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Rouge baltic: Une enquête du détective Tom Randal
Rouge baltic: Une enquête du détective Tom Randal
Rouge baltic: Une enquête du détective Tom Randal
Livre électronique291 pages3 heures

Rouge baltic: Une enquête du détective Tom Randal

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À propos de ce livre électronique

Gunilla Lundberg, la très influente dirigeante de son imposant groupe suédois de médias, défraie la chronique : elle n'est pas réapparue depuis son escapade en bateau, accompagnée de son amant du moment, dans l'Archipel au large de Stockholm.

Son mari, Björn, séparé d'elle depuis peu, est l'objet de soupçons dans toute la ville.Il s'adjoint d'urgence les services du sympathique détective français Tom Randal, dont il avait déjà entendu parler.

Dès le premiers jours de son enquête sur place, Tom, assisté de Lotta, la (trop) ravissante collaboratrice de Gunilla, est confronté à un déchainement de violences, tant dans la capitale que dans les îles proches de l'Archipel, d'habitude si paisibles.

Comment sortir indemne de ce combat mortel ?
LangueFrançais
ÉditeurBooks on Demand
Date de sortie21 déc. 2021
ISBN9782322421039
Rouge baltic: Une enquête du détective Tom Randal
Auteur

Pat Cartier

C'est le 5ème livre de l'auteur, qui poursuit les enquêtes de Tom Randal, son détective favori. Après des enquêtes en Nouvelle-Zélande, en Suède, en Libye et en France (Bretagne et Aquitaine), voici Tom Randal, toujours en France et plus précisément en Alsace. L'auteur a aussi écrit une pièce de théatre, des nouvelles, et un livre de science-fiction qui se passe en ...2084.

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    Aperçu du livre

    Rouge baltic - Pat Cartier

    CHAPITRE 1

    — Je vous écoute, monsieur Stenson.

    — Tout d’abord, monsieur Randal, merci de me recevoir ainsi, sans rendez-vous, dans vos bureaux de la rue de l’Odéon. Mon nom est Björn Stenson, je suis suédois, mon épouse a disparu depuis deux jours.

    — Diable ! … murmure Tom Randal, légèrement surpris par l’entame de la discussion. Au fait, excusez-moi, dit-il tout en se tournant vers sa secrétaire dans la pièce d’à côté : « Twiggy, tu voudrais bien venir, je crois qu’il va falloir prendre des notes ».

    Twiggy, l’impétueuse secrétaire de Tom, entre dans son bureau, vêtue d’une jupe plutôt minimaliste et d’un chemisier blanc trop sage boutonné jusque sous le menton. Tom la complimente pour sa coiffure , tandis qu’elle s’installe sur une chaise à côté de lui, en tirant pour la forme sur sa jupe qui s’était un peu retroussée.

    Tom Randal a l’air reposé après les quelques semaines de congés qu’il s’est octroyées pour récupérer de la fin éprouvante de sa dernière enquête.

    A trente-trois ans, avec ses cheveux bouclés, ses lunettes rondes et son allure sportive, il a ce côté juvénile qui déroute parfois les clients cherchant à être rassurés par une expérience professionnelle qui se lirait directement sur les rides ou cicatrices du visage d’un détective.

    N’attendant pas de client ce matin, il est plutôt habillé en tenue de weekend , pull en laine et pantalon de velours. La météo est à la pluie en ce lundi de début avril.

    Une fois Twiggy installée, Tom se retourne vers Björn :

    — Vous disiez à propos de votre épouse ?

    — Elle est très connue en Suède, reprend Björn sans relever, elle s’appelle Gunilla Lundberg, nous vivons séparés depuis un bon moment. Si la situation doit s’aggraver je serai forcément le premier suspect, je n’aurai personne pour m’aider ou me défendre, c’est pourquoi je voudrais vous engager comme détective dans le but de retrouver mon épouse au plus vite et, si elle a été enlevée, de débusquer les malfaiteurs.

    — D’où me connaissez-vous ?

    — J’ai côtoyé Ingmar Lundqvist pendant mes études et dans mon travail ensuite, il était très introduit dans les milieux d’affaires. Son assassinat précisément ici dans vos locaux, a fait à l’époque l’objet de nombreux articles de presse chez nous, votre nom a été cité, votre enquête aussi, vous êtes connu en Suède !

