Qui rira vivra en rouge coquelicot: Souvenirs
Par Lionel Montcelet
()
À propos de ce livre électronique
(…/...)
Je téléphonais aux pompiers et fus interné, gravement dépressif. Agoraphobie, phobie sociale, bipolarité, tel était le diagnostique. J'y rencontrai des adolescents merveilleux, beaux, fragiles, qui vivaient mon parcours de jeunesse. Rien n'avait changé depuis le début des années soixante-dix.
À la rue un soir de décembre Nuit étoilée pour ciel de lit L’hôpital m’ouvre ses portes Enfermé malgré moi Van Gogh me revient en mémoire
A PROPOS DE L'AUTEUR
Lionel Montcelet, 61 ans, victime de harcèlement scolaire pendant sa jeunesse, est un autodidacte passionné. Adolescent, il se rêvait peintre, musicien ou poète. Il finit grouillot. Les aléas de l'existence l’amenèrent en hôpital psychiatrique après avoir été jeté à la rue. Mais sa volonté farouche d’évoluer le fit renaître de ses cendres. Alors que la vie reprenait son cours, on lui annonça un cancer de la plèvre et neuf mois à vivre. Le traitement fonctionna contre toute attente.
"QUI RIRA VIVRA EN ROUGE COQUELICOT" : du sourire aux larmes, une plongée inattendue et saisissante pour un parcours hors du commun. Il s’agit de sa seconde publication, après le recueil poétique Stella Maris.
Lionel Montcelet habite à Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard.
Mail stella.marislmt@gmail.com
Lié à Qui rira vivra en rouge coquelicot
Livres électroniques liés
La dame aux yeux noirs: L'espace d'une vie est le même, qu'on le passe en chantant ou en pleurant Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa résistante Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJ'ai survécu, pas elle Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationParis oublié Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMémoires d’un poulbot de Montmartre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAlexandre Dumas à la Maison d'or: Souvenirs de la vie littéraire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMoi Suzanne: Roman Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJane Avril Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa grande bique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMon frère en exil Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSix mois de vrai bonheur Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationÊtes-vous fous ? Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSido ; suivi de Les vrilles de la vigne (contient la biographie de l'autrice) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSido Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMémoire d’Elles: Lettres à nos mères Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSido-Les vrilles de la vigne Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFantine Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAu nom du père Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGerminie Lacerteux Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Yvette Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRequiem sur des absurdités Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPhysiologie de la Parisienne Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMa Mère, par exemple: Roman historique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMa mère est morte Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJe suis tel que vous m'avez défait Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSouvenirs de la vie de plaisir sous le second Empire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMon amie Nane Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGigi Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCouleurs émouvantes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation9 rue La Folie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Biographies médicales pour vous
Ampère: Le père de l'électrodynamique qui révolutionna notre compréhension de l'électricité et du magnétisme Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationC’est mon foie, ma bataille Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa promesse de Samothrace: Autofiction Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSurvivre à la schizophrénie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPrise en soins de patients: L'inévitable contre-transfert Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Rapport des stages : D'administration en soins infirmiers: Administration sanitaire, #1 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAventures et mésaventures d'une aide-soignante à domicile: Anecdotes de vie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMaintenant qu'ils ne sont plus là: Le deuil après une agonie, un suicide ou une euthanasie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFreud tueur en série : vrais meurtres et théorie erronée Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Écrire pour guérir: L'écriture est thérapeutique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLâcher prise, c'est vivre: Un témoignage bouleversant Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Le Médecin malgré lui Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
Avis sur Qui rira vivra en rouge coquelicot
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Qui rira vivra en rouge coquelicot - Lionel Montcelet
I
LE CANTIQUE DE NOËL
Ma mère eut comme nourrice une ancienne femme de ménage de bordel ; tout bébé, elle fut bercée au chant de « Traîne tes couilles par terre, ça f’ra d’la poussière » et autres chansons de corps de garde. Ma grand-mère disait : « Ce n’est pas possible, nous ne pouvons pas la garder… » ; mon grand-père : « Mais non, c’est une très brave femme, tu verras, le temps venu, ça va s’arranger. » Eh bien oui ! Son répertoire passa à « Mon petit lapin a bien du chagrin ». Ma mère se prénommait Marie. Marie-Thérèse.
