De la stratégie en général
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À propos de ce livre électronique
A l’instar d’un Sun Tzu ou d’un Machiavel, le texte de Clausewitz dépasse largement le cadre militaire et se lit comme un véritable traité de philosophie dont les enseignements ont fortement marqué les esprits dans différents domaines des sciences humaines, que ce soit chez les spécialistes de politique, de sociologie ou, plus récemment, de stratégie économique. Clausewitz y perçoit notamment la guerre, non comme une fin en soi, mais un moyen, comme un « art » qui possède dans tous les cas de figures une dimension politique qui ne doit pas être éludée au risque d’en perdre l’essentiel.
Les pages qui suivent constituent la première partie du Volume 1 de sa Théorie de la Grande Guerre et abordent la question de la stratégie d’un point de vue général, fragment de l’oeuvre du Général Prussien que nous avons estimé être révélateur de cette approche si singulière qui permet à ces écrits, encore aujourd’hui, d’être étudiés dans les manuels scolaires.
Carl Von Clausewitz
Nicholas Murray teaches strategy and policy at the US Naval War College. He is the author of The Rocky Road to the Great War: The Evolution of Trench Warfare to 1914. Christopher Pringle is an academic publisher and a former officer in the British Territorial Army. He is the author of Bloody Big BATTLES! Rules for Wargaming the Late Nineteenth Century and a supporting blog.
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De la Stratégie en général Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les Arts de la Guerre (Premium Ebook) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
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Aperçu du livre
De la stratégie en général - Carl Von Clausewitz
copyright
Copyright © 2017 par FV Éditions
Image de la couverture : Pixabay.com
Traduction : Lt-Colonel de Vatry
ISBN 979-10-299-0413-4
Tous droits réservés
DE LA STRATÉGIE
EN GÉNÉRAL
par
Carl von Clausewitz
in Théorie de la Grande Guerre, Tome 1,1886
Clausewitz.png*
Mort en 1831 après avoir succombé au choléra, le Général Carl von Clausewitz laissa derrière lui une oeuvre monumentale, non achevée, qui lui valut une reconnaissance posthume sur le plan international. À l’origine, sa Théorie de la grande Guerre (Vom Kriege) devait comporter dix volumes.
A l’instar d’un Sun Tzu ou d’un Machiavel, le texte de Clausewitz dépasse largement le cadre militaire et se lit comme un véritable traité de philosophie dont les enseignements ont fortement marqué les esprits dans différents domaines des sciences humaines, que ce soit chez les spécialistes de politique, de sociologie ou, plus récemment, de stratégie économique. Clausewitz y perçoit notamment la guerre, non comme une fin en soi, mais un moyen, comme un « art » qui possède dans tous les cas de figures une dimension politique qui ne doit pas être éludée au risque d’en perdre l’essentiel.
Les pages qui suivent constituent la première partie du Volume 1 de sa Théorie de la Grande Guerre et abordent la question de la stratégie d’un point de vue général, fragment de l’oeuvre du Général Prussien que nous avons estimé être révélateur de cette approche si singulière qui permet à ces écrits, encore aujourd’hui, d’être étudiés dans les manuels scolaires.
FVE
I
DE LA STRATÉGIE
Le combat est l’instrument de la stratégie pour arriver au but de la guerre. À proprement parler, c’est là l’unique usage que la stratégie ait à faire du combat. Or comme ce sont les forces armées qui livrent le combat et que celui-ci réagit, à son tour, sur les forces armées, la théorie de la stratégie doit nécessairement prendre en considération les forces armées dans leurs principales relations. Elle doit pareillement tenir compte des facultés intellectuelles et morales qui distinguent les forces années, car ce sont là les plus importants facteurs du combat. En procédant ainsi, la théorie enseigne l’unique moyen de calculer les résultats possibles du combat.
