À propos de ce livre électronique
Après un millier d'années dans une tombe, le Roi Cadavre a brisé le charme de la sorcière et s'est à nouveau dressé contre le monde. Il a levé une armée et si nous ne luttons pas pour l'arrêter, il nous gouvernera tous. Il n'y a qu'une façon de l'arrêter et je suis celle qui détient la clé de sa défaite.
Les sorcières m'ont chargée de cette mission, mais elles ne me font pas confiance. Elles ont envoyé deux Berserkers pour me guider, me protéger et me surveiller. Ragnar et Loki sont de puissants guerriers, mais s'ils pensent que je suis une innocente qu'ils peuvent contrôler, ils se trompent grandement. Le manque de confiance est mutuel, et je suis sur mes gardes.
Je ne m'attends pourtant pas à ce qu'ils percent mes défenses, apaisent mes inquiétudes, fassent tomber mes barrières et me fassent oublier mes peurs. Ce serait si facile de me perdre en eux, mais l'amour est un luxe que je ne peux me permettre.
Les Berserkers désirent l'éternité, mais je ne peux leur donne qu'une nuit. C'est tout ce que j'ai. Demain, je ferai face au Roi Cadavre et lutterai pour tout ce qui m'est cher. Je pourrais ne pas survivre à cette ultime bataille…
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Avis sur Soumise par les Berserkers
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Aperçu du livre
Soumise par les Berserkers - Lee Savino
CHAPITRE 1
Rose
La forêt était envahie d’arbres imposants. Une épaisse mousse poussait entre les pins, les côtés des troncs tournés vers le sud étaient recouverts de mousse jusqu’aux branches les plus basses. Dans les fourrés les plus denses, il n’y avait aucune lumière. On ne pouvait voir que le doré bruni des cheveux s’échappant de ma natte et l’inquiétant éclat de la dague attachée à mon cou par une corde en cuir. Quand je perdais mon chemin, je sortais la dague de sa cachette et la tenais devant moi, attendant que la pierre de lune fixée au pommeau prenne vie. Elle brillait d’une lumière bleue surnaturelle. La dague semblait fredonner dans ma main quand je la pointais dans la bonne direction. J’ignorai le fredonnement de la dague et son écho désagréable, à sa place entre mes seins.
Si je pouvais, je jetterais la dague dans les fourrés, avec la pierre de lune et le reste. Mais je n’avais pas le choix. Alors, je glissai la dague sous mon haut et continuai la quête qui m’avait été imposée.
Quand j’avais commencé mon périple la veille, l’air était encore d’une fraîcheur hivernale et le sol de la forêt était couvert de neige. Plus je marchais, plus l’atmosphère se réchauffait. Je ne remarquerai pas sur le sol, le moment de transition entre un printemps enneigé et un été humide. Mes vêtements d’hiver s’alourdissaient à chaque pas. De la sueur dégoulinait dans mon dos, sous l’épaisse cape en brocart.
— Tu rencontreras de nombreux défis, m’avaient dit les sorcières. Le Roi Cadavre adore pervertir les lois de la nature et l’ordre naturel des choses. Il joue avec la météo, avec la vie et la mort de toutes créatures. Mais sa cible favorite est de loin l’esprit.
Je n’osai pas enlever la cape, peu importe la chaleur croissante. J’en aurais besoin la nuit quand le monde s’obscurcirait. Même si ce n’était pas le cas, je ne la mettrais pas de côté. Elle était plus belle que tout ce que j’avais pu porter. La capuche était bordée de fourrure. Un épais lainage doublait les bottes entourant mes pieds. En tant qu’orpheline, on ne m’avait jamais donné de chaussures ou de beaux vêtements, mais ironiquement, il semblait que je serais bien habillée en me dirigeant vers ma mort.