    — Qu’est-ce qui vous fait croire que la disparition de votre femme n’est pas simplement un désir de se mettre au vert, suggère Tom Randal s’interrogeant sur sa propre fibre écologique.

    — Elle est partie, il y a deux jours, de Stockholm vers midi avec Mats Hellman, son amant actuel, vers l’île de Korsö où lui possède une petite maison. C’est une information qui me vient d’une collègue de travail de ma femme, depuis, pas de nouvelles, ils ne sont plus dans cette île, qui fait partie de l’Archipel, ni dans l’île proche de Runmarö où Gunilla, est propriétaire d’une grande demeure.

    — De quel archipel parlez-vous ?

    — A l’est de Stockholm, à environ quarante kilomètres, la côte laisse place à un chapelet de plusieurs dizaines de milliers d’îles, des grandes jusqu’à des minuscules. Sandhamn est la plus connue, la plus touristique. Cet Archipel, nous l’appelons, en suédois « skärgården », le jardin des petites îles.

    — Poétique ! pour en revenir à Gunilla Lundberg, pourquoi disiez-vous qu’elle est très connue ?

    — Ses parents possèdent des journaux et deux chaines de télévision, c’est elle qui fixe la ligne éditoriale du groupe, qui s’appelle LNS, Lundberg News Sweden, elle fait beaucoup de politique, elle est très influente, certains la surnomment « Gun »….

    — Diable ! quelle serait précisément ma mission? avance Tom avec une moue dubitative.

    — Je voudrais que vous meniez l’enquête pour éclaircir sa disparition. J’ai pris ce matin très tôt un vol Stockholm-Paris pour venir vous voir ici à votre bureau, je voudrais retourner en début d’après-midi avec vous là-bas, j’ai un billet d’avion à votre nom sur le vol SK 1728 opéré par SAS à 12h15 à Roissy pour Arlanda, l’aéroport de Stockholm.

    — C’est une manie, lance Tom à Twiggy, c’est bien la troisième fois en quelques mois qu’on me kidnappe ainsi, un billet d’avion en main !

    — Oui, s’esclaffe Twiggy, il y a eu Marchetti pour New York puis Lynn Dervaux pour Auckland, mais tu avais eu au moins un ou deux jours pour te préparer !

    — Vous-même, Björn, quelles sont vos activités en Suède ? relance Tom.

    — J’habite un appartement dans le centre de Stockholm, Skeppargatan 15, je suis marié avec Gunilla Lundberg depuis dix ans, nous n’avons pas d’enfant, je suis journaliste free-lance, je travaille surtout pour LNS, le groupe de la famille de ma femme. Les parents de Gunilla, Gustav et Gittan, ont environ 70 ans, ils avaient une autre fille, Annelie, qui s’était mariée avec Göran Jacobsson, mais elle est décédée il y a 18 mois. Göran travaille aux côtés de Gunilla dans la partie administrative du groupe LNS.

    — Voilà qui est déjà un peu plus clair, Twiggy tu me mets ces informations au propre, et vous, Björn, vous avez pris connaissance de mes tarifs ? reprend Tom.

    — Oui, confirme Björn, ne vous inquiétez pas, je vous verse maintenant une semaine d’honoraires et je prends bien sûr tous les frais à ma charge.

    — Alors le temps de passer prendre chez moi quelques affaires et nous pourrons nous mettre en route, au fait quel temps fait-il en ce moment en Suède ?

    — Nous sommes au début du mois d’avril, il y a encore un peu de neige ici ou là, certes les jours rallongent, mais il peut faire entre 0° et 15°si tout va bien, vous avez peut-être évité l’hiver !

    — Bon ! je n’habite pas loin, je vais aller prendre juste un bagage, je vous retrouve ici dans une heure, ensuite nous pouvons foncer à Roissy, vous m’expliquerez toute l’affaire dans l’avion !

    — Bien, je fais un tour dans le quartier en attendant.

    — Vous voulez peut-être un café avant de sortir ? propose Twiggy.

    Tom fait un signe à Twiggy « à tout de suite », puis traverse l’entrée où se trouve le bureau de sa secrétaire, franchit la fameuse porte d’entrée en verre, celle que, lors de l’enquête précédente, le fameux Ingmar Lundqvist avait fracassée, un couteau planté dans le dos et descend quatre à quatre le vieil escalier de l’immeuble.

    Le mois dernier il a abandonné le studio qu’il louait près de la rue Mouffetard. Il s’était trouvé un deux-pièces tout près de son bureau de l’Odéon, rue Servandoni, entre Saint Sulpice propice aux méditations et le jardin du Luxembourg, parfait pour s’aérer. Les prix des locations dans le quartier ne sont pas vraiment les plus bas de la capitale, alors il s’est rabattu, dans un vieil immeuble, sur un appartement au 6ème étage sans ascenseur, ce qui opère une sélection naturelle des occupants, qui se recrutent sans doute parmi les marathoniens ou encore les coureurs d’ultra-trail.

    A l’entrée de l’immeuble, il croise la concierge, ravie de l’aubaine, elle lui barre le passage de son balai et commence à lui faire la causette, une pause bienvenue pour elle. Mais Tom l’interrompt poliment, « Madame Farida, ce serait un tel plaisir de m’entretenir avec vous de ces questions de météo, mais je crains de n’avoir pas le temps, je prends l’avion dans deux heures », le balai fait marche arrière, une moue de dépit s’installe sur le visage de madame Farida, Tom peut entreprendre l’ascension des six étages.

    Arrivé dans son appartement, il ferme les volets et coupe l’eau car la tuyauterie de ce vieil immeuble a parfois des faiblesses, c’est bien naturel...

    Il jette dans son sac cabine quelques tenues de rechange, un jean, des polos, de quoi tenir une semaine. Il enfile une veste chaude pour le Grand Nord, sans oublier son passeport et son portefeuille. Il règle le débit d’arrosage de sa plante verte, un formium rutilant qu’il a acheté pour se souvenir de la Nouvelle-Zélande.

    Il s’interrompt, le temps de vérifier s’il n’a rien oublié, ah si ! il fonce à la kitchenette, sort d’un tiroir situé à côté de l’évier une plaque de 200 grammes de chocolat noir 100% cacao qu’il va glisser dans la poche latérale de son bagage. C’est à la fin de sa précédente mission, alors qu’il cherchait à calmer un peu sa nervosité, qu’il avait découvert, dans un magasin de la Rive Droite ce chocolat cru sans sucre, certes amer, mais qui lui procurait des instants de « zénitude ».

    Il jette enfin un dernier regard désolé au lit en bataille, puis sort et dévale les six étages à toute vitesse.

    Il se retrouve à son bureau au bout d’une demi-heure, où il découvre une Twiggy passablement énervée :

    — Mais quelle tête fais-tu ?

    — C’est l’autre, ton client suédois, ah il m’a échauffé les sangs !

    — Calme-toi, que s’est-il passé ?

    — Bon d’abord, dès le début, je dois dire que sa tête ne me revenait pas, un grand maigre, un air de faux-jeton…

    — Tu exagères !

    — Si, il porte sur son visage cette expression, il se donne des airs sympas, mais dans son regard on sent qu’il est calculateur, prêt à t’enturbanner, en plus pour un Suédois il n’est même pas blond, des cheveux d’un noir de corbeau !

    — Attends, sa femme vient de disparaître, il a le droit d’être inquiet !

    — Tu sais à quoi je pense ? ne m’en veux pas, mais je me demande si ce n’est pas lui qui a fait disparaître sa femme…

    — Twiggy, arrête…

    — Non, je dis juste, il te prend comme détective pour faire de toi son alibi.

    — Twiggy, un alibi cela se prépare avant un meurtre, pas après !

    — Bon, j’arrête, mais ton histoire me paraît vérolée dès le départ, fais attention à lui !

    — Bravo, Twiggy, tu as résolu mon enquête, je peux ramener mes affaires à mon appartement.

    — Mes excuses, Tom, mes excuses, mais je dois aussi te dire, cela n’a rien à voir avec ton enquête, plutôt avec ton client : quand tu es parti, il a commencé à me faire du charme…

    — Ce n’est pas la première fois que cela t’arrive, non ?

    — Oui, mais dans le genre lourd, j’ai payé pour le lait j’embarque la crémière, tu vois, il n’avait pas du tout l’air inquiet à ce moment-là de la disparition de sa femme, je lui ai fait comprendre qu’il aille plutôt faire un tour dans le quartier.

    — Si tu veux, j’annule mon enquête.

    — Non, laisse tomber, j’avais cela sur le cœur, c’est bon, c’est sorti.

    Tom s’approche de la fenêtre de son bureau et voit Björn sur le trottoir d’en face l’attendant tranquillement, il lui fait signe qu’il descend tout de suite :

    — A bientôt, Twiggy, sois sage, je pars pour une semaine, je pense, dit Tom avec un gros sourire.

    — Tu sais, Tom, nous pourrions peut-être nous marier ?

    — Oh là Twiggy, mais qu’est-ce que tu as ce matin ? avec qui as-tu passé la nuit ? et puis as-tu oublié que tu es toujours mariée avec ton agent d’assurances ? Bon, je sais qu’il ne te voit pas souvent mais quand même. D’ailleurs, religieux comme il est, il n’osera jamais divorcer.

    — Bon, alors c’est très simple, tu le tues, moi la veuve je t’embauche pour l’enquête et tu conclus au suicide, j’appelle le commissaire du poste de Saint Sulpice, avec qui j’avais sympathisé lors de ta précédente enquête, pour me signer les papiers…non ?

    — Twiggy, je te donne une semaine de congés à prendre tout de suite, repose-toi, pas d’excès, va au cinéma, à bientôt, conclut Tom en la serrant dans ses bras.

    Il sort de son bureau, armé de son sac cabine, à l’assaut de sa prochaine mission.

    CHAPITRE 2

    Björn et Tom pénètrent dans l’avion de SAS partiellement rempli, un Airbus A320, l’ambiance est déjà suédoise : l’hôtesse est blonde, large sourire, « Välkommen ! » Bienvenue ! Ils s’installent à la rangée 3.

    Le téléphone de Björn émet une petite musique insistante, il jette un regard à l’hôtesse « je prends, mais c’est mon dernier appel » accompagné d’un sourire.

    Les traits du visage de Björn se figent instantanément, le souffle court il se laisse tomber sur son siège, bredouille quelques mots en suédois, langue qui pour Tom ressemble beaucoup à du javanais au niveau de la compréhension.

    L’embarquement se termine, l’hôtesse fait signe à Björn d’achever sa conversation, on boucle les ceintures, les moteurs ont commencé à ronronner, Björn a raccroché, il se tourne lentement vers Tom :

    — Tom, je peux vous appeler « Tom » ? sur un signe de tête de l’intéressé, Björn poursuit : c’est Elena Wijkander, une amie inspectrice de police à Stockholm, qui m’a appelé, le commissaire principal de Stockholm veut m’interroger dès mon arrivée à Arlanda !

    — Vous voulez dire…

    — Non, juste m’interroger mais je suis déjà dans le collimateur de la police, vous allez devoir m’aider, Tom.

    — Mais bien sûr, je ferai tout ce que je peux, Björn.

    Tom laisse Björn reprendre ses esprits, il réfléchit à cette mission dans un pays dont il ne connaît rien, ni la langue ni la géographie et qui n’est pourtant pas si loin de la France ! Il a souvent fantasmé sur les belles Suédoises, il a aussi été impressionné par les quelques films d’Ingmar Bergman qu’il était allé voir dans la salle de cinéma d’art et d’essai de la rue Saint André des Arts, il se souvient même qu’un maréchal de Napoléon, Bernadotte, est monté sur le trône de Suède (Twiggy ajouterait « Bern à dot » ?) :

    — Allons bon, je suis en pays de connaissance, se rassure Tom.

    L’avion roule sur le tarmac, s’approche de la piste d’envol, par le hublot ils voient deux avions en attente devant eux.

    Le téléphone de Björn émet cette fois un bip, il avait oublié de l’éteindre, il fait un geste d’excuse à l’hôtesse qui a entendu, mais il se précipite néanmoins pour le lire, une seule phrase en suédois, d’Elena Wijkander. Björn soupire, se retourne vers Tom : « Elle m’informe que je vais être mis en garde à vue, c’est précisément ma sortie du territoire suédois, pour venir vous voir, qui a été interprétée comme une fuite. Je vous présenterai tout de suite au commissaire pour justifier mon escapade » .

    Tom laisse à Björn le temps de digérer l’information en forme de couperet, il en profite pour l’observer en silence.

