La vie est une succession d'expériences

La vie est une succession d’expériences

La vie est une succession d'expériences est le récit de vie d'Irène Primault. Elle tenait à laisser une trace de son histoire à ses petits-enfants et arrières petits-enfants.

Dans cette transmission qu'elle offre, elle navigue entre les souvenirs intimes d'une vie et les souvenirs de la grande histoire.

Nous avions rendez-vous tous les quinze jours, le vendredi à15h00, un rendez-vous qu'Irène attendait impatiemment.

Elle se racontait avec tant de ferveur que parfois mon stylo avait du mal à suivre. Je retrouvais dans les yeux d’Irène le pétillement malicieux de la petite fille qui habitait Yzeures sur Creuse.

Son désir d’écrire son histoire est à la hauteur de l’amour qu’elle porte à sa famille : vif, généreux, dévoué…

Son livre est écrit, un sourire affiché fièrement, Irène a accompli ce qui lui tenait à coeur : la transmission de son histoire.

Merci Irène pour ces moments d’écriture et de partage.

Pascaline Duchemin-Pinard

Sommaire

L’enfance

Je suis une enfant du péché :

Mon enfance à la Pluche :

Les premiers signes d’évolution :

L’école :

Un de mes plus beaux souvenirs d’école : la fête des écoles :

Entre enfance et adolescence :

La guerre :

Ma vie de femme

La rencontre avec Paul :

Mon mariage :

Les enfants :

Notre fille : Jacqueline

Le petit dernier : Michel

La vie et son flot d’aventures

1950 : le début des grandes évolutions :

Les distractions :

La retraite :

Il faut continuer malgré l’absence

La vie à la résidence :

Une drôle d’époque : le confinement

L’enfance

Je suis une enfant du péché :

Je suis née avant que mes parents se marient.

A l’époque, ce n’était pas bien vu et cela ne se faisait pas. Aujourd’hui, on fait des enfants avant même de se marier et bien souvent on se marie longtemps après la naissance des enfants. Et cela ne gêne plus personne.

Mais à l époque de ma naissance : le 21 avril 1928, c’était autre chose. Les coutumes et les traditions avaient la dent dure.

Les parents de mon père ne voulaient pas que mon père se marie avec ma mère.

Les parents de mon père étaient ce que l’on appelle des propriétaires terriens. Ils n’étaient pas riches mais cela ne faisait rien puisque ce qui comptait, c’était qu’ils soient propriétaires. Être propriétaire, c’était quelque chose.

Quand aux parents de ma mère, ils étaient de simples fermiers alors dans l’échelle sociale, ils étaient au plus bas. Donc forcément ma mère n’était pas assez bien pour mon père aux yeux de mes grands-parents paternels.

Mais ils ont fini par se marier.

Comme je le disais, je suis née le 21 avril 1928, j’ai été baptisée le 28 avril 1928 à Vicq sur Gartempe et mes parents se sont mariés le 12 novembre 1928.

Le jour de son mariage, ma mère portait une belle robe en satin marron clair. Elle ne pouvait pas porter une robe de mariée blanche parce qu’à l’époque, elle était « une