Mes bottes ne laissaient aucune trace sur le tapis de feuilles et de mousse. Même quand je marchais trop près du ruisseau et sombrais dans la boue noire, l’eau comblait rapidement l’empreinte. À peine une minute après mon départ, il n’y avait déjà plus aucun signe de mon passage.
Les contes raconteraient-ils mon histoire ? Rose, portant l’ultime arme du monde vers le repère de l’ennemi ? Ou bien serais-je oubliée, comme un rayon de soleil s’attardant sur les feuilles tombées d’une branche, dansant à la surface d’un lac... là un instant, partie le suivant ?
J’escaladai une colline, contournant d’épaisses branches de laurier des montagnes, dépassant celles couvertes de feuilles brillant d’un vert foncé. Mes jambes me faisaient mal, mais ce n’était même pas le milieu de la journée. Mon outre était fendue, elle ne conserverait donc plus d’eau. Je léchai mes lèvres sèches et tins bon, restant proche d’un ruisseau. Je tentais de ne pas penser vers où me conduisaient mes pas.
— Nous enverrons de l’aide, m’avaient dit les sorcières.
Mais comme tant d’autres dans ma vie, elles avaient menti. Et j’étais seule.
Plus je marchais, plus ma crainte augmentait. Un bruit me fit m’arrêter, et puis je fus frappée en réalisant qu’il n’y avait aucun bruit. Le chant des oiseaux et le bourdonnement des insectes, et même le fredonnement de la dague, s’étaient tus.
Puis, un lent son traînant. Le vent se leva et souffla sur moi, amenant une odeur infecte de pourriture.
Je redescendis précipitamment du sommet de la colline et me cachai derrière un affleurement de rochers, me pressant contre la pierre recouverte de lichen. Je devais progresser prudemment à présent. Je m’approchai doucement, utilisant les rochers pour créer une barrière entre les créatures plus bas, et moi-même. Quand je glissai et tombai violemment sur ma cheville droite, la tordant, je ne criai pas. Mes ongles s’écorchèrent sur la roche dure, mais je mordis ma lèvre et me calmai. Je ne devais faire aucun bruit que pourrait entendre l’ennemi.
Je m’appuyai sur ma bonne jambe et boitillai, ignorant les éclairs de douleur qui remontaient mon tibia droit. Des choses plus importantes occupaient mon esprit. Je claudiquai jusqu’à pouvoir jeter un œil hors de ma cachette.
En dessous de moi marchait une armée de morts-vivants. Des silhouettes grises vêtues de guenilles, se décomposant en avançant. Par-dessus la puanteur, une autre odeur écœurante s’élevait. C’était celle des épices brûlées et de l’encens, l’odeur des herbes qu’ils utilisaient pour purifier les morts.
Je reculai en frottant mon nez, les yeux humides. Plus je m’attardais, plus je percevrais l’odeur. Et si je restais trop longtemps, cela me rendrait folle.
L’effluve ne provenait pas des herbes ou d’un être vivant. Elle existait uniquement dans ma tête, c’était la magie du Roi Cadavre qui se manifestait. Tout le monde ne pouvait pas la sentir comme moi. Et c’était une autre raison pour laquelle j’avais été choisie pour cette quête.
— Tu as reçu le baiser du Roi Cadavre, ma chère, déclara la vieille sorcière aveugle en passant son pouce sur mon front. Tu le vois là-dedans. Et il se fraie un chemin un peu plus loin chaque jour.
— Ce n’est pas ce que je souhaite, dis-je en serrant la main pour ne pas frotter mon visage. Je ne veux pas de sa magie sur moi. Enlevez-la. Je souhaite être ordinaire.
— Mais tu n’étais pas faite pour être une fille quelconque. Et tu le sais.
— Pourquoi ne puis-je pas simplement rester sur la montagne ?
— Désires-tu prendre un compagnon ? demanda une autre sorcière.
— Non, mais je le ferai si je le dois, répondis-je d’une voix qui sembla maussade, même pour moi.
La vieille sorcière me tapota simplement la joue.
Je tirai ma cape sur ma bouche et mon nez, et pressai une main sur ma poitrine à l’endroit où la dague se trouvait, entre mes seins. Sous ma toge, la pierre de lune fixée au pommeau de la dague étincelait comme elle le faisait en présence du Roi Cadavre, un petit point de feu bleu.
Je n’osai pas sortir la dague. Il était connu que les serviteurs du Roi Cadavre étaient attirés par la pierre de lune. D’abord pour s’en emparer, puis pour la délivrer à leur maître. Je savais que c’était vrai, parce que j’avais déjà été sous l’emprise du Roi Cadavre, et que j’avais ressenti la même attraction sinistre en lui rapportant la pierre de lune.
Même aujourd’hui, je la sentais.
Je devais quitter cet endroit.
La mer de draugr, les morts-vivants, s’étira devant moi. Comment allais-je me faufiler pour partir loin d’eux ? Mes doigts fouillèrent dans mon sac. Parmi les miettes de biscuits de voyage et les bouts de viande séchée, mes rations qui n’avaient duré qu’un seul jour, il y avait les quelques armes que m’avaient données les sorcières.
— Utilise-les avec parcimonie, m’avait dit la vieille sorcière. Et seulement quand tu ne vois aucun moyen d’avancer.
Je fermai mes doigts autour d’une pierre de runes. Je n’en avais que trois, et je faisais face à une armée de morts-vivants.
Peut-être que si je me montrais, ils m’emmèneraient directement au Roi Cadavre. Je pouvais simplement m’approcher des soldats titubants et m’allonger pour me rendre.
— Marche de ta propre volonté jusqu’à l’entrée. Cela t’aidera à éloigner l’emprise du Roi Cadavre.
Je ne pouvais pas abandonner si facilement. Je devrais faire le tour. Cela voudrait dire quitter le ruisseau, ma seule source d’eau. Il n’y avait aucune promesse que je trouve un autre chemin pour éviter les forces du Roi Cadavre, mais je devais essayer. Je ne pouvais pas prendre le risque que les draugr me capturent.
Je rampai pour descendre la colline en retenant ma respiration, comme si cela allait m’aider à me déplacer plus silencieusement. Si les morts-vivants sentaient ma présence ici, ils viendraient m’attraper. Je devais me faufiler pour les contourner.
Mais d’abord, une gorgée dans le ruisseau. C’était ma dernière chance d’en profiter. Si je le quittais, je ne savais pas quand je pourrais boire à nouveau.
J’avançai en frôlant d’imposantes fougères, essayant d’empêcher mes bottes de pénétrer dans la boue. Malgré mes efforts, mon pied gauche se coinça dans la vase noire. Je la tirai pour la libérer avec un son d’aspiration, titubant un peu. Une vague de douleur à serrer les dents remonta ma jambe droite. Ma cheville était plus blessée que ce que j’avais cru à l’origine, mais il n’y avait rien à faire à part continuer.
Je ravalai la douleur et boitillai sur quelques pas de plus. Puis, je fis une halte.
Un guerrier était accroupi à côté du ruisseau, immobile comme une souche. Il semblait être là depuis longtemps, mais ne s’y trouvait pourtant pas un instant auparavant.
Je me figeai, mon pied en l’air, et fixai ses yeux bleus. Le guerrier ne portait aucun haut, seulement des jambières et des bottes. Des bandes de cuir quadrillaient son large torse. Toujours accroupi, il pivota vers moi avec la grâce surnaturelle d’un homme qui n’était pas complètement humain.
— Te voilà, fille, dit-il. Je t’ai cherchée partout.
Je léchai mes lèvres, mais n’arrivai pas à trouver ma voix. Il ne fit aucun mouvement pour s’approcher. Pourtant, je fis un pas en arrière dans la direction par laquelle j’étais venue.
