Le petit livre de la méditation

INTRODUCTION

Vous est-il déjà arrivé de souhaiter que vos pensées s’arrêtent pour que vous puissiez bénéficier d’un peu de tranquillité d’esprit ? L’apprentissage de la méditation peut avoir exactement le même effet sur vous. Si vous avez des doutes sur votre capacité à maîtriser la méditation, ce livre vous fera probablement changer d’avis. Vous verrez les choses d’un autre œil dès que vous commencerez à méditer — je vous en donne ma parole. Comme vous serez à même de la constater, la méditation est beaucoup plus que le simple fait de s’asseoir et de ne rien faire ; il s’agit plutôt d’un entraînement actif qui vous permet de rester concentré sur l’objet de votre méditation ; une fois votre esprit apaisé, il vous est alors possible d’accéder à un niveau de conscience accru.

Même si la sensation que procure une séance de méditation est agréable et positive en soi, une pratique quotidienne de la méditation peut produire, au bout de quelques semaines seulement, des changements significatifs dans votre vie : une diminution du stress, de l’anxiété, de l’agitation qui s’accompagnent d’une augmentation de la capacité de concentration et de la patience, pour ne nommer que quelques bienfaits. Vous bénéficierez également d’une clarté d’esprit et d’une capacité de discernement accrues pour faire des choix au quotidien, résultat d’un accès à une sagesse et à un savoir qui se situent au-delà de votre esprit.

Ce livre vous offrira des conseils et des outils qui vous aideront à calmer l’agitation mentale pour vous ouvrir à une nouvelle dimension de votre être, celle d’une conscience calme et étendue. La méditation cultive un aspect de la conscience auquel nous pouvons toujours accéder, mais dont nous ignorons habituellement l’existence. Dans les chapitres qui suivent, nous explorerons ce qu’est la méditation et ce qu’elle n’est pas. Nous verrons également ses origines ainsi que les différents styles de méditation. Vous serez donc en mesure de déterminer le style et la technique qui vous conviennent le mieux afin de profiter des merveilleux avantages que procure l’ajout de la méditation dans votre vie.

QUI SUIS-JE ?

Je suis un astrologue et un métaphysicien professionnel, une carrière amorcée il y a plus de 35 ans. J’enseigne également le yoga et la méditation et, en compagnie de mon épouse Laurie, j’ai servi de guide à de nombreux groupes pour la visite des lieux sacrés partout à travers le monde dans le cadre de voyages d’une semaine consacrés à l’exploration, aux études métaphysiques, au yoga et à la méditation. Mes propres expériences avec la transcendance ont commencé très tôt dans ma vie et de manière plutôt désagréable ; en effet, tout au long de mon enfance, j’ai fait des cauchemars récurrents d’origine énergétique qui faisaient en sorte que je me réveillais en sursaut et dans un état de panique.

Je dis de ces cauchemars qu’ils sont « d’origine énergétique » parce qu’il n’y avait jamais d’images ou d’intrigue, comme c’est le cas pour les autres rêves ; c’était tout simplement un vortex d’énergie tourbillonnante qui me terrifiait ! Ils pouvaient survenir plusieurs nuits par semaine : peu de temps après m’être endormi, j’apercevais au-dessus de moi un vortex d’énergie tourbillonnante qui m’aspirait vers lui. Chaque poussée énergétique en provenance du vortex m’apparaissait d’une puissance que je ne pouvais contrôler, et c’est à ce moment que le terrible sentiment de panique que je connaissais trop bien s’emparait de moi. Je me réveillais assis dans mon lit, en état de choc et en sueur, cherchant à reprendre mon souffle. Au bout d’un moment, je finissais par me rendormir. Heureusement, ces cauchemars ne se produisaient qu’une seule fois par nuit.

