Une Morte de trop: Polar Haletant du Dr K
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
L'auteur. Olivier Kourilsky (le Dr K) a publié dix romans policiers, dont quatre ont été primés. Au fil des ouvrages, on suit la carrière du docteur Banari, du commissaire Maupas et du commandant Chaudron, une jeune chef de groupe à la Crim'. Le Dr K a également écrit un émouvant témoignage de son parcours médical, "La Médecine sans compter".
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Aperçu du livre
Une Morte de trop - Olivier Kourilsky
AVERTISSEMENT AU LECTEUR
Ce roman est une fiction. Toute ressemblance avec des événements ou des personnages réels serait une coïncidence.
1
Le chauffeur descendit au dernier sous-sol, réservé aux abonnés. Il gara la grosse Mercedes sur son emplacement numéroté et prit l’ascenseur. La sortie du parking se trouvait juste en face du Palais de justice. Un voisinage qu’il n’appréciait pas particulièrement, mais le prix de l’abonnement était raisonnable… par rapport aux autres parcs du coin. Et puis, le Tribunal de Paris se trouvait maintenant dans le quartier des Batignolles, à côté de la Brigade criminelle. On respirait un peu mieux !
Il était près de vingt-trois heures. À cette heure tardive, le boulevard du Palais était peu fréquenté. L’homme, portant un élégant costume bleu marine, traversa le pont Saint-Michel, rejoignit la rue Danton et entra dans le bel immeuble du numéro sept. Il habitait au dernier étage.
En sortant de l’ascenseur, il se retrouva face à une silhouette vêtue de noir et masquée. Il n’eut pas le temps de se poser de question ni de réagir : la décharge puissante du Taser dans le cou, presque à bout portant, le paralysa.
Son agresseur vérifia que l’escalier était désert, prit les clés de l’appartement dans la poche de sa victime, ouvrit la porte et traîna l’individu, incapable de se défendre, à l’intérieur.
Quelques minutes plus tard, un corps s’écrasa sur le trottoir avec un bruit sourd. Bientôt, des cris s’élevèrent dans la rue, un attroupement se forma.
Dans l’obscurité, personne ne remarqua la silhouette noire qui se glissait hors de l’immeuble.
2
Septembre 2021, Centre pénitentiaire sud-francilien.
Le lieutenant Tran arriva vers dix heures. Il avait dû utiliser son GPS pour trouver la prison, absente de tout panneau indicateur. C’était un lieu moins touristique que le château de Vaux-le-Vicomte ou celui de Blandy-les-Tours, distants d’à peine quinze kilomètres.
Cet établissement de près de huit cents places, construit à proximité de Réau en Seine et Marne, comportait plusieurs quartiers de détention, pour les hommes et pour les femmes, un Centre national d’évaluation et une maison centrale de vingt-huit places, accueillant des détenus condamnés à de longues peines. C’est là qu’il se rendait pour interroger Hervé Larose, un dangereux braqueur de banques en détention provisoire depuis un an, attendant son procès. Le dernier braquage s’était mal terminé : un otage tué et Larose interpellé au terme d’une course-poursuite en voiture que n’aurait pas reniée Jean-Paul Belmondo. L’otage était une jeune mère de famille de vingt-sept ans, employée de la banque, abattue sans hésitation par le gangster au moment où elle cherchait le bouton du système d’alarme. Les lourds antécédents du brigand lui faisaient craindre une condamnation à la perpétuité.
Hervé Larose avait un profil particulier. Bac plus cinq, ingénieur forestier, cet homme d’une intelligence affûtée avait, de façon surprenante, dérivé vers le grand banditisme et réuni autour de lui une petite bande avec laquelle il organisait des braquages de plus en plus audacieux. Banques, bijouteries, transport de fonds… Dénué de toute once d’humanité, il révélait lors de ses attaques à main armée une brutalité sans limites et une froide cruauté. Les membres de sa bande étaient plus ou moins identifiés, mais demeuraient introuvables. L’un d’entre eux avait été arrêté lors d’un précédent braquage. C’est ce qui avait permis aux policiers d’en apprendre un peu plus sur le personnage, bien que le suspect n’ait lâché aucune information permettant de remonter jusqu’au chef. Mais à la façon dont il en parlait, on comprenait que Larose exerçait un ascendant considérable sur ses troupes, des hommes dévoués à sa cause. Outre des contacts dans les sphères les plus variées de la société, il bénéficiait de nombreuses planques secrètes.
Quelques mois plus tôt, le procureur avait saisi la Crim’ en raison d’un élément nouveau. Un promeneur avait découvert le cadavre décomposé d’une jeune joggeuse disparue dans la forêt d’Armainvilliers depuis plus d’un an. La victime, Béatrice Milovanovic, avait la colonne cervicale brisée. Le corps était dissimulé sous des branchages dans un coin reculé du massif forestier. De toute évidence, le meurtrier connaissait bien la région. On avait trouvé de l’ADN sous les ongles de la victime. Les prélèvements furent examinés sans urgence particulière au laboratoire de l’Institut national de police scientifique de Paris. Et là, surprise : Cet ADN se révéla être celui de Larose. Et Larose habitait Coubert et travaillait à l’Office national des forêts avant de changer d’orientation… Compte tenu de la personnalité du suspect, ennemi public presque numéro un, le juge d’instruction avait dessaisi la PJ de Versailles au profit de la Crim’.
« Décidément, il a toutes les qualités, celui-là », avait commenté Claude Chaudron, la chef de groupe, en recevant la commission rogatoire.
Tran avait déjà pris connaissance du dossier établi par ses collègues versaillais et avait réinterrogé la famille de la victime. Le père, Bogdan Milovanovic, d’origine serbe, était peu causant. Brigitte, la mère, assurait l’essentiel de la conversation. Les gendarmes leur avaient annoncé quelques semaines plus tôt la découverte du corps et leur avaient demandé d’identifier les vêtements et les effets retrouvés sur le cadavre. C’est ainsi, qu’après vérifications génétiques, on avait pu affirmer qu’il s’agissait bien de Béatrice, en l’absence de tout papier d’identité sur elle et de téléphone portable.
Béatrice Milovanovic avait donc disparu depuis plus d’un an et Tran comprit vite que les parents en voulaient à la gendarmerie de ne pas avoir pris au sérieux cette disparition au début. Il observa donc une réserve prudente et manifesta toute l’empathie possible en évitant de dénigrer ses collègues, qui avaient fait ce qu’ils pouvaient.
Le lieutenant s’entretint aussi avec le jeune frère de la victime, Frédéric, qui habitait chez ses parents. Il paraissait presque résigné, un peu effacé, et surtout peu bavard. Tran n’en tira rien de plus.
*
Situé en pleins champs, le Centre pénitentiaire était un quadrilatère de béton aux couleurs plutôt claires, blanc et jaune, entouré de hauts murs. En partie réalisé par des groupes privés – système maintenant bien connu des administrations publiques, l’État n’ayant souvent plus les moyens d’investir… –, il avait été le théâtre de plusieurs évasions, dont celle spectaculaire de Redoine Faïd en hélicoptère. Ce qui avait donné lieu à un titre provocateur de l’Express : « Contrats en or, prisons en carton ».
*
Tran gara son véhicule sur le parking presque désert – les visiteurs ne se bousculaient pas le matin –, ajusta son masque FFP2 et se passa un peu de gel hydroalcoolique sur les mains. Il se dirigea vers l’imposant portail métallique. La quatrième vague de covid refluait, mais les gestes barrières demeuraient de rigueur.
3
Le regard le subjugua. Il s’attendait si peu à une telle rencontre dans cet endroit. La féminisation des surveillants pénitentiaires, amorcée en 1983, progressait aussi dans cette profession, jusque-là très masculine ! Des yeux bruns, à peine maquillés, rieurs et pétillants. Il ne voyait pas le visage à cause du masque. Les cheveux châtain foncé, aux reflets auburn, étaient longs mais tressés en natte. Elle était grande, un peu plus grande que lui, remarqua-t-il avec un brin de frustration. Sa démarche était souple et élégante, et son uniforme ne parvenait pas à dissimuler une silhouette très féminine.
– Bonjour, vous êtes le lieutenant Tran ? dit l’apparition d’une voix gaie et mélodieuse.
Muet de saisissement, le policier acquiesça d’un signe de tête.
– Enchantée, je suis Karine Rochas. Voulez-vous prendre un café pendant qu’on va chercher votre client ?
– Avec plaisir, dit Tran qui aurait sauté sur n’importe quel prétexte pour prolonger cet instant.
