Moreau Yoann
Maître assistant
MINES ParisTech / PSL Research University
Centre de recherche sur les Risques et les Crises (CRC)
Chercheur associé
Laboratoire d'Excellence Création Art Patrimoines (Labex CAP)
&
Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain / CEM (EHESS/CNRS)
Né à Lons-le-Saunier (Jura) en 1975, j'ai entrepris des études de Mathématiques, de Sciences Physiques puis d'Anthropologie. Au cours de cette formation, j'ai effectué deux longues missions, en Amazonie brésilienne (199-2000) puis à Tokyo (2002-2003). En 2013 j'ai soutenu ma thèse sous la direction d'Augustin Berque, "Catastrophes et mondes. Disputes et trajectoires du sens des aléas majeurs" (publié chez Puf 2017 sous le titre "Vivre avec les catastrophes"). Mes recherches portent actuellement sur les catastrophes, les modes d'objectivation, la dramaturgie des savoirs scientifiques, le bricolage et les situations extrêmes.
Contact :
Mines ParisTech - Centre de Recherche sur les Risques et les Crises
Rue Claude Daunesse, B.P. 207 06904 Sophia-Antipolis Cedex
Tél : 04 93 95 75 43
Fax: 04 93 95 75 81
Courriel : yoann.moreau@mines-paristech.fr
Address: France
MINES ParisTech / PSL Research University
Centre de recherche sur les Risques et les Crises (CRC)
Chercheur associé
Laboratoire d'Excellence Création Art Patrimoines (Labex CAP)
&
Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain / CEM (EHESS/CNRS)
Né à Lons-le-Saunier (Jura) en 1975, j'ai entrepris des études de Mathématiques, de Sciences Physiques puis d'Anthropologie. Au cours de cette formation, j'ai effectué deux longues missions, en Amazonie brésilienne (199-2000) puis à Tokyo (2002-2003). En 2013 j'ai soutenu ma thèse sous la direction d'Augustin Berque, "Catastrophes et mondes. Disputes et trajectoires du sens des aléas majeurs" (publié chez Puf 2017 sous le titre "Vivre avec les catastrophes"). Mes recherches portent actuellement sur les catastrophes, les modes d'objectivation, la dramaturgie des savoirs scientifiques, le bricolage et les situations extrêmes.
Contact :
Mines ParisTech - Centre de Recherche sur les Risques et les Crises
Rue Claude Daunesse, B.P. 207 06904 Sophia-Antipolis Cedex
Tél : 04 93 95 75 43
Fax: 04 93 95 75 81
Courriel : yoann.moreau@mines-paristech.fr
Address: France
less
InterestsView All (7)
Uploads
Papers by Moreau Yoann
Habiter la Terre, c'est cohabiter avec d'autres vivants ayant chacun leur territorialité. C'est vivre en diplomate. Alors parfois, le corps devient lui-même un territoire : une ambassade ou des insectes peuvent venir chercher refuge.
L'accident nucléaire de Fukushima et celui de Tchernobyl, un quart de siècle auparavant, ne forment que la partie émergée d'un aléa qui ne se réduit pas à la scène ukrainienne ou nippone. Leurs effets sont inclus dans le monde ambiant et immergés dans l'ambiance même du monde, au coeur de la matière qui nous environne et nous compose. Ce n'est pas tant leur dimension spectaculaire qui nous préoccupera ici (l'explosion des réacteurs et l'exil des personnes habitant dans des zones devenues interdites), mais leur caractère dispersé et imprécis, de l'ordre du bruit de fond. Ce ne sont pas là des catastrophes ordinaires, soudaines, violentes et brutales, circonscrites dans le temps et dans l'espace, leurs impacts sont invisibles et lents, diffus et continuels. Pour les désigner nous manquons de termes adéquats car, en toute rigueur, ce ne sont pas des catastrophes. D'une part, le mot catastrophe traduit la fin de quelque chose, le dernier acte d'une tragédie (katastrophè), or les aléas nucléaires ce caractérisent précisément par leur durabilité, par une extrêmement longue persistance temporelle. D'autres part, les diverses définitions du mot catastrophe répondent à une dramaturgie particulière, issue du théâtre grec, alliant unité de temps (l'aléa affecte une zone circonscrite) et d'espace (pendant un temps donné)2. Or les aléas nucléaires dérogent à ces deux aspects. Parce qu'ils modifient les conditions environnementales sur les temps longs de l'histoire, ils n'ont pas un caractère événementiel mais avènementiel. Parce qu'ils sont d'une grande labilité, ils se dispersent bien au-delà des « zones interdites » n'affectant pas une région ou une 4 Contact : Centre Edgar Morin (EHESS/CNRS) 22 rue d'Athènes, 75009 Paris 0(033)1 40 82 75 32 / 0(033)6 58 55 35 41 yomoreau@ehess.fr 1 Le texte qui suit est issu pour partie d'un travail de recherche ayant associé des chercheurs du monde académique et la Cie Jours Tranquilles (Lausanne, Suisse). Il reprend certains extraits de ma conférence qui ouvre la pièce intitulée Médée/Fukushima. 2 Ce type de dramaturgie correspond précisément à ce que nous donnent à voir aujourd'hui les « films catastrophes » qui font les plus grandes recettes du cinéma contemporain.
