Friedrich Olbricht
Friedrich Olbricht est un General der Infanterie[a] allemand, né le à Leisnig (Saxe) et mort exécuté le à Berlin.
Friedrich Olbricht | ||
Olbricht en 1939. | ||
Naissance | Leisnig, Royaume de Saxe |
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Décès | (à 55 ans) Berlin, Reich allemand |
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Origine | Allemand | |
Allégeance | Empire allemand République de Weimar Troisième Reich Résistance allemande |
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Arme | Deutsches Heer Reichswehr Wehrmacht, Heer |
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Grade | General der Infanterie | |
Années de service | 1907 – 1944 | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale | |
Faits d'armes | Campagne de Pologne Résistance allemande au nazisme Opération Walkyrie |
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Distinctions | Croix de chevalier | |
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Il est l’un des conspirateurs impliqués dans la tentative d'assassinat de Hitler du à la Wolfsschanze, le Quartier général du Führer en Prusse-Orientale.
Biographie
modifierJeunesse
modifierFriedrich Olbricht est le fils du professeur de mathématique Richard Olbricht.
En 1907, il rejoint le 106e régiment d'infanterie de Leipzig en tant que porte-étendard, après avoir obtenu son Abitur. Il participe aux combats de la Première Guerre mondiale et, après la guerre, ayant atteint le grade de capitaine, est intégré à la Reichswehr, la nouvelle armée allemande de la république de Weimar, réduite en taille selon les termes du traité de Versailles de 1919.
Carrière militaire
modifierLa méfiance d'Olbricht envers les nazis se découvre très tôt, particulièrement après le putsch de la Brasserie en 1923, où il côtoie Hans Oster, Erwin von Witzleben et Georg Thomas, qui ont tous pris leur distance à l'égard du mouvement national-socialiste grandissant, inquiets de constater l'attrait que les nazis avaient sur beaucoup de militaires.
En 1926, Olbricht travaille au ministère de la Défense du Reich en tant que chef du « bureau des armées étrangères ». En 1933, il devient chef d'état-major de la division de Dresde.
En 1934, Olbricht sauve plusieurs hommes de la mort dans le sillage de la nuit des Longs Couteaux en les assignant à des tâches politico-militaires sous la protection de l'armée. Ils étaient l'objet de mandats d’arrêt et auraient rapidement été exécutés.
En 1935, il est nommé chef d'état-major du 4e corps d'armée posté à Dresde. En 1938, il est nommé à la tête de la 24e division d'infanterie. La même année, il prône, sans succès, la réhabilitation du commandant en chef de l'armée de terre, Werner von Fritsch, tombé en disgrâce à la suite d'un accusation d'homosexualité, affaire montée de toutes pièces pour le discréditer.
Au moment où la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, il participe à l’invasion de la Pologne au terme de laquelle on lui attribue la croix de chevalier de la croix de fer. Le , Olbricht est promu General der Infanterie[a]. On le nomme chef du bureau général de l'armée de terre (Allgemeines Heeresamt) à l'Oberkommando des Heeres (le Haut-Commandement de l’armée de terre). Il est également nommé à la tête du bureau de l'armée de réserve (Wehrersatzamt) à l’Oberkommando der Wehrmacht (le Haut-Commandement des forces armées).
Résistance contre Hitler
modifierOlbricht participe à la planification du complot visant à assassiner Hitler avec les groupes de résistance du Generaloberst[c] Ludwig Beck, de Carl Friedrich Goerdeler et du Generalmajor[d] Henning von Tresckow. En 1943, il demande que l’Oberst[e] von Stauffenberg vienne rejoindre son équipe. Stauffenberg va être l'année suivante un des principaux exécutants du complot contre Hitler, en déposant une bombe à la Wolfsschanze.
Le jour de l'attentat, le , Olbricht et l’Oberst[e] Albrecht Mertz von Quirnheim déclenchent l'opération Walkyrie, conçue initialement pour endiguer un soulèvement en Allemagne, provoquant la mobilisation de l'armée de terre de réserve (l’Ersatzheer). Cependant, on apprend rapidement que la bombe installée dans la serviette de Stauffenberg n'a pas tué Hitler. Les conséquences sont dramatiques pour les conjurés.
Après la mise en place d'une cour martiale à la hâte dans la nuit du 20 au , dirigée par le Generaloberst[c] Friedrich Fromm, les conjurés Olbricht, Quirnheim, Haeften et Stauffenberg sont amenés dans la cour du Bendlerblock où ils sont passés par les armes. Cette justice expéditive, à l'initiative de Fromm qui craignait d’être impliqué dans le complot, finalement se retourne contre ce dernier, élevant des soupçons à son égard, et le conduit également à la mort.
Vie familiale
modifierEn 1918, Olbricht épouse Eva Emma Therese Koeppel (1895-1991) qui lui donne un fils Klaus et une fille Rosemarie. Klaus meurt en 1941 et Rosemarie épouse le Major de la Luftwaffe Friedrich Georgi ; elle meurt en 1988.
Le médecin et collectionneur d’art Thomas Olbricht (de) est le petit-neveu de Friedrich Olbricht.
Décorations
modifier- Croix de fer (1914)
- 2e classe
- 1re classe
- Croix de chevalier de l'ordre militaire de Saint-Henri
- Croix de chevalier 2e classe de l'ordre civil de Saxe avec glaives
- Croix de chevalier 1re classe de l'ordre d'Albert avec glaives
- Agrafe de la croix de fer (1939)
- 2e classe
- 1re classe
- Croix allemande en argent le
- Croix de chevalier de la croix de fer le
Notes et références
modifierNotes
modifier- Équivalent en France de général de corps d'armée, dans ce cas dont l'arme de spécialité est l'infanterie.
- Fortuitement tué trois ans plus tard, dans l'attentat du dont Olbricht a été l'un des instigateurs.
- Équivalent en France de général d'armée.
- Équivalent en France de général de brigade.
- Équivalent en France de colonel.
Références
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- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Friedrich Olbricht » (voir la liste des auteurs).
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Friedrich Olbricht » (voir la liste des auteurs).
Annexes
modifierFilmographie
modifier- C'est arrivé le 20 juillet (1955) de Georg Wilhelm Pabst, où Olbricht est interprété par Erik Frey.
- Walkyrie (2008), de Bryan Singer, où Olbricht est interprété par Bill Nighy.
Bibliographie
modifier- Peter Hoffmann, La résistance allemande contre Hitler, Paris: Balland 1990.
- Joachim Fest, Résistance allemande, Paris: Perrin 2009.
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative aux militaires :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :