J'assouvirai tous mes fantasmes...: même les moins avouables

1

Fais moi mal !

Elle n’en pouvait plus, elle devait y aller et pourtant elle hésitait encore. Ce n’était pas seulement une envie, pas uniquement un simple désir mais bien plus que cela. Son bas-ventre le réclamait, son vagin semblait hurler une sérénade, une complainte aiguë réclamant une verge, une énorme verge pouvant le pénétrer et la ravager. C’était bien de cela dont elle avait besoin, un homme, un vrai, un brutal bien plus que viril. Un violent. 

Alors, n’ayant pas ce qu’en ce matin calme elle souhaitait c’est dans son téléphone portable qu’elle allait fouiller pour tenter de trouver celui qui aurait l’audace de la baiser, de la prendre de force là, à même le sol ou sur le capot de cette voiture encore humide de rosée fraîche. 

Sur son front perlait quelques gouttes, entre ses seins ruisselait sa sueur qu’elle aurait aimé mêler à celle d’un torse velu et musclé. Google lui offrait une page vierge, elle prit appui sur un muret pour prendre le temps de taper sa recherche. Maladroite, pas habituée à traîner sur un moteur de recherche et surtout pas à l’aise lorsqu’elle pressa son fin index pour lancer la requête. 

Avec sobriété, crainte et peur elle patienta quelques courts instants avant de lire la liste des site que Google lui proposa. 

Ce n’était que des sites de rencontres proposant l’amour sur catalogue. Une multitude de photos d’hommes souriants défila sous ses yeux sans qu’elle ne puisse en trouver un à son goût. 

Mais de goût elle n’en n’avait pas, ce qu’elle voulait c’était de la violence et une bite bien dure pouvant lui procurer des sensations et capable de générer ce qu’elle n’avait pas encore eu la chance de connaître. 

Pourtant lors du dernier repas entre copines elles en avaient toutes parlé, elles l’avaient toutes évoqué en le décrivant comme quelque chose de merveilleux et suspendant, pour quel-ques secondes, le monde et sa dure et impitoyable dureté. 

L’orgasme. Sa curiosité avait été titillée et ce fut sur internet qu’elle alla trouver des réponses à toutes ses interrogations. Il était décrit comme un moment intense de vibrations et de mini contractions de tous les muscles du corps. 

Il était, paraît-il et d’après les sites spécialisés, susceptible d’apporter la sérénité et même capable de faire voir le quotidien avec moins de stress, moins de tensions aussi. Elle avait quarante ans et avait rencontré son mari au sortir du lycée. 

Il avait été son premier homme, celui qui avait pris son innocence sans lui donner en retour du plaisir inhérent au don de son corps qu’elle avait fait. Il avait beaucoup insisté et elle avait fini par accepter. 

Dix sept ans à peine et aucune expéri-ence amoureuse et sexuelle. Rien, le néant. A la maison on en parlait pas, maman se cachait derrière sa pudeur et papa, trop absent, devenait tout rouge lorsque à la télévision deux acteurs se donnaient un tendre baiser et se dirigeaient ardemment vers un lit. C’était à croire qu’elle avait été faite autrement, sans accouplement de ses parents. Comme apportée par une cigogne et ayant été déposée dans une rose. Une rose aux épines acérées, une fleur dépourvue d’âme et de sentiments. De douceur aussi. C’est donc à un an de la majorité qu’elle s’offrit à cet homme, le seul et unique qui avait touché son corps depuis. 

Le seul à l’avoir vu entièrement nue excepté son gynécologue. Son dépucelage avait été une catastrophe. Douloureux, sans amour, sans savoir faire non plus. Sans aucune délicatesse et évidemment sans plaisir. 

Une douleur et des saignements. Voilà ce dont elle se souvient. Par la suite cet homme est devenu plus doux mais il était resté égoïste ou plutôt incapable de gérer ses pulsions, ses éjaculations également.

 Leurs rapports étaient satisfaisants seulement pour lui et dans des cris puissants il se libérait de toutes les pressions de son quotidien en délaissant, en négligeant celle restée bien patiente et ne désirant pas le vexer quant à ses piètres performances sexuelles. Il la pénétrait très vite et tout aussi rapidement il atteignait son plaisir. Quelques coups de bassin, pas plus…

Alors, ce matin elle n’en peut plus et elle est bien déterminée à connaître le plaisir physique, ce plaisir que l’on nomme orgasme. 

Les copines en ont tellement parlé, elles l’ont tellement détaillé qu’elle se doit d’y passer, qu’elle doit le rencontrer. Tant pis si celui qui le lui procurera autre chose qu’une éjaculation précoce est moche, pas grave