Ces cauchemars m’ont hanté jusqu’à l’âge de 14 ans. C’est à cette époque qu’une rencontre totalement inhabituelle avec ce vortex énergétique a tout changé. Ce soir-là, je m’étais endormi pendant que je regardais un match de l’équipe de basketball de l’université de Seattle, mon équipe préférée. Lorsque le vortex est apparu, je n’ai pas senti qu’il m’aspirait, mais qu’il m’enveloppait. Totalement envahi par cette énergie, j’ai commencé à planer au-dessus du match que je regardais au moment de sombrer dans le sommeil, et j’ai été en mesure de transmettre cette puissance aux joueurs de Seattle. Une sensation enivrante. Un joueur de basketball qui peut sauter plus haut que son adversaire a un avantage, et c’était précisément ce que pouvaient dorénavant faire les joueurs réénergisés de Seattle, qui, à mon grand plaisir, ont facilement remporté la partie.

Dès lors, ces rêves de vortex énergétique que je faisais encore fréquemment sont devenus des rendez-vous que j’ai appris à apprécier. J’aimais l’impression de possibilités infinies qu’ils me procuraient — ce qui était de loin préférable au sentiment de panique que je ressentais auparavant et qui n’est jamais revenu. J’ai commencé à aimer ces rêves tout à fait particuliers à un point tel que j’ai voulu savoir si je pouvais ressentir la même chose pendant le jour.

À force d’expérimenter, j’en suis venu à trouver une façon de mettre à contribution mon imagination pour induire une expérience similaire à celle de mes rêves. Il me suffisait de fermer les yeux et d’imaginer une image de fusée semblable à celle qu’on pouvait voir dans les dessins animés de Woody le Pic. Je me visualisais debout à côté de la fusée alors que je regardais mon « double » assis sur la fusée, qui me regardait lui aussi.

Je sentais alors la fusée décoller et je continuais d’observer la scène, autant le « moi » debout à côté de la fusée et que le « moi » assis dessus ; les deux se regardaient mutuellement. Je pouvais ressentir la sensation de m’élever dans le ciel pendant que les deux versions de moi-même s’éloignaient l’une de l’autre. Je retrouvais alors une impression familière d’espace semblable à celle de mes rêves. J’ai mis au point une mesure pour déterminer si je me trouvais ou non dans cet état : s’il m’était impossible de déterminer si l’écart entre mes lèvres était d’un centimètre ou d’un kilomètre, je savais que c’était le cas.

Cet exercice est devenu un trésor secret que j’ai gardé pour moi tout au long de l’école secondaire ; c’est là où je me réfugiais pendant ces moments précieux où je faisais semblant de faire une sieste. Comme je n’avais jamais entendu quelqu’un d’autre parler d’une expérience similaire, je n’en soufflais mot à personne. Pendant mes études postsecondaires, j’ai commencé à m’intéresser au mysticisme oriental, et c’est alors que j’ai lu le recueil de paraboles zen de Paul Reps intitulé Le Zen en chair et en os. Il y a dans ce livre une section consacrée à des exercices de méditation zen, et j’ai décidé d’en essayer quelques-uns. Conformément aux instructions, je me suis concentré sur ma posture et ma respiration et je me suis exercé à observer mes pensées. À mon grand étonnement, il ne m’a fallu que quelques minutes pour entrer dans un état de conscience accrue où je me sentais séparé de mon corps, état semblable à celui ressenti dans mon jardin secret !

Cette expérience m’a époustouflé. Moi qui croyais être le seul à m’adonner à des voyages intérieurs, j’ai été renversé de découvrir que cet état était bien connu dans d’autres traditions. Je disposais en plus d’un programme d’entraînement conçu pour apprendre à maîtriser cette aptitude. Je me suis senti comme un enfant dans un magasin de bonbons, et c’est depuis ce jour que j’étudie la méditation et que je mène des expériences.

Je n’ai pas toujours été assidu dans ma pratique de la méditation, mais j’ai appris que lorsque je ne me sens pas dans mon assiette pendant une période prolongée, que je montre des signes d’impatience avec les autres ou que je ne tiens plus en place, il s’agit de signaux clairs que je dois recommencer à méditer régulièrement. Et lorsque je le fais, la sensation d’espace revient aussitôt. Cet espace supplémentaire qui se dégage en moi permet aux autres d’être eux-mêmes et laisse la vie suivre son propre rythme.

