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Qui rira vivra en rouge coquelicot: Souvenirs
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Qui rira vivra en rouge coquelicot: Souvenirs
Livre électronique90 pages47 minutes

Qui rira vivra en rouge coquelicot: Souvenirs

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À propos de ce livre électronique

Je suis né avant terme. Mon père, taxi, lui avait dit : « Ils ne te prendront jamais ; les ambulances ne viennent pas assez vite, va au commissariat. » Ma mère sentait que j'allais débarquer. Enceinte jusqu'aux yeux, elle alla tant bien que mal chez les flics. Là, branle-bas de combat ! On l'allongea sur une banquette, une capeline enroulée sous la tête. On prépara le fourgon, on la fit monter. Allongée, un keuf lui tapota la main et lui demanda : « Ça ira, ma p'tite dame ? ». Ma mère, bourgeoise assez prude, très gênée, subissait sans rien dire... Arrivés à la clinique du 8ème, tout le monde se précipita ! Je me présentais à l'envers, le cordon ombilical autour du cou... « Il est né le divin enfant » mais le 10 décembre, avant la date prévue. Sinon, que serait-il arrivé ? On a les rois mages qu'on peut.

(…/...)

Je téléphonais aux pompiers et fus interné, gravement dépressif. Agoraphobie, phobie sociale, bipolarité, tel était le diagnostique. J'y rencontrai des adolescents merveilleux, beaux, fragiles, qui vivaient mon parcours de jeunesse. Rien n'avait changé depuis le début des années soixante-dix.

À la rue un soir de décembre Nuit étoilée pour ciel de lit L’hôpital m’ouvre ses portes Enfermé malgré moi Van Gogh me revient en mémoire

A PROPOS DE L'AUTEUR



Lionel Montcelet, 61 ans, victime de harcèlement scolaire pendant sa jeunesse, est un autodidacte passionné. Adolescent, il se rêvait peintre, musicien ou poète. Il finit grouillot. Les aléas de l'existence l’amenèrent en hôpital psychiatrique après avoir été jeté à la rue. Mais sa volonté farouche d’évoluer le fit renaître de ses cendres. Alors que la vie reprenait son cours, on lui annonça un cancer de la plèvre et neuf mois à vivre. Le traitement fonctionna contre toute attente.

"QUI RIRA VIVRA EN ROUGE COQUELICOT" : du sourire aux larmes, une plongée inattendue et saisissante pour un parcours hors du commun. Il s’agit de sa seconde publication, après le recueil poétique Stella Maris.

Lionel Montcelet habite à Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard.

Mail stella.marislmt@gmail.com










LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie2 sept. 2025
ISBN9782387130884
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    Aperçu du livre

    Qui rira vivra en rouge coquelicot - Lionel Montcelet

    I

    LE CANTIQUE DE NOËL

    Ma mère eut comme nourrice une ancienne femme de ménage de bordel ; tout bébé, elle fut bercée au chant de « Traîne tes couilles par terre, ça f’ra d’la poussière » et autres chansons de corps de garde. Ma grand-mère disait : « Ce n’est pas possible, nous ne pouvons pas la garder… » ; mon grand-père : « Mais non, c’est une très brave femme, tu verras, le temps venu, ça va s’arranger. » Eh bien oui ! Son répertoire passa à « Mon petit lapin a bien du chagrin ». Ma mère se prénommait Marie. Marie-Thérèse.

    Je n’avais pas encore vu le jour j’étais déjà stressé : je suis né avant terme. Mon père, taxi, lui avait dit : « Ils ne te prendront jamais ; les ambulances ne viennent pas assez vite, va au commissariat. » Ma mère sentait que ­j’allais débarquer. Enceinte jusqu’aux yeux, elle alla tant bien que mal chez les flics. Là, branle-bas de combat ! On l’allongea sur une banquette, une capeline enroulée sous la tête. On prépara le fourgon, on la fit monter. Allongée, un keuf lui tapota la main et lui demanda : « Ça ira, ma p’tite dame ? ». Ma mère, bourgeoise assez prude, très gênée, subissait sans rien dire… Arrivé à la clinique du 8ème tout le monde se précipita ! Je me présentais à l’envers, le cordon ombilical autour du cou… « Il est né le divin enfant » mais le 10 décembre, avant la date prévue. Sinon, que serait-il arrivé ? On a les rois mages qu’on peut.

    Né avant terme donc, retourné et dégagé aux forceps (ma mère ne voulait à aucun prix de césarienne), je n’avais pas de cheveux. Le crâne un peu aplati, on me l’avait badigeonné de mercurochrome. Mon père, enfin présent, remarqua ma soi-disant chevelure : « Il est roux. Ce n’est pas grave. Plus grand, on lui fera teindre les cheveux. » En fait, je me suis révélé être blond vénitien. J’ai toute ma vie gardé les traces de ce mercurochrome sur la tête

    Le Cantique de Noël

    II

    POITRINAIRES

    Ma mère a été gravement malade de l’âge de 15 à 20 ans. Tuberculose. En sanatorium, où elle était soignée, en pleine montagne, avec la neige, éloignée de tous, il y avait deux cimetières : celui pour le village et l’autre réservé aux gamines. Toutes rêvaient d’être enterrées dans ce dernier à cause du nom qu’il portait : « le cimetière des bien-portants ». Dans leur imagination d’enfants, elles se voyaient enfin délivrées de la maladie et ne plus jamais souffrir. Elles étaient obligées de rester allongées sur le dos, interdiction de rester assises. Ma mère se levait malgré tout pour se laver. À peine capable de se nourrir, le cœur au bord des lèvres, le matin, elle buvait du thé. L’une de ses voisines, une Allemande un peu plus âgée qu’elle, déjeunait de sardines à l’huile qu’elle trempait dans son café au lait. L’huile dégoulinait, créait des auréoles dans le café et coulait un peu le long de sa bouche.

    « L’autre Schleue, elle va nous faire crever la petite », dit une infirmière. Mais on ne crève pas de sardines trempées dans un bol.

    Les poitrinaires ont une petite toux sèche, persistante ; ce n’est pas une toux spectaculaire comme font certains acteurs. Un jour, toute contente, elle avait obtenu une permission pour rejoindre sa mère. Celle-ci l’emmena au café manger une glace. Exténuée, elle s’assit et se mit à tousser. Le garçon vint prendre commande. Ma grand-mère précisa : « Pas trop froide, la glace. », « Mais bien sûr, ma p’tite dame, on va vous la faire chauffer. »

    L’Enfant bleu

    III

    MONTMARTRE

    Mon grand-père maternel était chanteur de cabaret. Alain Jean Gaislin, dit Jehan de Montcelet. Doté d’une belle voix et violoniste amateur, il interprétait ses poèmes mis en musique par des amis. Il avait ouvert un cabaret à Montmartre, « Le Moulin de Grégoire ». Il faisait partie de cette bande d’artistes bohèmes, dans son cas bourgeois bohème, qui vivaient tant bien que mal (lui plutôt bien), soit de leur art, soit par la grâce de leur milieu social. Sylvestrino,

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