À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTRICE
Artiste peintre, Line Germani livre avec "Si j’avais su" le récit de la naissance de sa fille atteinte de trisomie 21. Un témoignage de vie qui retrace un chemin personnel fait de questions, de choix et d’engagement, et qui s’adresse à tous ceux confrontés au handicap.
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Avis sur Si j’avais su
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Aperçu du livre
Si j’avais su - Line Germani
La naissance
Ma pensée remonte le temps et mes souvenirs jusqu’à mes vingt-trois ans. À cette époque, j’étais jeune mariée et attachée commerciale dans les hypermarchés d’Île-de-France ainsi qu’à la province. Mon mari, plus jeune que moi, était responsable dans un garage.
Deux années venaient de s’écouler.
Deux années de mariage avec le sentiment d’un vide commun. En regardant le grand vide de notre existence, nous avons réalisé que le moment était venu de faire un bébé.
Chaque jour, chaque semaine, se remplissait d’espoir et de déception.
Je travaillais pour une société américaine. Former le personnel occupait mon esprit une bonne partie de la journée, mais je voulais avant tout être mère, ce qui me manquait énormément dans ma vie. L’entreprise qui m’employait connut ses premières grandes difficultés. Les mois suivants furent une angoisse pour beaucoup. La fin d’une année était proche. Les visages se transformaient en portraits éteints quand la fermeture définitive fut annoncée. Un licenciement en période de fêtes suscitait bien des colères, soulevait des doutes et des peurs pour certaines personnes. En janvier, je découvris cette nouvelle société, « Ducros, Vahiné, la Tisanière », avec un emploi identique au précédent. Quelques jours suffisaient pour lier connaissance, trouver mes repères et me familiariser avec les habitudes de chacun, mais mon esprit était occupé. Le désir d’avoir un bébé me hantait, j’avais toujours ce sentiment de vide intérieur. Être mère était plus important que ma carrière professionnelle.
Le quatrième mois de cette nouvelle année vint donner le bonheur tant attendu et la joie d’une grossesse tant espérée.
Je souhaitais avoir un garçon.
Comme beaucoup de femmes enceintes, je continuais à travailler sans relâche, en parcourant les routes d’ici et d’ailleurs avec un corps qui subissait la métamorphose. J’étais si heureuse de cet événement que je ne ressentais pas la moindre fatigue. Mon médecin ne voyait aucune objection à ce que je prenne la voiture pour des plus aux moins longs trajets. J’étais en pleine forme, épanouie.
Vers le sixième et le septième mois, je commençais à m’épuiser. Conduire, tirer les palettes chargées d’épices, de tisanes et autres condiments pour la pâtisserie mettait mon corps à rude épreuve.
Le gynécologue qui me suivait ne voulait pas m’arrêter et me disait : « Votre bébé est bien accroché, vous pouvez faire de la route, vous pouvez travailler jusqu’à votre congé de maternité ! »
Cet avis n’était pas partagé par tous.
Les directeurs d’hypermarchés regardaient mon ventre s’alourdir et n’appréciaient pas de voir une femme travailler dans cet état. Souvent, il devenait difficile de tirer les lourdes palettes.
« C’est inadmissible de faire travailler une femme dans cet état ! » s’exclamait un directeur d’hypermarché.
Le personnel répétait, sans cesse, un slogan publicitaire télévisé de l’époque, faisant référence à l’utilisation de la levure Vahiné pour bien faire gonfler les brioches.
« Vahiné, c’est gonflé ! »
J’avais tout l’air d’une bonne brioche, avec mon ventre bien arrondi.
Je commençais à me fatiguer et j’eus bien voulu me reposer, attendre mon bébé dans le repos et la tranquillité.
Le septième mois, il fallut faire un examen d’imagerie. L’échographie révéla le sexe de mon enfant. J’appris que j’attendais une fille. J’étais si heureuse que ma première idée fut d’acheter sans attendre de la laine et je m’empressai d’aller au Monoprix du coin. J’apprenais à manipuler ces longues aiguilles et je passais ma fin de grossesse à tricoter de la layette.
Nous habitions un appartement dans la banlieue sud de Paris. Préparer la chambre me rapprochait davantage de ma fille. Dans ce petit havre de paix, j’y déposais une multitude de petites choses et un couffin bleu. Les tiroirs de la commode étaient remplis de layettes. Des jouets se regardaient sur les étagères, inquiets de leur sort. Nous attendions l’arrivée notre bébé.
Comme tout parent désirant fortement un bébé, nous l’attendions avec impatience, dans la joie et le bonheur.
Les fêtes de Noël avaient la saveur d’une saison froide. Le vingt-quatre décembre était un retour aux sources pour les pratiquants, mais aussi, le jour de ma naissance.
Comme les enfants, un merveilleux cadeau m’attendait. J’allais avoir le plus beau cadeau pour mon anniversaire, la naissance de ma fille.
