Le bonheur au cœur de la vallée du col de Libardine

Le Hameau des Pyrénées

Début du printemps 1970, c'est à ce moment-là que tout a commencé, en plein milieu d'un décor à couper le souffle. Perché en haut des montagnes pyrénéennes se trouvait un petit hameau où il faisait bon vivre.

Quelques maisons faites entièrement de pierres du pays, couvertes de leurs toitures en lauzes, aux couleurs grisâtres, nuances de vert et de jaunâtre, ce qui leur donnait un charme exceptionnel, comme si un grand artiste peintre y avait laissé son empreinte.

Il n'y avait rien à dire, la sérénité tenait une grande place et le silence était simplement transpercé par les chants d'oiseaux.

Un petit chemin lézardé traversait une végétation chatoyante, où papillons, coccinelles, abeilles et autres insectes, sans oublier les autres animaux rampants, évoluaient en liberté.

En bref, c'était le paradis sur terre.

Après quelques heures de marche, on arrivait au cœur de ce merveilleux village.

La Vie au Village

Quelques petits commerces et services, tels qu'une boulangerie, une boucherie-charcuterie, un salon de coiffure, une pharmacie, un médecin et même un vétérinaire, s'y trouvaient.

On pouvait tout y trouver pour les besoins de la vie quotidienne.

Comme dans tous les villages, implantée au centre, on y trouvait la place de l'église, le point de rassemblement, le fameux bar « Club des Amis » où l'on pouvait entendre les derniers potins qui allaient bon train.

Dans ce lieu emblématique, tenu d'une main de maître par la patronne Germaine, connue surtout des habitués, ceux-ci venaient dès l'ouverture chercher le journal local.

On pouvait y sentir la bonne odeur du café, tout juste préparé par Germaine, tout comme à l'époque de ses parents.

À leurs heures perdues, les habitués venaient jouer à la belote autour d'un bon verre de rosé.

Toujours en compagnie de Firmin, un personnage typique et haut en couleur, ayant toujours vécu au village depuis sa plus tendre enfance. Firmin connaissait tout sur le bout des doigts, on pouvait lui poser n'importe quelle question, il répondait à tout.

Il connaissait par cœur tous les secrets du petit village, ainsi que toutes les âmes qui y avaient vécu et qui aujourd'hui n'y étaient plus. Les gens du village lui avaient donné quelques surnoms comme « Géotrouvetout » ou encore « Firmin le Giver ».

Non seulement il connaissait tout, mais il était aussi le seul touche-à-tout.

Il se sentait bien seul, ce pauvre Firmin, depuis que son meilleur ami Hubert les avait quittés. Pour lui, ainsi que pour la veuve de ce dernier, c'était une grande tristesse, ce qui avait fini par former un lien très fort d'amitié entre Germaine et Firmin.

Combien savaient que Germaine pouvait compter sur son fidèle ami Firmin, qui du haut de ses quatre-vingts printemps, mettait tout son cœur à donner un coup de main à sa fidèle amie Germaine, qui le considérait comme son deuxième père.

Le son de la saison estivale venait de sonner. Ils étaient tous les deux impatients de voir arriver leurs premiers clients de la saison, alors tout le monde mettait les bouchées doubles pour les accueillir. Germaine enfila sa plus belle robe, tandis que Firmin emprunta un des costumes de son voisin Grégoire. Heureusement qu'ils avaient la même taille. Je ne vous explique pas la suite, mais Firmin se sentait comme un gentleman qui faisait vibrer le cœur de Germaine.

Et c'est avec de grands sourires qu'ils accueillirent ensemble leurs tout premiers randonneurs, puis ce fut le tour d'une petite famille et de leurs quatre enfants qui prenaient place sur la belle terrasse fraîchement décorée de fleurs fraîches.

Germaine aux fourneaux pendant que Firmin servait avec fierté les