[go: up one dir, main page]

André Kailao

soldat tchadien, combattant de la France libre, compagnon de la Libération

André Kailao, né vers 1918 à Bodo au Tchad, mort le à Fort-Lamy au Tchad, est un soldat français d'origine tchadienne, qui s'est illustré au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Il se rallie en à la France libre et participe à la campagne d'Érythrée, où il se distingue à la bataille de Keren, ce qui lui vaut de compter parmi les Compagnons de la Libération. La croix de la Libération lui est remise personnellement par le général de Gaulle. Il participe ensuite à la campagne de Syrie, à la campagne de Libye puis à la campagne de France, face à la poche de Royan et de la pointe de Grave et à La Rochelle.

Biographie

modifier

Né vers 1918, André Kailao est originaire de Bodo, près de Doba, au Tchad. Il est issu du peuple Sara[1],[2].

 
Soldats africains en route pour la campagne d'Érythrée.

Il habite Doyaha, près de Fort-Archambault, au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il est alors incorporé au régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST). Devant participer en métropole à la guerre contre l'Allemagne, il est envoyé dans le détachement de renfort no 2 mais se retrouve bloqué à Brazzaville par l'armistice en . Renvoyé avec ce détachement vers le Tchad en , il parvient le en Oubangui-Chari[1].

Combats avec la France libre

modifier
 
Le champ de bataille de Keren.

C'est là qu'André Kailao rallie la France libre le . Il rejoint Bangui le , puis de nouveau le Tchad le . Il y est d'abord réincorporé dans le RTST, à la 17e compagnie de ce régiment, puis affecté au bataillon de marche no 3 (BM3) au moment de la création de cette formation, sous les ordres du commandant Pierre Garbay[1].

Le BM3 part renforcer la brigade française libre d'Orient[2]. Avec le BM3, Kailao participe à la campagne d'Érythrée, du au suivant. Au cours de cette campagne, le à Kub Kub lors de la bataille de Keren il est blessé à deux reprises, successivement au visage, puis à la cuisse, par balle[1]. Il doit rester à l'hôpital jusqu'en avril, puis il rejoint son bataillon[1].

 
De Gaulle devant les nouveaux compagnons, dont Kailao, le 26 mai 1941.

À la suite de ces événements, André Kailao devient tirailleur de 1re classe le , mérite une citation à l'ordre de l'armée, et devient Compagnon de la Libération. C'est le général de Gaulle lui-même qui lui remet la croix de l'ordre de la Libération, le en Palestine, au camp de Qastina[1].

Kailao participe ensuite à la campagne de Syrie contre les forces vichystes, du au . Passant à la compagnie lourde de son bataillon, il prend part ensuite à la campagne de Libye en mai et . Après cette nouvelle campagne, il revient au Tchad avec le bataillon de marche no 3, puis est affecté de nouveau au régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad[1].

Il passe en au bataillon de marche no 15 (BM15) en cours de formation, et part avec lui en Afrique du Nord[1],[2]. Il est embarqué alors pour la France et arrive à Marseille le pour participer à la libération du territoire métropolitain[1].

Après avoir stationné à Antibes, André Kailao est envoyé en sur le front de la poche de Royan et de la pointe de Grave et de La Rochelle. Il y participe avec le BM 15 à réduire les poches ennemies[1],[3],[4].

Après-guerre

modifier

Revenu au Tchad vers , André Kailao y termine son service actif le suivant. Il s'installe alors à Bodo où il est né[1].

Il travaille alors comme chauffeur, d'abord avec le guide Marcel Vincent, un autre Compagnon de la Libération[1],[2]. Après la mort de Vincent en 1950, il est chauffeur à Fort-Lamy pour le Haut-commissariat[1],[2]. Il reçoit la médaille militaire en 1949[1].

André Kailao meurt le à Fort-Lamy et y est enterré[1].

Il n'existe pas de portrait connu le représentant. L'ordre de la Libération a lancé un appel pour trouver sa photographie et celle de dix-neuf autres Compagnons[5].

Distinctions et hommages

modifier

Décorations

modifier
 
« A. Kailao » à la lettre K sur la plaque en hommage aux Compagnons, musée de l'Armée, Paris.

Autres hommages

modifier

Son nom figure sur toutes les listes des Compagnons de la Libération, notamment sur la grande plaque au musée de l'Armée, à Paris.

Une plaque à sa mémoire et à celle des quatre autres Tchadiens Compagnons de la Libération est inaugurée le à Farcha, à côté de N'Djamena[7].

Notes et références

modifier
  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Trouplin, Dictionnaire des compagnons de la Libération, 2010.
  2. a b c d et e « Les tirailleurs africains, Compagnons de la Libération - André Kailao (1918-1965) », sur rfi.fr, Radio France internationale, (consulté le ).
  3. Farid Abdelouahab et Pascal Blanchard, Grand-Ouest : mémoire des outre-mers, vol. 7, Rennes/Paris, Presses universitaires de Rennes, , 239 p. (ISBN 978-2-7535-0719-7 et 2-7535-0719-8), p. 136.
  4. « De la défaite à la libération (1939-1945) », sur achac.com, Groupe de recherche Achac (consulté le ).
  5. « À la recherche des Compagnons de la Libération  », sur unc.fr, Union nationale des combattants (consulté le ).
  6. « André Kailao », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le ).
  7. Jacques Le Cornec, Les mille et un Tchad, Paris/Budapest/Torino, L'Harmattan, , 609 p. (ISBN 2-7475-3723-4 et 9782747537230), p. 225.

Bibliographie et sources

modifier

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier
  • Biographie sur le site de l'Ordre de la Libération.
  • article RFI Les Tirailleurs africains Compagnons de la Libération ()