    Cheveux noirs coupés en brosse, plutôt grand, rien d’impressionnant, la quarantaine portée en bandoulière, Björn n’a pas le profil du séducteur d’une des femmes les plus connues de Suède.

    L’avion a décollé, pour environ deux heures trente de vol. Björn rassemble ses forces, se carre dans son siège et annonce à Tom qu’il va lui dresser le tableau de la situation globale :

    — J’ai rencontré Gunilla Lundberg il y a quinze ans en travaillant pour le groupe LNS, elle cherchait à s’émanciper de la tutelle pesante de ses parents, je crois que j’étais juste au bon endroit au bon moment, sans plus. J’ai tenu à garder mon statut de journaliste free-lance pour ne pas être happé par le groupe et la famille Lundberg. Au début, Gunilla voyait souvent sa sœur Annelie et son beau-frère Göran, mais quand nous nous sommes mariés, nous n’avons plus fréquenté Göran qu’au travail, en nous croisant dans les bureaux. Annelie, très introvertie, ne travaillait pas chez LNS, où Gunilla vraiment extravertie régentait le groupe, la réussite de Gunilla devait faire de l’ombre à Annelie.

    — De quoi est décédée Annelie ?

    — Chute de cheval, un accident.

    — Et Gunilla, comment est-elle ?

    — C’est une belle femme, très dynamique, usant de son charme pour faire passer ses idées, elle a vite compris qu’en utilisant la ligne éditoriale du groupe elle pouvait peser sur l’opinion publique et donc sur la politique du gouvernement, elle s’est mise à côtoyer les ministres, à les appuyer ou au contraire à les descendre, par exemple elle a milité pour le réarmement des forces militaires, ou encore elle s’est insurgée contre la politique migratoire du gouvernement trop laxiste à son goût.

    — Elle n’a pas dû se faire que des amis…

    — Bien sûr que non, comme je vous l’ai dit à Paris, on la surnomme « Gun »…non sans raisons.

    — Et le groupe LNS ?

    — L’habileté des parents Lundberg, ce fut de mettre en place un réseau de quatre journaux à la fois nationaux et régionaux, la première moitié du cahier présentant les infos nationales ou internationales, la seconde moitié, purement locale, permettant aux lecteurs de retrouver les détails de la vie de leur région. Il y a les éditions de Stockholm, Malmö, Göteborg et Uppsala. A cela s’ajoutent deux chaines de télévision fonctionnant selon le même principe, l’une nationale, l’autre locale, par tranche horaire.

    — Vous avez aussi évoqué l’amant de Gunilla à mon bureau…

    — Oui, enfin celui du moment, il est journaliste chez LNS, il s’appelle Mats Hellman, il possède une maison sur l’île de Korsö, à côté de Sandhamn.

    — Et Gunilla, elle, a une maison à Runmarö, me disiezvous?

    — Oui, ils n’habitent pas très loin l’un de l’autre, mais vous pensez bien que des collègues ainsi que le régisseur de la maison de Gunilla sont allés voir sur place : aucune trace d’eux ni du bateau de Mats, leurs téléphones ne répondent plus.

    — Vous avez fait des recherches dans cet archipel, dans les îles proches, dans les ports, pour repérer ce bateau ?

    — Oui, vous pensez bien ! une hypothèse serait qu’il soit caché dans un hangar à bateau, comme presque chaque maison au bord de la mer dans les îles de l’archipel en possède, précise Björn.

    Les voyageurs interrompent leur conversation car l’hôtesse leur apporte les collations, boissons, sandwichs, cafés, que chacun mange ou boit en silence.

    Puis ils se débarrassent des cartons et verres en plastique et reprennent :

    — Quelqu’un peut vous aider sur place quand nous arrivons ? s’enquiert Tom.

    — Bonne question : d’abord un ami d’enfance, Lars Edholm, nous étions au lycée ensemble, on se voit assez souvent, il travaille comme concessionnaire de marques automobiles, il a mon âge, il est costaud et sportif. C’est un gars très sympathique, j’ai toute confiance en lui, il est très serviable.

    — Vous vous voyez dans quel cadre ?

    — Il a déjà pu m’épauler dans des enquêtes journalistiques, mais on se voit plutôt hors du travail, on discute politique, on fréquente

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