La question est : dans quelle mesure ces entités différentes de nous, nous constituent ? Dès lors, où commence l'humain ?
Book Reviews by Moreau Yoann
Habiter la Terre, c'est cohabiter avec d'autres vivants ayant chacun leur territorialité. C'est vivre en diplomate. Alors parfois, le corps devient lui-même un territoire : une ambassade ou des insectes peuvent venir chercher refuge.
L'accident nucléaire de Fukushima et celui de Tchernobyl, un quart de siècle auparavant, ne forment que la partie émergée d'un aléa qui ne se réduit pas à la scène ukrainienne ou nippone. Leurs effets sont inclus dans le monde ambiant et immergés dans l'ambiance même du monde, au coeur de la matière qui nous environne et nous compose. Ce n'est pas tant leur dimension spectaculaire qui nous préoccupera ici (l'explosion des réacteurs et l'exil des personnes habitant dans des zones devenues interdites), mais leur caractère dispersé et imprécis, de l'ordre du bruit de fond. Ce ne sont pas là des catastrophes ordinaires, soudaines, violentes et brutales, circonscrites dans le temps et dans l'espace, leurs impacts sont invisibles et lents, diffus et continuels. Pour les désigner nous manquons de termes adéquats car, en toute rigueur, ce ne sont pas des catastrophes. D'une part, le mot catastrophe traduit la fin de quelque chose, le dernier acte d'une tragédie (katastrophè), or les aléas nucléaires ce caractérisent précisément par leur durabilité, par une extrêmement longue persistance temporelle. D'autres part, les diverses définitions du mot catastrophe répondent à une dramaturgie particulière, issue du théâtre grec, alliant unité de temps (l'aléa affecte une zone circonscrite) et d'espace (pendant un temps donné)2. Or les aléas nucléaires dérogent à ces deux aspects. Parce qu'ils modifient les conditions environnementales sur les temps longs de l'histoire, ils n'ont pas un caractère événementiel mais avènementiel. Parce qu'ils sont d'une grande labilité, ils se dispersent bien au-delà des « zones interdites » n'affectant pas une région ou une 4 Contact : Centre Edgar Morin (EHESS/CNRS) 22 rue d'Athènes, 75009 Paris 0(033)1 40 82 75 32 / 0(033)6 58 55 35 41 yomoreau@ehess.fr 1 Le texte qui suit est issu pour partie d'un travail de recherche ayant associé des chercheurs du monde académique et la Cie Jours Tranquilles (Lausanne, Suisse). Il reprend certains extraits de ma conférence qui ouvre la pièce intitulée Médée/Fukushima. 2 Ce type de dramaturgie correspond précisément à ce que nous donnent à voir aujourd'hui les « films catastrophes » qui font les plus grandes recettes du cinéma contemporain.
La question est : dans quelle mesure ces entités différentes de nous, nous constituent ? Dès lors, où commence l'humain ?
En s’appuyant sur des cas précis (séisme d’Edo de 1855, éruption volcanique d’Ambrym en 1892, éruption de l’Etna en 1991, glissement de terrain de Vargas en 1999...), l’auteur réinvestit les milieux où survient l’événement, dans ses variations géographiques et sociales, pour mettre en lumière les processus de re-fabrication du sens qui, par des dispositifs de remédiation collective, sans étouffer la part d’absurde et d’inacceptable, permettent de « vivre avec » les catastrophes.
Une magistrale étude, qui renouvelle notre compréhension des situations de crise.
Yoann Moreau débute son "aventure" ethnologique à 19 ans. Son carnet de route, "Sur les traces de Stevenson", reçoit le 1er prix de la Fondation Bullikian. Après des études universitaires en physique théorique puis en philosophie, il obtient finalement un doctorat d'ethnologie. Cette "aventure" commence par une traversée à voile de l'Atlantique comme coéquipier à bord d'une goélette, le "Bel Espoir". De là il parcourt par "des voies lentes" l'Amazonie, du Brésil jusqu'au Pérou...car, dit-il, "...si la vitesse nous conduit rapidement à destination, la lenteur nous conduit immédiatement au rêve...".
L'auteur renoue avec une ethnographie précise et pudique où il ne sollicite jamais l'événement. "Décrire, avant toute chose, pour susciter des images. Et puis, faire sentir la vie qui y règne et qui l'anime, pour que les images ne restent pas sages, qu'elles se bousculent, qu'elles participent aux rêveries du lecteur, qu'elles le hantent, qu'il s'en méfie, tellement c'est autre, différent, singulier, étrange, et qu'il s'en intrigue, parce qu'elles sont aussi semblables, familières et proches (...) Pas d'interviews mais une attention au quotidien, à ce qui est en train de se dire et de se produire autour de moi, avec moi ou en moi ".
Au-delà du développement durable ?
Sommaire
Synthèse des conférences 2007 : Edgar Morin, Ignacy Sachs, Jacques Theys, Daniel Cohn-Bendit, Nicole Dewandre, Saliem Fakir, Paul Ariès, Marcelo Tokman, Guido Girardi, Hamilton Pereira, Patrick Viveret, Laurence TubianaJacky Lumarque & Dale Jamieson.
Aanlyse en quatre axe :
1/ La notion de développement.
2/ La Crise de la Crise
3/ Dimension paléo historique et cognitive de la crise
4/ Pour une Politique de Civilisation