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Les zanimos & les zumains
Les zanimos & les zumains
Les zanimos & les zumains
Livre électronique146 pages47 minutes

Les zanimos & les zumains

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À propos de ce livre électronique

Ce recueil propose un florilège de poèmes anciens et récents. Il s’attache tout d’abord à présenter un bestiaire où les « zanimos » sont mis à l’honneur, suivi d’une rétrospective des « zumains », depuis leur naissance jusqu’à leur vieillesse. Les évènements et les états d’âme sont dépeints avec une sensibilité particulière et un langage personnel qui les élèvent dans les plus hautes sphères quand la poésie rejoint la rêverie. Laissez-vous emporter dans « Un moment suspendu au-dessus des nuages, où la magie voyage. »

(L’Heure Clémentine) !

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Après des contes, nouvelles et poèmes de jeunesse, Karin ESPADA écrit Les "Cavatines" à 17 ans, son premier roman.

En 1983, elle publie "Instantanés", (recueil de poésies) puis en 2007 "Un Espace pour se rencontrer" (roman). La Nouvelle Pléiade édite deux recueils de poésies "Présence d’Esprit" en 2015 et "Fragmentations" en 2016. Son troisième roman "Grande classe, Madame", a paru en 2024 aux éditions Le Temps d’un Roman, suivi de "Vibrisses" chez le même éditeur, un plaidoyer pour les animaux.

LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie11 déc. 2024
ISBN9782386256332
Les zanimos & les zumains

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    Aperçu du livre

    Les zanimos & les zumains - Karin Espada

    Les zanimos

    &

    Les zumains

    de Karin Espada

    « La poésie, c’est le chant intérieur. »

    Chateaubriand

    LES ZANIMOS

    L’ESPRIT ZANIMOS

    En un temps reculé, et tellement lointain

    Que ma mémoire vacille entre mes souvenirs

    Comme une flamme pâle au rythme incertain,

    La légère brise du soir semblait se retenir.

    C’était à l’île Maurice, ce lieu paradisiaque

    Des couples amoureux pour leur voyage de noces,

    Où les tropiques incitent aux pensées élégiaques

    Et la nature chasse tout mouvement véloce.

    La plage immaculée, ponctuée de palmiers,

    S’alanguissait au calme d’un lagon limpide,

    Peignant les teintes vierges de ces instants premiers

    Lorsque l’humanité vivait des jours candides.

    Dans cet hôtel de luxe envahi de touristes,

    Les terrasses étalaient leurs tables au bord de l’eau.

    Des vigiles féroces au regard belliciste

    Patrouillaient arme au poing, effrayant les oiseaux.

    Trompant leur attention, parfois par le rivage

    Se faufilaient des ombres se mêlant à la nuit,

    Noirs, que les étrangers prenaient pour des sauvages,

    Qui venaient vendre au black leurs objets sans un bruit.

    Cependant quelquefois, bravant l’autorité,

    Certains s’aventuraient à approcher plus près

    Et montrer leurs talents avec grande fierté,

    Chantant des airs connus aux dîneurs empourprés.

    L’un d’eux sans retenue se mit à entonner,

    Grattant une guitare qu’il semblait écorcher,

    Une chanson du maître, l’illustre Bob Marley,

    Assassinant les notes d’une voix haut perchée.

    Plus le monde riait et plus il chantait fort,

    Jusqu’à ce que les gardes l’empoignent par le dos.

    « Laissez-moi donc jouer, hurlait notre ténor,

    Car grâce à la musique j’ai l’esprit zanimos. »

    OMBRES CHINOISES

    En quittant le rivage,

    Une barque fragile

    Trace une double ride

    Sur le miroir placide

    D’un lac inoffensif.

    Dans la fraîcheur du jour

    Une lourde odeur de vase

    S’élève dans l’air humide

    Étouffant les parfums

    Des essences subtiles

    Qui montent de la terre.

    Les arbres démasqués

    Par la lueur naissante

    Dédoublent leur image

    À la surface de l’eau.

    Au bruit claquant des rames,

    Solitaire dans la brume,

    Un envol subreptice

    Décore le ciel plombé,

    Grisâtre et délavé.

    Le monde répand le chant

    D’un triste concerto.

    Trois ombres ont traversé

    Le ciel gris et zébré.

    Pâles ombres chinoises

    De trois oiseaux furtifs

    Et troublés par les rames

    Comme le silence froid.

    Pris par un brusque effroi

    Ils se sont envolés

    À peine perceptibles

    Dans l’éclair de leur fuite.

    Étaient-ils blancs ou noirs ?

    Comment peut-on savoir

    Puisque l’on a surpris

    Uniquement leurs ombres.

    SOLIDARITÉ VOLATILE

    Quatre canetons au marché furent vendus.

    Ils se trouvèrent parqués dans un enclos de bois

    Pour être engraissés et donner de bons foies.

    L’hiver fut rigoureux et l’un d’entre eux mourut.

    Deux finirent en cocotte bien que fort peu dodus.

    Le dernier grelottait de tristesse et de froid,

    Quand il fut décidé de le rendre à l’endroit

    Naturel, que quitter il n’aurait jamais dû.

    À l’orée d’un plan d’eau, ainsi il fut conduit.

    Ne sachant pas nager, il hésita et puis

    Dans les flots il tomba, quand arriva soudain

    Un escadron serré de glissants congénères

    Venant à sa rescousse. Ensemble ils l’entourèrent

    Comme pour le protéger et l’emportèrent au loin.

    L’OISEAU

    Demain, je vais emprisonner

    Cet oiseau de malheur

    Qui a élu domicile dans ma nuit.

    Il s’est assis

    Sur mon croissant de lune

    Et l’a décroché.

    Il a semé la pagaille

    Dans la basse-cour

    En réveillant les volailles.

    Il gonfle ses plumes ébouriffées

    Comme un coq de bruyère

    Bombant le torse avant  le combat.

    Il se pavane devant les poules

    Qui caquètent et se moquent de lui.

    Il a rompu le charme

    De l’obscurité.

    Il brisé le calme

    De l’ordre établi.

    Demain, j’irai acheter

    Une cage en fer,

    Une toute petite cage

    Aux barreaux serrés.

    Il ne pourra pas voler.

    Tout ce qu’il pourra faire

    C’est se balancer sur son perchoir

    En attendant le jour.

    Demain, j’enfermerai

    Cet

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