Les sorcières m’avaient dit qu’elles enverraient quelqu’un pour m’aider. Était-ce lui ?
Il inclina sa tête, levant son nez dans la brise. Ses narines se dilatèrent et ses yeux s’illuminèrent comme des torches pendant une brève seconde.
— Il y a des draugr de l’autre côté de cette colline. Tu ne passes pas par là, n’est-ce pas ?
Je frottai l’avant de ma toge, passant mes doigts sur la forme réconfortante de la dague.
— Ce ne sont pas vos affaires.
Le guerrier se leva d’un mouvement fluide, soutenant mon regard tout du long. Vu qu’il avait été accroupi, je ne m’étais pas rendu compte de son volume. À présent, il atteignait ma hauteur et continuait de s’élever, déployant une montagne de muscles, de cuir et d’armes.
— Ah, fille, mais si ! Ce sont mes affaires.
Il tendit une main, toujours en se mouvant lentement, comme s’il était dans l’eau. Je fis un brusque mouvement en arrière, comme s’il m’offrait un serpent.
— Je suis là pour te ramener.
CHAPITRE 2
Rose
— Me ramener ? Où ? demandai-je, jouant les niaises un instant.
Puis, ma présence d’esprit rattrapa ma langue.
— Sur la Montagne des Berserkers ?
Ce n’était pas l’aide que les sorcières m’avaient promise. C’était un Berserker. L’un de mes anciens ravisseurs.
— Oui, sur la terre de la meute des Highlands. Pour te mettre en sécurité. Viens, maintenant.
Il remua ses doigts en un geste aguicheur, comme s’il appelait un chien. Je me plantai confortablement sur mes talons, faisant sombrer mes bottes davantage dans la boue et les feuilles moisies.
— Allons en lieu sûr. Tu n’as pas vu les draugr qui attendaient de l’autre côté de la colline ?
— Il y a un moyen de les contourner.
J’espérai que ce fut vrai. Mais je ne pourrai pas distancer ou esquiver ce guerrier. Il était immense, une brute avec la tête de l’emploi. Il avait rasé une partie de son crâne et avait natté les plus longues mèches de ses cheveux. Sa barbe était coupée court et encadrait sa bouche. La barbe blonde cachait la naissance d’un sourire, comme si je l’amusais.
— Est-ce que les alphas t’ont envoyé ? demandai-je en essayant de gagner du temps. Je suis connue pour être une perturbatrice. Je suis étonnée qu’ils ne me laissent pas simplement partir.
— Il y a trop peu de femmes pour qu’on se permette d’en perdre une. Vous êtes toutes trop précieuses pour nous.
Sa voix s’aggrava jusqu’à un murmure qui s’entendit à peine au-dessus des clapotis du ruisseau. Quand il inclina la tête, ses yeux étincelèrent. Bleus une seconde, et dorés celle d’après.
— Alors, c’est pour ça qu’ils tiennent à moi, commentai-je en retroussant ma lèvre. Je vais être une poulinière, comme les autres.
— Non, pas une poulinière. Tu ne seras pas montée de la même façon...
Je ne pouvais pas passer à côté de lui en courant. Alors, je me retournai et grimpai la colline en courant, dans la direction des draugr. Si je devais choisir entre filer vers le guerrier ou vers les morts-vivants malfaisants, les troupes du Roi Cadavre représentaient un moindre risque.
Ma respiration scia ma poitrine alors que je m’élançais vers les hauteurs, de grandes touffes de feuilles mortes et des rochers cachés écorchaient mes pieds, menaçant mon équilibre. Ma cheville me fit mal et m’élança, mais je réussis à atteindre la masse de rochers derrière laquelle je m’étais attardée plus tôt pour voir comment avancer. J’avais presque dépassé la plus grande pierre quand un bras ferme m’attrapa autour de la poitrine, et qu’une main se fixa sur ma bouche.
— Je t’ai ! grogna le guerrier en me traînant en arrière.
