Brouage et Marie Mancini: Essai historique
Par Lucien Plédy
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À propos de ce livre électronique
Autour de l’amante royale qui ne fut pas une maîtresse et ne pouvait être une fiancée, à l’heure triste qui suit les adieux, j’aime à voir cette forteresse marine déjà désertée par le flot infidèle, déjà mourante sous le ciel capricieux de la Saintonge.
Patrie de Samuel de Champlain, exil de Marie Mancini, Brouage fut un port prospère, une place forte aux XVIe et XVIIe siècles. Ce n’est plus qu’un village.
L’amour du grand roi Louis XIV pour Marie Mancini fit trembler Mazarin, il faillit bouleverser le destin de la France. L’historien Lucien Plédy, amoureux de l’héroïne, Marie Mancini, et de la citadelle Brouage, propose dans ce livre une visite abondamment documentée.
Découvrez le port de Brouage et son rôle primordial dans le destin de Marie Mancini grâce à cet ouvrage, publié une première fois en 1925 !
EXTRAIT
Le 14 septembre 1659, aux bruits des salves d’artillerie et des cloches de la petite église qui sonnaient à toute volée, un carrosse pénétrait dans Brouage, par la porte de Rochefort et s’arrêtait devant l’hôtel du Gouvernement.
Le gouverneur et ses officiers, chapeaux bas, s’inclinaient respectueusement devant quatre belles dames qui venaient de La Rochelle.
C’étaient trois nièces du Cardinal Mazarin : Marie, Hortense, Marianne, escortées de leur gouvernante, Mme de Venel. Dans l’entourage du gouverneur on chuchotait que c’était la raison d’Etat qui avait déterminé la décision du Cardinal, et l’exil de ses nièces.
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Aperçu du livre
Brouage et Marie Mancini - Lucien Plédy
CLAAE
France
LUCIEN PLÉDY
Brouage
ville forte des XVIe et XVIIe siècles
et
Marie Mancini
CLAAE
2016
© CLAAE 2016
© CLAAE 2012
© CLAAE 2006
EAN eBook : 9782379110344
Cheminances
CLAAE
France
PRÉFACE
___
C’EST une figure singulière et séduisante, cette Marie Mancini que M. Plédy évoque, pour notre plaisir, dans le cadre mélancolique du vieux Brouage.
Si jamais femme eût la « beauté du diable », ce fut bien celle-là. Laide, dans son enfance, elle s’éclaira d’une famme étrange vers la quinzième année, et sa laideur, embrasée de passion, mit dans l’ombre toutes les belles. Devenue pire que jolie, elle devint pire que spirituelle. Esprit et corps, ce ne fut qu’un même feu. Un jeune Roi s’y brûla les yeux, puis le cœur.
Il songeait peut-être à Marie Mancini, le moraliste qui écrivait : « si une laide se fait aimer, ce ne peut être qu’éperdûment, car il faut que ce soit, ou par une étrange faiblesse de son amant, ou par de plus secrets et de plus invincibles charmes que ceux de la beauté ». La faiblesse de Louis XIV ne suffirait pas à expliquer un sentiment qui était né, sans doute, de ces « charmes invincibles » de l’Italienne.
Vieille histoire, toujours nouvelle, depuis Titus et Bérénice, histoire des jeunes amours sacrifiées au devoir d’une grande fonction sociale, au prestige d’un nom illustre, histoire des mésalliances manquées, des promesses imprudentes, des liens noués trop vite et bientôt rompus.
Autour de l’amante Royale, qui ne fut pas une maîtresse et ne pouvait être une fiancée, à l’heure triste qui suit les adieux, j’aime à voir cette forteresse marine déjà désertée par le flot infidèle, déjà mourante sous le ciel capricieux de la Saintonge.
Ceux qui liront ce livre seront pris de la nostalgie du vieux Brouage. Ils voudront connaitre ce qui reste de sa grandeur écroulée. Pour eux, M. Plédy, historien amoureux de son héroïne et de la cité où elle versa tant de larmes, sera le plus érudit et le plus aimable des guides.