LA MÉDITATION DANS CE LIVRE

Nous pouvons tous apprendre à méditer. Tout d’abord, nous allons définir ce qu’est la méditation, question d’offrir aux débutants une base solide pour entreprendre leur exploration intérieure. Vous trouverez également au fil des pages une série d’exercices et de pratiques qui vous donneront une expérience concrète de la méditation. Nous explorerons différents types de méditation ainsi que les usages que l’on peut en faire. Avec un peu de pratique, votre capacité à calmer votre esprit pour accéder à votre monde intérieur s’améliorera.

Apprendre à observer son esprit permet de se familiariser avec son espace intérieur et de voir les tendances qui perturbent votre calme intérieur. Mieux connaître votre monde intérieur vous permettra de détecter les moments où vous vous égarez afin que vous puissiez apporter les ajustements nécessaires pour demeurer dans un état de conscience calme. Avec le temps, ces ajustements produiront des changements structuraux à plus long terme dans votre cerveau et son circuit neuronal.

Les récentes découvertes en neuroscience nous ont permis de faire des pas de géant dans la compréhension du cerveau. Au début des années 1980, pendant que je travaillais sur ma maîtrise en métaphysique expérimentale, la science qui avait pour objet de mieux comprendre les arts intuitifs en était encore à ses balbutiements. À l’époque, les travaux portaient principalement sur les probabilités statistiques de prédire avec précision des événements plutôt que de s’intéresser à ce qui se passait réellement dans le cerveau.

Jusqu’à tout récemment, on croyait que le cerveau continuait de croître et d’évoluer jusqu’au début de l’âge adulte. Grâce aux progrès technologiques qui permettent de voir et de mesurer ce qui passe réellement dans le cerveau, nous savons qu’il possède la capacité de réorganiser les réseaux neuronaux, de créer de nouvelles connexions et même de générer de nouveaux neurones, et ce, tout au long de la vie. Ce phénomène est appelé plasticité, c’est-à-dire la capacité de croître, de s’adapter et même de changer de forme et de taille.

De plus, alors qu’on estimait que le siège de la conscience se situait dans le circuit neuronal du cerveau, la pratique de la méditation a permis de découvrir que votre conscience ne se limite pas à votre esprit. L’idée qui est présentement en train d’émerger est que votre cerveau est tributaire de la conscience. En fait, votre conscience dépasse les limites de votre cerveau et peut choisir elle-même sa façon de fonctionner. Au fur et à mesure que votre conscience progresse, vous commencez à voir votre cerveau comme un carrousel de possibilités que vous pouvez choisir d’activer ou non. Ce « vous », qui est capable de faire des choix dans ce que l’esprit lui présente comme options, est le même « vous » avec lequel vous entrez en contact grâce à la méditation.

Vous n’êtes pas limité par le câblage de votre cerveau. La pratique régulière de la méditation vous permet de créer de nouveaux réseaux neuronaux, ce qui facilite grandement le maintien d’un état de conscience calme en parallèle à une vie active.

La façon de mesurer vos progrès dans la pratique de la méditation consiste à évaluer votre capacité à conserver un état de conscience ouverte tout au long de la journée, à cultiver une ouverture face aux autres et face à la vie et à afficher une plus grande tolérance face aux autres et à vous-même. Si certaines séances de méditation peuvent occasionner des fulgurances incroyables sur le plan des intuitions ou des visions magiques qui s’offrent spontanément à vous, méditer se résume surtout à un entraînement qui vise à calmer son esprit et, de ce fait, à changer le fonctionnement de son cerveau. En effet, en matière de réseaux neuronaux du cerveau, on sait maintenant que les neurones qui s’activent simultanément forment des réseaux qui s’enracinent peu à peu pour devenir des automatismes. Il est également vrai que lorsque des neurones cessent de s’activer simultanément, les réseaux qui y sont associés se dissolvent, ce qui permet de rompre avec des comportements bien enracinés. S’entraîner à rester ancré dans un état de conscience ouverte et sereine devient une habitude qui s’enracine dans les réseaux neuronaux de votre cerveau pour graduellement devenir la norme.

UN DES AVANTAGES DE LA PRATIQUE DE LA MÉDITATION QUE VOUS FINIREZ PAR APPRÉCIER EST