Je luttai, ruant, griffant ses avant-bras, mais ça aurait tout aussi bien pu être un bandeau de fer.
Le guerrier me tira en arrière. Mes jambes frappèrent sauvagement l’air, les poids dans mon sac cognant ma cuisse, ce qui la contusionna.
— Reste calme, grogna-t-il.
Il me ramenait du mauvais côté. La quête ne serait jamais terminée.
Je devrais rattraper chaque pas que nous ferions vers l’ouest. Mes yeux brûlèrent, ma gorge s’obstruant. Ma cheville palpita.
Satané guerrier. Je ne pouvais pas lutter contre lui. J’avais marché un jour et une nuit, et ma nourriture était épuisée. Mon ventre était vide et mes membres étaient faibles, si faibles. Je pouvais lutter autant que je le voulais et cela l’incommoderait à peine.
Je forçai mon corps à se détendre. Alors que j’arrêtais de me débattre, il relâcha lentement sa prise. Quelques pas de plus et il libéra ma bouche. Son odeur m’encercla, brute et fraîche, avec un soupçon de douceur. Elle me rappela du bois de cèdre récemment coupé.
— Tu fais une erreur, dis-je avec une sérénité que je ne ressentais pas.
Ses pas ne fléchirent pas.
— Ce n’est pas sûr pour toi d’être seule dehors, murmura-t-il dans mon oreille.
— Je sais, répondis-je sèchement.
Pensait-il que j’étais stupide ?
— Je dois continuer. Nos vies en dépendent.
Nous étions à nouveau près du ruisseau, plus loin dans les fourrés. Il me posa, remettant ma toge et ma cape en place, avant que je retrouve l’équilibre et puisse le repousser.
— Nos vies ? Raconte-moi.
Ses lèvres firent un mouvement bizarre sous sa barbe.
— Ne parle à personne de ta quête à l’air libre, pour éviter que le Roi Cadavre t’entende et apprenne notre plan.
J’ouvris tout de même la bouche, mais les mots restèrent coincés dans ma gorge. Une main invisible m’étranglait, brouillant ma capacité de communication.
— Je ne peux pas te le dire.
Je touchai ma gorge, comme si mes doigts pouvaient faire sortir les mots. C’était inutile. Le poing autour de ma trachée se desserra et je haletai pour reprendre mon souffle.
— Eh bien, tu le diras alors aux alphas quand on arrivera sur les terres de la meute.
Avant que je puisse m’enfuir, le guerrier me força à m’asseoir sur un rondin couvert de mousse.
— Laisse-moi voir ta jambe. Tu t’appuyais sur l’une plus que l’autre.
J’aurais donné une claque sur ses jambes, mais il tira ma jambe droite vers lui, ce qui me poussa à m’agripper au rondin effrité pour garder l’équilibre. Pendant que j’étais occupée à rester stable, il plia l’ourlet de ma toge et tint fermement mon mollet pour enlever la botte.
Il baissa sa tête, si proche de la mienne que je pus discerner les légers motifs de taches de rousseur sur son front.
Je pris une bouffée d’air alors que ses doigts filaient sur la peau intacte.
— Est-ce que ça fait mal ? demanda-t-il en levant la tête.
Je secouai la tête et tentai de retirer ma jambe.
— C’est juste sensible.
Il ne me libéra pas, mais ses mains furent douces. Je mordis ma lèvre alors qu’il faisait glisser mon pied dans une direction, puis l’autre. Ma jambe était aussi pâle que le dessous d’un champignon, comparé au ton doré de ses mains de fer.
— Il y a une raideur, murmura-t-il. Pas de signe de gonflement.
Ma respiration siffla entre mes dents alors que sa main explorait mon tibia irrité.
— J’ai mal atterri dessus, là-haut vers les rochers.
Un léger hochement de tête, et il sortit une longue lanière de cuir pour bander ma