Marcelle TINAYRE.
PREMIERE PARTIE
________
BROUAGE
La Tour de Broue.
CHAPITRE PREMIER
Les Origines.
BROUAGE. — ORIGINES. — LACUS DUORUM CORVORUM. — MEDIOLA-NUM. — SAINTES. — LES TROIS VOIES ROMAINES. — LA SANTONINE. — PROMONTORIUM SANTONUM. — LA TOUR DE BROUE (1078). — BROUAGE PETIT PORT DE PÊCHE. — LES SALINES.
LA mer a dû recouvrir, autrefois, une partie considérable de la contrée où fut construit Brouage. Les anciens parlent d’un grand golfe couvert d’Iles (comme maintenant le golfe du Morbihan) qui avait 250.000 mètres environ de circuit et qui couvrait les parties basses de ce qui forme les départements de la Charente-Inférieure, des Deux-Sèvres et de la Vendée.
Ce golfe était connu sous le nom de « Lacus duorum corvorum » (le lac des deux corbeaux). Artemidore raconte que deux corbeaux à l’aile droite blanche, vivaient dans les îles de ce lac. Là, se rendaient les Santones (habitants de la région de Saintes) qui avaient quelques différends à vider. Les deux adversaires exposaient, sur un lieu élevé, chacun un gâteau ; les corbeaux, juges du procès, mangeaient le gâteau de celui qui avait tort.
Cette façon de comprendre la justice n’est pas extraordinaire, à une époque où on réglait les affaires par les duels judiciaires et par l’épreuve du feu. Il convient de noter que les Santones prudents évitaient les dangers du juge unique et qu’ils réclamaient la garantie de deux corbeaux.
Ce golfe se prolongeait à l’est, jusque près de Médiolanum (Saintes).
Dans la région de Brouage, le rivage devait suivre le tracé indiqué, de nos jours, par une ligne partant, au sud et à l’ouest, de la pointe de la Palmyre, passant par Saint-Augustin-sur-Mer, Breuillet (cote 30 au-dessus du niveau de la mer), Saint-Sulpice-de-Royan (cote 22), Saujon ; à l’est, par Chevret et La Pallut ; au nord, par les coteaux de Saint-Romain-de-Benet, Sablonceau, Marennes (cote 28), Monsanson, Grand-Bois, Blénac, Broue (cote 27), Saint-Symphorien, Hiers-Brouage (cote 16), Saint-Jean-d’Angle, Champagne, Pont-l’Abbé, Sainte-Radegonde, Tonnay-Charente, rejoignant par conséquent la Charente.
Les traces de l’action de la mer sur toute cette région sont évidentes. La nature des terrains, les bancs de coquillages, les fragments de navires trouvés dans les diverses localités que nous venons d’énumérer ; la dénomination d’îles, encore employée dans le pays, pour désigner des élévations de terrains ; les traces de l’action des flots sur les rochers escarpés, qui entourent les marais depuis Pont-l’Abbé jusqu’à Nieul-les-Saintes, sont la preuve certaine du séjour de la mer dans ces régions. La démonstration est évidente, si on consulte les cotes de la carte d’Etat-Major où on voit, pour les marais, les cotes de 1 et de 2 au-dessus du niveau de la mer, et des cotes de 16 à 30, pour les hauteurs qui formaient les bords du golfe.
On se rend compte qu’il suffirait d’un raz de marée un peu violent, pour remplir cette immense cuvette, dont les fonds sont restés presque au niveau de la mer. Lorsque, par une belle matinée d’automne, on court le pays, l’illusion est complète. Le brouillard couvre les fonds, comme il couvrirait la surface d’un lac et, de ce brouillard, émergent des îles de verdure.
Il est fait mention de l’île de Marennes dans un grand nombre d’anciens titres du XVe et du XVIe siècle.