Je n’avais pas encore vu le jour j’étais déjà stressé : je suis né avant terme. Mon père, taxi, lui avait dit : « Ils ne te prendront jamais ; les ambulances ne viennent pas assez vite, va au commissariat. » Ma mère sentait que j’allais débarquer. Enceinte jusqu’aux yeux, elle alla tant bien que mal chez les flics. Là, branle-bas de combat ! On l’allongea sur une banquette, une capeline enroulée sous la tête. On prépara le fourgon, on la fit monter. Allongée, un keuf lui tapota la main et lui demanda : « Ça ira, ma p’tite dame ? ». Ma mère, bourgeoise assez prude, très gênée, subissait sans rien dire… Arrivé à la clinique du 8ème tout le monde se précipita ! Je me présentais à l’envers, le cordon ombilical autour du cou… « Il est né le divin enfant » mais le 10 décembre, avant la date prévue. Sinon, que serait-il arrivé ? On a les rois mages qu’on peut.
Né avant terme donc, retourné et dégagé aux forceps (ma mère ne voulait à aucun prix de césarienne), je n’avais pas de cheveux. Le crâne un peu aplati, on me l’avait badigeonné de mercurochrome. Mon père, enfin présent, remarqua ma soi-disant chevelure : « Il est roux. Ce n’est pas grave. Plus grand, on lui fera teindre les cheveux. » En fait, je me suis révélé être blond vénitien. J’ai toute ma vie gardé les traces de ce mercurochrome sur la tête
Le Cantique de Noël
II
POITRINAIRES
Ma mère a été gravement malade de l’âge de 15 à 20 ans. Tuberculose. En sanatorium, où elle était soignée, en pleine montagne, avec la neige, éloignée de tous, il y avait deux cimetières : celui pour le village et l’autre réservé aux gamines. Toutes rêvaient d’être enterrées dans ce dernier à cause du nom qu’il portait : « le cimetière des bien-portants ». Dans leur imagination d’enfants, elles se voyaient enfin délivrées de la maladie et ne plus jamais souffrir. Elles étaient obligées de rester allongées sur le dos, interdiction de rester assises. Ma mère se levait malgré tout pour se laver. À peine capable de se nourrir, le cœur au bord des lèvres, le matin, elle buvait du thé. L’une de ses voisines, une Allemande un peu plus âgée qu’elle, déjeunait de sardines à l’huile qu’elle trempait dans son café au lait. L’huile dégoulinait, créait des auréoles dans le café et coulait un peu le long de sa bouche.
« L’autre Schleue, elle va nous faire crever la petite », dit une infirmière. Mais on ne crève pas de sardines trempées dans un bol.
Les poitrinaires ont une petite toux sèche, persistante ; ce n’est pas une toux spectaculaire comme font certains acteurs. Un jour, toute contente, elle avait obtenu une permission pour rejoindre sa mère. Celle-ci l’emmena au café manger une glace. Exténuée, elle s’assit et se mit à tousser. Le garçon vint prendre commande. Ma grand-mère précisa : « Pas trop froide, la glace. », « Mais bien sûr, ma p’tite dame, on va vous la faire chauffer. »
L’Enfant bleu
III
MONTMARTRE
Mon grand-père maternel était chanteur de cabaret. Alain Jean Gaislin, dit Jehan de Montcelet. Doté d’une belle voix et violoniste amateur, il interprétait ses poèmes mis en musique par des amis. Il avait ouvert un cabaret à Montmartre, « Le Moulin de Grégoire ». Il faisait partie de cette bande d’artistes bohèmes, dans son cas bourgeois bohème, qui vivaient tant bien que mal (lui plutôt bien), soit de leur art, soit par la grâce de leur milieu social. Sylvestrino,