Karine le conduisit à un petit bureau meublé de façon spartiate. Une cafetière pleine trônait déjà sur la table. La jeune femme passa un appel pour prévenir que l’officier de police de la Crim’ était arrivé, puis attrapa deux tasses et les remplit.
– Avec ou sans sucre ?
– Sans sucre, merci.
Ils s’installèrent face à face et Karine baissa son masque pour boire.
Tran découvrit un visage charmant, une bouche bien dessinée rehaussée d’un rouge à lèvres vif qui l’attirait comme un aimant. Le regard de la jeune femme l’hypnotisait.
– Vous devriez retirer votre masque, ce serait plus facile pour boire, dit-elle avec un sourire moqueur.
Le policier s’exécuta d’un geste brusque. « C’est donc ça qu’on appelle un coup de foudre ? » pensa-t-il. Tran, après une liaison avec Chrystel, une infirmière qu’il avait rencontrée lors d’une précédente enquête, était célibataire¹. Mais il ne se rappelait pas avoir un jour ressenti une telle attirance pour une femme.
– Vous… vous êtes très jolie.
C’était sorti tout seul. Il se sentit ridicule. Mais elle ne sembla pas s’en offusquer.
– C’est gentil, répondit-elle.
Un silence un peu gêné s’installa. La jeune femme reprit la parole.
– Alors, La Crim’ s’intéresse à notre pensionnaire ? Il a déjà un pedigree bien fourni, pourtant. Qu’y a-t-il ajouté ?
Son sourire le fascinait.
– Eh bien, disons qu’il a laissé ses traces ADN sur une scène de crime ancienne, un peu avant son arrestation. Mais le corps n’a été retrouvé que récemment.
Karine Rochas se pencha en avant, intéressée.
– Il aurait tué un homme ou une femme ?
– Une jeune femme, dans la forêt d’Armainvilliers.
– Quelle horreur !
Elle semblait sincèrement choquée et il se retint de lui prendre la main.
Un appel téléphonique rompit le charme.
Il vit le visage de Karine s’assombrir.
– Quoi ? … Ça tombe vraiment mal ! Tout de suite ? Bon…
Elle raccrocha sèchement.
– On a un problème. Le détenu a été pris de douleurs abdominales violentes et a vomi. Il n’est pas en état d’être interrogé maintenant, et il faut l’emmener à l’hôpital. Il n’est vraiment pas bien.
Tran ne put retenir un juron. Il s’était déplacé pour rien. Et il ne pouvait se départir d’une certaine méfiance : la coïncidence entre ce malaise brutal et sa visite était surprenante.
– Je dois monter dans le fourgon avec lui, dit la jeune femme, ajoutant une frustration supplémentaire pour le policier qui espérait passer un peu de temps avec elle. On programmera dès que possible un autre rendez-vous.
*
Une dizaine de minutes plus tard, le fourgon prit la route du Centre hospitalier. Tran avait aperçu Larose, menotté et soutenu par un maton et par Karine. L’homme avait la trentaine passée, il en paraissait plus. Des cheveux noirs et longs encadraient un visage peu avenant, mal rasé ; ses yeux sombres le fixèrent un moment avec hostilité. Il avait une carrure de lutteur, mais il paraissait mal en point, le teint livide. Son regard perçant mit Tran mal à l’aise.
Depuis 2019, c’est l’administration pénitentiaire qui se chargeait des opérations de transfert de détenus. Le personnel étant réduit, l’escorte ne comprenait que deux agents et Karine Rochas, qui monta à l’arrière avec Larose.
Tran avait laissé son numéro de portable à la jeune femme, qui lui avait promis de le tenir au courant. Le contact n’était donc pas rompu… Le lieutenant alla récupérer son arme de service qu’il avait dû laisser en entrant dans la prison.
C’est au moment où il se dirigeait vers sa voiture qu’il entendit, au loin, des rafales d’armes automatiques.
1 Voir Marche ou greffe ! Éditions Glyphe, 2018.
4
Tran courut jusqu’à sa voiture. Le moteur cala et il perdit un temps précieux à s’acharner sur la clé de contact. Lorsque le moteur démarra enfin, Tran partit en trombe, abandonnant au passage quelques grammes de caoutchouc sur le sol, et fonça vers la sortie du Centre pénitentiaire. Au premier
