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Notice sur Neuville et Bourg-de-Partie
Notice sur Neuville et Bourg-de-Partie
Notice sur Neuville et Bourg-de-Partie
Livre électronique212 pages2 heures

Notice sur Neuville et Bourg-de-Partie

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À propos de ce livre électronique

Il s'agit d'un travail oublié, longtemps conservé aux archives départementales de l'Aube. La monographie sur la commune de Neuville-sur-Vanne et de son hameau Bourg-de-Partie par Bruley-Mosle était en effet restée à l'état de manuscrit depuis son dépôt à la société académique de l'Aube en 1919. Mis en page et accompagné de documents iconographiques, ce nouveau livre des Editions en Othe-Armance met en valeur un village surtout connu pour être le lieu de naissance de Paul Chomedey de Maisonneuve, fondateur de la ville de Montréal.
LangueFrançais
ÉditeurBooks on Demand
Date de sortie29 avr. 2022
ISBN9782322464791
Notice sur Neuville et Bourg-de-Partie
Auteur

Félix Bruley-Mosle

Né à Neuville-sur-Vanne et devenu entrepreneur en bonneterie en Pays d'Othe, l'auteur (1832-1929) manifesta tout au long de sa vie un intérêt pour le régionalisme, l'astronomie et la généalogie. Certains de ses travaux furent publiés et récompensés par les sociétés savantes locales. Parmi ses travaux non publiés figure une notice sur son village de coeur, Neuville-sur-Vanne.

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    Aperçu du livre

    Notice sur Neuville et Bourg-de-Partie - Félix Bruley-Mosle

    1. Les origines de Neuville

    Le nom de Neuville (Neuveville) ¹ comme celui de la localité voisine de Saint Liébaut, indique une origine assez récente pour le groupe humain qui le porte, origine ne remontant qu’au Moyen Âge. Cependant les civilisations antérieures, celtique et gallo-romaine ont laissé des traces sur ce terroir.

    1. Civilisation celtique. « Torques » découvert à Neuville conservé dans la collection des bronzes antiques de la Bibliothèque nationale. ² Ce bijou qui peut remonter au IIIe ou IIe siècle avant Jésus-Christ, est orné sur son pourtour de trois fleurons ajourés et flanqués chacun de trois petites boules. Entre les fleurons sont des rinceaux en relief. L’une des extrémités porte un goujon qui pénètre dans la cavité de l’extrémité opposée ³. Deux anneaux de bronze trouvés en 1847, aux pieds et aux mains d’un squelette et donnés au musée de Troyes par l’adjoint au maire de Neuville ⁴.

    2. Civilisation gallo-romaine – Villa gallo-romaine sise contrée de Loigny en partie sur Estissac (section B parcelles 638 – 639 et 640), et partie sur Neuville, reconnue pour la première fois en octobre 1861 par M. Boutiot. Nombreux débris de poterie sigillée, de larges tuiles romaines, de marbres fins et variés et de bétons, déposés au musée de Troyes ⁵.

    En dehors de Loigny, le cadastre de Neuville ne nous fournit aucun nom de lieu qui paraisse remonter à l’époque celtique ou gallo-romaine.

    Nous ne trouvons dans les textes aucune mention de Neuville antérieure à 1200. Cependant des savants locaux : MM. l’abbé Lalite et Boutiot ont identifié à cette localité des biens cités dans différents textes des VIIIe et XIIe siècles.

    Neuville-sur-Vanne est une commune du canton d’Estissac, arrondissement de Troyes.

    Avant la Révolution, Neuville faisait partie de la châtellenie de Villemaur, généralité de Champagne, élection de Troyes. Ainsi qu’il est dit au commencement de cette notice, le nom du pays indique qu’il n’est pas très ancien, puisqu’il n’est pas porté sur la carte des pays habités avant le cinquième siècle, où figure le village de Loigny ou Logny ⁶, qui était situé entre Saint Liébaut ⁷ et Neuville.

    FIGURE 1.1 – Le centre de Neuville-sur-Vanne avec l’église et la rue principale. Carte postale ancienne. Collection privée.

    Plusieurs fiefs étaient situés sur la seigneurie de Neuville : L’Oiselet, Saicheville, Loigny et le hameau de Bourg-de-partie qui était franc fief et avait sa seigneurie, qui était bien délimitée d’avec la seigneurie de Neuville. (Un chapitre spécial sera consacré pour l’historique de chaque fief).

