Forêt de Dreux
La forêt de Dreux, également appelée localement forêt d'Anet[1], est une forêt domaniale française couvrant une superficie d'environ 3 300 hectares au nord du département d'Eure-et-Loir, entre Dreux et Anet.
Forêt de Dreux | ||||
La forêt de Dreux en novembre 2012 à Sorel-Moussel, près du rebord de la vallée de l'Eure entre Saint-Georges-Motel et Marcilly-sur-Eure. | ||||
Localisation | ||||
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Coordonnées | 48° 49′ nord, 1° 25′ est | |||
Pays | France | |||
Région | Centre-Val de Loire | |||
Département | Eure-et-Loir | |||
Géographie | ||||
Superficie | 3 300 ha | |||
Longueur | 8,9 km | |||
Largeur | 8,4 km | |||
Altitude · Maximale · Minimale |
143 m 80 m |
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Compléments | ||||
Statut | forêt domaniale | |||
Administration | Office national des forêts | |||
Essences | chêne | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Eure-et-Loir
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
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Le massif forestier s'étends sur neuf communes et est constitué principalement de chêne rouvre, à hauteur de 85 %.
Géographie
modifierLocalisation
modifierLa forêt de Dreux s'étend sur neuf communes d'Eure-et-Loir : Abondant (2 235 ha), Bû (324 ha), Rouvres (322 ha), Sorel-Moussel (247 ha), Anet (239 ha), Montreuil (45 ha), Boncourt (41 ha), Saussay (10 ha) et Cherisy (3 ha).
Routes
modifierLa route départementale 928 traverse le milieu de la forêt en verticale, en passant par le pavillon du Carré. La D 147.2 (au sud) et la D21.7 (au nord) la coupent en horizontale.
Les routes forestières sont organisées en structure « rayonnante » à partir du pavillon du Carré, comme c'est souvent le cas pour les anciennes forêts royales. Dix routes partent du centre, entourées d'une route en forme d'octogone épousant les formes du pavillon.
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La forêt sur la carte de Cassini, en 1750.
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La forêt sur la carte d'état-major, en 1834.
Histoire
modifierDeux polissoirs, situés sur la commune d'Abondant, témoignent d'une occupation humaine de cette forêt au moins depuis le Néolithique[2].
La forêt de Dreux est une relique d'une antique forêt beaucoup plus étendue, la « forêt de l'Yveline », qui entourait Paris jusqu'à la Seine au nord, et comprenait les forêts de Rambouillet, Saint-Germain-en-Laye, Fontainebleau, et Orléans.
Pendant l'antiquité, le massif était appelé « forêt du Crothais », ce nom vient du mot crot dans langue d'oil signifiant « creux dans la terre, creux où l'eau séjourne »[3]. La commune de Croth, bordant la foret, a gardé ce toponyme.
Jusqu'au XVIe siècle cette forêt appartient tantôt au domaine royal, tantôt aux comtes de Dreux.
Elle est la propriété d'Henri II jusqu'en 1556, puis, successivement, des familles de Soissons, Vendôme, Condé, Maine et Penthièvre.
Dès le XVIIIe siècle la forêt de Dreux est aménagée pour la chasse à tir, avec de larges allées perpendiculaires, et la chasse à courre, avec des carrefours en étoile ; au centre de l'un de ces carrefours[4] (appelé l'Octogone), trône le pavillon de chasse de la forêt de Dreux[5], un bâtiment octogonal « […] créé en 1754 pour être un rendez-vous de chasse ; tous les Rois y ont chassé depuis […][6] ». Deux kilomètres au sud de ce pavillon, au bord de la D 928, se dresse une croix monumentale, la Croix du Carré[7].
Elle est remise à la famille d'Orléans sous la Restauration après avoir été confisquée en 1793 lors de la Révolution.
Incorporée au domaine de l'État en 1852, elle est rendue à la famille d'Orléans en 1872.
Vendue à l'État en 1917 elle est exploitée pour les besoins de la défense nationale.
Enfin, en 1919, elle est affectée à l'administration des eaux et forêt à laquelle succéda l'Office national des forêts (ONF).
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La Croix du Carré.
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Pierres levées au hameau des Vieilles Ventes.
Les essences forestières et la faune
modifier- Le chêne sessile ou chêne rouvre occupe 85 % de la surface totale de la forêt.
- Le hêtre.
- L'alisier torminal, le cormier et le merisier.
- Le pin laricio de Corse.
- Le charme.