La stratégie, disposant de l’instrument qui conduit au but de la guerre, doit nécessairement fixer à l’action militaire l’objectif qui répond à ce but. En d’autres termes, la stratégie fait le plan de guerre ; elle y rattache la série des opérations destinées à le réaliser : elle rédige les projets de campagne, et dispose et échelonne les divers combats. Mais, comme son travail se base sur des hypothèses générales qui souvent sont irréalisables en ce que maintes déterminations particulières ne se laissent ni deviner ni prévoir, il en résulte que la stratégie doit faire campagne, pour être à même de disposer chaque chose à son heure et à sa place, et d’apporter, dans l’ensemble, les incessantes modifications que les circonstances réclament. Il faut, en un mot, que la stratégie mette constamment la main à l’œuvre.
On ne procédait pas ainsi, alors que, selon l’ancienne habitude, on conservait au cabinet la direction générale de l’armée en campagne, ce qui ne saurait être acceptable qu’à la condition que le cabinet restât à une proximité telle des troupes, qu’on le pût, pour ainsi dire, considérer comme le grand quartier général de l’armée.
La théorie doit guider la stratégie dans la conception des plans, ou, pour parler plus rigoureusement, elle doit aider à l’unité des conceptions et faire ressortir tout ce qui peut, plus ou moins, servir de règle ou de principe.
Alors que l’on considère la grande variété et l’extrême importance des objets avec lesquels la guerre est en contact, on comprend que, pour tout embrasser, il faille un rare coup d’œil.
Un général en chef qui, ne faisant ni trop ni trop peu, sait imprimer à la guerre une direction conforme au but qu’il poursuit et aux moyens dont il dispose, donne, en cela, la plus grande preuve de sa valeur. C’est bien moins, en effet, par des procédés d’action dont la nouveauté saute aux yeux, que par les résultats définitivement acquis, que se manifeste la puissance du génie. Ce qu’il faut admirer, c’est l’exacte réalisation d’hypothèses faites dans le silence, c’est l’harmonie d’une direction conçue et poursuivie sans bruit et dont le succès seul révélera toute la portée.
C’est dans le résultat final qu’il faut découvrir les traces de cette harmonie. Chercher le génie autre part, c’est le vouloir découvrir là où on ne le saurait trouver.
Les formes et les moyens que la stratégie emploie sont si simples, si connus par leur application réitérée, que le bon sens ne peut que sourire de toute l’emphase que la critique met souvent à en parler. Que de fois un simple mouvement tournant, cette manœuvre tant de fois répétée, n’a-t-il pas été exalté comme le plus brillant trait du génie ! Que de fois n’a-t-on pas voulu y trouver la preuve d’une perspicacité profonde, voire même d’une science transcendante ! Et que d’aberrations semblables ne trouve-t-on pas dans les livres ! Parfois la critique, allant encore plus loin, élimine absolument de la théorie les forces morales, et, ne tenant plus compte, désormais, que des forces matérielles, réduit tout à quelques proportions mathématiques d’équilibre, de supériorité numérique, de calcul de temps et d’espace, à quelques angles et à quelques lignes géométriques ! S’il ne s’agissait que de ces misères, le problème serait facilement résolu par un élève de l’école primaire.
En somme, il faut en convenir, il ne s’agit ici ni de formules ni de dispositions scientifiques. Les relations qui existent entre les choses matérielles sont toutes très simples. Ce qui est difficile, c’est de se rendre compte des forces morales qui se trouvent en présence. Mais, ici même, ce n’est que dans les plus hautes réglons de la stratégie, alors que celle-ci confine à la politique et à la science gouvernementale, ou, mieux encore, alors qu’elle se confond avec l’une et l’autre, que les grandeurs se multiplient et se compliquent dans leurs rapports ; ce qui exerce, dès lors, bien plus d’influence sur le plus ou moins de puissance à donner à l’action, que sur la forme même dans laquelle il la faut produire. Lorsque, dans la stratégie, c’est la forme qui domine, ainsi que cela à lieu dans les actes isolés de la lutte, c’est un indice que les grandeurs morales en sont réduites à un nombre infime.
Mais, bien que tout soit simple dans la stratégie, tout n’y est pas facile. Dès que l’on a déduit des rapports et de la situation de l’État ce que la guerre doit et peut être, on découvre sans peine la direction qu’il lui faut donner. Poursuivre sagement cette direction, exécuter d’un bout à l’autre le plan conçu, ne s’en jamais laisser détourner par les mille et mille circonstances qui y invitent, voilà, par contre,