    Le village jouit d’une assez belle situation, il est très peu éloigné de la forêt d’Othe et tout à fait à proximité de la rivière de Vanne, dont l’eau claire et limpide et surtout très vive, est très propice à l’alevinage de la truite qui est très renommée; il y a quelques années, de belles et bonnes écrevisses foisonnaient aussi dans cette rivière, mais une épidémie qui sévit en 1883 en détruisit la race.

    Les constructions du pays sont assez confortables, et la plupart étant en craie, ne sont pas très saines, mais d’un autre côté, il y a compensation, car les habitations sont agrémentées de jardins potagers peu éloignés et d’une excellente fertilité produisant de très beaux légumes ⁸.

    FIGURE 1.2 – Vue sur le lavoir de Neuville-sur-Vanne et la Place Saint-Martin avec la perspective de la rue Lhorphelin-Bordier. Carte postale ancienne. Collection privée.

    Dans son ensemble, le pays est assez bien distribué : par la direction de ses deux rues principales, qui partant d’un angle aigu, à l’Est du village, viennent aboutir à chaque bout de la rue Saint Martin, ce qui lui fait prendre la forme d’un triangle isocèle et par ses rues droites et d’une bonne largeur, la circulation y est facile.

    Deux fontaines : « Saint-Martin » et la « Bouvotte » (cette dernière était anciennement appelée la « Bonotte ») jaillissent dans le pays et en belles places, chacune presque à un bout du village; aussi sont-elles de la plus grande utilité, tant pour l’alimentation des lavoirs que pour les ménages qui se servent de cette eau claire et limpide qu’ils viennent puiser directement à la source .

    Le village jouit aussi d’une belle place communale qui est très spacieuse et d’un cachet agréable : au Nord sont les bâtiments communaux, à l’Est se trouve l’Eglise et au midi, à 150 mètres environ, est la construction formant le bassin de la fontaine Saint-Martin.

    Anciennement, cette place était plantée d’ormes, dont un surtout était gigantesque, on l’appelait la « Grosse Orme ». Cet arbre pouvait avoir quatre à cinq mètres de circonférences et ses branches couvraient une grande étendue, aussi ce géant, sous son abri a vu beaucoup de générations de gamins jouer aux billes, à la toupie et à toutes sortes de jeux.

    Le jour des fêtes de Saint-Martin, c’était l’endroit où s’installaient les marchands et les tirs. Avant qu’il y ait une maison commune, ce devait être sous son ombrage que le synode de la communauté réunissait les notables de la paroisse, ordinairement c’était à l’église que se tenaient les réunions mais quand il faisait beau temps, l’abri de l’arbre devait être préféré.

    Bien souvent les noces en sortant de l’église, dont la porte n’était qu’à quelques pas, ne résistaient pas au plaisir de voir faire un quadrille sous cette feuillée.

    Pourquoi a-t-on fait disparaître ce vétéran qui avait vu tant de générations jouer et danser autour de lui? On a dit qu’il avait des branches de mortes, qu’il était trop vieux; mais les vieux arbres malades peuvent être consolidés et une longue vie peut encore leur être assurée. Les amis des vieux arbres ont certainement vu avec regret sa disparition, car il est tout à fait admissible que cet orme provenait des plantations qui, en 1608, par ordonnance de Sully, baron de Rosny, ministre de Henri IV ⁹ furent faites sur les places des villages et que ces arbres furent appelés des « Sully » ou des « Bussy» dont des représentants existent encore en différents endroits ¹⁰, et il est à Aix-en-Othe, un arbre de la liberté qui y fut planté en 1848, et si l’enthousiasme et les chants patriotiques eussent eu une influence sur sa croissance, il serait devenu gigantesque,

    FIGURE 1.3– Plan du finage de Neuville-sur-Vanne d’après le cadastre napoléonien de 1841. On remarque la présence de deux écarts aujourd’hui détruits : la ferme du Point du Jour sur le bord de la route Troyes-Sens et la ferme du Pley. Dessin M. Micoulaut.

    FIGURE 1.4 – L’église de Neuville-sur-Vanne. Carte postale ancienne. Collection privée.

    mais malheureusement en 1852, le vent politique ayant tourné, le tilleul fut arraché. Anciennement la paroisse de Neuville jouissait d’une forêt d’une assez bonne contenance, par le cahier de doléances pour les Etats Généraux de 1789, nous verrons que les habitants déclarent qu’une partie en fut accaparée par les seigneurs du lieu.

    Par un arpentage qui fut fait le 26 octobre 1673, il a été trouvé 135 arpents un quartier de contenance, mesurés à la chaine de 22 pieds ¹¹ pour perche, ce qui, à la chaine de 20 pieds pour corde aurait produit 163 arpents et demi, et comme en ce moment, la contenance totale des bois communaux n’est plus que de 35 hectares environ, ou 83 arpents , c’est donc 80 arpents qui auraient été usurpés ¹².

    Une autre forêt avait anciennement aussi appartenu à la paroisse de Neuville : elle fut vendue par les habitants à Jean Dauquoy, seigneur du lieu, c’est la pièce des « Usageats » ou « Montaigu » l’acte de vente est des 28 juin 1564 et 16 novembre 1565 (Figure 1.5).

    Figure 1.5 – Le bois de « Montaigu » sur un plan de 1746. Ce bois en limite de finage touchait aux territoires d’Estissac. A gauche de la carte figure la route de Neuville vers Bourg-de-Partie. Archives nationales N II Aube IV (détail).

    A cette époque, les paroisses avaient la faculté d’aliéner leurs biens ; ce droit fut supprimé par la déclaration royale du 7 juin 1659 ¹³.

    Aux archives de l’Aube, il y a un inventaire des papiers qui se trouvent aux archives communales de Neuville, et l’acte de vente y est constaté et inventorié, et après des recherches minutieuses faites par Monsieur le secrétaire de la mairie, il fut impossible de mettre la main sur cet acte ¹⁴.

    Dans la déclaration faite par Abraham Dauquoy, il déclare posséder une pièce de bois taillis de 50 arpents, finage de Neuville, lieudit « Montaigu » acquise par le feu Jean Dauquoy, aïeul du dit seigneur avouant, des habitants de Neuville qui l’avaient en usage. ¹⁵

    Il aurait été très intéressant de pouvoir prendre connaissance de cet acte de vente, car il pourrait parfaitement se faire que sous prétexte de vente, il se cache une spoliation déguisée, dont les seigneurs usaient assez fréquemment. Ce qui donnerait quelque peu à le supposer, c’est une phrase qu’on lit dans une transaction faite entre le seigneur Jean Dauquoy et les habitants de Neuville, en 1566, où il est dit : « a tous lesquels usages ne seront comprins ceulx que les ditz habitants ont par cy devant délaissé audict sieur de Neuville par contractz fautchz et passer entre les dictes parties lequelcz contractz demeurent en leur forme et vertu. » ¹⁶


    1. Dictionnaire topographique de l’Aube par Th. Boutiot et Socard, nous trouvons « Nova-Villa » en 1128. « Villa Nova Super Vannum » en 1177. (Voir article « Neuville-sur-Vanne »).

    2. Catalogue de Rabelon et Blanchet No 513.

    3. Catalogue de M. L. Leclert, des Bronzes du musée de Troyes année 1898 page 44 (« Torques » collier gaulois).

    4. Décrite par L. Leclert – ouvrage cité – N° 390-400. Nous n’avons pas d’indication du lieu où fut trouvée cette sépulture, il serait intéressant d’y faire des fouilles (après renseignements recueillis par l’auteur de cette notice), la découverte aurait été faite au bas du talus de la rue du haut en face de la ruelle y aboutissant

    5. Socard supplément au répertoire archéologique de l’Aube p. 30. Art Estissac

    6. Voir la carte publiée dans Histoire de Troyes et de la Champagne méridionale, t. I, page 33 par M. Boutiot.

    7. Saint-Liébaut ne porte le nom d’Estissac que depuis l’année 1738 au mois d’Août. C’est par lettres patentes de cette époque que Louis XV autorise l’érection du duchéd’Estissac, en faveur de Louis-Armand François de la Rochefoucauld, Seigneur de Saint-Liébaut.

    8. C’est peut-être pour ce motif, qu’anciennement, les gens des pays voisinsappelaient les gens de Neuville des « ventres à choux », mais ils répondaient à ceux d’Estissac qu’ils étaient des « mangeurs d’âne » et à ceux de Villemaur, qu’ils étaient des « panadiers » qui se laissaient rosser par les « cajats » de Palis.

    9. Voir le grand dictionnaire Larousse au mot « Orme ».

    10. Dans la géographie du département de l’Yonne, M. A. Joune rapporte que des Rosny se voient encore dans les communes de Collan et de

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