Cruzado-Caballero.

Étymologie

modifier

Le nom générique, Gonkoken, est une combinaison des termes tehuelches gon, « identique à, similaire à », et koken, « canard sauvage ou cygne »[2].

L'épithète spécifique, nanoi, lui a été donnée en l'honneur de Mario « Nano » Ulloa qui a découvert les premiers fossiles et apporté une précieuse aide logistique durant les expéditions[2].

Publication originale

modifier

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

modifier
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Gonkoken » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b Médias numériques de Radio-Canada, « Une cinquième espèce de dinosaure découverte au Chili | MAJ », sur Radio-Canada (consulté le )
  2. a b c d et e Alarcón-Muñoz et al. 2023, p. 1-17
  3. a et b Par Le Parisien avec AFP Le 17 juin 2023 à 19h59, « Voici « Gonkoken nanoi », un nouveau dinosaure découvert en Patagonie », sur leparisien.fr, (consulté le )
  4. Brice Louvet, « Un nouveau dinosaure inconnu découvert au Chili » [doc], sur sciencepost.fr, (consulté le )
  5. Chili : une nouvelle espèce de dinosaure découverte, TV5MONDE Info (, 1:42 minutes), consulté le
  6. Ouest France avec AFP, « Chili. Des restes d’un dinosaure jamais répertorié en Amérique du Sud découverts en Patagonie », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  7. (en) Sergio Soto-Acuña, Alexander O. Vargas, Jonatan Kaluza et Marcelo A. Leppe, « Bizarre tail weaponry in a transitional ankylosaur from subantarctic Chile », Nature, vol. 600,‎ , p. 259–263 (ISSN 0028-0836, DOI 10.1038/s41586-021-04147-1, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Jhonatan Alarcón-Muñoz, Sergio Soto-Acuña, Leslie M. E. Manríquez et Roy A. Fernández, « Freshwater turtles (Testudines: Pleurodira) in the Upper Cretaceous of Chilean Patagonia », Journal of South American Earth Sciences, vol. 102,‎ , p. 102652 (ISSN 0895-9811, DOI 10.1016/j.jsames.2020.102652, lire en ligne, consulté le )