Il existe sur la commune d'Abondant un arboretum qui peut être visité dans le cadre de sorties guidées par des forestiers de l'ONF.
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Trou foré par un pic dans un hêtre.
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Nymphalis polychloros, Grande tortue.
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La Mare aux Corbeaux.
Protection
modifierPar décret du , ce massif a été classé forêt de protection sur une superficie de 3 917,792 hectares, sur le territoire des communes d'Abondant, Anet, Boncourt, Bû, Montreuil, Rouvres, Saussay et Sorel-Moussel[8].
Lieux remarquables
modifierArbres remarquables
modifierPlusieurs arbres bénéficient, en forêt, d'une signalétique spécifique pour leur âge, leur taille ou leur histoire[9] :
- le chêne Saint-Hubert, chêne de 30 m de haut, 2,25 m de circonférence et âgé de 180 ans environ. Il est baptisé en mai 1958 en l'honneur d'Hubert de Liège et est situé 350 m au nord du Pavillon du Carré ;
- les deux chênes des Vieilles Ventes, chênes d'environ 30 m de haut, 150 cm de diamètre et âgés de plus de 400 ans, situés dans le hameau des Vieilles Ventes à Sorel-Moussel.
- Le chêne Sainte Barbe, baptisé en 1970 en l'honneur de Barbe d'Héliopolis. Situé dans la commune de Rouvres, il était autrefois un lieu de pèlerinage.
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Le chêne Saint-Hubert.
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Le gros chêne des Vieilles Ventes.
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Le chêne Sainte Barbe.
Monuments historiques
modifierLes Deux Polissoirs d'Abondant (classé monument historique depuis 1925), sont situés à l'ouest de la forêt, au bord de la Route de la Ferme Brûlée.
Mares forestières
modifierLa plupart des mares de la forêt sont d'origine artificielles afin de servir d'abreuvoir. Il y en aurait une quarantaine dans tout le site[Note 1].
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La mare aux corbeaux.
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Une mare forestière temporaire dans la forêt.
Usages de la forêt
modifierLa chasse
modifierLa forêt est divisée en trois « lots » de chasse à tir, correspondant à un jour de chasse[10] :
- Lot n°1 : partie est de la forêt, sous la Route Blanche. La chasse y est autorisée le jeudi (parcelles 32 à 109).
- Lot n°2 : partie nord, au dessus de la Route Blanche (parcelles 1 à 31), autorisé le mardi.
- Lot n°3 : partie ouest, la chasse est autorisé le lundi (parcelles 110 à 194).
Tourisme
modifierSentiers de randonnée
modifierUn sentier de grande randonnée traverse la forêt, le GR 22. Il vient d'Anet en passant par le pavillon du Carré et rejoint Montreuil en longeant la forêt du côté de la Vallée de l'Eure.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Forêt de Senonches
- Forêt de Châteauneuf-en-Thymerais
- Liste des sites Natura 2000 d'Eure-et-Loir
- Liste d'arbres remarquables en Eure-et-Loir
- Liste des monuments historiques d'Eure-et-Loir
- Forêt domaniale
- Liste des principales forêts de France
Liens externes
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- Pascal Boursier, « Près de 300 personnes entretiennent et font la promotion du massif forestier de Dreux », sur lechorepublicain.fr, .
Notes et références
modifierNotes
modifier- D'après le panneau de la mare aux corbeaux.
Références
modifier- Exemple d'emploi par le comité départemental de tourisme en Eure-et-Loir.
- « Deux polissoirs », notice no PA00096952, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Carte et Guide de la forêt domaniale de Dreux ».
- « Localisation du pavillon » sur Géoportail (consulté le 16 août 2015).
- « Ancien pavillon de chasse », notice no PA00096951, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Guillaume Ravel, « Il était le lieu de rendez-vous des Rois en pleine forêt de Dreux », lechorepublicain.fr, (consulté le ).
- « Localisation de la croix » sur Géoportail (consulté le 16 août 2015).
- Décret du 30 août 2004 portant classement comme forêt de protection de la forêt de Dreux sur le territoire des communes d'Abondant, Anet, Boncourt, Bu, Montreuil, Rouvres, Saussay et Sorel-Moussel dans le département d'Eure-et-Loir, JORF no 206 du 4 septembre 2004, p. 15678, texte no 21, NOR AGRF0401659D, sur Légifrance.
- « Les secrets de la forêt de Dreux »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur ot-dreux.fr (consulté le ).
- Lefrançois Mathilde, « Balade et cueillette en forêt: les consignes de sécurité »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur ot-dreux.fr (consulté le ).