D’après d’Aubigné, il y eut un combat au pas de Marennes. « En 1545, on fortifia les pas de Saint-Sornin, de Saint-Just et de Marennes qui sont tous îles ».
On constate, dans un rapport de 1630, que, au commencement du XVIe siècle, on construit encore des navires de 40 tonneaux à Broue, au pied de la tour de Broue.
En 1727, on trouve, au pied même du promontoire de Broue, une quille de navire de 50 tonneaux.
Strabon affirme que le voisinage de Médiolanum (Saintes) était couvert de sables et baigné par la mer.
Marcien d’Héraclée dit que « Médiolanum était sur le bord de l’Océan ».
Rappelons que Médiolanum devait avoir une grande importance sous les Romains. Un aqueduc, un arc de triomphe, des thermes, des temples, un amphithéâtre pouvant contenir 25.000 personnes indiquent la richesse de la cité.
De Médiolanum partaient trois grandes voies romaines :
1° L’une se dirigeant au sud-est et gagnant Vesenum, (Vesone-Périgueux), puis Lugdunum (Lyon), la capitale de la Gaule romaine.
2° Une seconde au nord-est passant par Limonum (Limoges) et gagnant Augustodunum (Autun), puis Lugdunum.
3° Une troisième gagnant Burdigala (Bordeaux).
Les auteurs anciens parlent d’un port très fréquenté dans cette région, qu’on appelait « Portus Santonum ».
On a beaucoup discuté sur l’emplacement de ce port ; certains le placent, là où est actuellement La Rochelle.
D’autres disent qu’il était à Brouage.
D’autres, enfin, et notamment M. l’Abbé Lacurie qui a étudié, avec beaucoup de sagacité, ces questions d’origines de la contrée, le placent à Toulon, au nord-est de Saujon. Là, on a trouvé des restes de constructions romaines qui indiquent l’emplacement d’une ville importante.
Les auteurs anciens parlent, aussi, du Promontorium Santonum, dont la position géographique n’a pas été moins controversée 1.
Pour M. l’Abbé Lacurie, il n’y a pas de doute, le Promontorium Santonum était l’emplacement actuel de la tour de Broue.
Les navigateurs d’alors suivaient les sinuosités des côtes ; après avoir doublé la presqu’île d’Arvert, ils pénétraient par le pertuis de Maumusson dans le golfe Santonique et ne tardaient pas à apercevoir le point le plus saillant, le plus élevé de la côte. Le Promontoir des Santones, la colline de Broue actuelle.
Placé au milieu des îles, comme une sentinelle avancée, à l’extrémité d’une ligne de coteaux, élevé de 30 mètres au-dessus du niveau du marais ; abrupt du côté de la mer, surpassant, et de beaucoup, toutes les hauteurs environnantes, le tertre était une situation exceptionnelle.
Aussi, ce point a-t-il été fortifié. On y a trouvé des ruines gallo-romanes et sur ces ruines, au XIe siècle, fut élevé un donjon, autour duquel on construisit un village 2.
La tour de Broue était de forme carrée, bâtie de moellons avec quelques rangs de pierres de taille, le mortier est rougeâtre, fait avec du gros sable, mêlé de morceaux de charbon pilé, dont quelques-uns sont de la grosseur d’un œuf. Les murs sont appuyés sur cinq piliers à la façade du couchant, il y avait aussi des piliers aux autres façades. On en voit encore deux, à la façade du nord et trois, à la façade du midi.
L’épaisseur des murs n’est pas de moins de huit pieds.
Le mur était terminé par des créneaux de deux mètres de hauteur ; ces créneaux n’existent plus.
La tour était entourée d’un rempart fait de moellons de 8 à 9 mètres de hauteur sur une épaisseur de un mètre.
La tour très élevée, était défendue, en outre, par un fossé de 17 mètres d’ouverture et par un ouvrage avancé construit en moellons, comme le rempart.
Cet ouvrage a dû remplacer d’anciennes fortifications qui défendaient le Promontorium Santonum.
Du pied même de la
