L'art du Vent

Merveille de l'Antique

L'éventail est né d'un double besoin : créer un vent artificiel et se prémunir contre le déplaisant assaut des insectes. Le confort, le plaisir et une certaine forme de détachement se sont dès lors attachés à élaborer l'image du faiseur de vent. Sa primitive apparence s'inspirait des observations de la nature, particulièrement des feuilles grandes et larges du palmier. Bien que fort simple dans son principe, l'éventail, dénommé chasse-mouches jusqu'au XVIe siècle, a très vite acquis ses lettres de noblesse chez les grands de ce monde. Les pharaons, en Egypte, l'ont fait symbole du bonheur et du calme céleste. Son utilisation était réservée aux personnes méritantes. L'objet s'est alors vu représenté sur des fresques murales et sur des papyrus figurant processions, festivités voire triomphes...

L'Antiquité égéenne puis romaine l'a consacré objet artistique. Le flabellum de la Ville éternelle était fort usité. Les belles Romaines l'ont accaparé pour en faire un élément essentiel de leur toilette. Cet engouement a amené les artistes à multiplier les motifs à représenter sur l'éventail ou à travailler les matières les plus agréables et les plus en vogue. Le modèle le plus précieux de ce temps provenait de l'île grecque de Samos et était réalisé en plumes de