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Banasa est un site archéologique situé dans la plaine du Gharb, sur la rive gauche de l'oued Sebou au Maroc. Le site est celui d'une cité antique du royaume de Maurétanie et deviendra durant le courant du Ier siècle de notre ère une colonie romaine sous le nom de Julia Valentia Banasa.

Banasa
Image illustrative de l’article Banasa
Vue partielle du site
Localisation
Pays Drapeau du Maroc Maroc
Coordonnées 34° 36′ 06″ nord, 6° 06′ 56″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Maroc
(Voir situation sur carte : Maroc)
Banasa
Banasa

Toponymie

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Son nom dériverait soit de la racine sémitique BNSZ ou soit de la tribu maurétanienne des Baniuri attestée dans la région durant l'époque romaine[1].

Histoire

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D'après des fouilles effectuées entre 2003 et 2008, nous savons que le site est occupé depuis au moins le VIe siècle avant notre ère[2]. Il s'agissait à l'origine non pas d'un comptoir colonial phénicien mais d'un habitat autochtone tourné vers l'artisanat. En atteste, la découverte de fours de potiers et d'une céramique de fabrication locale qui se retrouve à toutes les époques[3].

Plusieurs siècles avant que l'empereur Auguste ne décidât, au début du Ier siècle de l'ère chrétienne, la fondation de la colonie Julia Valentia Banasa[4], le site avait connu une forte présence phénicienne puis carthaginoise. Cette présence se manifesta en particulier à travers un artisanat florissant, comme en témoignent les nombreux fours de potiers qui ont été dégagés. Il est probable qu'au début de l'occupation romaine, Banasa ne fut qu'un camp militaire entouré d'un fossé. Mais bien vite les contours de la ville commencèrent à se dessiner. Les rues à angles droits apparaissent, ainsi qu'un forum bordé de portiques, une basilique judiciaire, un temple à six cellae, et une demi-douzaine de thermes dont deux privés.

Le nombre de ces thermes peut d'ailleurs paraître surprenant quand on sait que la population de la cité ne devait guère dépasser les trois mille habitants. L'explication de cette disproportion apparente réside probablement dans le fait que cette infrastructure était également prévue pour faire face à l'affluence des populations rurales les jours de marché.
L'oued Sebou, que Pline l'Ancien nomme "Subur", semble avoir joué un rôle important dans l'évolution urbaine de la cité. L'absence de carrières de pierre dans le Gharb imposait le recours aux chalands pour l'acheminement du grès dunaire de la côte atlantique et des monolithes de calcaire gris des carrières de Zerhoun.

Banasa a été édifiée sur un site qui domine une plaine particulièrement fertile. De nombreuses inscriptions, et en particulier des diplômes militaires gravés sur bronze, attestent que les premiers propriétaires des terres furent des vétérans qui, une fois leur service militaire terminé, avaient pris leur retraite sur place.

 
Stèle gravée sur le site.

Les Banasitains, commerçants pour la plupart, avaient un goût prononcé pour les choses de l'art. Les thermes, ainsi que certaines maisons, sont pavées de mosaïques aux dessins géométriques, figuratifs et mythologiques (croix gammées, croix de Malte, nœuds gordiens, tresses, poissons…). Une mosaïque - que l'on n'a pu malheureusement sauver - représente Éros et Psyché. Un triton, entouré d'une multitude de poissons, est représenté dans la mosaïque des « thermes aux fresques ». De nombreuses stèles portent les traces de pieds de statues : Isis, Minerve, et même de simples particuliers. Une quantité importante de statuettes en bronze, d'objets mobiliers également en bronze, d'objets de toilette en os, de pièces de monnaie (en bronze, en argent et en or), de bijoux en or (boucles d'oreilles, pendentifs, bagues), de colliers en bronze ou en perles de verre et même fines font de la collection d'objets d'art mis au jour à Banasa, l'une des plus importantes de toute l'Afrique du Nord.

Trois siècles durant, la vie va donc paisiblement s'écouler à Banasa. Mais à la fin du IIIe siècle, Rome, menacée sur toutes ses frontières d'Europe et d'Asie, dut replier ses effectifs. Il semble qu'au moment de ce repli, toute la population a évacué la cité. Il ne reste en effet aucun vestige d'habitat datant du IVe siècle de l'ère chrétienne. Dès lors, Banasa avait cessé d'exister en tant que centre urbain, et, lentement mais inexorablement, les maisons et les monuments tombèrent en ruine.

Notes et références

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  1. Alfredo Mederos Martin, North Africa from the Atlantic to Algeria, Chap. 41,in: The Oxford Handbook of The Phoenician and Punic Mediterranean, Oxford University Press, 2019
  2. « Mise en ligne des VESAM II-3 de la collection “VESAM” de l’INSAP », sur Insap, (consulté le )
  3. Sylvie Girard, Banasa préromaine. Un état de la question. In: Antiquités africaines, 20,1984. p. 87
  4. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, livre V, 1, 5.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Raymond Thouvenot, Une colonie romaine de Maurétanie Tingitane : Valentia Banasa, Paris, PUF, 1941.

Articles connexes

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