Rien ne se passa comme prévu. Pour les vacances de fin d’année, mon gynécologue avait organisé un voyage en Afrique. Pour pouvoir m’accoucher avant son départ, il souhaitait ramener la naissance en date du 18 décembre. Provoquer l’accouchement à l’aide d’un médicament était une solution sans risque, mais nous n’étions pas de cet avis. Je n’étais ni inquiète ni terrorisée, alors nous décidions d’attendre naturellement les premiers signes de l’accouchement, refusant la proposition du médecin qui me donna quelques conseils rassurants avant de prendre son avion, deux jours plus tard.
Ce matin du 21 décembre 1987, j’avais de faibles contractions. Au cours de la journée, des tensions plus soutenues formaient un tourbillon de douleurs homogènes et diffuses, très supportables. En soirée, mon mari m’accompagna à la polyclinique du Val-de-Marne, où j’étais suivie.
En un rien de temps, je me retrouvai dans une salle froide. Mon gynécologue étant absent, une sage-femme m’examinait avec attention, d’une main couverte d’un gant, appuyant l’autre main sur mon ventre. Après un court silence, son langage nous prévint d’une naissance imminente, elle nous dit : « Il fallait venir plus tôt ! »
La sage-femme finissait sa journée. La conversation s’éteignait doucement, laissant la salle froide et vide.
Le bruit de la porte me fit sursauter. Une autre sage-femme se présenta en tendant un médicament.
« Prenez ce médicament, nous vous ferons accoucher demain, c’est préférable ! » me dit-elle.
Bien des questions restaient en suspens, mais sans broncher par manque de force, je me suis exécutée. Je me suis endormie, apaisée par un comprimé chimique.
Le jour parvient à bousculer son ciel, pour y laisser entrer la lumière naturelle et l’ombre d’un pas que je connaissais bien. Un petit bonjour discret, rien de plus. En attendant un soignant, nous fîmes le point sur le prénom à donner : notre fille se prénommerait « Maryline ».
Ce 22 décembre 1987, je débutais cette nouvelle journée dans une douleur à peine perceptible, tout comme les contractions. Malgré cela, on me dirigea en salle de travail où, à ma gauche, il y avait une femme qui accouchait de son deuxième enfant et qui hurlait à se décrocher les mâchoires. Cette vision aussi effroyable que surprenante me fit prendre conscience que cette souffrance n’était pas une légende. L’angoisse s’emparait de moi et je pensai : « C’est affreux et impressionnant de souffrir comme ça. » J’étais à sa droite, je devais mettre au monde mon premier enfant, la peur recouvrit mon corps, avec la crainte de subir la même chose.
Après les cris, le silence et l’admiration, cette femme faisait connaissance avec un bonheur à ne pas lâcher. L’heure était venue d’en faire autant.
Mon mari était à mes côtés, muet comme une carpe, et l’obstétricien qui venait de pousser la porte était un parfait inconnu.
Curieusement, je ne ressentais toujours pas de douleur. Le médecin disait que je devais moi-même sortir mon bébé.
Je pris entre mes mains ce petit corps, que j’avais expulsé de mon propre corps, j’avais peur de le faire glisser alors, je m’empressai de le mettre sur mon ventre.
Quelle délivrance sans douleur !
Je venais de mettre mon premier bébé au monde, sans la moindre douleur physique. Tout était là ! un petit corps parfait ! Il avait tous ses membres, de bonnes joues bien rondes, beaucoup de cheveux sur l’ensemble de son petit crâne, la petitesse de ses doigts et de ses pieds suscitait mon étonnement. J’avais un beau bébé !
Quelle mère ayant tant désiré son bébé ne le trouverait pas magnifique ?
La contemplation fut interrompue. Les complications obstétricales commencèrent à perturber le déroulement de la naissance. Le placenta refusait de se détacher. Une sage-femme me retira l’enfant sans attendre, tandis que le médecin me portait des coups violents sur le ventre. Maintenant, je commençais à souffrir. Des douleurs frappaient mon bas ventre comme un coup de tonnerre, qui libère sa foudre. Brutal était l’impact qui faisait gicler mon sang sur le médecin, qui décida de m’anesthésier pour l’ablation d’un placenta rebelle.
Je m’épuisais.
Alors que j’étais anesthésiée, mon mari subissait une descente aux enfers. Une mauvaise nouvelle entrouvrit la porte d’un cauchemar. Sans retenue, le médecin lui dit : « Votre fille est anormale ! »
Le choc !
Ce sont les jambes coupées et les bras tombés à terre que celui-ci se rendit chez mes parents. Abattu, désemparé, il marchait tel un robot sans tête, le long de l’allée qui menait à la maison située au fond du jardin. Mes parents l’attendaient, se réjouissant d’avance de cet heureux événement.
